Fête du Saint Sacrement
Ouverture
C'est le Seigneur lui-même qui nous invite à prendre place à la table où il donne son corps pour nous faire vivre. Nous avons répondu à son invitation. Mais quelle faim avons-nous de ce pain qu'il nous partage ? Alors que nous sommes rassasiés de préoccupations de toutes sortes, faisons place à Dieu et reconnaissons que nous sommes pécheurs.
Prière d'ouverture
Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta Passion : donne-nous de vénérer d'un si grand amour les mystères de ton corps et de ton sang. que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption. Toi qui règnes avec le Père.
Première lecture
Comme pour le peuple d'Israël, installé en Terre Promise, le livre du Deutéronome nous invite à faire mémoire du don de la manne par Dieu dans le désert.
Lecture du livre du Deutéronome
Moïse disait au peuple d'Israël : Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert : le Seigneur ton Dieu te l'a imposée pour te faire connaître la pauvreté : il voulait t'éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : est-ce que tu allais garder ses commandements, oui ou non ? Il t'a fait connaître la pauvreté, il t'a fait sentir la faim, et il t'a donné à manger la manne - cette nourriture que ni toi ni tes pères n'aviez connue, pour te faire découvrir que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. N'oublie pas le Seigneur ton Dieu qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison d'esclavage. C'est lui qui t'a fait traverser ce désert, vaste et terrifiant, pays des serpents brûlants et des scorpions, pays de la sécheresse et de la soif. C'est lui qui, pour toi, a fait jaillir l'eau de la roche la plus dure. C'est lui qui, dans le désert, t'a donné la manne - cette nourriture inconnue de tes pères.
Psaume
Peuple de Dieu, célèbre ton Seigneur !
ou bien : Le pain que tu nous donnes rend toute gloire à Dieu.
Glorifie le Seigneur, Jérusalem !
Célèbre ton Dieu, ô Sion !
Il a consolidé les barres de tes portes,
dans tes murs il a béni tes enfants.
Il fait régner la paix à tes frontières,
et d'un pain de froment te rassasie.
Il envoie sa parole sur la terre :
rapide, son verbe la parcourt.
Il révèle sa parole à Jacob,
ses volontés et ses lois à Israël.
Pas un peuple qu'il ait ainsi traité ;
nul autre n'a connu ses volontés.
Deuxième lecture
Saint Paul nous rappelle fortement que la communion au pain est intégration au Corps du Christ.
Lecture de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens
Frères, la coupe d'action de grâce que nous bénissons n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n'est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain.
Hymne eucharistique
Le voici, le pain des anges,
il est le pain de l'homme en route,
le vrai pain des enfants de Dieu,
qu'on ne peut jeter aux chiens.
D'avance il fut annoncé
par Isaac en sacrifice,
par l'agneau pascal immolé,
par la manne de nos pères.
Ô bon Pasteur, notre vrai pain.
ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels
dans la terre des vivants.
Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
en compagnie de tes saints. Amen.
Alléluia
Tu es le pain vivant venu du ciel, Seigneur Jésus. Qui mange de ce pain vivra pour toujours. .
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean
Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait : Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain. il vivra éternellement. Le pain que je donnerai. c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. Les Juifs discutaient entre eux : Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? Jésus leur dit alors : Amen, Amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle : et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement.
Avons-nous encore faim ?
"Le Seigneur t'a fait connaître la pauvreté, il t'a fait sentir la faim", disait le livre du Deutéronome. Faim et pauvreté, ce sont presque des mots que nous avons oubliés, même si nous connaissons par les médias l'existence de ceux qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté. Mais ce ne sont souvent que des mots pour nous qui avons perdu le souvenir d'un corps hurlant sa faim et sa soif. Nous sommes rassasiés de pain, abreuvés de vin, alors comment l'Evangile pourrait-il nous toucher ? Jésus disait : "je suis le pain vivant". Comment de pas répondre : "Non, merci, je n'ai plus faim !"?
Manger pour vivre, nous le faisons souvent, il nous arrive aussi de manger pour le plaisir. Les repas sont des éléments vitaux dans notre vie : repas de fête ou repas ordinaire... Ce que le Christ nous promet en se présentant comme notre nourriture, c'est la vie éternelle.
Le Christ est notre nourriture. Mais l'habitude d'une pratique de chaque dimanche n'a-t-elle pas affadi la vigueur de cette parole ? La communion au Corps du Christ n'est pas le simple partage d'un objet qui donnerait un fluide particulier ; elle est avant tout la rencontre avec le Vivant qui se met en quête de l'homme.
La véritable faim de notre humanité ne serait-ce pas le fait de ne plus découvrir Dieu présent dans chacune de nos vies ? Sachons creuser notre faim : découvrir autour de nous, mais aussi en nous ce manque ou cette absence de Dieu.
Le Christ est présent dans nos vies. Il nous invite à devenir des chrétiens incarnés, capables de partager, comme lui la vie des autres hommes. Il nous demande de veiller à ce que notre communion soit efficace. Ce qui importe, c'est de vivre en hommes véritables, unis à l'humanité qui souffre, qui cherche, qui doute, qui se réjouit, qui espère...
Si notre vie est elle-même chargée de ce poids d'humanité, nos célébrations dominicales ne seront plus ennuyeuses, elles seront réellement communion au Corps vivant du Christ ressuscité, elles seront la source d'une vie nouvelle, la vie même de Dieu.
Prière universelle
"Celui qui mange de ce pain vivra éternellement". Avant de partager le pain de l'eucharistie, que notre prière pour tous les hommes soit déjà l'annonce d'un monde nouveau.
- Pour ceux qui éprouvent dans leur corps la faim et la soif, pour ceux qui travaillent à une répartition plus équitable des richesses, nous te prions, Seigneur.
- Pour ceux qui sont rassasiés de nourriture et de bien, pour ceux qui éveillent au coeur de l'homme la soif de paix et de justice, nous te prions, Seigneur.
- Pour ceux qui doivent se cacher quand ils célèbrent l'eucharistie, pour ceux qui sont privés d'eucharistie, en raison de l'absence de prêtres, nous te prions, Seigneur.
Seigneur, tu t'es mis en quête de l'homme et tu n'as pas d'autres chemins que les nôtres pour nous dire ton amour. Ouvre nos coeurs pour le partage et nous poserons des gestes qui font vivre. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Prière sur les offrandes
Accorde, Seigneur, à ton Église les biens de l'unité et de la paix, dont nos offrandes sont le signe dans le mystère eucharistique. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Préface
Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Dans le dernier repas qu'il prit avec les Apôtres, afin que toutes les générations fassent mémoire du salut par la croix, il s'est offert à toi, comme l'Agneau sans péché, et tu as accueilli son sacrifice de louange. Quand tes fidèles communient à ce sacrement, tu les sanctifies pour que tous les hommes, habitant le même univers, soient éclairés par la même foi et par la même charité. Nous venons à la table d'un si grand mystère nous imprégner de ta grâce et connaître déjà la vie du Royaume. Voilà pourquoi le ciel et la terre t'adorent : ils chantent le cantique de l'Alliance nouvelle, et nous-mêmes, unissant notre voix à celle des anges, nous t'acclamons : Saint...
Prière après la communion
Fais que nous possédions, Seigneur Jésus, la jouissance éternelle de ta divinité, car nous en avons ici-bas l'avant-goût lorsque nous recevons ton corps et ton sang. Toi qui règnes.