Quatrième dimanche de Carême

Ouverture

L'argent, la réussite et le rendement ne nous laissent guère de temps pour nous arrêter sur le chemin de la vie. Pourtant, si nous acceptons de transformer notre coeur, le monde prendrait un visage nouveau. Que Dieu nous pardonne notre indifférence à bâtir son Royaume.

Prière

Dieu, qui as réconcilié avec toi toute l'humanité en lui donnant ton propre Fils, augmente la foi du peuple chrétien pour qu'il se hâte avec amour au-devant des fêtes pascales qui approchent. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Pour ceux qui se préparent au baptême

Donne à ton Eglise, Seigneur, la joie de transmettre ta vie à ceux qui se préparent au baptême ; par leur naissance de la chair, ils sont des êtres de chair ; qu'ils deviennent des fils de Dieu en renaissant de l'Esprit. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Première lecture

C'est du dernier-né d'une famille nombreuse que Dieu fera le roi d'Israël : Dieu ne juge pas d'après les apparences, il voit le fond des coeurs.

Lecture du premier livre de Samuel

Le Seigneur dit à Samuel : J'ai rejeté Saül. Il ne régnera plus sur Israël. Je t'envoie chez Jessé de Bethléem, car j'ai découvert un roi parmi ses fils. Prends une corne que tu rempliras d'huile, et pars ! En arrivant, Samuel aperçut Eliab, un des fils de Jessé, et il se dit : Sûrement, c'est celui que le Seigneur a en vue pour lui donner l'onction ! Mais le Seigneur dit à Samuel : Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l'ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde le coeur.

Jessé présenta ainsi à Samuel ses sept fils, et Samuel lui dit : Le Seigneur n'a choisi aucun de ceux-là. N'as-tu pas d'autres garçons ? Jessé répondit : Il reste encore le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. Alors Samuel dit à Jessé : Envoie-le chercher : nous ne nous mettrons pas à table tant qu'il ne sera pas arrivé. Jessé l'envoya chercher : le garçon était roux, il avait de beaux yeux, il était beau. Le Seigneur dit alors : C'est lui ! Donne-lui l'onction. Samuel prit la corne pleine d'huile, et lui donna l'onction au milieu de ses frères. L'Esprit du Seigneur s'empara de David à partir de ce jour-là.

Psaume

Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

ou bien :

Le Seigneur a regardé son serviteur : il l'a choisi selon son coeur.

 

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.

Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer.

 

Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ;

il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom.

 

Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal.

Car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.

 

Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis :

tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante.

 

Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie :

j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

 

Deuxième lecture

Par la foi, nous sommes passés des ténèbres à la lumière : nous sommes des enfants de lumière. Acceptons-nous de supprimer toutes les oeuvres des ténèbres en nous-mêmes ?

Lettre de saint Paul, apôtre aux Éphésiens

Frères, autrefois, vous étiez ténèbres : maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière : vivez comme des fils de la lumière - or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité - et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon : démasquez-les plutôt. Ce que ces gens-là font en cachette, on a honte d'en parler. Mais quand ces choses-là sont démasquées, leur réalité apparaît grâce à la lumière, et tout ce qui apparaît ainsi devient lumière. C'est pourquoi l'on chante : Réveille-toi, ô toi qui dors relève-toi d'entre les morts et le Christ t'illuminera.

Acclamation

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. Lumière du monde, Jésus Christ, celui qui marche à ta suite aura la lumière de la vie. Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples l'interrogèrent : Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? Jésus répondit : Ni lui, ni ses parents. Mais l'action de Dieu devait se manifester en lui. Il nous faut réaliser l'action de celui qui m'a envoyé, pendant qu'il fait encore jour : déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la houe qu'il appliqua sur les yeux de l'aveugle, et il lui dit : Va te laver à la piscine de Siloé (ce nom signifie : Envoyé). L'aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer - car il était mendiant - dirent alors : N'est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? Les uns disaient : C'est lui. Les autres disaient : Pas du tout, c'est quelqu'un qui lui ressemble. Mais lui affirmait : C'est bien moi. Et on lui demandait : Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? Il répondit : L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, il m'en a frotté les yeux et il m'a dit : Va te laver à la piscine de Siloé. J'y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j'ai vu. Ils lui dirent : Et lui, où est-il ? Il répondit : Je ne sais pas. On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle. Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux, À leur tour, les pharisiens lui demandèrent : Comment se fait-il que tu voies ? Il leur répondit : Il m'a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. Certains pharisiens disaient : Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu'il n'observe pas le repos du sabbat. D'autres répliquaient : Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s'adressent de nouveau à l'aveugle : Et toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux ? Il dit : C'est un prophète. Les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme, qui maintenant voyait, avait été aveugle. C'est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu'il est né aveugle ? Comment se fait-il qu'il voie maintenant ? Les parents répondirent : Nous savons que c'est bien notre fils, et qu'il est né aveugle. Mais comment peut-il voir à présent, nous ne le savons pas : et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s'expliquer. Ses parents parlaient ainsi parce qu'ils avaient peur des Juifs. En effet, les Juifs s'étaient déjà mis d'accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie. Voilà pourquoi les parents avaient dit : Il est assez grand, interrogez-le ! Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. Il répondit : Est-ce un pécheur ? Je n'en sais rien : mais il y' a une chose que je sais : j'étais aveugle, et maintenant je vois. Ils lui dirent alors : Comment a-t-il fait pour t'ouvrir les yeux ? Il leur répondit : Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m'entendre encore une fois ? Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ? Ils se mirent à l'injurier : C'est toi qui es son disciple ; nous, c'est de Moïse que nous sommes les disciples. Moïse, nous savons que Dieu lui a parlé : quant à celui-là, nous ne savons pas d'où il est. L'homme leur répondit : Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d'où il est, et pourtant il m'a ouvert les yeux, Comme chacun sait, Dieu n'exauce pas les pécheurs, mais si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, il l'exauce. Jamais encore on n'avait entendu dire qu'un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils répliquèrent : Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu'ils l'avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : Crois-tu au Fils de l'homme ? Il répondit : Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? Jésus lui dit : Tu le vois, et c'est lui qui te parle. Il dit : Je crois, Seigneur, et il se prosterna devant lui. Jésus dit alors : Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles.

Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : Serions-nous des aveugles, nous aussi ? Jésus leur répondit : Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : Nous voyons ! votre péché demeure.

En route vers Pâques : ouvrir les yeux et être lucide

Les circonstances ne laissent guère de temps pour nous arrêter en chemin. A prétendre voir clair dans les situations présentes, il se pourrait que nous soyons dans l'obscurité. Nous refusons l'opération vérité : pour préférer l'ombre à la lumière.

Le récit de la guérison de l'aveugle-né nous oblige à méditer l'avertissement de Jésus : « Je suis venu pour une remise en question... » Ceux qui prétendent voir ne font que s'enfermer dans leurs ténèbres Jusqu'à l'aveuglement définitif. Jésus ne tolère jamais la prétention de ceux qui se gonflent de leur suffisance, il ne manque pas de dénoncer la mauvaise volonté qui fait obstacle à l'amour de Dieu.

La mauvaise volonté humaine se traduit ici par la mise à l'écart de cet aveugle de naissance. A cause de son infirmité, il a été exclu du milieu qui devait être le sien. Pourquoi cette injustice ? Serait-ce le prix d'une faute ? Et il ne l'avait pas commise, pourquoi devrait-il payer ? Ces questions se posaient aux contemporains de Jésus, elles se posent encore à nous quand nous connaissons l'épreuve. Mais la réponse de Jésus va dépasser la recherche de la responsabilité. Personne ne peut être tenu pour responsable. Cet infirme est une victime, victime de phénomènes qui le dépassent. Les maladies ou les infirmités ne sont pas des punitions divines, elles sont les expressions courantes du Mal. C'est pourquoi les actes miraculeux de Jésus deviennent les signes de sa victoire sur le Mal.

Cette victoire conduit a une remise en question au monde. Jésus nous appelle à une plus grande lucidité. Après sa guérison, celui qui était mis au ban de la société devient désormais responsable de ses actes.

Ses années de cécité l'ont doté d'un bon sens à toute épreuve et d'une grande force de persuasion. Il ne se laisse pas démonter par les subtilités des pharisiens, il dévoile leur mauvaise foi. Lui qui vivait sans responsabilité, se contentant de vivre d'aumônes, doit prendre en mains son propre destin, Il répond de ses actes et de ses choix personnels, La découverte d'une nouvelle forme de vie lui fait franchir le pas de la foi, Ici se joue la remise en question de Jésus pour nous aujourd'hui.

Croire en Jésus, dire : « Je crois, Seigneur », ce n'est pas avoir des croyances, adhérer à des mystères sans chercher à comprendre. S'il en était ainsi, la foi consisterait à recevoir des lunettes noires pour faire face au mystère sans le percer. Croire, avec cet homme, c'est voir à qui nous avons à faire. C'est discerner en Jésus le mystère de sa personne : il est un homme véritable, mais ce n'est pas un pécheur, C'est un prophète écouté de Dieu, et c'est plus qu'un prophète, c'est l'Envoyé de Dieu, le Messie, le Fils de Dieu, le Seigneur de l'univers et des hommes.

Nous, qui prétendons être croyants, sommes-nous habitués à dépasser les apparences pour trouver la vraie lumière ? Notre prière ne devrait-elle pas demander que nos yeux s'ouvrent à la foi décisive en Jésus, reconnaissant qui il est et quelle lumière il apporte sur notre vie. Voila l'effort qui s'impose à nous dans la perspective de Pâques, où nous célébrerons le Christ, lumière du monde et lumière des hommes.

Prière universelle

Que le don de la lumière à l'aveugle-né nous remplisse de confiance au moment de présenter notre prière au Seigneur.

·      Évangile est une bonne nouvelle proposée à tous les hommes. Permets que ta Parole ne laisse indifférents aucun de ceux qui cherchent à donner un sens à leur vie. Seigneur, nous te prions.

·      Tu as dit : Je suis la lumière du monde. Donne à ton Eglise de se montrer attentive et bienveillante aux aspirations des hommes de notre temps. Seigneur, nous te prions.

·      Tu nous donnes sans cesse ta lumière. Apprends-nous, toujours et partout, à faire la vérité sur notre propre vie et à vivre l'accueil des autres, malgré leurs différences. Seigneur, nous te prions.

Sois notre lumière, Seigneur, et conduis-nous sur la route qui mène, à travers la Passion et la croix jusqu'à la gloire de la résurrection, Toi qui règnes pour les siècles des siècles.

Prière sur les offrandes.

Seigneur, nous te présentons dans la joie le sacrifice qui sauve notre vie et nous te prions humblement : accorde-nous de le célébrer avec respect et de savoir l'offrir pour le salut du monde. Par Jésus, le Christ.

Préface

Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par Le Christ, notre Seigneur. En prenant la condition humaine, il a guidé vers la lumière de la foi l'humanité qui s'en allait dans les ténèbres ; et par le bain qui fait renaître, il a donné aux hommes, nés dans le péché, de devenir vraiment fils de Dieu. Voilà pourquoi le ciel et la terre t'adorent : ils te chantent leur hymne toujours nouvelle, et nous-mêmes, unissant notre voix à celle des anges, nous t'acclamons : Saint...

Prière après la communion.

Dieu qui éclaires tout homme venant dans ce monde, illumine nos coeurs par la clarté de ta grâce : afin que toutes nos pensées soient dignes de toi, et notre amour de plus en plus sincère. Par Jésus, le Christ.