Chapitre 6

LE DERNIER REPAS DE JESUS

 

A l’approche de la fête juive de la Pâque, Jésus monte à Jérusalem pour la dernière fois. Pour les juifs pieux, dont il était, c’était la ville sainte par excellence. Pour les chrétiens, Jérusalem est maintenant la ville où Jésus vécut sa passion, sa mort et sa résurrection, pour eux aussi, elle est une ville sainte, parce que sanctifiée par la présence de Jésus. C’est dans cette ville, au moment de la fête juive de la Pâque qu’eut lieu la Cène que rapporte l’apôtre Paul, dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, l’un des plus anciens textes du Nouveau Testament :

Frères, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j’ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur. La nuit même où il fut livré, le Seigneur prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit et dit : Ceci est mon Corps qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. Après le repas, il fit de même avec la coupe en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. Ainsi chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.        1 Cor. 11, 22-26

Pour préparer le repas pascal, Jésus donne des consignes nettes et très précises à ses disciples. Comme à l’occasion de son entrée solennelle de Jésus à Jérusalem, Jésus veut montrer sa volonté de Jésus de tout ordonner selon son intention propre, qui est nette : les consignes sont précises et ne laissent place à aucune équivoque.

Le premier jour des pains sans levain, où l’on immolait la Pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? Et il envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez à la ville, un homme viendra à votre rencontre, portant une cruche d’eau. Suivez-le, et là où il entrera dites au propriétaire : Le Maître dit : Où est ma salle où je vais manger la Pâque avec mes disciples. Et lui vous montrera la pièce du haut, vaste, garnie, toute prête, c’est là que vous ferez les préparatifs pour nous. Les disciples partirent et allèrent à la ville. Ils trouvèrent tout comme il leur avait dit et ils préparèrent la Pâque.        Mc. 14, 12-16

Ainsi, quelques jours avant sa mort, peut-être la veille, Jésus demande à ses disciples de préparer la Pâque pour qu’il la mange avec eux. Dans tous les préparatifs de ce repas pascal, l’initiative est toujours prise par Jésus : c’est lui qui envoie ses disciples préparer la salle dans laquelle doit se dérouler le repas, comme si tout avait été organisé d’avance par ses propres soins.

Rien ne permet d’établir avec certitude la date exacte à laquelle Jésus a partagé son dernier repas avec ses disciples. Il se peut que, suivant les accords sacerdotaux pour les Galiléens, Jésus ait célébré la Pâque dans la nuit du mardi au mercredi avant d’être arrêté, jugé et crucifié dans la journée du vendredi, veille officielle de la Pâque. Selon les évangiles synoptiques, la préparation de la Cène a eu lieu l’après-midi du jour où il fallait immoler l’agneau pascal. Jésus est mort le vendredi 15 nisân, son dernier repas aurait eu lieu la veille, le jeudi 14, après 18 heures. L’immolation de l’agneau devait normalement avoir lieu après le coucher du soleil, mais étant donné le grand nombre d’agneaux à immoler pour cette fête, elle pouvait être avancée à l’après midi de ce jour. Selon saint Jean, Jésus est le véritable Agneau pascal dont aucun os ne devait être brisé. Le repas pascal a lieu normalement le soir de la mort de Jésus, au commencement du sabbat, cette année-là. Les Galiléens, qui s’étaient déplacés de leur province, avaient la possibilité d’avancer ce repas jusqu’au mardi avant la fête. Un climat festif préside toujours à cette célébration domestique.

La maison où eut lieu cette célébration pascale est inconnue. ce peut être n’importe quelle maison dans le labyrinthe des ruelles de la ville. Et pourtant, en se référant aux indications précises concernant l’homme qui porte une cruche d’eau, il est légitime de situer plus précisément ce lieu dans le quartier des esséniens. En effet porter l’eau était une tâche exclusivement féminine dans le judaïsme de l’époque. Seuls, les esséniens, par souci de pureté rituelle absolue, effectuaient eux-mêmes cette tâche.

Les recherches archéologiques récentes confirment l’hypothèse de l’existence d’un quartier essénien sur le mont Sion. Si l’évangile ne mentionne pas le fait que Jésus pouvait fréquenter les esséniens, au point de faire dire au propriétaire : où est MA salle ?, ne faut-il pas chercher une explication dans le fait que la première communauté chrétienne ait voulu se démarquer de cette secte juive qui avait des ramifications politiques et qui finira par rejoindre la lutte armée des zélotes, réfugiés à Massada au cours de la guerre juive contre les romains ?

La célébration pascale au temps de Jésus

Pendant le repas, qui se déroulait donc selon le climat des grandes liturgies pascales, et donc festives, Jésus annonce qu’un de ceux qui partagent son repas va le trahir.

Le soir venu, il arrive avec les douze. Pendant qu’ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit : En vérité, je vous le déclare, l’un de vous va me livre, un qui mange avec moi. Pris de tristesse, ils se mirent à lui dire l’un après l’autre : Serait-ce moi ? Il leur dit : C’est l’un des douze, qui plonge la main avec moi dans le plat. Car le Fils de l’homme s’en va selon ce qui est écrit de lui, mais malheureux l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit jamais né, cet homme-là ! (Mc. 14, 17-21).

Dans le récit de l’institution de l’eucharistie, Marc veut montrer que Jésus connaît aussi le sens de sa mort et qu’il l’assume pleinement.

Pendant le repas, il prit du pain, et après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit, le leur donna et dit : Prenez, ceci est mon corps. Puis il prit une coupe et après avoir rendu grâce, il la leur donna et ils en burent tous. Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l’alliance versé pour la multitude. En vérité, je vous le déclare, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le Royaume de Dieu (Mc. 14, 22-25).

Un climat festif a présidé à la Cène. Il ne fait pas de doute que Jésus ait dit beaucoup plus de choses que ce que les évangélistes ont rapporté. Ils n’ont retenu que ce qui était nouveau, soit parce que le rituel juif était assez connu pour les chrétiens venus du judaïsme, soit parce que ce rituel n’offrait que peu d’intérêt pour les chrétiens venus du paganisme.

La fête commence par la bénédiction d’une première coupe de vin, dite coupe de Qiddush : Béni sois-tu, Seigneur, notre Dieu, roi des siècles, toi qui nous donnes le fruit de la vigne. Après un rite d’ablution et de purification, on mange des herbes amères (en souvenir de l’amertume de la captivité en Égypte, avant la première Pâque). C’est alors que commence la liturgie pascale proprement dite : le plus jeune interroge le père de famille ou le maître de maison sur le rituel pascal. Et le président explique : Pâque signifie passage, car Dieu est passé au milieu de son peuple en Égypte Le pain est azyme, sans levain, car les fils d’Israël sont partis, emportant la pâte qui n’avait pas eu le temps de lever, l’agneau rappelle l’agneau dont le sang avait protégé les maisons d’Israël au passage de l’exterminateur, les herbes amères rappellent l’amertume de la servitude, et l’eau salée, les larmes versées en Égypte par les fils d’Israël. Puis, on chantait des psaumes, le grand Hallel (psaumes 113 et 114), avant de bénir et de partager une seconde coupe de vin, dite coupe de haggadah.

Et le repas proprement dit commence avec une bénédiction sur le pain qui est alors rompu : Béni sois-tu, Seigneur, notre Dieu, roi des siècles, toi qui fais produire le pain à la terre. On mange ensuite l’agneau pascal et on bénit une troisième coupe de vin, la coupe de bénédiction, afin de bénir Dieu pour les merveilles qu’il avait accomplies en faveur de son peuple, en le bénissant pour la tendresse et la fidélité qu’il continue de lui témoigner, en le bénissant aussi pour l’amour qu’il va encore porter à Israël dans les âges à venir :

Béni sois-tu, Seigneur, notre Dieu, roi des siècles, toi qui nourris le monde dans ta bonté, ta grâce et ta miséricorde, toi qui donnes sa nourriture à toute chair, car tu nourris et soutiens tous les êtres et tu procures leur nourritures à toutes les créatures. Béni sois-tu, Seigneur, toi qui donnes à tous la nourriture.

Nous te rendons grâce, Seigneur, notre Dieu, pour ce pays désirable, bon et vaste, qu’il t’a plu de donner à nos pères, pour l’alliance dont tu as marqué notre chair, pour la Torah que tu nous as donnée, pour la vie, la grâce et la miséricorde, pour la nourriture que tu nous as accordée en toute saison. Pour tout cela, Seigneur, notre Dieu, nous te rendons grâce et nous te bénissons. Béni soit ton Nom. Béni soit ton Nom toujours et à jamais.

Béni sois-tu, Seigneur, pour ce pays et pour la nourriture. Aie pitié, Seigneur, notre Dieu de ton peuple Israël, de ta cité sainte, Jérusalem, de Sion, la demeure de ta gloire, du royaume de David, ton Oint et de ta grande et sainte maison qui a été appelée de ton nom.

Et puissent Élie et le Messie, le fils de David, venir en notre vie, le royaume de David retourner en son lieu, et toi-même régner sur nous, toi seul ! Et veuille nous y conduire, nous y réjouir et nous consoler en Sion, ta cité.

Notre Dieu et le Dieu de nos pères, que le mémorial de nous-mêmes et de nos pères, le mémorial de Jérusalem, ta cité, le mémorial du Messie, le Fils de David, ton serviteur, et le mémorial de ton peuple, de toute la maison d’Israël, se lève et vienne, qu’il arrive, soit vu, accepté, entendu, rappelé et mentionné devant toi, pour la délivrance, le bien, la grâce, la compassion et la miséricorde en ce jour de Pâque.

Souviens-toi de nous à son propos, Seigneur, notre Dieu, pour nous faire du bien. Visite-nous à cause de lui et sauve-nous pour lui, nous vivifiant par une parole de salut et de miséricorde. Épargne-nous et fais-nous grâce. Montre-nous ta miséricorde, car tu es un Dieu bon et un roi gracieux et miséricordieux. Béni sois-tu, Seigneur, toi qui reconstruis Jérusalem !

Formulaire du Seder Rav ‘Amram

En conclusion de ce repas, on chantait de nouveau des psaumes, la fin du grand Hallel (les psaumes 115 à 118).

Après avoir chanté les psaumes d’action de grâce, comme c’était la coutume, Jésus se retire au Jardin des oliviers.

Le déroulement de la Cène du Seigneur

Quand on regarde les évangiles avec la structure du repas pascal juif, il est facile de constater que la Cène s’est coulée dans ce moule rituel, même si les évangélistes n’ont voulu retenir que ce qui était absolument nouveau dans la manière de procéder de Jésus. Le rite d’ablution a été remplacé par le lavement des pieds, par lequel, dans une sorte de parabole en action, Jésus apprend à ses disciples qu’ils doivent se faire les serviteurs les uns des autres. Les herbes amères font place à ce que pouvait être l’amertume de Jésus en annonçant que l’un des douze allait le trahir et le livrer. La haggadah pascale a fait place, dans l’évangile de Jean, à une suite de discours d’adieux de Jésus à ceux qui avaient été ses collaborateurs. Les bénédictions sur le pain et sur la troisième coupe de vin sont traduites par le récit de l’institution de l’eucharistie. Les évangélistes précisent enfin qu’après avoir chanté les psaumes, ils se retirèrent au Jardin des Oliviers.

 

Rite d’entrée

(Bénédiction de la coupe de Qiddush)

Rite d’ablution 

herbes amères 

 

Liturgie pascale

Haggadah 

(Chant du grand Hallel)

(Bénédiction de la coupe de Haggadah)

Repas

Bénédiction du pain 

(Manducation de l’agneau)

Coupe de bénédiction 

Conclusion

Fin du grand Hallel 

 

 

Lavement des pieds

annonce de la trahison de Judas

et du reniement de Pierre

 

Discours d’adieux

 

 

 

Ceci est mon corps

 

Ceci est mon sang

Après avoir chanté les psaumes,

ils se retirèrent au Jardin...

 

L’interprétation de la première communauté

L’eucharistie, la Cène du Seigneur est un repas, mais ce n’est pas un repas ordinaire, c’est un repas festif, situé dans le cadre d’une grande action de grâce. De la même manière que, dans le peuple juif, tous les repas étaient messianiques, situés dans l’espérance de la venue imminente du Royaume de Dieu par l’avènement du Messie, de même le dernier repas de Jésus a été placé dans la perspective de la venue imminente du Royaume. Pour les disciples, manger et boire avec Jésus, c’est prendre part au banquet de la fin des temps. Rien, dans les textes, ne permet de savoir si Jésus s’attendait à une mort violente à ce moment précis. Son attitude est faite de confiance envers Dieu qui interviendra pour le sauver et confirmer son message.

Il ne boira plus du fruit de la vigne, il ne célébrera plus la Pâque ici-bas, puisque Dieu va intervenir en sa faveur. D’une certaine manière, Jésus sait qu’il participe déjà au banquet eschatologique, celui qui rassemblera tous les élus, au moment de l’avènement du Royaume de Dieu sur ce monde.

Il faut être prudent dans le rapprochement des paroles de Jésus sur le pain et le vin. Il n’y a pas de relation immédiate entre ces deux paroles, étant donné le fait de la longueur du repas, puisque, entre ces deux paroles, se situe la manducation de l’agneau.

Néanmoins, les premières communautés ont fait apparaître la Cène comme une prophétie exacte de la mort sacrificielle de Jésus, en interprétant ses paroles sur le pain et le vin.

En disant : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang, le sang de l’alliance, versé pour la multitude », Jésus apprend à ses disciples que le sens qu’il avait donné à sa vie et qu’il continue de lui donner, c’est le don, et le don total de soi. Et c’est cet aspect du don total que les premiers chrétiens ont retenu, en soulignant que le dernier repas de Jésus revêtait toutes les caractéristiques d’une annonce de sa mort sacrificielle pour le salut des hommes.

En partageant le pain et le vin avec ses disciples, Jésus leur fait comprendre que l’important, c’est le don, le partage. Le support qu’il donne à son geste, ce n’est pas la matière des objets partagés (le pain et le vin), c’est l’acte de les donner.

Les premières communautés ont rapidement compris que l’acte de donner était inséparable de celui de se donner. Le repas du Seigneur est inséparable du sacrifice que Jésus fera de lui-même sur la croix, dans son sang répandu pour une alliance nouvelle et définitive entre Dieu et son peuple.

Si l’alliance nouvelle est plus forte que celle du Sinaï, si elle n’est pas conditionnée par l’obéissance d’un peuple - mais par celle de Jésus seul -, si elle revêt un caractère définitif, il n’en demeure pas moins vrai que ce qui compte principalement c’est l’engagement que Dieu prend vis-à-vis des hommes, qui sont libres de l’accepter ou de la refuser. Et l’évangéliste Marc souligne l’incapacité humaine à tenir cette alliance, en encadrant son récit de l’institution de l’eucharistie par l’annonce de la trahison de Judas d’une part et par l’annonce du reniement de Pierre d’autre part.

Après avoir chanté les psaumes, ils sortirent pour aller au mont des Oliviers. Et Jésus leur dit : Tous, vous allez tomber, car il est écrit : Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées. Mais une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit : Même si tous tombent, eh bien, pas moi ! Jésus lui dit : En vérité, je te le déclare, toi aujourd’hui, cette nuit-même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. Mais lui affirmait de plus belle : Même s’il faut que je meure avec toi, non, je ne te renierai pas. Et tous en disaient autant.        Mc. 14, 26-31

Au moment même où l’alliance nouvelle entre Dieu et les hommes prend corps, les hommes sont incapables de prendre des engagements définitifs. L’alliance nouvelle est scellée par la seule obéissance de Jésus. Dès lors, la mort de Jésus, dans les heures qui suivent ce repas, sera interprétée comme une mort sacrificielle. Jésus est le Serviteur souffrant dont parlait le prophète Esaïe : S’il s’offre en expiation, il verra la postérité. Jésus meurt pour un ensemble, il est le juste qui meurt pour la multitude des pécheurs, il verse son sang pour une alliance nouvelle. Alors, ce repas prend une dimension sacrificielle, et l’eucharistie, l’action de grâces, c’est le don du Christ lui-même. C’est pour sa mort, qui est ignominieuse, mais qui est déjà donnée dans ce repas et qui devient glorieuse, que les fidèles bénissent Dieu.

La substitution dans les religions sacrificielles

Dans les religions sacrificielles, tout sacrifice comporte une mise à part, une séparation : la victime est un trait d’union entre la communauté humaine et le sacré divin. La victime n’appartient pas totalement à la société : le meurtre, même rituel, d’un membre de celle-ci exigerait et engendrerait la vengeance. La victime n’est jamais le coupable lui-même, car faire violence au violent, c’est rester dans le monde de la violence, alors que l’on veut précisément exorciser celle-ci.

Le sacrifice suppose toujours un sentiment de culpabilité mais il comporte aussi une dimension de réconciliation. Il existe comme une structure d’échange entre l’homme et la divinité, un échange qui fait précisément que l’homme reste l’homme et que le dieu reste le dieu.

Le sacrifice du Christ est le sacrifice de Dieu lui-même. Il ne débouche pas sur une génération charnelle, mais sur une postérité spirituelle, une nouvelle race d’hommes engendrés dans l’Esprit. Le Christ est une victime qui n’appartient pas totalement à la société, une victime qui est innocente, une victime qui établit la réconciliation.

Les récits de la Cène sont des récits liturgiques. C’est à partir de leur pratique liturgique du repas du Seigneur que les premières communautés ont compris la dernière Cène. En faisant régulièrement le repas du Seigneur, les chrétiens prenaient conscience d’entrer en communion eschatologique avec Jésus-Christ. Ils baignaient encore dans la lumière de la résurrection : Dieu avait donné raison à Jésus, le Royaume était inauguré par sa résurrection et il serait achevé par la venue du Seigneur, d’où le cri souvent répété de Marana Tha ! Viens, Seigneur !

La croix s’est estompée derrière la résurrection. Mais les premiers chrétiens cherchaient aussi à comprendre le scandale de cette mort ignominieuse. Ils relisent les Écritures, et ils comprennent que Jésus est le serviteur souffrant, le juste qui expie pour une multitude, celui qui répand son sang pour une alliance nouvelle.