Nous avons commencé le temps du Carême, la longue marche du peuple de Dieu. Nous cheminons vers Pâques, vers la résurrection du Christ. Nous sommes invités aujourd'hui à gravir la montagne pour découvrir qui est Jésus et l'écouter. Entendons cet appel à la conversion, alors que nous commençons cette célébration.

Tu nous as dit, Seigneur, d'écouter ton Fils bien-aimé ; fais-nous trouver dans ta parole les vivres dont notre foi a besoin : et nous aurons le regard assez pur pour discerner ta gloire. Par Jésus Christ…

Ici commence l'histoire de la foi, par une réponse de l'homme à l'initiative divine.

Abraham vivait alors en Chaldée. Le Seigneur lui dit : Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père ; va dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te méprisera. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. Abraham partit, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth partit avec lui.

Seigneur, ton amour soit sur nous, comme notre espoir est en toi !

ou bien : Le Seigneur est fidèle en toutes ses oeuvres.

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur : il est fidèle en tout ce qu'il fait.

Il aime le bon droit et la justice : la terre est remplie de son amour.

Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour,

pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur : il est pour nous un appui, un bouclier.

Que ton amour, Seigneur, soit sur nous, comme notre espoir est en toi.

Dans son annonce de la Bonne Nouvelle, le disciple n'a pas à craindre ou à rougir. Jésus a accompli l'essentiel de la tâche.

Fils bien-aimé, avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l'annonce de l'Évangile. Car Dieu nous a sauvés, et il nous a donné une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles, et maintenant elle est devenue visible à nos yeux, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s'est manifesté en détruisant la mort, et en faisant resplendir la vie et l'immortalité par l'annonce de l'évangile.

Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Du sein de la nuée resplendissante, la voix du Père a retenti : Voici mon Fils, mon bien-aimé ; écoutez-le !

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre : et de la nuée une voix disait : Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur. Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : Relevez-vous et n'ayez pas peur ! Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez de cette vision à personne avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts.

« Si tu es le Fils de Dieu », disait le Tentateur à Jésus. Aujourd'hui, nous entendons la voix du Père reconnaître son Fils : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le ». Nous ne sommes plus au début de la vie publique de Jésus. Il a parlé en Galilée et en Judée, il a rencontré du monde, il a formé un groupe de disciples, il a fait des miracles, il commence à être connu. C'est lui, le fils du charpentier de Nazareth. Mais que sait-on vraiment de lui ?

Durant son existence, Jésus restera discret sur lui-même. Cette discrétion est déroutante. Il lui aurait été facile d'affirmer d'emblée qui il était. En répondant au Tentateur, il aurait pu manifester sa puissance divine à tous les hommes. En apparaissant transfiguré devant les foules, il aurait montré sa gloire. En invoquant son Père, il aurait manifesté sa condition filiale et tous auraient pu croire. Mais Jésus a voulu sauvegarder la liberté de sa démarche à notre égard, tout comme il a voulu sauvegarder la liberté de notre démarche à son égard.

Il aurait pu choisir une vie de facilité, mais il n'a pas voulu se laisser séduire par le domaine matériel. Il a préféré rester méconnu même de ceux qui le suivaient. Pourtant, il a laissé voir à quelques-uns le mystère de sa personne. C'est ainsi qu'il apparaît transfiguré, transformé devant trois disciples. Ils sont subjugués, Pierre propose de faire durer ce moment le plus longtemps possible, en dressant trois tentes, une pour Jésus, une pour Moïse qui forma le peuple d'Israël en lui donnant la Loi sur le Sinaï, et une pour Élie, le grand prophète, le défenseur des petits contre les puissants. Pierre propose de dresser trois tentes, comme s'il désirait arrêter le temps et rendre continuelle une réalité qui n'est, en fait qu'une vision momentanée du futur. Pierre voudrait ramener Jésus dans le monde humain, mais il ne tarde pas à découvrir qu'il fait fausse route : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Jésus est autre, il est le Tout-Autre, totalement différent du monde des objets : il ne se laisse pas enfermer dans des constructions humaines, même pas dans une tente, même pas dans un tombeau. Jésus n'a pas de domicile fixe. Pourtant, il est partout chez lui, à commencer par le coeur de l'homme.

Ce qui nous est demandé pendant ce temps de carême, c'est d'accorder de la place à Dieu dans notre coeur d'homme, c'est aussi de reconnaître l'aspect provisoire de notre installation dans le monde présent. Ce monde est défiguré parce que nous ne cherchons plus que nos propres intérêts. Ce monde est défiguré parce que nous croyons pouvoir le posséder à nous seuls, sans le partager avec les autres hommes. Ce monde est défiguré parce que nous-mêmes nous sommes défigurés.

Il s'agit de vivre autrement, en étant tournés vers l'avenir que Dieu donne. Vivons comme des hommes, comme des fils bien-aimés à qui le Père pourra dire : « Celui-ci est mon enfant bien-aimé ».

Avec le peuple de Dieu en marche vers sa lumière, adressons à Dieu l'appel de tous les hommes.

·      Avec l'Eglise de tous les temps qui, depuis Abraham, chemine vers la Terre Promise. Qu'elle reste capable de choisir le bon chemin. Seigneur, nous te prions.

·      Avec les responsables de notre Eglise. Bien que préoccupés par les difficultés de l'itinéraire, qu'ils n'oublient pas ceux qui ralentissent le pas. Seigneur, nous te prions.

·      Avec ceux qui travaillent à l'annonce de Évangile Pour que la fatigue et les embûches ne les obligent pas à s'arrêter en route. Seigneur, nous te prions.

Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, c'est vers toi que nous cheminons. Écoute les prières de ton peuple qui se nourrit de ta parole et donne-lui d'espérer toujours. Par Jésus, le Christ, qui nous trace le chemin, aujourd'hui, demain et pour les siècles des siècles.

Que cette offrande, Seigneur, nous purifie de nos péchés : qu'elle sanctifie le corps et l'esprit de tes fidèles, et les prépare à célébrer les fêtes pascales. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Après avoir prédit sa mort à ses disciples, il les mena sur la montagne sainte ; en présence de Moïse et du prophète Élie, il leur a manifesté sa splendeur : il nous révélait ainsi que sa Passion le conduirait à la gloire de la résurrection. C'est pourquoi, avec les anges dans le ciel, nous pouvons te bénir sur la terre et t'adorer en (disant) chantant : Saint...

Pour avoir communié, Seigneur, aux mystères de ta gloire, nous voulons te remercier, toi qui nous donnes déjà, en cette vie, d'avoir part aux biens de ton Royaume. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.