Le Carême



Dans "l’image courante" que l’on peut avoir du Carême, il y a souvent la morosité, la tristesse… Or, au contraire, le Carême est une occasion merveilleuse de rencontre, de partage et donc de joie. Car c’est également le temps ou l’on peut prendre la décision de vivre enfin ce qui jusqu’alors était reporté au lendemain.

Mais, le Carême… qu’est-ce que cela signifie ? A compter du mercredi des Cendres qui marque l’entrée en Carême, quarante jours nous séparent de Pâques… Quarante jours comme les quarante jours de Jésus au désert, avant de commencer sa vie publique. C’est donc un temps de préparation, un temps de réflexion sur notre vie passée pour inaugurer une vie nouvelle…

Lisons le texte de Luc 4, 1 – 14 

Jésus, rempli d'Esprit Saint, revint du Jourdain et il était mené par l'Esprit à travers le désert durant quarante jours, tenté par le diable. Il ne mangea rien en ces jours-là et, quand ils furent écoulés, il eut faim. Le diable lui dit : "Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain." Et Jésus lui répondit : "Il est écrit : Ce n'est pas de pain seul que vivra l'homme." L'emmenant plus haut, le diable lui montra en un instant tous les royaumes de l'univers et lui dit : "Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car elle m'a été livrée, et je la donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, elle t'appartiendra tout entière." Et Jésus lui dit : "Il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et à lui seul tu rendras un culte." Puis il le mena à Jérusalem, le plaça sur le pinacle du Temple et lui dit : "Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, afin qu'ils te gardent. Et encore : Sur leurs mains, ils te porteront, de peur que tu ne heurtes du pied quelque pierre." Mais Jésus lui répondit : "Il est dit : Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu." Ayant ainsi épuisé toute tentation, le diable s'éloigna de lui jusqu'au moment favorable.

Ce récit donne la synthèse des combats, des tentations et des choix de toute vie. Là où le peuple d’Israël a échoué au désert, Jésus a été victorieux, et chaque chrétien se doit de mener sans cesse le même combat. Le carême est le temps privilégié pour ce combat humain et spirituel.

Quelles ont été les tentations de Jésus ? Comment existent-elles encore aujourd’hui ?

Le désert, dans la Bible, est un lieu où le peuple d’Israël rencontre son Dieu.

Avons-nous déjà eu l’occasion de vivre des situations de désert ? des situations de manque, d’attente, de recherche, de faim, de soif, de solitude, d’abandon, d’écrasement, des situations où l’on est perdu ?

Quels sont nos déserts, les endroits, les moments où nous pouvons rencontrer Dieu, où nous sommes disponibles ou plus sensible à sa présence ?

Quelles ont été les tentations de Jésus ?

Première tentation : Manger

Quels sont nos désirs ? Où se trouve l’essentiel de notre vie au milieu de tout cela ?

Qu’est-ce qui est secondaire, et que je peux "mettre de côté" pendant ce temps de carême ?

Qu’est-ce que jeûner ?

Jeûner, c’est essayer d’ouvrir son cœur, de se rendre plus attentif à la présence de Dieu et à celle de ceux qui nous entourent, en se détachant de choses matérielles. Jeûner, c’est aussi se nourrir de la Parole de Dieu, en lisant la Bible par exemple.

Comment essayer de jeûner et d’offrir pour Dieu et pour les autres ?

En choisissant de remplacer un repas par du pain et de l’eau… Il s’agit plutôt de réfléchir à ce qui constitue l’essentiel de ma vie tout en étant en lien avec ceux qui ne mangent pas à leur faim.

En décidant de ne pas manger des friandises…s

En remplaçant par exemple le temps de télévision par un temps de discussion, de jeu, de promenade, … avec un proche ou quelqu’un avec qui je ne m’entends pas très bien…

En choisissant un texte biblique, et en le méditant toute une journée ou toute une semaine.

Deuxième tentation : Posséder, Dominer

Ai-je déjà fait l’expérience d’être écrasé, méprisé par "les autres" ?

Peut être ai-je moi-même méprisé, exclu, ou ignoré "les autres" ?

Est-ce que je ne fais pas partie d’un groupe, d’une bande, qui n’accepte "les autres" que s’ils répondent à certains critères (même style de penser, même loisirs, même façon de s’habiller…) ?

Comment est-ce que je me comporte avec ceux qui ont moins de facilités physiques ou intellectuelles ou encore relationnelles ?

Comment est-ce que je me situe par rapport à moi-même ? Est-ce que je n’ai besoin de rien, ni de personne, je sais tout, je maîtrise tout ? A l’inverse, est-ce que je ne me sous-estime pas trop, est-ce que je ne me méprise pas, est-ce qu’il ne m’arrive pas de dire que je suis " bon en rien " et " nul en tout " ?

Comment essayer d’aimer toujours plus Dieu, les autres et soi-même ?

En choisissant, pendant ce temps de carême, de progresser au moins dans un des trois domaines de relation :

Troisième tentation : Mettre Dieu à l’épreuve

Dans mes prières, ne m’arrive-t-il pas de lancer des défis et des "ultimatum" à Dieu en lui expliquant ce qu’Il devrait faire et comment il devrait agir (guérir ma grand-mère, donner la réussite à mon examen…) ?" J’ai prié et tu ne m’as pas exaucé, donc prier ne sert à rien, tu n’existes pas. "

Ou plutôt, est-ce que j’essaie de lui faire confiance : "Seigneur, fais ce qu’il y a de mieux pour moi, pour untel … "

Est-ce que je me mets à son service ? : "A quoi m’appelles-tu ? "

Les tentations de Jésus sont les nôtres. Il nous a montré comment les vaincre. Avec lui, mon carême peut-être un temps merveilleux où j’essaie de le suivre. En ai-je envie ? Que vais-je faire pendant ce carême ?