Je crois en Dieu comme je pars en mer.

 

Non, ce n'est pas une boutade. Depuis le jour où j'ai entendu la parole du Christ : Venez et voyez !, c'est l'espérance qui m'emporte. Les vérités toutes faites, les preuves sur Dieu ne m'intéressent pas.

A quoi servent-elles sinon à casser en nous l'élan de la course ?

A quoi bon ce jeu intellectuel qui n'aboutit qu'à construire à mon image le Dieu de mes rêves, celui qui résoudra mes angoisses métaphysiques, ou bien me dictera une morale "bien sous tous les rapports" me permettant d'échapper au risque de ma liberté ?

Une chose est certaine : je n'ai pas quitté la rive de moi-même. D'autres sont venus me chercher, des croyants venus du fond des âges, des chrétiens rencontrés aujourd'hui. Je suis saisie par le témoignage de ces hommes et de ces femmes dans l'Église qui vivent quotidiennement cette rencontre avec le Christ en conservant au fond d'eux-mêmes l'étonnement, l'élan, la même disposition joyeuse du premier jour ?

Qui donc est cet homme Jésus-Christ pour que je croie en Lui ?

La vie du Christ, sa parole, son amour des hommes éveille en moi un écho extraordinaire. Et que dire de cette paix intérieure au plus intime de moi-même lorsque, mystérieusement, sa présence m'illumine ? C'est tout cela qui m'engage dans la foi, et non les dogmes ou la morale de ceux qui ont une solution à tout.

Ce qui m'engage à croire :

- C'est tout à la fois l'humilité de la Parole du Christ et l'humilité de celui qui me parle de sa relation personnelle avec le Christ ;

- C'est la prière de Jésus tourné vers son Père et la prière de la communauté croyante qui célèbre les merveilles de cet Amour, en m'invitant à cette intimité profonde possible entre Dieu et nous ; - C'est cette parole du Christ adressée à tout homme à travers l'histoire : Lève-toi et marche, aussi bien que l'engagement concret des chrétiens pour que ce monde devienne "autre".

Isabelle PARMENTIER