La constitution d'un peuple

 

"Chacun doit se considérer, de génération en génération, comme étant lui-même sorti d'Égypte, car il est écrit : En ce jour-là (le jour où l'on fête le souvenir de la sortie Égypte), dis à ton fils : C'est pour cela que le Seigneur est intervenu pour moi, quand je sortis Égypte..". Cet extrait du rituel de la Pâque juive indique bien l'importance de l'événement pour Israël.

Tout au long de son histoire, le peuple, et les chrétiens à sa suite, ne cessera de méditer cet événement et d'en découvrir la signification.

La sortie Égypte est l'événement qui situe le peuple sur un autre plan que les autres nations. Ce peuple existait avec Abraham et son clan, mais il n'existait qu'en promesse. L'Exode est réellement le moment où il est créé en tant que peuple.

La naissance et la vocation de Moïse

Depuis le temps de Jacob et de son fils Joseph, les Hébreux se sont installés en Égypte Ils sont devenus une nation particulière à l'intérieur d'un autre peuple. Les dirigeants Égypte ont pris ombrage de cette puissance étrangère dans leur propre pays. Les pharaons ont d'abord apprécié cette main-d'oeuvre active. Mais ils finissent par s'inquiéter devant l'explosion démographique de ce peuple d'immigrés sur la terre Égypte De nos jours encore, la présence, dans un pays, quel qu'il soit, d'immigrés trop nombreux suscite bien des conflits. C'est dans ce contexte de racisme et d'antisémitisme que se pose la question de la survie du peuple de Dieu. Comment peut-on encore croire en la promesse faite par Dieu aux pères dans la foi quand les enfants sont menacés de destruction ? Moïse sera choisi par Dieu pour prendre la tête du peuple. Sa vocation sera marquée, comme toute vocation, par une rencontre et par un appel à libérer ceux qui souffrent.

Un homme de la famille de Lévi avait épousé une fille de Lévi. La femme conçut, enfanta un fils, vit qu'il était beau et le cacha pendant trois mois. Ne pouvant le cacher plus longtemps, elle lui trouva une caisse en papyrus, l'enduisit de bitume et de poix, y mit l'enfant et le déposa dans les joncs sur les bords du Fleuve. La soeur de l'enfant se posta à distance pour voir ce qui lui adviendrait.

Or, la fille de Pharaon descendit se laver au Fleuve. Elle vit la caisse parmi les joncs et envoya sa servante le prendre. Elle ouvrit et regarda l'enfant, c'était un garçon qui pleurait. Elle eut pitié de lui : C'est un enfant des Hébreux, dit-elle. Sa soeur dit à la fille de Pharaon : Veux-tu que j'aille appeler une nourrice chez les femmes des Hébreux ? Elle pourrait allaiter l'enfant pour toi. Va, lui dit la fille de Pharaon. Et la jeune fille appela la mère de l'enfant. Emmène cet enfant et allaite-le moi, lui dit la fille de Pharaon, et c'est moi qui te donnerai un salaire. La femme prit l'enfant et l'allaita.

L'enfant grandit, elle l'amena à la fille de Pharaon, il devint pour elle un fils et elle lui donna le nom de Moïse, car, dit-elle, je l'ai tiré des eaux.    Ex. 2, 1-10

L'ange du Seigneur apparut à Moïse dans une flamme de feu au milieu du buisson. Moïse regarda, le buisson était en feu, et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : Je vais faire un détour pour voir cette grande vision, pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, Dieu l'appela du milieu du buisson : Moïse ! Moïse ! Il dit : Me voici ! Il dit : N'approche pas d'ici ! Retire de tes pieds tes sandales, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. Il dit : Je suis le Dieu de ton père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob. Moïse se voila la face car il craignait de regarder Dieu.

Le Seigneur dit : J'ai vu la misère de mon peuple en Égypte et je l'ai entendu crier sous les coups de ses gardes-chiourmes. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel. Va maintenant, je t'envoie vers Pharaon, fais sortir Égypte mon peuple, les fils d'Israël...

Moïse dit à Dieu : Voici ! Je vais aller vers les fils d'Israël et je leur dirai : le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. S'ils me disent : Quel est son nom ? Que leur dirai-je ? Dieu dit à Moïse : Je suis qui je serai. Il dit encore : Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : Je suis m'a envoyé vers vous... Le Seigneur, Dieu de vos pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom à jamais, c'est ainsi qu'on m'invoquera d'âge en âge.         Ex. 3, 3-14

 

On parle souvent de racisme, de xénophobie. C'est la peur de l'autre, de celui qui est différent par sa race, par sa culture, par ses moeurs... qui engendre ce sentiment. C'est aussi un aspect du mal dans le monde des hommes que ce rejet de celui qui est différent. Ce mal n'existe pas que dans la nature : les racines du mal et de la violence sont aussi au coeur de chaque homme.

La vocation de Moïse se marque par une rencontre avec Dieu. Dieu ne cesse jamais, d'appeler des hommes au service de son peuple, au service des autres hommes. Qui dit "appel" dit aussi "mission".

La Pâque du peuple de Dieu et sa délivrance

Fort de sa mission, Moïse alerte ses frères de race, puis le pharaon qui refuse tout départ. C'est l'affrontement qui commence avec les "dix plaies" qui s'abattent sur Égypte, dix catastrophes qui finiront par faire plier le pharaon. A travers cette épopée, c'est la puissance de dieu qui se manifeste : il est le maître de l'histoire et des événements, il combat victorieusement pour son peuple. Vient le jour du départ, la pâque, fête du printemps, qui prendra un sens nouveau, celui du passage de Dieu libérant son peuple.. Après ce départ, le pharaon change d'avis et se lance à la poursuite des fuyards. Il les rejoint au bord de la Mer. La panique s'installe chez les Hébreux, coincés encre la mer et ses ennemis. Mais Dieu combat pour son peuple.

Dans le pays Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera le commencement de l'année. Parlez ainsi à toute la communauté d'Israël : le dix de ce mois, que l'on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle prendra avec elle son voisin le plus proche, selon le nombre de personnes. Vous choisirez l'agneau d'après ce que chacun peut manger. Ce sera un agneau sans défaut, un mâle, âgé d'un an. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour du mois. Dans toute l'assemblée de la communauté d'Israël, on l'égorgera au coucher du soleil. On prendra du sang que l'on mettra sur les deux montants et le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds. Vous mangerez en toute hâte : c'est la Pâque du Seigneur. Cette nuit-là, je traverserai le pays Égypte, je frapperai tout premier-né au pays Égypte, depuis les hommes jusqu'au bétail. Contre tous les dieux de Égypte, j'exercerai mes jugements : je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang et je passerai : vous ne serez pas atteint par le fléau dont je frapperai le pays Égypte Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C'est une loi perpétuelle : d'âge en âge, vous la fêterez.     Ex. 12, 1-14

Les fils d'Israël, voyant les Égyptiens lancés à leur poursuite, étaient effrayés. Le Seigneur dit à Moïse : Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d'Israël de se mettre en route. Toi, lève ton bâton, étends le bras contre la mer, fends-la en deux, et que les fils d'Israël pénètrent dans la mer à pied sec. Et moi, je vais endurcir le coeur des Égyptiens, ils pénétreront derrière eux dans la mer, je triompherai pour ma gloire de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers. Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur quand j'aurai triomphe pour ma gloire de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. Moïse étendit la main sur la mer. Le Seigneur refoula la mer toute la nuit par un vent d'est puissant et il mit la mer à sec. Les eaux se fendirent et les fils d'Israël pénétrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens les poursuivirent et pénétrèrent derrière eux jusqu'au milieu de la mer. Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa l'armée des Égyptiens, et il la mit en déroute. Il faussa les roues de leurs chars et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s'écrièrent : Fuyons devant Israël, car c'est le Seigneur qui combat pour eux contre nous. Le Seigneur dit à Moïse : Étends la main, que les eaux reviennent sur l'Égypte, sur ses chars et ses cavaliers. Moïse étendit la main sur la mer. A l'approche du matin, la mer revint à sa place habituelle, tandis que les Égyptiens fuyaient à sa rencontre. Et le Seigneur se débarrassa des Égyptiens au milieu de la mer. Les eaux refluèrent et recouvrirent toute l'armée de Pharaon, ses chars et ses guerriers, qui avaient pénétré dans la mer à la poursuite d'Israël. Il n'en resta pas un seul. Mais les fils d'Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de Égypte et Israël vit sur le bord de la mer les cadavres des Égyptiens Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre Égypte Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse, et les fils d'Israël chantèrent un cantique au Seigneur.    Ex. 14, 10 - 15, 1

Dieu a libéré son peuple de la servitude en Égypte Jésus-Christ a sauvé les membres de son Église. Mais de quoi avons-nous besoin d'être libérés ou sauvés ? Après le passage de la mer, le peuple se retrouve au désert. Le désert est un lieu qui a une grande importance dans la Bible.

Le désert dans la Bible

On parle souvent du désert dans la Bible. Ce mot désigne divers lieux désertiques, traversés à diverses époques : par les Hébreux à leur sortie Égypte sous la conduite de Moise, par les Sionistes au retour de Babylone où ils avaient été déportés, par Jean Baptiste, puis par Jésus de Nazareth.

Mais ils se réfèrent tous quant à leur signification au désert par excellence que fut le Sinaï.

Le "temps" du désert - l'Exode - représente pour les Hébreux, le moment de l'irruption de Dieu dans l'histoire humaine. C'est le fondement de leur foi. Ils n'existent comme peuple, et comme peuple religieux, que parce que Dieu leur a fait traverser le désert. C'est la "matrice" d'Israël.

C'est dans le creuset du désert que ces peuplades hétéroclites qui avaient fui l'esclavage Égypte se sont soudées entre elles.

Au désert est scellée l'Alliance avec Yahvé et les tribus qui se donnent un même code civil et religieux : la Loi et toute une organisation commune dans l'ordre temporel et culturel. On y apprend donc à vivre ensemble et avec Dieu, Dans la Bible chaque fois que Yahvé voudra resserrer les liens de ses fidèles avec Lui et entre eux, il les renverra au désert : c'est le sens qu'ont donné le prophète Osée à l'exil des Samaritains en Assyrie, et Isaïe à la déportation en Babylonie : Je l'attirerai (l'épouse infidèle) et la conduirai au désert et là je parlerai à son coeur elle répondra comme aux jours de sa jeunesse, aux jours où elle sortit du pays Égypte.

Le désert moyen transitoire de purification où l'homme se découvre tel qu'il est dans toute sa pauvreté.

Lieu du ressourcement aussi des hommes de Dieu qui fuient, pour un temps, la société corrompue des hommes pour refaire leurs forces dans une intimité plus grande au Dieu de l'Alliance : Élie fuit sa patrie engluée dans l'idolâtrie ; Jérémie se retire, seul, loin des rieurs qui se moquent de Dieu ; Jean-Baptiste s'éloigne de la pourriture du monde de son temps. Mais dès qu'ils ont accompli ce pèlerinage aux sources, ces témoins du Très-Haut sont renvoyés par Lui vers leurs frères pour construire le peuple de Dieu.

Pèlerins de l'absolu nous traversons le désert de la vie, les yeux fixés sur la Terre promise.

Dieu fait alliance avec son peuple : le don de la Loi

Dieu nourrit son peuple au long de sa traversée du désert. C'est la preuve qu'il est un Dieu qui s'intéresse à ce qui fait le coeur même de l'existence humaine. La question de la survie, dans les conditions les plus éprouvantes de la sécheresse ou du désert, conduit chaque individu à se poser la même question : Dieu est-il avec nous ? Si Dieu nourrit son peuple, il l'invite quand même à répondre à une autre question, une question tour aussi fondamentale pour l'alliance de Dieu et du peuple : sommes-nous avec Dieu ? C'est une question comparable qui sera posée implicitement par Jésus au moment de la multiplication des pains. En donnant à marger à une foule, Jésus invitera ses disciples à répondre à cette question : voulez-vous rester avec moi ou préférez-vous partir ? Le prodige n'oblige pas la liberté humaine, il conduit l'intelligence à discerne le sens des signes qui lui sont proposés.

La manne et l'alliance du Sinaï

Les fils d'Israël leur dirent : Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d'Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! Le Seigneur dit à Moïse : Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l'épreuve : je verrai s'il obéit, ou non, à ma loi. Le Seigneur dit alors à Moïse : J'ai entendu les récriminations des fils d'Israël. Tu leur diras : Après le coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété. Vous reconnaîtrez alors que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu. Le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp ; et, le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp. Lorsque la couche de rosée s'évapora, il y avait. à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre. sur le sol. Quand ils virent cela, les fils d'Israël se dirent l'un à l'autre : Mann hou ?, ce qui veut dire : Qu'est-ce que c'est ?, car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit : - C'est le pain que le Seigneur vous donne à manger. La maison d'Israël l'appela du nom de manne. C'était comme de la graine de coriandre ; elle était blanche et avait le goût d'une galette de miel.

 

Dieu prononça toutes ces paroles : C'est moi le Seigneur, ton Dieu, qui t'ai fait sortir Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux face à moi. Tu ne te feras pas d'idoles... Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne les serviras pas, car c'est moi le Seigneur, ton Dieu... Tu ne prononceras pas à tort le nom du Seigneur, ton Dieu, car le Seigneur n'acquitte pas celui qui prononce son nom à tort. Que du jour du sabbat, on fasse un mémorial, en le tenant pour sacré. Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage, mais le septième jour, c'est le sabbat du Seigneur, ton Dieu. Tu ne te feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, pas plus que ton serviteur, ta servante, tes bêtes ou l'émigré que tu as dans tes villes. Car en six jours, le Seigneur a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l'a consacré. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne commettras pas de rapt. Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain. Tu n'auras pas de visées sur la femme de ton prochain, si sur son serviteur, sa servante, ni rien qui appartienne à ton prochain.        Ex. 20, 1-17

 

Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces commandements que je te donne aujourd'hui resteront dans ton coeur. Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois couché ou que tu sois levé ; tu les attacheras à ton poignet comme un signe, tu les fixeras comme une marque sur ton front, tu les inscriras à l'entrée de ta maison et aux portes de tes villes.

Lorsque demain ton fils te demandera : "Qu'est-ce que ces ordres, ces décrets et ces jugements que Yahvé, notre Dieu, nous a prescrits ?, tu diras à ton fils : "Nous étions esclaves de Pharaon en Égypte, et Yahvé nous a fait sortir à main forte. Yahvé a opéré, sous nos yeux, des signes et des prodiges grands et funestes contre Égypte, contre Pharaon et toute sa maison. Et nous, il nous a fait sortir de là, afin de nous faire entrer, pour nous le donner, dans le pays qu'il avait promis par serment à nos pères. Et ce sera notre justice que de veiller à pratiquer tout ce commandement devant Yahvé, notre Dieu, selon ce qu'il nous a commandé.

Si le Seigneur s'est attaché à vous, s'il vous a choisis, ce n'est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples, car vous êtes le plus petit de tous. C'est par amour pour vous, et par fidélité au serment fait à vos pères, que le Seigneur vous a fait sortir par la force de sa main, et vous a délivrés de la maison d'esclavage et de la main de Pharaon, roi d'Égypte. Vous saurez donc que le Seigneur votre Dieu est le vrai Dieu, le Dieu fidèle qui garde son Alliance et son amour pour mille générations à ceux qui l'aiment et gardent ses commandements.

 

Les "dix paroles" que Dieu adresse à Moïse, ces paroles qui feront la charte du peuple, de son alliance avec Dieu, sont appelées traditionnellement "les dix commandements".

"Celui qui enseignera les commandements sera grand dans le Royaume des cieux, celui qui méprisera le plus petit commandement de la Loi sera tenu pour petit dans le Royaume des cieux".

Un auteur du deuxième siècle de l'ère chrétienne, appelé le Pseudo-Barnabé, a écrit ce texte.

Voici le chemin de la lumière. Si quelqu'un veut le suivre jusqu'au but qu'il s'est fixé, il doit s'appliquer avec zèle à ses oeuvres. Voici donc la connaissance qui nous a été donnée pour marcher sur cette route !

Tu aimeras celui qui t'a créé, tu craindras celui qui t'a formé, tu glorifieras celui qui t'a racheté de la mort, tu seras simple de coeur et riche de l'Esprit-Saint, tu ne t'attacheras pas â ceux qui suivent le chemin de la mort, tu haïras toute hypocrisie, tu ne t'élèveras pas toi-même ; mais tu seras humble en toute chose , tu haïras tout ce qui n'est pas agréable â Dieu, tu ne t'attribueras pas la gloire, tu n'auras pas de mauvais vouloir contre ton prochain, tu ne t'abandonneras pas à l'arrogance.

Tu aimeras ton prochain plus que toi-même, tu ne supprimeras pas l'enfant pas l'avortement et tu ne le feras pas périr après sa naissance.

Tu n'abandonneras pas ton autorité sur ton fils ou sur ta fille, mais dès leur naissance, tu leur enseigneras la crainte du Seigneur. Tu ne convoiteras pas le bien de ton prochain, tu ne seras pas cupide, tu n'attacheras pas ton coeur aux orgueilleux, mais tu fréquenteras les justes et mes humbles.

Tu accueilleras tout ce qui t'arrive comme un bienfait, sachant que rien ne se produit sans la volonté de Dieu. Tu ne seras pas double ni en pensée ni en parole, car la duplicité dans le langage est un piège mortel.

Tu partageras tous ces biens avec ton prochain et tu ne diras pas que quelque chose t'appartient en propre, car si vous possédez en commun les biens impérissables, combien plus les biens périssables !

Tu ne seras pas bavard, car la langue est un piège mortel. Autant qu'il sera possible, pour le bien de ton âme, tu seras chaste. N'aie pus la main tendue pour prendre et fermée pour donner. Tu aimeras comme la prunelle de ton oeil tous ceux qui t'annonceront la parole du Seigneur.

Nuit et jour, tu te rappelleras le jour du jugement. Tu chercheras la compagnie des saints. Chaque jour, tu chercheras à travailler par la parole, à aller porter l'exhortation en te préoccupant de sauver ton âme par le ministère de la parole, ou bien à travailler de tes mains pour racheter tes péchés.

Tu n'hésiteras pas â donner, tu donneras sans murmurer, et tu connaîtras quel est celui qui récompense largement. Tu garderas ce qu'on t'a confié, sans ajouter ni retrancher.

Jusqu'au bout, tu haïras le mal. Tu jugeras avec justice, tu ne provoqueras pas de divisions, mais tu rétabliras la paix en rapprochant les adversaires. Tu confesseras tes péchés. Tu ne viendras pas à la prière avec une conscience mauvaise. Tel est le chemin de la lumière.

Écrits au Pseudo-Barnabé