Troisième dimanche de Pâques

Ouverture

Nous sommes venus rencontrer le Christ dans la foi. Nous croyons qu’ici, pendant l’eucharistie, comme jadis pour les disciples d’Emmaüs, il explique pour nous l’Ecriture et nous partage le pain. Pourtant, nos coeurs restent lents à croire. Reste avec nous, Seigneur, pardonne-nous nos doutes et remplis-nous de joie.

Prière d’ouverture

Garde à ton peuple sa joie, Seigneur, toi qui refais ses forces et sa jeunesse ; tu nous as rendu la dignité de fils de Dieu, affermis-nous dans l’espérance de la résurrection. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Première lecture

L’essentiel de la foi chrétienne, c’est cette Bonne Nouvelle : Jésus, mort en crois, est bien vivant, il nous ouvre le chemin de la vie.

Lecture du livre des Actes des apôtres

Le jour de la Pentecôte, Pierre debout avec les autres Apôtres, prit la parole ; il dit d’une voix forte : Habitants de la Judée, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, comprenez ce qui se passe aujourd’hui, écoutez bien ce que je vais vous dire. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, cet homme dont Dieu avait fait connaître la mission en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez bien. Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu, vous l’avez fait mourir en le faisant clouer à la croix, par la main des païens. Or, Dieu l’a ressuscité en mettant fin aux douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. En effet, c’est de lui que parle le psaume de David : Je regardais le Seigneur sans relâche, s’il est à mon côté, je ne tombe pas. Oui, mon coeur est dans l’allégresse, ma langue chante de joie : ma chair elle-même reposera dans l’espérance : tu ne peux pas m’abandonner à la mort ni laisser ton fidèle connaître la corruption. Tu m’as montré le chemin de la vie, tu me rempliras d’allégresse par ta présence.

Frères, au sujet de David notre père, on peut vous dire avec assurance qu’il est mort, qu’il a été enterré, et que son tombeau est encore aujourd’hui chez nous. Mais il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un de ses descendants. Il a vu d’avance la résurrection du Christ, dont il a parlé ainsi : Il n’a pas été abandonné à la mort, et sa chair n’a pas connu la corruption.

Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Elevé dans la gloire, par la puissance de Dieu, il a reçu de son Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous : c’est cela que vous voyez et que vous entendez.

Psaume

Tu m’as montré, Seigneur, le chemin de la vie.

ou bien : Alléluia.

 

Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge. J’ai dit au Seigneur : Tu es mon Dieu !

Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort.

 

Je bénis le Seigneur qui me conseille : même la nuit mon coeur m’avertit.

Je garde le Seigneur devant moi sans relâche : il est à ma droite : je suis inébranlable.

 

Mon coeur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance :

tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption.

 

Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Tu m’apprends le chemin de la vie :

devant ta face, débordement de joie ! À ta droite, éternité de délices !

Deuxième lecture

Découvrir que Jésus est vivant et qu’il donne un sens à notre vie, c’est cela être chrétien.

Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre

Frères, vous invoquez comme votre Père celui qui ne fait pas de différence entre les hommes, mais qui les juge chacun d’après ses actes ; vivez donc, pendant votre séjour sur terre. dans la crainte de Dieu. Vous le savez : ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos pères, ce n’est pas l’or et l’argent, car ils seront détruits, c’est le sang précieux du Christ, l’Agneau sans défaut et sans tache. Dieu l’avait choisi dès avant la création du monde, et il l’a manifesté à cause de vous, en ces temps qui sont les derniers. C’est par lui que vous croyez en Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire ; ainsi vous mettez votre foi et votre espérance en Dieu.

Alléluia

Alléluia, Seigneur Jésus, fais-nous comprendre les Ecritures ! Que notre coeur devienne brûlant tandis que tu nous parles. Alléluia.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s’était passé. Or tandis qu’ils parlaient et discutaient. Jésus lui-même s’approcha et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit : De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes ! L’un des deux, nommé Cléophas, répondit : Tu es bien le seul, de tous ceux qui étaient à Jérusalem, à ignorer les événements de ces jours-ci. Il leur dit : Quels événements ? Ils lui répondirent : Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure, et elles n’ont pas trouvé le corps ; elles sont même venues nous dire qu’elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. Il leur dit alors : Vous n’avez donc pas compris ! Comme votre coeur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrit tout cela pour entrer dans sa gloire ? Et, en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village, où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux. il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l’un à l’autre : Notre coeur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Ecritures ? À l’instant même. ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : C’est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment ils l’avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

Sur la route d’Emmaüs

Emmaüs, tout le monde connaît désormais le nom de ce petit village vers lequel faisaient route deux disciples au soir de Pâques. Il s’agissait de Cléophas et de son compagnon, deux hommes découragés que Jésus a rejoints sur le chemin de la désespérance, un chemin qu’il transforma en chemin de confiance et de joie. Pourtant, la localisation de ce village est incertaine : trois localités se disputent encore actuellement la gloire d’avoir été le lieu d’une apparition de Jésus. Et si Emmaüs n’était pas seulement un lieu ? S’il était surtout un cheminement, un itinéraire spirituel ?

Emmaüs est n’importe où. Emmaüs est partout où le Seigneur Jésus révèle sa présence. Emmaüs est là chaque fois que Dieu nous fait signe sur les routes de la vie, tandis que nous avançons d’un pas incertain, cherchant Dieu dans le doute et dans la nuit. Emmaüs, c’est le lieu de notre rencontre avec le Seigneur Jésus qui nous accompagne et qui nous guide, comme le chantait il y a de nombreuses années le père Duval : « Seigneur, mon ami, tu m’as pris par la main ; avec toi, j’irai sans effroi, jusqu’au bout du chemin »...

Nous croyons que le Seigneur accompagne son Eglise au long de son cheminement terrestre. Nous croyons qu’il nous guide par sa parole et son eucharistie jusqu’à l’avènement de son Royaume. C’est lui qui nous montre le but à atteindre. C’est lui qui nous procure les moyens de parvenir à ce but. N’ayons pas peur de prendre le chemin d’Emmaüs, ce chemin de nos questions et de nos doutes, et apprenons comment Jésus nous rejoint, nous éclaire, réchauffe notre coeur et nous convertit à la foi en sa présence.

A la lumière de la Parole de Dieu, tout peut prendre un sens nouveau pour nous, un avenir peut s’ouvrir devant nous, et nous pouvons espérer. A la lumière de l’eucharistie, à la fraction du pain, ce geste de Jésus qui reste le sacrement de sa présence invisible, nos yeux pourront également s’ouvrir. Alors, nous pourrons trouver la vraie joie, une joie à annoncer et à partager : « le Seigneur est vraiment ressuscité ».

Ayant reconnu la présence du Christ, nous sommes invités à reprendre la route pour annoncer la Bonne Nouvelle à tous ceux qui cherchent dans la nuit ou qui pensent que leurs chemins ne mènent nulle part. Le Seigneur nous attend sur les routes des hommes.

Prière universelle

Simon-Pierre nous exhortait à placer notre foi et notre espérance en Dieu. Demandons l’appui du Christ pour qu’il nous guide vers la connaissance et l’amour de Dieu.

·    Nous te prions, Seigneur ressuscité, pour ton serviteur le pape Jean-Paul II, qui veut rencontrer et fortifier tes disciples. Donne-lui santé et courage pour qu’il mène ton Eglise dans le bon chemin.

·    Nous te prions, Seigneur, pour les évêques, les prêtres, les catéchistes, tous tes disciples qui prennent à coeur la mission que tu leur confies. Soutiens et bénis leur action et leur dévouement.

·    Nous te prions, Seigneur, pour les hommes qui sont parfois écrasés par les événements et qui ne savent plus quel chemin suivre. Sois pour eux le chemin qui mène à la vraie vie.

Dieu, notre Père, le laisse pas tes enfants dans la nuit. Donne-nous confiance et intelligence : que nous en usions pour ta gloire et pour le bien de tous les hommes. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Prière sur les offrandes

Accueille, Seigneur, les dons de ton Eglise en fête : tu es à l’origine d’un si grand bonheur ; qu’il s’épanouisse en joie éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière après la communion

Regarde avec bonté, Seigneur, le peuple que tu as rénové par tes sacrements accorde-nous de parvenir à la résurrection bienheureuse, toi qui nous as destinés à connaître ta gloire. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.