La sainteté en vingt-quatre heures

Guy Gilbert, Dieu mon premier amour (pp. 181-184)

 

C’est pas de la pub, n’aie crainte, n’aie crainte. Mais quand des jeunes me demandent de leur parler de la sainteté, je leur livre trois mots qui, vécus dans les strictes vingt-quatre heures, peuvent leur donner une piste pour accéder à une sainteté au quotidien.

Lutte d’abord. T’arrives à la maison avec dans ton cartable ce putain de devoir de... Tu peux pas saquer cette matière. Tu n’as qu’un désir : t’avaler une petite heure de télé. Ou tu t’avachis dans ton fauteuil préfère, en sachant d’avance que tu dépasseras largement l’heure programmée (alors, adieu devoir !), ou tu fonces dans ta piaule en attaquant ce devoir qui t’emmerde. Tu es en marche vers la sainteté, si c’est ta piaule que tu choisis.

Mille choses que tu ne veux pas faire, mais que tu sais devoir faire te mettent en position de choix. Choisis toujours le plus dur et fais-le bien. Cela te donnera une sacrée trempe, un tonus pas possible pour vingt-quatre heures. Mais de vingt-quatre heures en vingt-quatre heures, tu t’apercevras que cette lutte t’endurcit, te fortifie. Les choix de plus tard dépendent de ces milliers de jours où tu t’es investi à plein corps, à pleine âme. En choisissant toujours le sentier escarpé.

Aime ensuite. Toi d’abord. Si tu ne t’aimes pas, ton t’aimeras jamais les autres. Alors, accroche-toi, Jeannot. Ne t’aime pas trop au point d’user ton miroir. Accepte-toi plutôt comme -tu es. Tu n’as pas fait encore le tour de toi. Tes parents, tes frères et sœurs l’ont fait, eux, sois-en sûr. Ils sont ton miroir jour après jour. Écoute-les bien. Ils savent en gros tes qualités et dons et tes défauts. Les premiers, tu t’en réjouiras. Les seconds, tu les nieras, bien sur. Et pourtant ce sont ces derniers qui t’aideront à grimper.

Et puis attaque-toi aux autres. Ce(tte) chiant(e) de ... te donne des varices. Ne l’expédie pas dans la poubelle de ton cœur. Aime-le (ou la) en priorité et avec patience. Tu risques de découvrir de l’intérieur quelqu’un de super. T’as vingt-quatre heures pour ça. Pas une minute de plus.

Veille sur ton corps. Peaufine-le. Bouge-toi. Fais du sport. T’as la journée pour le cultiver. Demain, il sera trop tard.

Veille sur ton sexe. Ça bouge en loi un max de ce coté-là. Ne crois pas qu’en te branchant sur Canal Plus à certaines heures tu sauras exprimer ce désir merveilleux de vivre une sexualité épanouie. Y a l’autre qui t’attend dans ton rêve. Prépare ton corps sexué en cultivant ta tendresse et ton cœur pour qu’il (ou elle) s’y blottisse d’abord. Quand tu pourras lui dire : « Je t’aime », tu pourras aussi lui dire ton long combat : « Je t’attendais, toi et toi seul(e) ».

Prie enfin. Le Seigneur pressé par ses disciples qui pigeaient que dalle à la prière, a tourné son regard vers les oiseaux.

« Faites comme eux. Ils se foutent d’hier et se contrefichent de demain, question nourriture ». Ça veut dire : Nourrissez-vous de l’union à Dieu aujourd’hui. Demandez le pain du jour et pas pour une semaine, ni pour un mois. Pour vingt-quatre heures.

Mets l’heure de ton choix... pour que chaque jour, lors de cette rencontre vitale, tes yeux, ton cœur et tes mains offrent tout à l’amour. Tu verras la joie pas possible que tu récolteras. Et la force.