L'énigme du Suaire de Turin

 

 

 

L'homme qu'enveloppa ce que l'on appelle le suaire de Turin (le mot "linceul serait plus exact) est-il Jésus de Nazareth ? Ce linge a servi à ensevelir un mort selon la manière juive. Le mort était couché sur ce linceul assez long pour être rabattu sur le corps, la bouche était fermée par un suaire noué en haut de la tête. Des bandelettes permettent de lier les poignets et les pieds. Cette manière de procéder explique la longueur du linceul sur lequel on observe le décalque du corps d'un homme, âgé d'environ 30 ans. Cette pièce de lin de 4,36 mètres de long sur 1,10 mètre de large offre en négatif, de face et de dos, l'image d'un homme barbu, aux cheveux long, puissamment bâti, d'une grande taille (1,81 mètre et 77 kilogrammes) et de type méditerranéen.

Ce linceul a été montré aux foules en 1933, puis exposé en 1973 pour la presse et la télévision. En 1978, il est exposé du 26 Août au 8 Octobre : il a attiré plus d'un million de visiteurs.

Ce linge constitue la plus extraordinaire relique du monde chrétien, même si certaines analyses tentent d'affirmer qu'il s'agit d'un faux. Ce linge concerne la personne de Jésus. Et même un non-chrétien peut se poser des questions comme il s'interrogerait sur un linceul qui nous parviendrait de Mahomet ou du Bouddha.

Le suaire de Turin n'est pas un objet de foi. C'est une énigme, rien ne prouve avec certitude que l'homme du linceul soit Jésus. Ce linge n'est pas la source d'une foi au ressuscité ni une preuve. C'est un témoignage exceptionnel sur la Passion que cet homme a connue et que nous pouvons reconstituer à partir de cette enquête. Le langage des signes n'est compréhensible que pour celui qui croit : pour croire aux signes, il faut avoir la foi. Celui qui refuse de croire en la résurrection n'y voit qu'un phénomène scientifique qu'il veut expliquer. mais celui qui croit en la résurrection peut être saisi de doute en observant ce linge. Toujours prudente en matière de signes, l'Eglise n'a jamais voulu imposé le linceul de Turin, pourtant très vénéré, comme une preuve confirmant la résurrection. Le seul témoignage pour les croyants, c'est celui des apôtres qui ont vu Jésus vivant après sa mort et qui nous ont transmis leur foi.

La Passion de Jésus selon le linceul et selon les évangiles

La question fondamentale de l'étude du linceul est de savoir qui est l'homme qui y a été enveloppé. S'agit-il de Jésus comme l'affirme la tradition populaire ? Pour mer à bien cette étude, nous disposons des évangiles écrits par des contemporains de Jésus. Il suffit de les lire à la lumière des expériences scientifiques menées sur ce linge.

Frappé au visage par des gardes juifs.

L'évangéliste Luc note que les gardes se jouaient de lui, le frappaient et l'ayant couvert d'un voile, ils l'interrogeaient : Fais le prophète ! Qui t'a frappé ?

L'homme du linceul porte la marque de tels sévices : il a subi des violences.

Flagellé par les Romains

Pilate annonça à la foule : Je n'ai trouvé en cet homme aucun motif de condamnation. Je vais le faire flageller, puis je le relâcherai.

L'homme du linceul a subi la flagellation romaine : plus de cent coups de fouet se terminant par des petites masses de métal (contre quarante chez les juifs).

Couronné d'épines

Les soldats romains ayant tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête. ils lui donnaient des gifles en disant : Salut, roi des Juifs !

L'homme du linceul a été couronné d'un casque d'épines qui ont fait saigner abondamment la nuque.

Il a porté la traverse de la croix.

Ils prirent donc Jésus et, chargé lui-même de sa croix, il sortit vers le lieu dit du Crâne, en hébreu Golgotha.

L'homme du linceul porte des hématomes à l'épaule gauche, car il a transporté, comme tous les condamnés, la barre transversale de la croix. Contrairement à ce que pensent les peintres, les condamnés portaient seulement la partie horizontale de la croix (patibulum), la partie verticale (stipes) demeurait plantée sur le lieu de l'exécution.

Cloué en croix aux poignets et aux pieds

Sur le Golgotha, ils le crucifièrent.

L'homme du linceul a été cloué en croix. Les clous ont été placés entre la paume des mains et le poignet, seul endroit assez solide pour porter le poids du corps après son élévation sur la croix. Quant aux pieds, un seul clou les transperçait.

Il reçut un coup de lance après sa mort

Afin que les corps ne restent pas en crois durant le sabbat, les juifs demandèrent à Pilate qu'on brisât les jambes des crucifiés et qu'on les enlevât... Arrivés à Jésus qu'ils virent déjà mort, les soldats ne lui brisèrent pas les jambes, mais l'un d'eux d'un coup de lance lui perça le côté et il en sortit aussitôt du sang et de l'eau.

Le sang et l'eau ont coulé sur la partie lombaire de l'homme du linceul.

Enveloppé dans un linceul neuf

Joseph d'Arimathie, ayant acheté un linceul et descendu le corps, l'enveloppa dans un linceul propre et le posa dans le tombeau taillé dans le roc.

L'homme du linceul a été enseveli à la hâte, sans que le corps fut entièrement lavé, d'où les traces de sang sur ce linge.

Jésus n'est pas resté dans ce linceul

Appliquant les calculs de probabilité, un ordinateur a conclu qu'il existait une chance sur 1026 que l'homme du linceul ne soit pas Jésus.

 

Voici le texte d'une affiche américaine publiée dans les années 1960. Elle est devenue célèbre. A travers elle, pouvez-vous vous faire une idée précise de l'homme Jésus de Nazareth et de son message ?

On recherche Jésus de Nazareth !

On recherche Jésus-Christ, autrement dit le Messie, le Fils de Dieu, le Roi des rois, le Prince de la paix, etc... Pour les raisons suivantes : il pratique la médecine, il distribue le pain sans autorisation, il en veut aux affaires des gens des Eglises, il s'associe avec les criminels, les prostituées, les gens des rues... Il dit avoir le pouvoir de transformer les hommes en enfants de Dieu. Son portrait : typiquement hippie, avec ses longs cheveux, sa barbe, sa robe, ses sandales. Il hante les bidonvilles, n'a que peu d'amis riches et va souvent dans le désert. Son message est révolutionnaire. Il change les hommes et les appelle à se libérer. Attention, on ne l'a toujours pas attrapé.

 

"Avec toi, Jésus, j'étais hier attaché à la croix. Aujourd'hui, avec toi, je suis glorifié. Avec toi, hier, je mourras. Aujourd'hui, avec toi, je reviens à la vie. Avec toi, hier, j'étais enseveli. Aujourd'hui, avec toi, je ressuscite. Toi, le Seigneur ressuscité, tu me renouvelles en esprit et tu me fais revêtir l'homme nouveau". Saint Grégoire de Naziance.

Voici un texte concernant le cadavre d'un crucifié du premier siècle. Ce texte est paru dans Les dossiers de l'archéologie, en mai 1975, avec comme sous-titre : Jésus révélé par les historiens.

On a retrouvé son squelette en 1968 près de Jérusalem au cours de fouilles pour le compte du ministère israélien de la construction et du logement, dans un sarcophage près d'un squelette d'enfant. Les techniques les plus modernes ont été mises en oeuvre pour en savoir davantage sur les restes de cet homme, grand pour son époque (1,70 mètre). Il était âgé de 24 à 28 ans. Très vite, à l'examen, on se rendit compte qu'on avait affaire à un crucifié : les chevilles de l'homme étaient réunies par un énorme clou qui les transperçait de part en part. Ce clou est conservé au Musée de Jérusalem. le supplice a eu lieu vraisemblablement en l'an 70 de notre ère, en cette année où Titus ordonna la crucifixion de milliers de juifs venus à Jérusalem pour la Pâque. Il ne s'agit donc pas de Jésus. Le supplicié avait probablement cherché à fuir la ville sainte assiégée par l'armée romaine. Il a été crucifié par trois clous, un dans chaque poignet, le troisième perforant les deux chevilles. Le tibia gauche a reçu le coup de grâce qui a occasionné une fracture bien visible. La croix comportait une sellette sur laquelle reposait le séant du supplicié : cette sellette prolongeait l'agonie et empêchait la rupture des os des poignets. Les bras étaient étendus à l'horizontale et tirés au maximum. Le clou, dans son état actuel, transperçant le pied gauche placé sur le pied droit, a environ 17 centimètres de longueur. Il a dû être enfoncé avec une brutalité inouïe, les cheville ayant éclaté. Il n'a d'ailleurs pas été possible aux ensevelisseurs de le retirer, comme ils l'on fait aux poignets, au moment de l'inhumation. La brutalité du bourreau romain est attestée par la présence d'éclats de bois dans les tissus osseux, du même bois que l'on retrouve sur le clou, et qui était en olivier. L'agonie a dû se prolonger durant trois ou quatre heures. Supplice horrible que celui de la crucifixion, importé de Carthage par les Romains et dont Cicéron, Pline, Plaute et Flavius Josèphe disaient qu'il était le plus horrible et le plus inhumain des supplices. d'après une inscription sur le tombeau, le crucifié s'appelait Jehochanan, Jean.

Le tableau suivant tente d'établir des parallèles entre ce que nous connaissons de la mort de Jésus par les évangiles et les découvertes qui ont pu être faites sur "l'homme du linceul".

L'homme du linceul 

Jésus de Nazareth

Un juif 

adulte d'environ 35 ans 

vieilli par les tortures subies

Le visage tuméfié 

Casqué d'épines qui enserraient sa tête

et nuque ensanglantée 

Systématiquement frappé 

probablement à l'arrêt 

 

A porté la traverse de la croix (patibulum) 

qui a marqué ses omoplates (surtout la gauche)

et son genou droit (signe d'une chute)

Cloué aux poignets et aux pieds 

Il mourut de crucifixion 

Jambes et genoux non brisés 

Côté droit percé par une lance 

Traces de sang jusque dans la partie lombaire 

Enseveli à la hâte 

dans un linceul propre et de qualité 

Il a reposé à plat 

dans le repli du linceul 

bouche fermée, mains croisées

et pieds juxtaposés

Le corps n'a pas été décomposé 

dans le linceul 

puisque celui-ci existe encore en bon état

 

Il n'a pas été violemment détaché 

dans le linceul

aucune trace d'arrachage du tissu

où il reposait

 

 

Jésus était juif

Il avait environ 33 ans

 

On s'est moqué de lui en le frappant au visage

Il fut couronné d'épines

pour avoir dit qu'il était roi d'un royaume non terrestre

Il a été flagellé sur tout le corps (120 coups)

Pilate espérait en rester à cette sanction

La foule réclama sa mise en croix

Il a porté sa croix jusqu'au Golgotha

 

 

Il fut cloué sur la croix

Il mourut de crucifixion

On ne lui brisa pas les jambes

Un soldat lui perça le côté d'un coup de lance

Il en sortit du sang et de l'eau, au témoignage de Jean

Il a été enseveli à la hâte la veille de la grande Pâque

dans un linceul neuf acheté par Joseph d'Arimathie

Ses amis le déposèrent

dans le tombeau en présence de sa mère et avec respect

 

 

Il n'a pas connu la décomposition

dans le tombeau

 

Il s'est montré vivant après sa mort

Il s'est relevé du tombeau où il était couché

 

 

 

Il s'est réveillé du sommeil de la mort

Il est vivant