Jérusalem par ses sites

 

Le Mont des Oliviers

Face à la muraille du Temple se dresse le mont des Oliviers qui se prolonge au nord par le mont Scopus. Sur ces lieux les souvenirs chrétiens sont très vivants, avec parmi les tombeaux juifs celui qui abrita le corps de la Vierge, l'église de Gethsémani, l'église sainte Marie Madeleine, l'église du Dominus Flevit, le Carmel du Pater Noster, avec la grotte des enseignements, ainsi que la mosquée de l'Ascension. C'est à partir des pentes de ce mont que Jésus est entré triomphalement à Jérusalem : 

Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez au village qui est devant vous, dès que vous entrerez, vous trouverez un ânon attaché que personne n'a encore monté. Détachez-le et amenez-le. Et si quelqu'un vous dit : Pourquoi faites-vous cela ? répondez : Le Seigneur en a besoin et il le renvoie ici tout de suite. Ils sont partis et on trouvé un ânon attaché dehors près d'une porte dans la rue. Ils le détachent. Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur dirent : Qu'avez-vous à détacher cet ânon ? Eux leur répondirent comme Jésus l'avait dit et on les laissa faire. Ils amenèrent l'ânon à Jésus, ils mettent sur lui leurs vêtements et Jésus s'assit dessus. Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur la route et d'autres des feuillages qu'ils coupaient dans la campagne. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Béni soit le règne de David notre père ! Et il entra à Jérusalem dans le Temple. Après avoir regardé autour de lui, comme c'était déjà le soir, il sortit pour se rendre à Béthanie avec les douze (Mc. 10, 1-11).

Une question peut se poser à propos de cet événement. Quand a-t-il eu lieu ? Une tradition très ancienne, rapportée par Jean (11, 54-57), montre Jésus recherché par la police et se cachant, probablement à Béthanie, sinon dans le désert de Juda. Cette tradition permet d'expliquer la trahison de Judas : puisque Jésus se cachait, il fallait un indicateur aux autorités pour qu'elles puissent l'arrêter. Des indications scripturaires invitent à situer cet événement non pas dans le contexte immédiat des fêtes pascales, mais plutôt dans le contexte de Soukkot, la fête des Tentes, à l'automne qui précéda la mort de Jésus. Cette fête rappelait le séjour de la maison d'Israël dans le désert et le don de la Loi au Sinaï. Alors, pourquoi les synoptiques font-ils coïncider cette entrée de Jésus avec les fêtes pascales ? Pour la bonne raison qu'ils ne connaissent qu'une seule montée de Jésus à Jérusalem aux jours de sa vie publique. En pensant raisonnablement que l'entrée à Jérusalem ait eu lieu au moment de la fête des Tentes, c'est-à-dire fin Septembre - début Octobre de l'année avant la mort de Jésus, on n'enlève rien à la signification de cet événement dans la vie de Jésus. Une plus longue distance temporelle entre son entrée et son arrestation permet de laisser mûrir l'incompréhension qui finit par conduire certains opposants à réclamer sa mort.

Dans l'Ancien Testament, l'âne est la monture royale, il désigne également la monture du Messie. De plus, ce récit rappelle d'autres séquences vétéro-testamentaires. Les juifs connaissaient le récit de l'investiture royale de Jéhu : Aussitôt, ils prirent tous leurs manteaux et les étendirent sous lui, à même les degrés. Ils sonnèrent du cor et crièrent : Jéhu est roi ! (2 R. 9, 13). C'est exactement ce que fait la foule qui accompagne Jésus. L'entrée à Jérusalem apparaît comme la venue du roi-messie. Hosanna ! C'est la translittération d'un terme hébreu, qui veut dire : donne le salut ! Le mot exprime une supplication instante. Et, dans le cadre de la fête des Tentes, c'était plutôt une prière pour demander la pluie. Par la suite, ce terme est devenu, peut-être dans le judaïsme, mais surtout dans le christianisme primitif, une acclamation liturgique, au même titre que Alléluia ! qui signifie : louez Dieu !

C'est au sommet de ce même mont des Oliviers qu'a eu lieu l'Ascension de Jésus.

La Mosquée de l'Ascension

Sur les pentes du mont des Oliviers, à proximité de la Grotte des enseignements, se trouve l'endroit où Jésus donna rendez-vous à ses disciples pour qu'ils puissent assister à son Ascension. Avant de mourir, Jésus avait averti ses disciples qu'il devait quitter cette terre pour leur préparer une place dans le Royaume de Dieu. Jésus se montre pendant quarante jours à ses amis, continuant son enseignement et les préparant à leur mission. Ils les envoie dans le monde proclamer ce qu'ils ont vu et entendu. Ils seront ses témoins. Jésus fait ses adieux avant de rejoindre son Père : 

Ils étaient donc réunis et lui avaient posé cette question : Seigneur est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le Royaume pour Israël ? Il leur dit : Vous n'avez pas à connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité, mais vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous, vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. A ces mots, sous leurs yeux, il s'éleva et une nuée vint le soustraire à leurs regards. Comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s'en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se trouvèrent à leurs côtés et leur dirent : Gens de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui vous a été enlevé pour le ciel viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel (Ac. 1, 6-11). Donc le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils partirent prêcher partout : le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient (Mc. 16, 19-20).

On montre encore à Jérusalem sur les pentes du mont des Oliviers l'endroit où Jésus serait monté au ciel, et même la trace de son pied... Un tel signe peut développer la piété. Toutefois, Jésus a laissé des traces bine plus visibles, elles ne sont pas inscrites sur le sol, mais dans le coeur de ceux qui croient.

A cet endroit, Constantin fit construire une basilique autour d'une grotte d'où la tradition voulait que Jésus, après avoir achevé son enseignement, fut monté au ciel. Au quatrième siècle, une autre église fut érigée. Les musulmans la convertirent plus tard en mosquée. D'après Paulin de Nole, vers 400, le sol y avait été tellement sanctifié par les pieds du Seigneur qu'il ne pourrait jamais plus être ni couvert ni piétiné. De nos jours, les croyants viennent vénérer les dernières traces laissées par le Seigneur avant son entrée dans la gloire...

A proximité de ce lieu se trouve le Carmel du Pater.

La Grotte des enseignements et le Carmel du Pater

Sur le mont des Oliviers, des grottes naturelles pouvaient fournir un excellent abri pour les pèlerins galiléens, notamment lors des fêtes de pèlerinage à Jérusalem. La grotte des enseignements se situe au sommet du mont des Oliviers, à mi-route entre Béthanie et le Temple. Elle se trouve à proximité du lieu de l'Ascension et de celui où Jésus prophétisa la ruine de Jérusalem. Son authenticité en tant que lieu saint est facile à prouver.

Les premiers chrétiens vénéraient ce lieu qui avait dû servir de refuge habituel à Jésus quand il venait à Jérusalem. C'est là qu'il se retirait la nuit après avoir prêché pendant la journée dans le Temple. Dans une caverne, il expliquait clairement à ses disciples ce qui était hors de portée des auditeurs habituels auxquels il parlait en paraboles. Il y enseigna la prière du Notre Père à ses disciples. Le texte de cette prière se trouve inscrit sur des carreaux de céramique tout autour du cloître du Carmel.

La grotte des enseignements est une des trois grottes mystiques de Terre Sainte avec celle de Bethléem et celle du Saint Sépulcre, qui furent dotées par Constantin d'un édifice somptueux. C'est Hélène, mère de l'empereur, qui fit élever une église sur le mont des Oliviers, église qui reçut d'abord le nom d'église des disciples et des l'Ascension, avant d'être appelée l'Eléona (l'oliveraie). Incendiée en 614 par les Perses, puis rasée par les Arabes musulmans en 638, l'Eléona ensevelit la grotte sous ses ruines. En 1910, des fouilles permirent de mettre au jour la grotte au milieu des décombres de l'église constantinienne.

L'église sainte Marie-Madeleine

En descendant le Mont des Oliviers, avant d'arriver à l'église de Gethsémani, on peut voir l'église russe de sainte Marie Madeleine, avec ses curieux clochers, pour le pays, en forme de bulbes. Cette église a été construite sur ordre du tsar Alexandre III en 1888, en mémoire de sa mère Marie Alexandrovna.

A quelques dizaines de mètres plus bas se trouve l'église du Dominus Flevit, où Jésus pleura sur Jérusalem.

Le Dominus Flevit

Les prophètes l'ont annoncé : un jour viendra où Dieu jugera le monde, ils ont même décrit cette visite de Dieu en des termes dramatiques : Il est proche le jour du Seigneur, formidable, jour de colère, ce jour-là, jour des sonneries de cors et de cris de guerre, contre les villes fortes et les tours d'angles (So. 1, 14-16). La prédication du Jour de Yahwé était une des constantes du courant prophétique. Jean-Baptiste lui-même annonçait, non pas le jour de Yahwé, mais le jugement de Dieu, jugement terrible, jugement de colère : Engeance de vipères, qui vous a montré le moyen d'échapper à la colère qui vient ? (Mt. 3, 7).

Or, la prédication de Jésus a pris un tour différent, au point que Jean lui-même se soit étonné et qu'il ait envoyé des messagers auprès de Jésus pour savoir s'il était bien celui qui devait venir ou s'il fallait en attendre un autre. Toutefois, Jésus, comme le Baptiste, ne cesse de prêcher la conversion. Marc rapporte un discours de Jésus sur la ruine du Temple et le retour du Fils de l'homme.

Comme Jésus s'en allait du Temple, un des disciples lui dit : Maître, regarde, quelles pierres, quelles constructions ! Jésus lui dit : Tu vois ces grandes constructions ! Il ne restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. Comme il était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André, à l'écart, lui demandaient : Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe que tout cela va finir (Mc. 13, 1-4).

C'est un lieu bien connu des pèlerins qui, en arrivant à cet endroit, découvraient le vaste panorama de Jérusalem, avec en premier plan l'immense esplanade du Temple. C'est de cet endroit chargé de souvenirs pour tous les juifs qui montaient en pèlerinage à la Ville sainte, que Jésus va entreprendre son discours de la fin des temps.

L'évangéliste Luc précise que c'est à cet endroit que Jésus prophétisa la ruine de Jérusalem :

Quand il approcha de la ville et dès qu'il l'aperçut, il pleura sur elle. Il disait : Si tu avais su en ce jour comment trouver la paix. Mais hélas ! Cela a été caché à tes yeux. Oui, pour toi, des jours vont venir où tes ennemis établiront contre toi des ouvrages de sièges, ils t'encercleront et te serreront de toutes parts. Ils t'écraseront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu as été visitée (Lc. 19, 41-44).

Tout en bas du mont des Oliviers se trouve le lieu dit Gethsémani.

Gethsémani

Le dernier repas de Jésus est suivi de son agonie et de sa prière solitaire au jardin de Gethsémani. C'est sans doute à ce moment que Jésus a pu mesurer pleinement le destin tragique qui allait être le sien. Jusqu'alors, dans la tranquillité, il manifestait sa certitude d'accomplir le dessein de Dieu sur le monde, et il va en quelque sorte être tenté de refuser d'aller jusqu'au bout du chemin, avant d'accepter que la volonté du Père soit faite.

Après avoir chanté les psaumes d'action de grâce, à la fin du repas pascal, Jésus s'en va, par la vallée du Cédron, jusqu'au jardin de Gethsémani. On peut encore voir les marches qu'il emprunta pour descendre à la vallée du Cédron, à proximité de l'église saint Pierre en Gallicante (au chant du coq), qui rappelle que Pierre renia son maître par trois fois.

Ils arrivent à un domaine du nom de Gethsémani et il dit à ses disciples : Restez ici pendant que je prierai. Il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean. Et il commença à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez. Et, allant un peu plus loi, il tombait à terre et priait pour que, si possible, cette heure passât loin de lui. Il disait : Abba, Père, à toi tout est possible, écarte de moi cette coupe ! Pourtant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! Il vient et les trouve en train de dormir, il dit à Pierre : Simon, tu dors ! Tu n'as pas eu la force de veiller une heure ! Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L'esprit est plein d'ardeur, mais la chair est faible. De nouveau, il s'éloigna et pria en répétant les mêmes paroles. Puis, de nouveau, il vint et les trouva en train de dormir, car leur yeux étaient appesantis. Et ils ne savaient que lui dire. Pour la troisième fois, il vient, il leur dit : Continuez à dormir et reposez-vous ! C'en est fait. L'heure est venue, voici que le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici qu'est arrivé celui qui me livre (Mc. 14, 32-42).

Au même instant, comme il parlait encore, survient Judas, l'un des douze, avec une troupe armée d'épées et de bâtons qui venait de la part des grands prêtres, des scribes et des anciens.

Celui qui le livrait avait convenu avec eux d'un signal : Celui à qui je donnerai le baiser, avait-il dit, c'est lui ! Arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde. Sitôt arrivé, il s'avance vers lui et lui dit : Rabbi. Et il lui donna un baiser. Les autres mirent la main sur lui et l'arrêtèrent. L'un de ceux qui étaient là tira l'épée, frappa le serviteur du grand prêtre et lui emporta l'oreille. Prenant la parole, Jésus leur dit : Comme pour un bandit, vous êtes partis avec des épées et des bâtons pour vous saisir de moi ! Chaque jour, j'étais parmi vous dans le Temple à enseigner et vous ne m'avez pas arrêté. Mais c'est pour que les Ecritures soient accomplies. Et tous l'abandonnèrent et prirent la fuite. Un jeune homme le suivait, n'ayant qu'un drap sur le corps. On l'arrête, mais lui, lâchant le drap, s'enfuit tout nu (Mc. 14, 43-52).

Le jardin de Gethsémani est le lieu où Jésus fut arrêté par l'ensemble de ses adversaires conduits par Judas Iscarioth. Le rôle de Judas, le compagnon de Jésus, fut d'indiquer l'endroit où saisir son maître, car beaucoup de pèlerins campaient sur le mont des Oliviers pendant la période pascale, rendant difficile la reconnaissance d'une personne au cours de la nuit. Les gardes trouvent Jésus paré à toute éventualité, tandis que des disciples, non préparés, s'enfuient et se dispersent, laissant Jésus seul aux mains de ses ennemis. Comme les prêtres l'avaient souhaité, l'arrestation de Jésus s'est faite à l'insu de la foule, et Jésus leur reproche de ne pas avoir osé intervenir devant la foule pendant qu'il enseignait dans le Temple.

Il fallait maintenant dépêcher le procès de Jésus, avant que ses sympathisants puissent avoir le temps de provoquer une émeute en cette période de fêtes où de nombreux fidèles étaient montés à Jérusalem pour la Pâque. Dans le récit du procès de Jésus que dressent les évangélistes, il existe deux jugements séparés, l'un devant le tribunal juif, le sanhédrin qui n'avait aucun pouvoir pour exécuter les sentences qu'il prononçait, et l'autre devant le tribunal du gouverneur romain. Chacun des deux jugements se termine par une condamnation à mort, mais chacun pour un crime différent.

Au Jardin de Gethsémani, endroit d'où l'on extrait l'huile, on peut voir des oliviers millénaires. C'est à l'ombre de ces arbres que s'élève la basilique de l'Agonie. Une fresque rappelle l'agonie de Jésus sur ce mont. Cette église est aussi connue sous le nom d'église des Nations, en raison du fait que de nombreux pays ont contribué à son financement. Elle a été construite sur les ruines d'un sanctuaire byzantin et de l'église des Croisés, elle renferme le rocher de l'agonie, là où Jésus aurait eu des sueurs de sang... Cette église domine la vallée du Cédron.

La Vallée du Cédron

La vallée du Cédron a eu un très grand attrait sur la population de Jérusalem depuis toujours, avec son aspect fantastique rehaussé par son paysage rude et sa maigre végétation.

D'après une croyance populaire, c'est en cet endroit qu'aura lieu la résurrection de la chair, lors du jugement dernier. La légende affirme qu'un fil très mince sera tendu entre le parvis du Temple et le mont des Oliviers. Les bons rejoindront l'autre bord, tandis que les méchants tomberont dans le vide.

L'histoire a fait que cette vallée regorge de monuments taillés dans le roc, parmi lesquels le pilier d'Absalon, appelé aussi tiare des pharaons en raison de son aspect (c'est le mémorial laissé par Absalon qui se révolta contre son père David), la tombe de Josaphat, le mausolée des prêtres Hezir que les chrétiens croient être la tombe de saint Jacques, la pyramide de Zacharie.

C'est aussi dans la vallée du Cédron que l'on trouve l'église du tombeau de Marie qui remonte aux temps des Croisés et qui appartient actuellement aux grecs orthodoxes.

 

La Vierge se coucha sur son lit et, rendant grâce à Dieu, rendit l'esprit. Les apôtres virent alors une splendeur telle que nulle langue humaine ne saurait l'exprimer car elle surpassait la blancheur de la neige et la clarté de l'argent. Alors le Sauveur du monde parla ainsi : Lève-toi, Pierre, ainsi que les autres apôtres, et prenez le corps de la Vierge, ma bien-aimée, et portez-le à la droite de la ville vers l'orient, vous y trouverez un sépulcre neuf, vous l'y déposerez et vous attendrez que je vienne à vous... Les apôtres portant le corps parviennent à la vallée de Josaphat que le Seigneur avait désignée. Et ils le déposèrent dans un sépulcre neuf, le fermèrent et ils s'assirent à la porte du monument, ainsi que Dieu leur avait commandé. Voici que le Seigneur arriva soudainement avec une armée d'anges brillant d'une grande splendeur et il dit aux apôtres : La paix soit avec vous. Et ils répondirent : Seigneur, que ta miséricorde s'étende sur nous qui avons espéré en toi... Alors le Sauveur dit : Lève-toi, mon amie, toi qui n'a pas senti de corruption, tu ne souffriras pas la destruction du corps dans la sépulture. Aussitôt Marie se leva et bénit le Seigneur : Je ne puis, Seigneur, te rendre des actions de grâces dignes des bienfaits que tu as daigné accorder à ta servante. Le Seigneur l'ayant embrassée, la remit aux mains des anges pour qu'ils la portent dans le paradis (Transitus Mariae 8...18).

Marie se serait endormie dans la mort sur le mont Sion, là où se dresse l'église de la Dormition, avant d'être portée dans ce tombeau, où son corps reposa pendant trois jours. Alors, son corps fut emportée au ciel et son âme fut remise dans son corps.

L'église-crypte est un reste d'une basilique byzantine restaurée par les croisés. Les orthodoxes vénèrent ce tombeau avec une grande dévotion : le banc rocheux sur lequel son corps fut déposé est encore visible. Le tombeau se trouve dans une crypte dans le rocher, il est orné d'icônes, de tableaux et de pierres précieuses.

En traversant la vallée du Cédron, on remonte vers le mont Sion, haut lieu spirituel des religions monothéistes.

Le Mont Sion

Le terme de Sion s'identifiait à l'origine avec la cité édifiée par David, sur l'Ophel, avant de devenir, dans la littérature biblique un équivalent de Jérusalem.

Il est à peu près assuré que les premières communautés chrétiennes de Jérusalem se rassemblèrent dans des maisons situes sur le mont Sion, où la tradition a fixé le Cénacle, connu comme le lieu de l'effusion de l'Esprit-Saint, au jour de la Pentecôte. Il est même vraisemblable qu'une petite communauté y survécut après l'effondrement de Jérusalem en 70, même si le livre des Actes des Apôtres, publié après 80, laisse entendre que l'idéal de la première communauté est révolu : la primitive Eglise a disparu avec la génération qui a suivi Jésus.

Sur le mont Sion, sont évoqués des souvenirs religieux, juifs et chrétiens : le tombeau de David, le Chambre haute ou Cénacle, l'église de la Dormition de Marie, et à proximité de ce mont se trouve l'Eglise saint Pierre en Gallicante (au chant du coq).

Le Cénacle

A l'approche de la fête juive de la Pâque, Jésus monte à Jérusalem pour la dernière fois. C'est dans cette ville, au moment de la fête qu'eut lieu la Cène que Jésus eut soin de faire préparer par ses disciples. Comme à l'occasion de son entrée solennelle de Jésus à Jérusalem, Jésus veut montrer sa volonté de Jésus de tout ordonner selon son intention propre, qui est nette : les consignes sont précises et ne laissent place à aucune équivoque.

Le premier jour des pains sans levains, où l'on immolait la Pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? Et il envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez à la ville, un homme viendra à votre rencontre, portant une cruche d'eau. Suivez-le, et là où il entrera dites au propriétaire : Le Maître dit : Où est ma salle où je vais manger la Pâque avec mes disciples. Et lui vous montrera la pièce du haut, vaste, garnie, toute prête, c'est là que vous ferez les préparatifs pour nous. Les disciples partirent et allèrent à la ville. Ils trouvèrent tout comme il leur avait dit et ils préparèrent la Pâque (Mc. 14, 12-16).

Rien ne permet d'établir avec certitude la date exacte à laquelle Jésus a partagé son dernier repas avec ses disciples. Il se peut que, suivant les accords sacerdotaux pour les Galiléens, Jésus ait célébré la Pâque dans la nuit du mardi au mercredi avant d'être arrêté, jugé et crucifié dans la journée du vendredi, veille officielle de la Pâque. Selon les évangiles synoptiques, la préparation de la Cène a eu lieu l'après-midi du jour où il fallait immoler l'agneau pascal. Jésus est mort le vendredi 15 nisân, son dernier repas aurait eu lieu la veille, le jeudi 14, après 18 heures. L'immolation de l'agneau devait normalement avoir lieu après le coucher du soleil, mais étant donné le grand nombre d'agneaux à immoler pour cette fête, elle pouvait être avancée à l'après midi de ce jour. Selon saint Jean, Jésus est le véritable Agneau pascal dont aucun os ne devait être brisé. Le repas pascal a lieu normalement le soir de la mort de Jésus, au commencement du sabbat, cette année-là. Les Galiléens, qui s'étaient déplacés de leur province, avaient la possibilité d'avancer ce repas jusqu'au mardi avant la fête. Un climat festif préside toujours à cette célébration domestique.

La maison où eut lieu cette célébration pascale est inconnue. Ce peut être n'importe quelle maison dans le labyrinthe des ruelles de la ville. Et pourtant, en se référant aux indications précises concernant l'homme qui porte une cruche d'eau, il est légitime de situer plus précisément ce lieu dans le quartier des esséniens. En effet porter l'eau était une tâche exclusivement féminine dans le judaïsme de l'époque. Seuls, les esséniens, par souci de pureté rituelle absolue, effectuaient eux-mêmes cette tâche.

La salle que l'on propose actuellement comme celle de la Cène, bâtie par les franciscains au quatorzième siècle, dans le style gothique, est une salle haute dont la voûte est soutenue par des chapiteaux caractéristiques de l'époque. Elle se situe à l'endroit où la première communauté chrétienne s'assemblait après la Pentecôte. Les recherches archéologiques récentes confirment l'hypothèse de l'existence d'un quartier essénien sur le mont Sion.

Pendant le repas, qui se déroulait donc selon le climat des grandes liturgies pascales, et donc festives, Jésus annonce qu'un de ceux qui partagent son repas va le trahir. Le soir venu, il arrive avec les douze. Pendant qu'ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit : En vérité, je vous le déclare, l'un de vous va me livre, un qui mange avec moi. Pris de tristesse, ils se mirent à lui dire l'un après l'autre : Serait-ce moi ? Il leur dit : C'est l'un des douze, qui plonge la main avec moi dans le plat. Car le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est écrit de lui, mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit jamais né, cet homme-là ! (Mc. 14, 17-21)

Pendant le repas, il prit du pain, et après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit, le leur donna et dit : Prenez, ceci est mon corps. Puis il prit une coupe et après avoir rendu grâce, il la leur donna et ils en burent tous. Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l'alliance versé pour la multitude. En vérité, je vous le déclare, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai, nouveau, dans le Royaume de Dieu (Mc. 14, 22-25).

Un climat festif a présidé à la Cène. Il ne fait pas de doute que Jésus ait dit beaucoup plus de choses que ce que les évangélistes ont rapporté. Ils n'ont retenu que ce qui était nouveau, soit parce que le rituel juif était assez connu pour les chrétiens venus du judaïsme, soit parce que ce rituel n'offrait que peu d'intérêt pour les chrétiens venus du paganisme.

Après avoir chanté les psaumes, ils sortirent pour aller au mont des Oliviers. Et Jésus leur dit : 

Tous, vous allez tomber, car il est écrit : Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées. Mais une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit : Même si tous tombent, eh bien, pas moi ! Jésus lui dit : En vérité, je te le déclare, toi aujourd'hui, cette nuit-même, avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. Mais lui affirmait de plus belle : Même s'il faut que je meure avec toi, non, je ne te renierai pas. Et tous en disaient autant (Mc. 14, 26-31).

Après la mort de Jésus, il est plus que vraisemblable que ses disciples ont trouvé refuge dans cette même salle, et que c'est là qu'ils seront réunis quand Jésus leur apparaît, le dimanche de Pâques :

Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que par crainte des juifs, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d'eux et leur dit : La paix soit avec vous. Tout en leur parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie. Alors à nouveau, Jésus leur dit : La paix soit avec vous. Comme le Père m'a envoyé, à mon tour, je vous envoie. Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit-Saint, ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. Cependant, Thomas, l'un des douze, celui qu'on appelle Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur ! Mais il répondit : Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n'enfonce pas mon doigt à la place des clous et si je n'enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. Or, huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vint, toutes portes verrouillées, il se tint au milieu d'eux et leur dit : La paix soit avec vous. Ensuite, il dit à Thomas : Avance ton doigt ici et regarde mes mains, avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d'être incrédule, et deviens un homme de foi. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu. Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru (Jn. 20, 19-29).

L'événement de la Pentecôte, qui est rapporté par Luc dans le récit inaugurant son livre des Actes des Apôtres, montre que le don de l'Esprit Saint aux disciples est inséparable de la résurrection du Christ. La fondation de l'Eglise n'est pas seulement l'oeuvre du Jésus historique, elle est celle du Christ ressuscité.

Chez les Juifs, cinquante jours après la Pâque se déroule une autre grande fête, la Pentecôte qui rappelle le séjour du peuple d'Israël dans le désert du Sinaï, là où Dieu avait donné sa Loi par l'intermédiaire de Moïse. De nombreux pèlerins de toutes les nations venaient à Jérusalem pour prier en ce jour. Entre l'Ascension et la Pentecôte, les disciples sont réunis dans la chambre haute d'une maison, avec Marie, la mère de Jésus et quelques intimes. ils sont enfermés par crainte de la réaction des juifs, mais ils restent confiants dans les paroles de Jésus et dans sa promesse de leur donner son Esprit. Ils prient Dieu de les éclairer et de leur donner la force de continuer sur terre l'oeuvre de Jésus.

Quand le jour de la Pentecôte arriva, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Tout à coup survint du ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent : la maison où ils se tenaient en fut toute remplie. Alors leur apparurent comme des langues de feu qui se partageaient et il s'en posa sur chacun d'eux. Ils furent tous remplis de l'Esprit Saint et se mirent à parler d'autres langues comme l'Esprit leur donnait de s'exprimer. Or, à Jérusalem, résidaient des juifs pieux, venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. A la rumeur qui se fit, la foule se rassembla et fut en plein désarroi, car chacun les entendait parler dans sa propre langue. Déconcertés, émerveillés, ils disaient : Tous ces gens qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?... Tous, nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu. Ils étaient tous déconcertés et dans leur perplexité, il se disaient les uns aux autres : Qu'est-ce que cela veut dire ? D'autres s'esclaffaient : Ils sont pleins de vin doux. Alors s'éleva la voix de Pierre, qui était là avec les Onze, il s'exprima en cas termes : Hommes de Judée et vous tous qui résidez à Jérusalem, comprenez bien ce qui se passe et prêtez l'oreille à mes paroles. Non, ces gens n'ont pas bu comme vous le supposez, nous ne sommes en effet qu'à neuf heures du matin... Israélites, écoutez ces paroles : Jésus le Nazoréen, cet homme que Dieu avait accrédité auprès de vous en opérant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous cet homme, selon le plan bien arrêté et la prescience divine, vous l'avez livré et supprimé en le faisant crucifier par la main des impies, mais Dieu l'a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n'était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir... Frères, il est permis de vous le dire en toute liberté : le patriarche David est mort, il a été enseveli, son tombeau se trouve encore aujourd'hui chez nous. Mais il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône quelqu'un de sa descendance, issu de ses reins, il a donc vu par avance la résurrection du Christ et c'est à son propos qu'il a dit : il n'a pas été abandonné au séjour des morts et sa chair n'a pas connu la corruption. Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité, nous tous en sommes témoins. Exalté par la droite de Dieu, il a donc reçu du Père l'Esprit Saint promis et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez... Que toute la maison d'Israël le sache avec certitude : Dieu l'a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous, vous aviez crucifié. Le coeur bouleversé d'entendre ces paroles, ils demandèrent à Pierre : Que ferons-nous, frères ? Pierre leur répondit : Convertissez-vous, que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés et vous recevrez le don du Saint Esprit. Car c'est à vous qu'est destinée la promesse, et à vos enfants ainsi qu'à tous ceux qui sont au loin aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. Par bien d'autres paroles Pierre rendez témoignage et les encourageait : Sauvez-vous, disait-il de cette génération dévoyée. Ceux qui accueillirent sa parole reçurent le baptême et il y eut environ trois mille personnes ce jour-là qui se joignirent à eux (Ac. 2, 1-41).

Le tombeau de David

Le discours de Pierre évoque le tombeau de David. Celui-ci serait situé à proximité du Cénacle. Et le cénotaphe que l'on montre actuellement à la vénération des pèlerins est un des lieux saints les plus importants pour Israël après le Mur Occidental. Sa localisation est liée à une tradition remontant aux Croisés. La vénération de cette tombe s'est substituée à celle d'Etienne, le premier martyr, dont la tombe était localisée à cet endroit à l'époque byzantine, tandis que le tombeau de David était vénéré à Bethléem.

Saint Pierre en Gallicante

Après son arrestation au jardin de Gethsémani, Jésus est traduit devant un tribunal juif, le Sanhédrin, grand conseil comprenant soixante et onze membres, chefs religieux des familles sacerdotales, membres de l'aristocratie laïque et scribes, divisés en deux tendances : les pharisiens et les saducéens. Ce grand conseil se réunit dans le palais du grand prêtre.

Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre. Ils s'assemblent tous, les grands prêtres, les anciens, les scribes. Pierre, de loin, l'avait suivi jusqu'à l'intérieur du palais du grand prêtre. Il était assis avec les serviteurs et se chauffait près du feu. Or les grands prêtres et tout le Sanhédrin cherchaient contre Jésus un témoignage pour le faire condamner à mort et ils n'en trouvaient pas. Car beaucoup portaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne concordaient pas. Quelques-uns se levaient pour donner un faux témoignage contre lui en disant : Nous l'avons entendu dire : Moi, je détruirai ce sanctuaire fait de main d'homme et, en trois jours, j'en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme. Mais, même de cette façon, ils n'étaient pas d'accord dans leur témoignage. Le grand prêtre, se levant au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus : Tu ne réponds rien aux témoignages que ceux-ci portent contre toi ? Mais lui gardait le silence, il ne répondit rien. De nouveau, le grand prêtre l'interrogeait, il lui dit : Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? Jésus dit : Je le suis et vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite du Tout Puissant et venant avec les nuées du ciel. Le grand prêtre déchira ses habits et dit : Qu'avons-nous encore besoin de témoins ! Vous avez entendu le blasphème. Qu'en pensez-vous ? Et tous le condamnèrent comme méritant la mort. Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui couvrir le visage et à lui dire : Fais le prophète ! Et les serviteurs le reçurent avec des gifles (Mc. 14, 53-65).

Jésus est donc d'abord traduit devant le tribunal juif où les prêtres cherchent un motif pour le condamner à mort. Ils avaient de bonnes raisons de refuser son enseignement, ils souhaitaient qu'il se manifeste ouvertement contre l'occupant romains pour qu'ils puissent le condamner sans les faire tremper dans "l'affaire Jésus". Ils auraient ainsi pu dégager leur responsabilité, mais Jésus ne s'est jamais laissé prendre à leurs pièges. Les faux témoins, recrutés pour la circonstance, se contredisent. Le motif juridique, selon la législation juive, pour condamner Jésus à la mort, sera finalement trouvé dans une réponse que celui-ci fera à une question du grand-prêtre : Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? Jésus dit : Je le suis et vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite du Tout Puissant et venant avec les nuées du ciel. C'est la première fois que Jésus rend ouvertement un témoignage sur sa propre personne : il se présente comme le Messie, celui qui est attendu par tout le peuple, il s'arroge le titre de Fils de l'homme qui devait venir juger l'humanité à la fin des temps, en siégeant à la droite de Dieu. Revendiquer une telle égalité avec le Dieu unique, se placer soi-même au rang de Dieu était perçu comme le plus abominable des blasphèmes. Un tel péché devait être puni de mort, par lapidation.

Pendant que se décidait le sort de Jésus, dans la cour du palais du grand prêtre, Pierre reniait son maître.

Tandis que Pierre était en bas, dans la cour, l'une des servantes du grand prêtre arrive. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarde et lui dit : Toi aussi, tu étais avec le Nazaréen, avec Jésus ! Mais il nia en disant : Je ne sais pas et je ne comprends pas ce que tu veux dire. Et il s'en alla dehors dans le vestibule. La servante le vit et se mit à dire à ceux qui étaient là : Celui-là, il est des leurs ! Mais de nouveau, il niait. Peu après, ceux qui étaient là disaient une fois de plus à Pierre : A coup sûr, tu es des leurs ! Et puis, tu es galiléen. Mais lui se mit à jurer avec des imprécations : Je ne connais pas l'homme dont vous me parlez ! Aussitôt, pour la deuxième fois, un coq chanta. Et Pierre se rappela la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. Il sortit précipitamment, il pleurait (Mc. 14, 66-72).

L'église de saint Pierre en Gallicante, propriété des Assomptionnistes, aurait été édifiée sur la maison de Caïphe. Dans le jardin, un escalier datant des Maccabées relie le mont Sion à la source de Gihôn. Dans le sous-sol, des cachots et un lieu de flagellation sont encore visibles. C'est là que Jésus aurait été questionné et emprisonné par Caïphe, et que Pierre aurait nié le connaître.

Sous des apparences de procès régulier, ce premier procès de Jésus devant les autorités juives a été bâclé. Même si le Sanhédrin avait quelque pouvoir pour ordonner l'exécution d'une sentence pour un motif religieux, tel que le blasphème, il n'avait pas le pouvoir d'ordonner la mise à mort. C'est pourquoi il faut porter l'affaire devant le procurateur romain, Pilate, qui séjournait à Jérusalem, pendant les périodes de fêtes. Aussi les milieux sacerdotaux livrent-ils Jésus à Pilate, en invoquant non plus des motifs religieux, mais en présentant Jésus comme un agitateur qui refuse de payer l'impôt et veut rétablir la royauté sur Israël. L'intention qui dirigeait les prêtres était double : il fallait réussir à faire condamner Jésus, et surtout il fallait réussir à discréditer absolument sa mémoire parmi le peuple. D'où la conversion du motif religieux en motif politique d'incitation à la révolte et à la sédition.

La Via Dolorosa et le Saint Sépulcre

Le coeur du quartier chrétien de Jérusalem est l'église du Saint Sépulcre qui s'élève sur le tombeau de Jésus et à laquelle on aboutit après une marche le long de la Via Dolorosa, la route des souffrances, puisque c'est par elle que Jésus est passé entre son jugement et son exécution.

L'itinéraire actuel n'est qu'approximativement celui de Jésus, puisque de nombreux changements sont intervenus au cours des temps. Cette Via Dolorosa commence à la Porte des Lions que l'on nomme également porte saint Etienne, car la tradition veut que ce soit en cet endroit que ce diacre de la première communauté chrétienne ait été lapidé devenant le premier martyr de l'Eglise. Cette porte est ornée de hauts-reliefs en forme de panthères, emblèmes d'un sultan du treizième siècle.

Cet itinéraire longe l'église sainte Anne, édifiée sur la maison de Marie, près de la piscine de Bézatha.

La piscine de Bethesda ou de Bézatha

Il existait, à la porte des Brebis, au nord de l'enceinte du Temple de Jérusalem, un piscine ornée de cinq portiques. Ses eaux étaient réputées guérir. Jésus y rencontra un infirme qui ne pouvait se plonger dans les eaux miraculeuses de la piscine :

A l'occasion d'une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or il existe à Jérusalem, près de la porte des Brebis, une piscine qui s'appelle en hébreu Bezatha. Elle possède cinq portiques sous lesquels gisaient une foule de malades, aveugles, boiteux, impotents (qui attendaient l'agitation de l'eau, car à certains moments l'ange du Seigneur descendait dans la piscine ; l'eau s'agitait et le premier qui y entrait après que l'eau avait bouillonné était guéri, quelle que fût sa maladie). Il y avait là un homme infirme depuis trente huit ans. Jésus le vit couché et, apprenant qu'il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : Veux-tu guérir ? L'infirme répondit : Seigneur, je n'ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l'eau commence à s'agiter, et le temps d'y aller, un autre descend avant moi. Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton grabat et marche. Et aussitôt l'homme fut guéri, il prit son grabat, il marchait (J. 5, 1-9).

Des fouilles archéologiques ont mis à jour les fondations d'une installation thermale gréco-romaine, avec deux bassins inégaux, qui étaient entourés de cinq portiques, ceux précisément dont parle l'évangéliste Jean. Comme il n'existe aucune autre installation de ce genre, nous avons là, à Jérusalem, un des rares endroits dont on puisse dire avec certitude que Jésus y est venu. Une église à trois nefs y a été érigée à l'époque byzantine et ses fondations se voient encore.

Près de la piscine, se trouve l'église sainte Anne, construite par les Croisés, à la demande de Mélisandre, épouse du roi Baudouin, à l'endroit habité, selon la tradition, par Anne et Joachim, parents de Marie. Sous l'église, une crypte conserve le souvenir de la Nativité de la Vierge. Devenue école coranique sous le règne de Saladin, elle revint à la France en 1856 après la guerre de Crimée, elle fut confiée aux Pères blancs qui retrouvèrent, sous un amas de décombres, la piscine de Bezatha.

La Via Dolorosa, le chemin de croix débute avec la chapelle de la flagellation et le Lithostrotos.

Jésus est condamné à mort par le pouvoir politique, comme séditieux, appelant le peuple à la révolte. Son enseignement avait des incidences politiques : il gênait. Dès lors, personne n'essayera de le libérer du sort qui lui était réservé. Pilate porte la responsabilité historique de sa mort. Seul un petit groupe de fidèles assistera à sa mort, impuissant, au pied de la croix, sur un mont extérieur de Jérusalem, le Golgotha ou Calvaire, le lieu dit du Crâne.

Devant la foule qui réclamait la mort de Jésus, Pilate n'osa pas prendre une position nette. Il ne trouve rien de condamnable dans sa conduite, dans ses faits et gestes. Pour ne pas perdre son prestige, pour ne pas risquer sa situation, il va céder à la foule, en permettant que jésus soit flagellé. Pourquoi faire fouetter un homme en qui on ne trouve aucun motif de condamnation ? Jésus est l'innocent qui souffre à la place d'un coupable.

Le Lithostrotos

Pilate joua un grand rôle dans le procès de Jésus. C'est un procurateur romain ordinaire qui pense surtout à sa carrière et qui mène une guerre froide contre les chefs juifs. Quand on enferme Jésus dans ses prisons, il ne représente pour lui qu'un épisode négligeable. Hérode Antipas, venu à Jérusalem pour participer aux fêtes, a peut-être agi dans les coulisses. Les évangélistes ne permettent pas de le savoir avec certitude. Le Sanhédrin s'est sans doute réuni dans le palais d'Hérode, près de la porte de Jaffa, dont les casernements sont encore partiellement visibles du côté Nord de l'enceinte du Temple. C'est là que le procurateur s'installait lorsqu'il venait de Césarée, sa résidence officielle en Palestine. Devant la citadelle s'étendait une place pavée, nommée le Lithostrotos, où Pilate parlait au peuple. C'est au Couvent de la Flagellation que part le Chemin de Croix, à l'endroit où Pilate interrogea Jésus. la construction actuelle a remplacé un oratoire de l'époque des Croisés. A l'intérieur, trois vitraux modernes rappellent les moments de cet interrogatoire : Jésus flagellé (au centre), tandis que Pilate se lave les mains (à gauche) et que Barabbas est libéré (à droite). Sur la coupole, au-dessus de l'autel, une grande couronne d'épines, dorée et percée d'étoiles.

Dès le matin, les grands prêtres tinrent conseil avec les anciens, les scribes et le Sanhédrin tout entier. Ils lièrent Jésus, l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Pilate l'interrogea : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répond : C'est toi qui le dis. Les grands prêtres portaient contre lui beaucoup d'accusations. Pilate l'interrogeait de nouveau : Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu'ils portent contre toi. Mais Jésus ne répondit plus rien de sorte que Pilate était étonné. A chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu'ils réclamaient. Or celui qu'on appelait Barabbas était en prison avec les émeutiers qui avaient commis un meurtre pendant l'émeute. La foule monta et se mit à demander ce qu'il accorder d'habitude. Pilate leur répondit : Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? Car il voyait bien que les grands prêtres l'avaient livré par jalousie. Les grands prêtres excitèrent la foule pour qu'il leur relâche plutôt Barabbas. Prenant alors la parole, Pilate leur disait : Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ? De nouveau, ils crièrent : Crucifie-le ! Pilate leur disait : Qu'a-t-il donc fait de mal ? Ils crièrent de plus en plus fort : Crucifie-le ! Pilate, voulant contenter la foule, leur relâcha Barabbas et il livra Jésus, après l'avoir fait flageller, pour qu'il soit crucifié (Mc. 15, 1-15).

L'autorité religieuse présente donc Jésus à l'autorité civile, mais elle masque les motifs réels de sa condamnation, elle en invoque d'autres, qui sont plutôt d'ordre politique. L'intention qui dirigeait les prêtres était double : il fallait faire condamner Jésus à tout prix, mais il fallait aussi discréditer absolument sa mémoire parmi le peuple. C'est la raison pour laquelle ils convertissent le motif religieux en un motif politique de sédition et d'incitation à la révolte, puisqu'il se prétendait le "roi des Juifs". Pilate s'aperçoit certainement qu'on lui présente un procès truqué, et se trouve donc mis dans un grand embarras, quand on lui présenta Jésus. Il aurait sans doute aimé trouver le moyen de décliner la compétence de son pouvoir, mais les grands prêtres qui jouaient le rôle de procureurs de justice, lui présentent Jésus comme un dangereux nationaliste, invoquant contre lui des accusations auxquelles Jésus ne répond pas, car il ne les accepte pas. Pilate n'a pas trouvé de motif de condamnation dans la personne de Jésus et dans ses actes. Pilate va donc abandonner Jésus, mais auparavant, conscient du fait que Jésus pouvait être un personnage populaire, il va faire un geste susceptible de lui attirer la faveur des foules, dût-il déplaire aux chefs des prêtres qu'il semblait mépriser. Pilate propose donc inconditionnellement de remettre Jésus en liberté ; mais la foule rejette cette proposition et, sous l'incitation des prêtres, réclame la mise en liberté de Barabbas et la crucifixion de Jésus. Le gouverneur romain est alors contraint de se soumettre à la vindicte populaire, et conformément à l'usage romain, il fait flageller Jésus avant de le faire crucifier. Jésus est alors soumis aux outrages des soldats qui lui enfoncent sur la tête une couronne d'épines tressées. 

Les soldats le conduisirent à l'intérieur du palais, c'est-à-dire du prétoire. Ils appellent toute la cohorte. Ils le revêtent de pourpre et ils lui mettent sur la tête une couronne d'épines qu'ils ont tressée. Et ils se mirent à l'acclamer : Salut, roi des Juifs ! Ils lui frappaient la tête avec un roseau, ils crachaient sur lui et se mettant à genoux, ils se prosternaient devant lui. Après s'être moqués de lui, ils lui enlevèrent la pourpre et lui remirent ses vêtements. Puis ils le font sortir pour le crucifier (Mc. 15, 16-20).

La deuxième station du chemin de croix traditionnel est l'Arc de l'Ecce homo, nom que les pèlerins du seizième siècle donnèrent à ce lieu, en se référant aux paroles de Pilate qui présenta Jésus à la foule des juifs, en disant : Voici l'homme ! En fait, l'arc de l'Ecce homo serait une partie de l'arc de triomphe qu'Hadrien fit élever en 135, en mémoire de la conquête de Jérusalem. Beaucoup de grottes creusées dans le rocher se trouvent sur ce chemin de croix. Les orthodoxes ont vu dans deux grottes voisines les cellules dans lesquelles furent enfermés Jésus et Barabbas.

Sous l'église des soeurs de Sion, on découvre les restes d'un ancien dallage de l'époque romaine, qu'on appelle le Lithostrotos. Sur certains dalles, des signes gravés rappellent un jeu d'osselets, dit jeu du roi, qui serait de distractions aux soldats. Ce jeu permettrait d'expliquer les sévices et les outrages subis par Jésus. 

Pilate cherchait à relâcher Jésus, mais les Juifs se mirent à crier et ils disaient : Si tu le relâchais, tu ne te conduirais pas comme l'ami de César. Car quiconque se fait roi se déclare contre César. Dès qu'il entendit ces paroles, Pilate fit mener Jésus à l'extérieur. Il l'installa sur une tribune, à la place qu'on appelle Lithostrotos, en hébreu Gabbatha. C'était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure. Pilate dit aux juifs : Voici votre roi ! Mais ils se mirent à crier : A mort ! A mort ! Crucifie-le ! Pilate leur dit : Me faut-il crucifier votre roi ? Les grands prêtres répondirent : Nous n'avons pas d'autre roi que César. C'est alors qu'il leur livra Jésus pour être crucifié. Ils se saisirent donc de Jésus. Portant lui-même sa croix, Jésus sortit et gagna le lieu dit du crâne, qu'en hébreu on nomme Golgotha (Jn. 19, 12-19).

Le condamné devait porter lui-même l'instrument de son supplice, le patibulum, jusqu'au lieu de l'exécution. Jésus, après avoir été châtié sans raison, doit quand même être mis en croix. Mais les outrages et les tortures l'ont épuisé. Il n'arrivera sans doute pas au lieu de son exécution. Il ne convient pas que le condamné ne subisse pas son châtiment jusqu'au bout. L'épuisement physique de Jésus explique le fait qu'un passant soit réquisitionné pour porter la croix avec lui. Cet homme sera un certain Simon qui revenait des champs.

Ils réquisitionnent pour porter sa croix un passant, qui venait de la campagne, Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus (Mc. 15, 21).

Cette rencontre est commémorée à ce qu'il est convenu d'appeler la cinquième station, indiquée par une inscription latine : Simoni Cyrenae crux imponitur, au-dessus d'une porte, alors que l'oratoire arménien de Notre-Dame du Spasme, à la quatrième station, évoque une rencontre de Jésus avec sa Mère.

Jésus, portant sa croix, sortit de Jérusalem, en direction du lieu-dit Golgotha. Une sixième halte est marquée par un haut relief rappelant une tradition très ancienne, qui ne trouve aucune référence dans les évangiles canoniques : une femme aurait essuyé le visage de Jésus marqué par les souffrances et défiguré par les mauvais traitements. Véronique a franchi les obstacles qui se dressaient entre elle et Jésus, elle a surmonté la haine des rieurs pour accomplir un geste de tendresse, en prenant le parti de la victime contre les oppresseurs. Le Christ qui est l'image du Dieu invisible, abandonne son visage entre ses mains. Sous l'homme défiguré, elle a découvert l'homme transfiguré en Dieu. Le voile de soie qu'elle a utilisé et sur lequel les traits du visage de Jésus sont restés imprimés fut remis à la basilique saint Pierre de Rome en 707. A l'intérieur de l'église grecque orthodoxe se trouve le tombeau de cette sainte femme.

Un pilier de marbre rouge rappelle la deuxième chute de Jésus. Une croix sculptée sur le mur d'un couvent évoque une rencontre de Jésus qui consola les femmes de Jérusalem : Il était suivi d'une grande multitude du peuple, entre autres de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles et leur dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants. Car voici venir des jours où l'on dira : Heureuses les femmes stériles et celles qui n'ont pas enfanté ni allaité. Alors, on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous, et aux collines : Cachez-nous. Car si l'on traite ainsi l'arbre vert, qu'en sera-t-il de l'arbre sec ? (Lc. 23, 27-31).

La neuvième station du chemin de croix, où Jésus est tombé pour la troisième fois, est marquée par un pilier à l'extérieur de l'église éthiopienne dans laquelle il est possible de voir un évangéliaire en forme de croix.

Le Saint Sépulcre

La Via Dolorosa se termine dans le Saint Sépulcre qui recouvre le Golgotha, la colline sur laquelle Jésus fut crucifié et sur laquelle se trouve aussi le tombeau où son corps fut déposé. On entre dans cette basilique par le côté gauche, l'autre côté ayant été condamné par Saladin. A droite, en entrant, se trouve le Golgotha, monticule de forme arrondie, auquel on accède par un escalier abrupt. C'est là que Jésus est dépouillé de ses vêtements, qu'il est mis en croix, qu'il meurt, et qu'il est descendu de la croix.

C'est là qu'ils le crucifièrent, ainsi que deux autres, un de chaque côté et au milieu Jésus. Pilate avait rédigé un écriteau qu'il fit placer sur la croix, il portait cette inscription : Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs. Cet écriteau, bien des Juifs purent le lire, car l'endroit où Jésus avait été crucifié était proche de la vielle, et le texte était écrit en hébreu, en latin et en grec. Les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : Il ne fallait pas écrire : le Roi des Juifs, mais bien : Cet individu a prétendu qu'il était le roi des Juifs. Pilate répondit : Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. Lorsque les soldats eurent achevé de crucifier Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique, elle était sans couture, tissée d'une seule pièce depuis le haut. Les soldats se dirent entre eux : Ne la déchirons pas, tirons plutôt au sort à qui elle ira. C'est ainsi que fut accomplie l'Ecriture : Ils se sont partagé mes vêtements, et ma tunique, ils l'ont tirée au sort. Voilà donc ce que firent les soldats (Jn. 19, 18-24).

Et ils le mènent au lieu-dit Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. Ils voulurent lui donner du vin mêlé de myrrhe, mais il n'en prit pas. Ils le crucifient, et ils partagent ses vêtements en les tirants au sort pour savoir ce que chacun prendrait. Il était neuf heures quand ils le crucifièrent. L'inscription portant le motif de sa condamnation était ainsi libellée : Le roi des Juifs. Avec lui, ils crucifient deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche (et fut accomplie l'Ecriture qui dit : et il fut compté au nombre des malfaiteurs). Les passants l'insultaient hochant la tête et disant : Hé ! toi qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant de la croix. De même, les grands prêtres, avec les scribes, se moquaient entre eux : Il en a sauvé d'autres, il ne peut pas se sauver lui-même ! Le Messie, le roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et nous croyions ! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'injuriaient aussi (Mc. 15, 21-32).

Pour décrire l'exécution, les évangélistes sont très sobres. Les condamnés, qui devaient subir ce châtiment, habituellement des esclaves révoltés, étaient cloués, les bras étendus sur le patibulum, puis on fixait cette barre transversale sur un poteau vertical, le stipes, préalablement dressé à hauteur d'homme. Les pieds du condamné étaient alors cloués. Une sorte de siège supportait en partie le poids du corps afin que celui-ci n'entraîne pas une déchirure des membres supérieurs fixés préalablement. Le crucifié mettait souvent de très longues heures avant de mourir, non pas par perte de sang, mais plutôt par une lente asphyxie. Les inventeurs de ce type d'exécution sont les Perses et les Phéniciens, puis les Grecs et les Romains l'ont certainement adopté en raison de son caractère très spectaculaire.

Jésus, comme vraisemblablement tous les crucifiés, est accablé des sarcasmes de la foule, qui passe et qui regarde la mort faire progressivement son oeuvre.

A midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu'à trois heures. Et à trois heures, Jésus cria d'une voix forte : Eloï, Eloï, lama sabaqthani ? ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Certains de ceux qui étaient là disaient, en l'entendant : Voilà qu'il appelle Elie ! Quelqu'un courut, emplit une éponge de vinaigre, et, la fixant au bout d'un roseau, il lui présenta à boire en disant : Attendez, voyons si Elie va venir le descendre de là. Mais poussant un grand cri, Jésus expira (Mc. 15, 33-37).

Jésus meurt après six heures de souffrances, non sans avoir suscité une véritable profession de foi de la part d'un centurion de l'armée romaine : Le centurion qui se tenait devant lui, voyant qu'il avait expiré, dit : Vraiment cet homme était Fils de Dieu (Mc. 15, 39).

La loi mosaïque, en vigueur à Jérusalem, même sous la domination romaine, ne permet pas que des cadavres soient exposés en croix durant la nuit, surtout en période de fête, et encore plus cette nuit-là qui connaissait la grande préparation pascale. Des soldats viennent briser les jambes des condamnés, mais s'apercevant que Jésus est déjà mort, ils ne lui brisent pas les jambes et lui percent le côté d'un coup de lance.

Déjà le soir était venu et comme c'était jour de Préparation, c'est-à-dire une veille de sabbat, un membre éminent du Conseil, Joseph d'Arimathée, arriva. Il attendait lui aussi le Règne de Dieu. Il eut le courage d'entrer chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Pilate s'étonna qu'il soit déjà mort. Il fit venir le centurion et lui demanda s'il était mort depuis longtemps. Et, renseigné par le centurion, il permit à Joseph de prendre le cadavre. Après avoir acheté un linceul, Joseph descendit Jésus de la croix et l'enroula dans le linceul. Il le déposa dans une tombe qui était creusée dans le rocher et il roula une pierre à l'entrée du tombeau. Marie de Magdala et Marie, mère de José, regardaient où on l'avait déposé (Mc. 15, 42-47).

Selon la loi romaine également en vigueur, les exécutés politiques pouvaient bénéficier, par grâce spéciale, d'une sépulture honorable. Rien n'empêchait qu'un sympathisant puisse obtenir le corps du crucifié. Joseph d'Arimathée, membre influent du Sanhédrin, en demanda l'autorisation à Pilate. Avec Nicodème, disciple de Jésus mais en secret, Joseph descend le cadavre de la croix, le dépose au pied du Golgotha. C'est là que les femmes firent, selon la tradition, une onction d'huile parfumée au corps de Jésus, avant que celui-ci ne soit conduit dans une tombe creusée dans le roc, dans un jardin proche du lieu de la crucifixion.

Au sommet de la colline du Calvaire, qui présente l'apparence extérieure d'un crâne, d'où le nom qui lui était attribué, à une quinzaine de mètres au-dessus du niveau du sol, se trouvent deux chapelles. La première appartient aux catholiques et se situe à l'endroit où Jésus fut dépouillé de ses vêtements et mis en croix, la seconde appartient aux grecs orthodoxes et se dresse sur le lieu de la crucifixion. Au pied du Calvaire, et juste en face de la porte d'entrée du Saint Sépulcre se trouve la pierre de l'onction.

Du Calvaire à la dernière station de la Via Dolorosa, qui n'est autre que le Sépulcre de Jésus, des loges funéraires de l'époque du second temple indiquent que se trouvait à cet endroit un cimetière juif. La tombe que Joseph s'était fait construire ressemblait aux tombes des juifs fortunés, elle comprenait deux chambres, la première servait de lieu de rencontre pour la famille en deuil, et c'est sur une plate-forme de la deuxième chambre que l'on déposait le corps du défunt. la première chambre constitue ce qu'on appelle la chapelle de l'ange au centre de laquelle est conservé dans un cube de marbre un fragment du rocher sur lequel se serait assis l'ange qui annonça aux saintes femmes la résurrection de Jésus. Pour entrer dans la seconde chambre, il faut passer par une porte si basse qu'on ne peut la franchir qu'en se pliant. Une plaque de marbre de deux mètres de long renferme le rocher du sépulcre neuf construit par Joseph. Une icône de la Vierge cache une partie du tombeau primitif taillé dans le rocher.

Les autorités sacerdotales qui avaient réussi à se débarrasser du prophète galiléen se félicitaient d'avoir réussi à éviter des histoires avec le gouverneur, surtout en cette période d'affluence. Elles étaient surtout soucieuses de fêter dignement la Pâque et ne se préoccupèrent pas des déclarations de Jésus qui avait affirmé qu'il ressusciterait le troisième jour. Elle ne se soucièrent absolument pas de l'ensevelissement et n'apposèrent donc pas les scellés sur la pierre du tombeau.

C'est une donnée commune aux quatre évangélistes que Jésus fut abandonné par ses disciples et que seuls quelques amis, surtout des femmes, furent témoins de ses derniers instants et de sa sépulture. Et ce sont précisément ces femmes qui vont jouer un grand rôle, le premier jour de l'autre semaine.

Quand le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour aller l'embaumer. Et, de grand matin, le premier jour de la semaine, elles vont à la tombe, le soleil étant levé. Elles se disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de l'entrée du tombeau ? Et levant les yeux, elles voient que la pierre est roulée, or, elle était très grande. Entrées dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme, vêtu d'une robe blanche, et elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié, il est ressuscité, il n'est pas ici, voyez l'endroit où on l'avait déposé. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre : Il vous précède en Galilée, c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. Elles sortirent et s'enfuirent loin du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées, et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur (Mc. 16, 1-8).

Tandis que, pour Lazare, il avait fallu rouler la pierre qui obstruait l'entrée du tombeau et le détacher de tout ce qui pouvait l'entraver, lors de la résurrection de Jésus, les femmes ne peuvent que constater que la pierre a été enlevée du tombeau, avant de recevoir le message de l'ange qui les envoie en mission auprès des apôtres.

Tous les évangélistes poursuivent en affirmant qu'il est ressuscité, même s'ils ne décrivent jamais le phénomène concret de sa résurrection. Les quatre évangélistes rapportent que le premier jour de l'autre semaine, c'est-à-dire le surlendemain de l'exécution de Jésus, un groupe de femmes se rend au tombeau, afin d'y rendre les derniers devoirs au corps du crucifié. Ces femmes trouvent le tombeau vide : la pierre qui en fermée l'entrée a été roulée. Elles sont averties par un messager divin de la résurrection de Jésus, et elles éprouvent un sentiment qui est celui de tout homme qui se découvre en présence d'un phénomène divin : la crainte.

Seuls quelques écrits apocryphes font une description du phénomène de la résurrection :

Les scribes, les pharisiens et les anciens s'étaient assemblées, apprenant que tout le peuple murmurait et se frappait la poitrine en disant : Si, à sa mort, d'aussi grands miracles se sont accomplis, voyez combien il était juste ! Les anciens effrayés allèrent trouver Pilate et le prièrent en ces termes : Donne-nous des soldats pour garder son tombeau pendant trois jours, de peur que ses disciples ne viennent le dérocher et que le peuple, le croyant ressuscité des morts, ne nous fasse un mauvais parti. Pilate leur donna le centurion Pétronius et des soldats pour garder le tombeau, et les scribes vinrent avec eux au sépulcre. Avec le centurion et les soldats, ils roulèrent une grande pierre puis tous ensemble, ceux qui étaient là, la placèrent contre la porte du tombeau. Ils y apposèrent sept sceaux et, dressant une tente, ils montèrent la garde. Et, de bon matin, au lever du sabbat, il vint une foule de Jérusalem et des environs pour voir le sépulcre scellé. Or, dans la nuit où se lève le dimanche, tandis que les soldats montaient la garde deux par deux, à tout de rôle, il se fit un grand bruit dans le ciel. Et ils virent les cieux ouverts et deux hommes en descendre, resplendissant de lumière, et s'approcher du tombeau. Or la pierre qu'on avait renversée devant la porte roulant d'elle-même se retira sur le côté. Le sépulcre s'ouvrit et les deux jeunes gens y entrèrent. A cette vue, les soldats réveillèrent le centurion et les anciens qui étaient là aussi, faisant la garde. Comme ils racontaient ce qu'ils avaient vu, ils virent de nouveau trois hommes sortir du tombeau : les deux jeunes gens soutenaient l'autre et une croix les suivait. La tête des deux premiers atteignait le ciel, mais celle de celui qu'ils conduisaient dépassait les cieux. Et ils entendirent une voix venant des cieux qui disait : As-tu prêché aux morts ? Et on entendit de la croix répondre : Oui. Ils se concertèrent donc entre eux pour aller avertir Pilate de ces événements. Ils délibéraient encore quand on vit de nouveau les cieux s'ouvrir et un homme en descendre et entrer dans le tombeau. Ayant vu ces apparitions, le centurion et son entourage se hâtèrent d'aller de nuit chez Pilate, abandonnant le sépulcre qu'ils gardaient. Ils racontèrent tout ce qu'ils avaient vu, fort inquiets et disant : C'est vraiment le Fils de Dieu. Pilate répondit : Je suis pur du sang du Fils de Dieu, c'est vous qui avez décidé cela. S'approchant alors, ils le prièrent tous et supplièrent d'ordonner au centurion et aux soldats de ne parler à personne de ce qu'ils avaient vu. Car il vaut mieux pour nous, disaient-ils, être responsables devant Dieu du plus grand des crimes que de tomber entre les mains du peuple juif et d'être lapidés. Alors Pilate ordonna au centurion et aux gardes de ne rien dire (Evangile de Pierre).

Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent voir le sépulcre. Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre. L'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus. Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme neige. Dans la crainte qu'ils en eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts. Mais l'ange prit la parole et dit aux femmes : Soyez sans crainte, vous ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n'est pas ici car il est ressuscité comme il l'avait dit. Venez voir l'endroit où il gisait. Puis vite, allez dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts, et voici qu'il vous précède en Galilée, c'est là que vous le verrez. Voilà, le vous l'ai dit. Quittant le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : Je vous salue. Elles s'approchèrent de lui et lui saisirent les pieds, en se prosternant devant lui. Alors Jésus leur dit : Soyez sans crainte ! Allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée, c'est là qu'ils me verront (Mt. 28, 1-10).

Le premier jour de la semaine, à l'aube, alors qu'il faisait encore sombre, Marie de Magdala se rend au tombeau et voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court, rejoint Simon Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : Ils ont enlevé du tombeau le Seigneur et nous ne savons pas où ils l'ont mis. Alors Pierre sortit, ainsi que l'autre disciple, et ils allèrent au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. Il se penche et voit les bandelettes qui étaient posées là. Toutefois il n'entra pas. Arrive à son tour Simon-Pierre qui le suivait, il entre dans le tombeau et considère les bandelettes posées là et le linge qui avait recouvert la tête, celui-ci n'avait par été déposé avec les bandelettes, mais il était roulé à part dans un autre endroit. C'est alors que l'autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau, il vit et il crut. En effet, ils n'avaient pas encore compris l'Ecriture selon laquelle Jésus devait se relever d'entre les morts. Après quoi, les disciples s'en retournèrent chez eux (Jn. 20, 1-10).

Marie était restée dehors, près du tombeau et elle pleurait. Tout en pleurant, elle se penche vers le tombeau et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis à l'endroit même où le corps de Jésus avait été déposé, l'un à la tête et l'autre aux pieds. Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : Ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis. Tout en parlant, elle se retourne et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c'était lui. Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Mais elle, croyant qu'elle avait affaire au gardien du jardin, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'a enlevé, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre. Jésus lui dit : Marie. Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni, ce qui signifie : maître. Jésus lui dit : Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. Marie de Magdala vint donc annoncer aux disciples : J'ai vu le Seigneur et voici ce qu'il m'a dit (Jn. 20, 11-18).

Derrière le sépulcre se trouve le tombeau dit de Joseph d'Arimathée, seul endroit du Saint Sépulcre qui appartienne à la communauté éthiopienne. C'est une ancienne tombe, creusée dans le rocher et de proportions modestes, mais qui indique que l'on se trouve bien dans une nécropole juive.

L'exécution et la mise au tombeau de Jésus aurait eu lieu hors de la ville. En 42, quand Hérode Agrippa fit agrandir Jérusalem, ces sites ont été englobés dans la ville. A la ruine de Jérusalem qui devint Aelia Capitolina, Hadrien fit remblayer en 135 les carrières du Golgotha pour y édifier le forum et le capitole, centre du quartier administratif de la province.

Les chrétiens y eurent accès après la conversion de Constantin. Hélène, sa mère, identifia le site. L'empereur fit équarrir le rocher autour du sépulcre et l'enchâssa dans une rotonde qu'il appela Anastasis, c'est-à-dire résurrection. Une première basilique fut alors édifiée, elle connut bien des infortunes. Détruite par les Perses en 614, reconstruite sans éclat, puis de nouveau ravagée par le calife Hakem, ce qui engendra le grand mouvement des croisades. Les croisés recommencèrent sa construction, et c'est à peu près dans cet état que se trouve la basilique aujourd'hui. En 1808, un incendie ravagea le bâtiment qui, en 1852, fut mis à la dispositions des communautés chrétiennes (catholiques, orthodoxes, arméniennes, syriennes, coptes, et abyssines) : la coexistence ne fut pas toujours aisée, ce qui n'a guère favorisé les nécessaires travaux de restauration. A la suite d'un séisme, en 1927, les Anglais, pour sauver l'édifice renforcèrent la façade par des échafaudages. depuis 1958, les chrétiens qui se partagent l'édifice ont pur trouver un accord en vue de sa restauration.

The Garden Tumb

Un autre site prétend être le lieu du tombeau de Jésus : c'est le Garden Tomb. en 1842, un pèlerin, Otto Thénius, découvre une tombe. Il croit que c'est la tombe de Jésus, et cette croyance est reprise en 1882 par le général Charles Gordon qui, séduit, par la beauté du lieu, par la colline proche en forme de crâne, pense avoir découvert le véritable emplacement du calvaire. Un groupe de sympathisants lui permet de réunir, dès 1892, des fonds pour acquérir le terrain, dégager la tombe et aménager les lieux. C'est un jardin paisible où règne une ambiance propice à la prière et au recueillement pour les communautés protestantes. Ces lieux donnent une bonne idée de ce que pouvait être la colline où Jésus fut crucifié et sur laquelle se trouvait la tombe où l'on déposa son corps.