Troisième dimanche ordinaire

Ouverture

Nous sommes réunis une nouvelle fois pour célébrer la présence du Christ dans nos vies. Nous arrivons avec nos joies et avec nos peines. Nous prenons conscience de nos diversités, et le Christ nous rejoint pour nous inviter à des gestes concrets et au témoignage de la solidarité. Que le Dieu de l’espérance et de l’unité nous accueille dans son amour et dans son pardon.

Prière

Dieu éternel et tout-puissant, dirige notre vie selon ton amour afin qu’au nom de ton Fils bien aimé, nous portions des fruits en abondance. Par Jésus Christ, ton Fils. notre Seigneur.

ou bien :

Seigneur, ravive ton Église au souffle de l’Esprit : qu’elle avance dans l’amour de la vérité, et travaille d’un coeur généreux à l’unité de tous les chrétiens. Par Jésus.

Première lecture

Dieu vient soulager la détresse de son peuple, il est la lumière de ceux qui marchent dans les ténèbres.

Lecture du livre d’Isaïe

Dans les temps anciens, le Seigneur a couvert de honte le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ; mais ensuite, il a couvert de gloire la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain, et la Galilée, carrefour des païens. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière : sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus. Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.

Psaume

Le Seigneur est ma lumière et mon salut.

ou bien :

La lumière s’est levée, car j’ai vu le Seigneur.

 

Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ?

Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je ?

 

J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche :

habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie.

 

J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.

Espère le Seigneur, sois fort et prends courage : espère le Seigneur.

 

Deuxième lecture

Avec nos séparations et nos divisions, nous sommes à l’image de tout le peuple de Dieu, comme les Corinthiens, il y a deux mille ans.

Première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ à être tous vraiment d’accord ; qu’il n’y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et de sentiments. J’ai entendu parler de vous, mes frères par les gens de chez Chloé : on dit qu’il y a des disputes entre vous. Je m’explique. Chacun de vous prend parti en disant : Moi j’appartiens à Paul. Ou bien : J’appartiens à Apollos. Ou bien : J’appartiens à Pierre. Ou bien : J’appartiens au Christ. Le Christ est-il donc divisé ? Est-ce donc Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? D’ailleurs, le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile, et sans avoir recours à la sagesse du langage humain, ce qui viderait de son sens la croix du Christ.

Alléluia.

Béni soit le Seigneur notre Dieu : sur ceux qui habitent les ténèbres, il a fait resplendir sa lumière. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens : le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée. À partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre, et son frère André qui jetaient leurs filets dans le lac : c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent. Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

Quel Capharnaüm ?

Pour nous, Capharnaüm est devenu un terme du vocabulaire proverbial. Ne nous arrive-t-il pas de dire « quel Capharnaüm ! » pour désigner un désordre sans nom ? C’est pourtant dans cet endroit mal famé que Jésus est venu résider peu de temps après l’arrestation de Jean-Baptiste.

L’évangéliste, à la suite d'Isaïe, appelle cette région le carrefour des nations. C’est là que se rencontre une grande variété d’hommes et de religions, c’est à partir de là que Jésus mettra les foules en mouvement.

Pour mettre ces foules en mouvement, dès le début de son ministère, Jésus propose le même programme que Jean-Baptiste : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche ». Jésus se situe dans la ligne des grands prophètes, avec tous les risques qu’entraîne une telle option : l’arrestation et la mort.

Le discours de Jésus ne relève cependant pas d’une habile technique. Il n’est pas comparable aux discours des grands de ce monde, Jésus n’adapte pas son programme aux hommes, ce sont les hommes qui doivent se soumettre à son programme de conversion, Pas de vagues promesses pour un avenir meilleur, rien qu’une exigence. Un tel discours n’aurait dû obtenir aucun succès, Pourtant ce programme a marché ; il a réussi à rassembler des hommes qui allaient partir à la conquête du monde sans autre arme qu’un simple filet de pêcheur.

Notre pays, notre région, notre ville ne sont-ils pas aussi aujourd’hui des carrefours des nations, des lieux où se nouent et où doivent se nouer des relations entre les hommes ? L’Évangile peut et doit s’y déployer pourvu que nous en soyons les artisans.

Se préparer pour le Royaume qui est proche, ce n’est pas se perdre dans une confiance aveugle en Dieu, ce n’est pas s’en remettre entre ses mains. Être chrétien, ce n’est pas être fataliste, mais c’est prendre en mains sa propre existence pour la conformer au plan de Dieu. Ce n’est pas construire un Dieu à l’image de l’homme, mais c’est faire de l’homme une image de Dieu, a l’exemple du Christ. Être chrétien, c’est prendre pour ligne de conduite ce qui a fait l’existence de Jésus, C’est prendre au sérieux l’incarnation que nous fêtions à Noël.

Pour Jésus, s’incarner, c’est choisir la solidarité avec les hommes, le partage de leur condition, jusqu’à la mort. A nous aussi, il est demandé d’adopter le programme de Jésus ; nous devons devenir des chrétiens incarnés, engagés dans une solidarité avec les hommes de notre temps. Nous ne sommes pas isolés des autres. Nous ne pouvons pas accepter les divisions entre les communautés chrétiennes. Déjà saint Paul s’insurgeait contre les divisions qui existaient dans l'église de Corinthe : le Christ n’est pas divisé !

A l’image du Christ, nous devons travailler à l’unité. Pendant cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, n’oublions pas qu’il n’y aura pas d’unité sans une conversion de chacun ; Dieu a besoin de nous pour construire son Royaume. Effectuons notre conversion, car c’est ici et maintenant que le Royaume de Dieu est en germe.

Prière universelle

Le Royaume de Dieu est là. Le Christ vient le proclamer à tous les hommes. Aujourd’hui, nous sommes ce peuple qui annonce l’Évangile à l’humanité que nous rassemblons dans notre prière.

  Dans notre prière, nous pensons à l’Eglise tout entière. Catholiques, protestants, orthodoxes, nous sommes appelés à la même foi. Que la Parole de Dieu nous conduise sur le chemin de l’unité.

   Nous pensons aussi à ceux qui marchent dans les ténèbres, à ceux qui connaissent l’ombre de la faim ou de l’injustice, à ceux qui portent le fardeau de la solitude ou du manque d’amour. Que la force de Dieu leur apporte la lumière de l’espérance.

   Nous pensons enfin à notre communauté. Nous sommes les témoins du Royaume de Dieu, le Christ nous provoque à l’action. Que la force de Dieu nous conduise sur le chemin de l’unité.

Seigneur, voilà ce que nous portons dans notre coeur au moment de célébrer l’eucharistie. Tu veux que nous prenions notre place dans la construction de ton Royaume. Donne-nous ta force, aujourd’hui, demain et pour les siècles des siècles. Amen.

Prière sur les offrandes

Dans ta bonté, Seigneur, accepte notre offrande : qu’elle soit sanctifiée et serve ainsi à notre salut. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

ou bien :

Dans le sacrifice que nous t’offrons, Seigneur, consume le péché qui divise les chrétiens : puisqu’ils sont d’un même corps par le baptême, qu’ils puissent communier un jour à la même table. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière après la communion

Permets, nous t’en prions, Dieu tout-puissant, qu’ayant reçu de toi la grâce d’une nouvelle vie, nous puissions nous en émerveiller toujours. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

ou bien :

Après avoir communié au sacrifice du Christ, nous te demandons, Seigneur, d’envoyer sur le corps tout entier de l’Eglise ton Esprit de sainteté afin qu’il entraîne ceux qui portent le nom de chrétiens à te servir dans l’unité de la foi. Par Jésus.