La vie après la vie

 

Pour exprimer la résurrection du Christ, les artistes ont choisi d'illustrer son combat contre la mort. Ainsi dans l'icône de la résurrection, le Christ se tient debout, il n'est plus couché dans son tombeau, il se lève, il ressuscite. Il est vêtu de blanc, comme revêtu de lumière et d'éclat, puisqu'il est la lumière pour tout homme de ce monde. Debout, il marche sur deux planches, qui représentent les portes du Royaume de la mort : celle-ci est considérée comme une prison dans laquelle ceux qui sont morts sont enfermés. Même si ces portes étaient solides, le Christ les a fait sauter pour aller chercher dans ce Royaume de la mort ceux qui attendaient le salut. Il se penche vers un homme qui sort de sa tombe. C'est Adam, par qui le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort. Jésus lui tend la main pour le sortir de sa tombe. De l'autre côté, c'est Ève, la mère des vivants qui attend la vie nouvelle que le Christ vient apporter.

A côté du Christ se tiennent ceux qui sont morts avant lui et qui attendaient aussi cette vie nouvelle : les rois David et Salomon, ainsi que Jean le Baptiste.

Mourir, qu'est-ce que c'est ?

Voilà une question que l'humanité n'a cessé de se poser depuis qu'il y a des hommes. Pourtant, en dépit de l'importance que revêt cette interrogation, il n'en reste pas moins que, pour la plupart d'entre nous, parler de la mort est très difficile. Il y a à cela au moins deux bonnes raisons.

La première est surtout d'ordre psychologique et culturel; le sujet de la mort est tabou. Nous sentons, de façon plus ou moins consciente, que le contact - même indirect - avec la mort nous contraint en quelque sorte à regarder en face le fait inéluctable que nous mourrons nous-mêmes un jour; cette perspective nous devient soudain plus proche, plus réelle, plus pensable.

La seconde raison pour laquelle il est malaisé de discourir sur la mort est plus compliquée, car elle prend sa source dans la nature même de notre langage. Les mots du langage humain ont trait pour la plupart à des choses dont nous possédons l'expérience par l'entremise de nos organes des sens. La mort échappe à l'expérience de la majorité d'entre nous, parce que nous ne sommes jamais passés par là. Le plus souvent, nous recourons en fin de compte aux analogies et aux euphémismes ; nous comparons la mort, et le fait de mourir, à des circonstances plus agréables de notre vie, à des événements qui nous sont plus familiers. L'analogie la plus répandue à ce propos est sans doute la comparaison entre la mort et le sommeil. Nous nous disons que mourir, c'est un peu comme s'endormir.

D'autres préfèrent recourir à une métaphore différente bien que étroitement apparentée. Mourir, disent-ils, c'est "oublier". Celui qui meurt oublie tous ses soucis ; les souvenirs, pénibles ou pathétiques, s'effacent. Les uns affirment que la mort entraîne la dissolution de la conscience, pendant que d'autres, avec une égale conviction, soutiennent que la mort est une transition, le transfert de l'âme, ou de la pensée, du défunt vers une autre dimension de la réalité.

Les expériences du Docteur Moody

Des hommes et des femmes, après avoir été considérés comme "cliniquement morts", ou après avoir approché la mort de très près à la suite d'accidents graves, ont pu être ramenés à la vie grâce aux procédés modernes de réanimation. Nombreux sont ceux d'entre eux qui rapportent de cette aventure d'étranges souvenirs, et l'on demeure frappé par les similitudes qui se font jour dans le détail de leurs récits.

Le Dr Raymond Moody, docteur en philosophie et médecin psychiatre aux États-Unis, a pu réunir plusieurs centaines de témoignages de ce genre : il est à présent convaincu que ce phénomène, encore inexpliqué, revêt une importance extrême du point de vue médical aussi bien que philosophique ou religieux.

Le déroulement-type de l'expérience

Voici donc un homme qui meurt, et, tandis qu'il atteint le paroxysme de la détresse physique il entend le médecin constater son décès. Il commence alors à percevoir un bruit désagréable, comme un fort timbre de sonnerie ou un bourdonnement, et dans le même temps il se sent emporté avec une grande rapidité à travers un obscur et long tunnel. Après quoi il se retrouve soudain hors de son corps physique, sans toutefois quitter son environnement physique immédiat - il aperçoit son propre corps à distance, comme en spectateur. Il observe de ce point de vue privilégié les tentatives de réanimation dont son corps fait l'objet; il se trouve dans un état de forte tension émotionnelle.

Au bout de quelques instants, il se reprend et s'accoutume peu à peu à l'étrangeté de sa nouvelle condition. Il s'aperçoit qu'il continue è posséder un "corps", mais ce corps est d'une autre très particulière et jouit de facultés très différentes de celles dont faisait preuve la dépouille qu'il vient d'abandonner. Bientôt d'autres événements se produisent : d'autres êtres s'avancent à sa rencontre, paraissant vouloir lui venir en aide ; il entrevoit les "esprits" de parents et d'amis décédés avant lui. Et soudain une entité spirituelle, d'une espèce inconnue, un esprit de chaude tendresse, tout vibrant d'amour - un "être de lumière" - se montre à lui. Cet "être" fait surgir en lui une interrogation, qui n'est pas verbalement prononcée, et qui le porte à effectuer le bilan de sa vie passée. L'entité le seconde dans cette tâche en lui procurant une vision panoramique, instantanée, de tous les événements qui ont marqué son destin. Le moment vient ensuite où le défunt semble rencontrer devant lui une sorte d barrière, ou de frontière, symbolisant apparemment l'ultime limite entre la vie terrestre et la vie à venir. Mais il constate alors qu'il lui faut revenir en arrière que le temps de mourir n'est pas encore venu pour lui. A cet instant, il résiste, car il est désormais subjugue par le flux des événements de l'après-vie et ne souhaite pas ce retour. Il est envahi d'intenses sentiments de joie, d'amour et de paix. En dépit de quoi il se retrouve uni à son corps physique : il renaît à la vie.

Par la suite, lorsqu'il tente d'expliquer à son entourage ce qu'il a éprouvé entre-temps. Il se heurte à différents obstacles. En premier lieu, il ne parvient pas à trouver des paroles humaines capables de décrire de façon adéquate cet épisode supraterrestre. De plus, il voit bien que ceux qui l'écoutent ne le prennent pas au sérieux, si bien qu'il renonce à se confier à d'autres. Pourtant cette expérience marque profondément sa vie et bouleverse notamment toutes les idées qu'il s'était faites jusque-là à propos de la mort et de ses rapports avec la vie.

Les réactions face à ces expériences

Les sceptiques chercheront à tout expliquer autrement, réduisant tout, comme d'habitude, à un simple jeu de projections psychologiques ou d'hallucinations. Il y a cependant de très nombreux cas absolument irréductibles à ce genre d'explications : lorsqu'il s'agit de jeunes enfants, encore incapables de lire, tout à fait ignorants des ouvrages du docteur Moody, qui décrivent parmi les trépassés venant à leur rencontre dans l'au-delà, des gens dont ils ne pouvaient connaître la mort ni même parfois l'existence.

"Une petite fille, qu'on avait cru perdre au cours d'une opération du coeur très critique, raconta à son père qu'elle avait été abordée par un frère près de qui elle s'était sentie très heureuse, comme s'ils s'étaient toujours connus. Or, elle n'avait jamais connu de frère. Le père, très ému par le récit de l'enfant, reconnut qu'elle avait eu un frère mais qui était mort avant sa naissance."