Marcel Callo et ses compagnons,

martyrs du nazisme

 

Pendant la seconde guerre mondiale, 700000 Français sont partis au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne. Parmi eux se trouvaient 7000 jocistes et séminaristes qui leur servaient d'aumôniers. Pour eux, il n'était pas toujours évident de prier et de dire le Notre Père : Que ta volonté soit faite ! Car ils étaient considérés moins que des prisonniers, mais comme de véritables bêtes de somme. Ensemble, ils étaient partagés entre l'angoisse et la confiance : devant eux s'ouvrait un cheminement spirituel qui les invitait à tout remettre entre les mains de Dieu. Marcel Callo écrira : "Cet exil, cette épreuve, m'a fait grandir".

Marcel, lève-toi !

Le dimanche 4 Octobre 1987, dans la basilique saint Pierre de Rome, le pape présidait à la célébration de l'eucharistie à laquelle participait une foule de fidèles venus d'Italie et de France, avec des prêtres en grand nombre et des évêques. Au cours de la liturgie, Jean-Paul II proclamait bienheureux deux jeunes italiennes, dont une ouvrière, et un jeune français mort dans des conditions atroces en camp de concentration. Les nazis l'ont conduit, en haine de la foi, jusqu'au martyre. Bienheureux, dans l'évangile des Béatitudes, peut se traduire : Debout ! Lève-toi ! Dresse-toi dans la force de ta vie ! Marcel Callo, notre frère, toi dont j'avais le même âge lorsque tu fus embarqué pour le S.T.O. avec certains de mes amis morts comme toi, nous te regardions dimanche, en poster géant dont le style tranchait avec ce dont les représentations des bienheureux en gloire nous avaient accoutumés : droit dans ton bleu de travail, debout, le regard clair, étonnamment paisible, comme tu étais avant que les pires tortures aient eu raison de ton existence. En toi se retrouvaient les jocistes des années 1939-1940, celle du magnifique dixième anniversaire de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Marcel, vers toi regardent à leur tour les jocistes de notre époque. Ils sont fiers de toi. En toi ils voient moins un ancêtre qu'un modèle et un frère. Dans la condition ouvrière de notre temps et de nos pays, garçons et filles, chercheurs de Dieu, saisis par Jésus-Christ et son Évangile, solidaires des jeunes travailleurs ou chômeurs. Avec leurs aumôniers, avec les religieux et religieuses, avec les accompagnateurs adultes, avec les enfants en Action Catholique de l'Enfance et les adultes de l'Action Catholique Ouvrière, ils veulent, ces jeunes, être comme leurs aînée, des témoins et desbâtisseurs d'un monde de justice, de paix et d'amour. Ce Jésus, mort et ressuscité, tu l'as suivi jusqu'au bout. Pour ces jeunes travailleurs qui croient en l'homme parce qu'ils croient en Jésus-Christ, route de l'homme, toi Marcel, désormais pleinement vivant en Dieu, lève-toi, soutiens leurs efforts, éclaire leur route d'espoir...         Jean Vilnet, ancien évêque de Lille.

Le Christ vit dans l'espérance de chaque homme, de chaque femme, de chaque jeune qui croit en la possibilité d'un monde meilleur : des nombreux exemples ont pu en être donnés cette année... Le Christ vit pour que l'humanité devienne une grande famille dans laquelle tous les hommes chemineront unis, s'aimeront mutuellement et se réaliseront dans le salut offert par Dieu le Père. Dieu n'est pas mort ! Pour toi aussi, jeune, il y a une tâche dans la communauté vivante du Christ. Telle pourrait être la conclusion de cette catéchèse. Mais les questions restent les mêmes : Comment répondons-nous aujourd'hui à l'appel du Christ ? Comment vivons-nous dans l'esprit des béatitudes ?

Pour favoriser la réflexion en groupe

1. Connaissez-vous des hommes, des femmes, des enfants qui sont "bienheureux" dans le sens des béatitudes de Jésus ?

2. En quoi Marcel Callo et ses compagnons peuvent-ils être reconnus comme "martyrs", c'est-à-dire comme témoins de la foi chrétienne ?

3. Être chrétien, c'est être témoin du Christ. Cela va parfois jusqu'à la forme suprême du témoignage : le martyre. Mais chaque chrétien est appelé à vivre chaque jour en recherchant la volonté du Père. Acceptons-nous d'être des chercheurs de Dieu ?

4. Allons-nous accepter d'être aussi des jeunes "debout", des "gagnants" comme l'exprimait la fable présentée au début de l'année ?

5. Quels sont les principaux obstacles qui entravent la marche des jeunes vers plus de participation à la vie du monde, vers plus de liberté ?

6. Connaissez-vous des "pionniers" du monde futur ? Quel a été leur idéal ? Qu'est-ce qui a motivé leur vie ?

7. La recherche d'un monde meilleur est-elle une spécificité de la foi chrétienne ?

8. La croix marque le commencement de notre libération. Le Christ, vainqueur de la mort, continue de vivre en nous par son Esprit. Que pensez-vous de cette affirmation ? Comment agir dans l'Esprit de Jésus ?

9. La fraternité des peuples est le meilleur antidote à la guerre. Vivons-nous dans la fraternité avec ceux qui sont proches de nous ? et avec ceux qui sont plus éloignés ?

10. Pendant cette année, avons-nous réellement vécu dans l'esprit des béatitudes ?

11. Comment allons-nous essayer de vivre ce même esprit des béatitudes pendant les vacances qui approchent ?

 

Mon Dieu, je crois, Je crois en Toi, Et je te crois, Toi, au moins, tu ne trompes pas, Tu n'es pas comme une publicité, Tu n'es pas un discours politique, Tu n'es pas un mensonge que l'on fabrique, Toi, Dieu, tu ne vends pas n'importe quoi, Toi, au moins, Dieu, je te crois. Je crois le Dieu de Jésus-Christ, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Tu sais mon nom et où j'habite, Tu es toujours le premier qui m'invite, Avec Toi je suis toujours bien, Et je n'ai peur de rien. Tu me parles tous les jours, Avec de nouveau mots d'amour. Même le silence est un mot à Toi. Tu me parles avec mille voix, Tu me parles dans mon lit. Le soleil et la pluie Sont des mots que tu me dis. Les autres sont les mots de ta tendresse. La joie qui passe est ta caresse. Tu m'appelles tout doucement A travers les nouvelles et les événements. Dans mes livres, Tu me glisses entre les lignes. Sur l'écran de la télé, Tu me fais des signes. Au téléphone, Je reconnais ta voix. Quelqu'un sonne à ma porte, Et si c'était Toi ? Mon Dieu, tout me parle de Toi, Toi qui ne parles pas. Toi, au moins, Dieu, je te crois. Je crois le Dieu de Jésus-Christ, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.