Le message de Jésus :
les béatitudes, un message révolutionnaire !
Heureux les pauvres de coeur :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent :
ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de justice :
ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !
Heureux les coeurs purs :
ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l'on vous insulte,
si l'on vous persécute
et si l'on dit faussement toute sorte de mal
contre vous à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse,
car votre récompense sera grande dans les cieux ! Mt. 5, 1-12
Dès le début de sa vie publique, Jésus manifeste qu'il est un homme véritablement libre, en commençant sa prédication par la proclamation des Béatitudes. C'est ce qu'il est convenu d'appeler "le Sermon sur la Montagne", où Jésus présente la loi-cadre de son Royaume. En quelques paroles, il indique le chemin qu'il faut suivre pour être son disciple. Cela n'ira pas sans sérieuses difficultés avec les autorités civiles et religieuses.
Il y a certainement beaucoup de choses à dire ou à
découvrir dans le texte des béatitudes. C'est un modèle pour l'existence
chrétienne. Mais ne serait-il pas possible d'envisager comment les chrétiens
eux-mêmes acceptent ces béatitudes dans leur vie ? De nombreux témoignages
connus ou inconnus pourraient venir illustrer cette rencontre, de Mère Térésa
de Calcutta à la catéchiste, de Jean-Paul II au petit curé de campagne, de
Martin Luther King à Mgr Desmon Tutu... et même jusqu'aux jeunes
d'aujourd'hui...
Le juste qui combat
Voici le petit texte que j'ai écrit. J'espère qu'il ne choquera pas ces chrétiens sincères dont il m'importe, à moi aussi, de toucher le coeur.
Jésus-Christ est pour moi un homme qui a combattu pour l'homme parmi les hommes. Rien de plus - mais c'est beaucoup à mes yeux - rien de moins.
De son enseignement tel qu'il a été transmis par la prédication des premiers temps du christianisme, je retiens ce qu'il a de particulièrement humain, c'est-à-dire la grande revendication de l'égalité et de la fraternité des hommes, à un moment où la révolte de Spartacus - crucifié lui aussi - vient d'être noyée dans le sang et où les esclaves croient trouver dans le message chrétien la promesse de leur délivrance.
Pour certains, le Christ apparaît trop souvent comme l'exemple de l'humilité et de la résignation dont doivent s'inspirer les déshérités dans l'attente de la béatitude promise au royaume des cieux. Pardonnez-moi si je vois en lui le symbole du juste qui combat et se sacrifie pour apporter plus de bonheur sur la terre des hommes.
Pour cette raison, et aussi parce que l'aspiration qui a animé le christianisme primitif me paraît toujours vivace au coeur des chrétiens sincères, je suis persuadé que rien d'essentiel ne sépare - ou ne devrait séparer -, dans leur attitude vis-à-vis du monde, un communiste et un chrétien véritables. Même si celui-ci croit au ciel et si l'autre n'y croit pas.
René ANDRIEUX, rédacteur de l'Humanité