Premier dimanche de Carême
Ouverture
Il y a dans la vie des temps forts, des temps de grâce. Le Carême est un de ces moments privilégiés. S'il n'est pas nécessaire de prendre une mine de carême, nous sommes néanmoins invités à vivre avec sérieux tout ce qui fait l'esprit de ce temps. Aujourd'hui, nous sommes appelés à rencontrer Jésus au désert. C'est là que se révèlent nos faiblesses et notre péché, mais aussi la grâce de Dieu.
Prière
Accorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ, et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit.
Première lecture
Ils pensaient qu'un jour ils sauraient tout, tout de l'homme, tout de l'univers, et même tout de Dieu... Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils découvrirent qu'ils n'étaient pas grand-chose.
Lecture du livre de la Genèse
Au temps où le Seigneur Dieu fit le Ciel et la terre, il modela l'homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l'homme devint un être vivant. Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l'Orient, et y plaça l'homme qu'il avait modelé. Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toute sorte d'arbres à l'aspect attirant et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : Alors, Dieu vous a dit : Vous ne mangerez le fruit d'aucun arbre du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons les fruits des arbres du jardin. Mais, pour celui qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas ; vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez. Le serpent dit à la femme : Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. La femme s'aperçut que le fruit de l'arbre devait être savoureux, qu'il avait un aspect agréable et qu'il était désirable, puisqu'il donnait l'intelligence. Elle prit de ce fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari et il en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus.
Psaume
Pitié, Seigneur, car nous avons péché.
ou bien : Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché ; ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.
Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.
Deuxième lecture
Adam, c'est nous. Avec lui, avec nous, le péché est entré dans le monde. Avec Jésus, la vie est venue surprendre l'homme.
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères, par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché. (Arrêt de la lecture brève)
Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde. Certes, on dit que le péché ne peut être sanctionné quand il n'y a pas de loi ; mais pourtant, depuis Adam jusqu'à Moïse, le mal a régné, même sur ceux qui n'avaient pas péché par désobéissance à la manière d'Adam. Or, Adam préfigurait celui qui devait venir. Mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure. En effet, si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul, combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ. Le don de Dieu et les conséquences du péché d'un seul n'ont pas la même mesure non plus ; d'une part, en effet, pour la faute d'un seul, le jugement a conduit à la condamnation ; d'autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification. (Reprise de la lecture brève)
En effet, si, à cause d'un seul homme, par la faute d'un seul homme, la mort a régné, combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes. Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l'accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie. En effet, de même que tous sont devenus pécheurs parce qu'un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi.
Acclamation
Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.
L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu.
Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s'approcha et lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. Mais Jésus répondit : Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple et lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. Jésus lui déclara : Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire. Il lui dit : Tout cela, je te le donnerai si tu te prosternes pour m'adorer. Alors Jésus lui dit : Arrière, Satan ! car il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c'est lui seul que tu adoreras. Alors le démon le quitte. Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.
En route vers Pâques : le chemin de la tentation
Voici l'Eglise à nouveau en route vers Pâques. Le départ
est donné depuis mercredi dernier, et la première halte nous emmène
aujourd'hui au jardin de la Genèse puis au désert de la tentation. Là où
Adam a échoué, Jésus, le nouvel Adam, va réussir. Sa confiance en l'amour de
Dieu le fait triompher des pièges de Satan.
Le Tentateur s'approche, le diable emmène Jésus puis il le laisse. Face à cette grande agitation du tentateur, Jésus répond calmement, et c'est cela sa force. Sûr de la parole de Dieu, fortifié par l'expérience de Dieu qu'ont faite les hommes qui ont vécu avant lui et qui ont essayé de déjouer les mêmes pièges, Jésus ne bronche pas.
Comme au jour de sa Passion, il répondra, souverain, à tous ses accusateurs puis il se taira.
"Si tu es le Fils de Dieu...". Cette parole va se retrouver, un peu plus tard, dans la bouche de ceux qui, passant près de la croix, insultent Jésus en hochant la tête : "Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix !" Jésus est resté sur la croix : il doit mourir car il se fait passer pour le Fils de Dieu. Mais, le centurion, ce païen pour lequel Jésus n'est qu'un condamné, qu'un supplicié encombrant, s'écriera, à la mort de Jésus : "Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu".
La révélation chrétienne, le message chrétien se résume en cette seule parole : cet homme, Jésus, est le Fils de Dieu. Jésus a vécu la solidarité avec tous les hommes ; et sans doute est-ce là un des aspects de la tentation de Jésus. Comme nous, Jésus a eu faim. Comme nous, la tentation de tout posséder, de tout avoir, de tout casser, s'est offerte à sa vie d'homme. Mais, "tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu ne serviras que lui seul". Jésus est le Fils de Dieu, fidèle à celui qui l'aime et qui l'a envoyé dans le monde.
Nous aussi, par notre baptême, nous sommes devenus fils de Dieu Sommes-nous fidèles à Celui qui nous aime et qui nous confie aujourd'hui le monde pour y faire retentir l'appel à la conversion.
Que l'Esprit de Dieu nous conduise sur le chemin de ce Carême vers la lumière et la joie de la Résurrection.
Prière universelle
Donne-nous, Seigneur, un nouveau souffle. Que notre prière rejoigne toutes les voix qui aspirent à l'amour et à la paix.
Avec les hommes et les femmes qui, dans l'Eglise, sont les artisans de la prière, de la rencontre, de la célébration. Avec tous ceux qui donnent l'envie de Dieu. Seigneur, nous t'acclamons.
Avec les hommes et les femmes qui, sur la terre, font oeuvre de paix, qu'ils soient croyants ou non. Avec tous ceux qui croient en l'homme, Seigneur, nous t'acclamons.
Avec les hommes et les femmes qui, dans nos villes et nos quartiers, font bouger les choses tout doucement, mais en profondeur et avec foi, Seigneur, nous t'acclamons.
Envoie sur nous ton Esprit, Seigneur, qu'il brûle en nous ce qui vient du Mauvais et nous ouvre à la vie qui ne finit pas. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Prière sur les offrandes
Avec cette eucharistie, Seigneur, nous commençons notre marche vers Pâques : fais que nos coeurs correspondent vraiment à nos offrandes. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Préface
Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. En jeûnant quarante jours au désert, il consacrait le temps du Carême ; lorsqu'il déjouait les pièges du Tentateur, il nous apprenait à résister au péché, pour célébrer d'un coeur pur le mystère pascal, et parvenir enfin à la Pâque éternelle. C'est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous chantons l'hymne de ta gloire et nous proclamons : Saint.
Prière après la communion
Le pain que nous avons reçu de toi, Seigneur notre Dieu, a renouvelé nos coeurs : il nourrit la foi, fait grandir l'espérance et donne la force d'aimer ; apprends-nous à toujours avoir faim du Christ, seul pain vivant et vrai, et à vivre de toute parole qui sort de ta bouche. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.