Cinquième dimanche de Carême
Ouverture
A l'approche de Pâques, nous sommes rassemblés pour faire mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. La mort et la vie, ce sont deux réalités auxquelles nous sommes confrontés chaque jour de notre existence. Lorsque Jésus a été confronté à la mort de son ami Lazare, il lui a donné un sens. Qu'il nous aide à donner un sens à tous les passages que nous effectuons chaque jour, qu'il nous aide à nous libérer de tout ce qui nous empêche de vivre.
Prière
Que ta grâce nous obtienne, Seigneur, d'imiter avec joie la charité du Christ qui a donné sa vie par amour pour le monde. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.
Pour ceux qui se préparent au baptême
Donne, Seigneur, à ceux que tu as appelés au baptême la connaissance des mystères du salut, pour qu'ils puissent renaître de l'eau et de l'Esprit et fassent partie de ton Eglise. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Première lecture
Le peuple hébreu connaît la déportation à Babylone, le temple est détruit, la terre des ancêtres est occupée. Il n'y a plus d'avenir. C'est alors que le prophète Ezéchiel annonce une incroyable résurrection.
Lecture du livre d'Ezéchiel
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple et je vous ramènerai sur la terre d'Israël. Vous saurez que je suis le Seigneur, quand j'ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez : je vous installerai sur votre terre, et vous saurez que je suis le Seigneur : je l'ai dit, et je le ferai. - Parole du Seigneur.
Psaume
Auprès du Seigneur est la grâce, la pleine délivrance.
ou bien :
Mets en nous ton esprit, Seigneur ; fais-nous sortir de nos tombeaux.
Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur, Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière !
Si tu retiens les fautes, Seigneur, Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon pour que l'homme te craigne.
J'espère le Seigneur de toute mon âme : je l'espère, et j'attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur plus qu'un veilleur ne guette l'aurore.
Oui, près du Seigneur, est l'amour ; près de lui, abonde le rachat.
C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes.
Deuxième lecture
Si nous sommes animés par l'Esprit qui a ressuscité Jésus d'entre les morts, nous vivons déjà une condition nouvelle.
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains
Frères, sous l'emprise de la chair, on ne peut pas à plaire à Dieu. Or vous, vous n'êtes pas sous l'emprise de la chair, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n'a pas l'Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort à cause du péché, l'Esprit est votre vie, parce que vous êtes devenus des justes. Et si l'Esprit de celui qui a ressuscite Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscite Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
Acclamation
Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Tu es la résurrection, tu es la vie. Seigneur Jésus ! Celui qui croit en toi ne mourra jamais. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Un homme était tombé malade. C'était Lazare, de Béthanie,
le village de Marie et de sa sœur Marthe. (Marie est celle qui versa du parfum
sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade,
était son frère.) Donc, les deux soeurs envoyèrent dire à Jésus : Seigneur,
celui que tu aimes est malade. En apprenant cela, Jésus dit : Cette maladie ne
conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le
Fils de Dieu soit glorifié. Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à
l'endroit où il se trouvait : alors seulement il dit aux disciples : Revenons
en Judée. Les disciples lui dirent : Rabbi, tout récemment, les Juifs
cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ? Jésus répondit : Ne
fait-il pas jour pendant douze heures ? Celui qui marche pendant le jour ne
trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde : mais celui qui marche
pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. Après ces
paroles, il ajouta : Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je m'en vais le
tirer de ce sommeil. Les disciples lui dirent alors : Seigneur, s'il s'est
endormi, il sera sauvé. Car ils pensaient que Jésus voulait parler du sommeil,
tandis qu'il parlait de la mort. Alors il leur dit clairement : Lazare est mort,
et je me réjouis de n'avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous
croyiez. Mais allons auprès de lui ! Thomas, dont le nom signifie : Jumeau, dit
aux autres disciples : Allons-y nous aussi pour mourir avec lui ! Quand Jésus
arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie
était tout près de Jérusalem - à une demi-heure de marche environ -,
beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et à
Marie, dans leur deuil. Lorsque
Marthe apprit l'arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que
Marie restait à la maison. Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été
là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que, maintenant encore. Dieu
t'accordera tout ce que tu lui demanderas. Jésus lui dit : Ton frère
ressuscitera. Marthe reprit : Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour, à la
résurrection. Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui
qui croit en moi, même s'il meurt, vivra : et tout homme qui vit et qui croit
en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? Elle répondit : Oui, Seigneur, tu es
le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde.
Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : Le
maître est là, il t'appelle. Marie, dès qu'elle l'entendit, se leva aussitôt
et partit rejoindre Jésus. II n'était pas encore entré dans le village : il
se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. Les Juifs qui
étaient à la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils
la virent se lever et sortir si vite, la suivirent pensant qu'elle allait au
tombeau pour y pleurer. Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès
qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : Seigneur, si tu avais
été là, mon frère ne serait pas mort. Quand il vit qu'elle pleurait, et que
les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une
émotion profonde. Il demanda : Où l'avez-vous déposé ? Ils lui répondirent
: Viens voir, Seigneur. Alors Jésus pleura.
Les Juifs se dirent : Voyez comme il l'aimait ! Mais certains d'entre eux
disaient : Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas empêcher
Lazare de mourir ? Jésus, repris par l'émotion, arriva au tombeau. C'était
une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : Enlevez la pierre. Marthe, la sœur
du mort, lui dit : Mais, Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu'il
est là. Alors Jésus dit à Marthe : Ne te l'ai je pas dit : Si tu crois, tu
verras la gloire de Dieu. On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux
au ciel et dit : Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé. Je savais
bien, moi, que tu m'exauces toujours, mais si j'ai parlé, c'est pour cette
foule qui est autour de moi, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. Après
cela, il cria d'une voix forte : Lazare, viens dehors ! Et le mort sortit, les
pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit
: Déliez-le, et laissez-le aller. Les nombreux Juifs, qui étaient venus
entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui.
En route vers Pâques : La vie plus forte que la mort
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Cette petite phrase que prononcent, chacune à son tour, Marthe et Marie, exprime à la fois leur peine, leur confiance avec, sans doute, une pointe de reproche affectueux : « Si tu avais été ici... », mais tu n'étais pas là.
Or
Jésus est toujours là, mais il faut savoir découvrir sa présence et croire
qu'il est là. La catastrophe humaine, qu'est la mort de leur frère, qui est
aussi l'ami de Jésus, va éclairer la foi des disciples, la foi des deux
soeurs, avec en plus la joie de retrouver Lazare...
L'évangile ne nous dit rien du comportement de Lazare. Il est peut-être devenu une sorte d'attraction à Béthanie. Lors de la préparation de la fête de la Pâque, saint Jean note que les gens venaient à Béthanie, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour vair Lazare qu'il avait ressuscité. Pourtant, celui qui tient la vedette dans cet évangile, ce n'est pas ce Lazare, c'est bien Jésus.
Jésus n'ignore pas les détresses humaines, il pleure devant la mort de son ami. Mais il ne veut pas que nous soyons écrasés par les événements, malgré leur caractère pesant et inéluctable. « C'est irrémédiable », « c'est une perte définitive », disons-nous devant la mort de quelqu'un. Et il est vrai que devant le cadavre d'un homme mort depuis quatre jours, il n'y a plus d'espoir.
Pourtant, la réponse de Jésus est un appel à dépasser cet immédiat : celui qui croit en lui, même s'il meurt, vivra. Même une tombe n'est pas le point final de l'existence. Le Christ, en libérant Lazare du tombeau, nous signifie déjà notre libération, car il est lui-même la puissance de résurrection et de vie.
Alors la vie que Jésus offre de cette manière est un appel a être un véritable témoin. Mort ou vivant, Lazare est là pour être un témoin de la puissance de vie que Jésus apporte : « Si tu as la foi, tu verras la gloire de Dieu ». Nous aussi, nous sommes appelés à devenir des témoins au Christ, des témoins de sa résurrection.
C'est cette foi en Jésus-Christ ressuscité, cette foi en Jésus-Christ, le Vivant à jamais, qui motive les chrétiens depuis près de deux mille ans. Que la fête de Pâques, toute proche, nous permette de le rencontrer pour que nous vivions avec lui pour toujours.
Prière universelle
« Père, je te rends grâce, car tu m'as exaucé ». Confiants en la force de la prière au nom de Jésus, supplions le Dieu vivant.
· A tous ceux qui souffrent de la privation de liberté, à cause de leur foi, de leurs actes ou de leurs idées, donne ton Esprit de vie, Seigneur.
· A ceux qui consacrent leur vie à libérer les autres de la faim, de la haine, de la peur et de la violence, donne ton Esprit de vie, Seigneur.
· A ceux qui doivent vivre l'absence quotidienne à cause de la mort de ceux qu'ils ont aimés, donne ton Esprit de vie, Seigneur.
Seigneur, Dieu de vie, force de ceux qui espèrent en toi, donne-nous ton Esprit pour que nous sachions prononcer les mots qui libèrent nos frères. Par Jésus.
Prière sur les offrandes
Exauce tes serviteurs. Dieu tout-puissant : tu les as initiés à la foi chrétienne, qu'ils soient purifiés par ce sacrifice. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Préface
Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Il est cet homme plein d'humanité qui a pleuré sur son ami Lazare ; il est Dieu, le Dieu éternel qui fit sortir le mort de son tombeau : ainsi, dans sa tendresse pour tous les hommes, il nous conduit, par les mystères de sa Pâque, jusqu'à la vie nouvelle. C'est par lui que les anges assemblés devant toi adorent ta sainteté : laisse donc nos voix se joindre à leur louange pour chanter et proclamer : Saint...
Prière après la communion
Accorde-nous, Dieu tout-puissant, d'être toujours comptés parmi les membres du Christ, nous qui communions à son corps et à son sang. Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles.