Le tombeau était vide

 

Après la mort de Jésus, ceux qui l'avaient suivi depuis la Galilée pouvaient considérer que tout était accompli : leurs espoirs de voir la royauté de David restaurée et d'être les ministres de ce nouveau roi d'Israël avaient été anéantis par la mort de Jésus. Leur espérance avait été enfermée avec son corps dans le tombeau. Pour les disciples, tout semblait fini.

Et voici qu'au matin du premier jour de la semaine, Dieu lui-même est intervenu. Rien n'est fini: au contraire. tout commence.

C'est cela la grande nouvelle de la résurrection. Ce que les hommes croyaient être une fin est, en réalité, un commencement. Ce que les hommes avaient fermé, Dieu l'a ouvert.

Désormais, la mort n'aura plus le dernier mot : le Christ est ressuscité d'entre les morts.

Depuis la résurrection du Christ, le tombeau de Jésus est vide. Le monde est vide du corps de Jésus.

En réalité, notre société a créé un vide total de Dieu. Certains n'ont pas hésité à proclamer sa mort : des philosophes ont nié son existence, ils ont crié son absence qui libère l'homme de toutes les contraintes religieuses. Le tombeau vide est devenu comme le symbole de l'absence de Dieu dans notre monde.

Et, nous. chrétiens, nous avons laissé faire, nous nous sommes tus, nous avons laissé s'instaurer le vide de Dieu. Nous aussi. comme les premiers disciples, au jour de la mort de Jésus, nous avons perdu l'espérance, nous avons oublié que Dieu est celui qui transforme la fin en commencement.

Pour les disciples, croire en la résurrection de Jésus s'est manifesté d'abord par un acte, Ils ont refusé de rester enfermés dans la chambre haute, dans le Cénacle. Ils se sont mis en route vers la Galilée, ce carrefour des nations, où le Christ lui-même les attendait. Pour eux, croire en la résurrection, c'était sortir de leur tombeau, tombeau de la peur de la crainte, pour commencer une vie nouvelle.

Ne sommes-nous pas, nous aussi, les disciples du Christ ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, invités à sortir de nos tombeaux, tombeaux de la haine, du mépris, de l'indifférence, de la lâcheté ? Ne sommes-nous pas, en quelque sorte, contraints à vider ces tombeaux dans lesquels nous nous laissons enfermer ? Dieu ne nous appelle-t-il pas à nous lever de nos tombeaux ?

La vie nouvelle des enfants de Dieu est inaugurée dans la résurrection du Christ. La vie nouvelle commence, pour chacun de nous, au jour de notre baptême. Par le baptême, disait l'apôtre Paul, nous sommes passés avec le Christ de la mort à la résurrection, nous vivons pour Dieu, comme des fils.

Cependant, ce qui nous a été donné alors, comme un gage de la promesse de Dieu, nous sommes amenés à l'effectuer chaque jour de notre existence. Le chrétien reste un homme, avec ses désirs et ses passions, mais il doit faire chaque jour ce passage de la mort à la vie, de la mort à soi-même à la vie pur Dieu dans une existence tournée vers les hommes.

Ce qui nous a été donné, lors de notre baptême, ne nous est pas acquis, en sorte que nous puissions demeurer passifs. Notre vie nouvelle a été inaugurée, nous en sommes responsables : c'est à nous qu'il revient de faire connaître le Christ ressuscité.

Notre baptême, comme la résurrection du Christ, n'est pas un point d'arrivée, mais un point de départ. Tout comment pour le chrétien sous le signe de l'espérance qui nous assure que la mort n'est pas une fin définitive.

En ce temps de Pâques, nous nous souvenons que le tombeau vide de Jésus a créé une brèche définitive : tous les tombeaux vont pouvoir s'ouvrir.

Un avenir est désormais ouvert : le monde nouveau est commencé, un monde dans lequel l'amour aura le dernier mot, puisque ce même amour a détruit la mort.

Que ce vide devienne attente de Dieu...