Jacques Lebreton

Le sens de la vie

 

Le 18 Juin 1940, il est à Londres, il a 18 ans quand il entend l'appel du général De Gaulle, et il entre dans les Forces Françaises Libres : plutôt la guerre que de perdre la liberté. Durant la bataille d'El Alamein, une grenade explose dans ses mains, il perd les deux mains et la vue. Il ne se décourage pas, parce qu'il croit qu'un homme, c'est fait pour espérer, et qu'il se découvre sollicité pour une tâche par un Dieu dont on dit qu'il est bon. Plus l'homme est pauvre, plus il est près de Dieu. Sa vie ne se termine pas avec ces circonstances : il décide de se marier, il rencontre une jeune femme qui l'encourage. Réussir sa vie en aidant un autre, même handicapé, à réussir la sienne, n'est-ce pas cela l'amour ? La force de son témoignage, c'est d'être passé lui-même par l'épreuve, il sait de quoi il parle. Il a pu s'en sortir parce qu'un président d'association pour handicapés a pu lui dire un jour : J'ai besoin de toi. Il a pu s'en sortir parce que des handicapés lui ont demandé de leur rendre service. Il a pu s'en sortir parce qu'un jour son évêque lui a dit : J'ai besoin de toi pour un ministère d'Eglise. Il a pu s'en sortir parce qu'il a rencontré quelqu'un qui lui a dit : Viens, suis-moi ! et qui a connu la souffrance avant lui. Jacques Lebreton était donc bien placé pour répondre à une question qui se présente comme la question fondamentale pour tout homme : Pour quoi je vis ?

Pour favoriser la réflexion en groupe

Souvenons-nous que, comme Jacques Lebreton, tout homme est appelé à se dépasser pour réussir son existence : chaque homme est condamné à l'espérance. Ce qui motive les chrétiens, c'est le fait que la foi est une rencontre pas une capitulation devant l'événement. Voici quelques paroles de sa conférence. Dites ce que vous pensez de chacune d'elles.

L'homme est fait pour la joie par pour souffrir, mais la souffrance est son lot.

L'homme n'est-il qu'un champ d'expériences ?

Nous sommes condamnés à l'espérance.

Plus l'homme est pauvre, plus il est près de Dieu.

La foi est une rencontre, pas une capitulation devant l'événement.

La souffrance est l'autre versant de la croissance. Il faut souffrir pour grandir.

Une infirmité peut devenir un atout.

Nous avons la force de notre aujourd'hui.

 

J’avais demandé à Dieu la force pour atteindre le succès, il m’a rendu faible pour que j’apprenne à obéir. J’avais demandé la richesse pour que je puisse être heureux, il m’a donné la pauvreté pour que je puisse être sage. J’avais demandé un compagnon afin de ne pas vivre seul, il m’a donné un coeur pour que je puisse aimer mes frères. J’avais demandé le pouvoir pour être apprécié des hommes, il m’a donné la faiblesse afin que j’éprouve le besoin de Dieu. J’avais demandé des choses qui puissent réjouir ma vie, j’ai reçu la vie afin que je puisse me réjouir de toutes choses. Je n’ai rien eu de ce que j’avais demandé, mais j’ai reçu tout ce que j’avais espéré. Presque en dépit de moi-même, mes prières informulées ont été exaucées. Je suis parmi les hommes les plus richement comblés.         Un jeune américain devenu handicapé

 

       

Dieu, quand il donne...

Je lui ai donné toute ma tristesse, 
Il m'a donné toute sa joie. 
Je lui ai donné tout mon tourment, 
Il m'a donné toute sa paix 
Chante mon âme toute ta joie. 

Je lui ai donné toute ma douleur, 
Il m'a donné tout son bonheur 
Je lui ai donné toute mon angoisse, 
Il m'a donné toute sa sérénité. 
Chante mon âme toute ta joie. 

Je lui ai donné tout mon orgueil, 
Il m'a donné toute son humilité. 
Je lui ai donné toute ma rapacité, 
Il m'a donné toute sa bonté. 
Chante mon âme toute ta joie. 

Et tout comme à Cana 
il y a eu trop de vin... 
Et tout comme à la multiplication 
il y a eu trop de pain... 
Et tout comme à Tibériade 
il y a eu trop de poissons, 
et les filets ont craqué... 

Dieu, quand Il donne, donne toujours trop de tout.