Dix-neuvième dimanche ordinaire

 

Ouverture

Confiance, c'est moi ! N'ayez pas peur... Ce sont les mots de paix que Jésus nous adresse dans l'Evangile de ce jour... Ce sont les mots de paix que Jésus nous murmure quand il nous prend dans la barque de son amour. Comme le prophète Elie, tenons-nous devant le Seigneur. Prenons la main que Dieu nous tend. C'est le temps de l'eucharistie : Dieu fait grâce à notre terre.

 

Prière d'ouverture

Dieu éternel et tout-puissant, toi que nous pouvons déjà appeler notre Père, fais grandir en nos cœurs l'esprit filial, afin que nous soyons capables d'entrer un jour dans l'héritage qui nous est promis. Par Jésus Christ.

 

Lecture du premier livre des Rois

Lorsque le prophète Élie fut arrivé à la montagne de Dieu, il entra dans une caverne et y passa la nuit. La parole du Seigneur lui fut adressée : Sors dans la montagne et tiens-toi devant le Seigneur, car il va passer. À l'approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n'était pas dans l'ouragan ; et après l'ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre : et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n'était pas dans ce feu, et après ce feu, le murmure d'une brise légère. Aussitôt qu'il l'entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la caverne.

 

Psaume

Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.

ou bien : Le Seigneur notre Dieu est le Dieu de la paix.

 

J'écoute : Que dira le Seigneur Dieu ?

Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple.

Son salut est proche de ceux qui le craignent,

et la gloire habitera notre terre.

 

Amour et vérité se rencontrent,

justice et paix s'embrassent ;

la vérité germera de la terre

et du ciel se penchera la justice.

 

Le Seigneur donnera ses bienfaits,

et notre terre donnera son fruit.

La justice marchera devant lui,

et ses pas traceront le chemin.

 

Deuxième lecture

Nous pensons parfois : Avant, il y avait Israël ; maintenant le christianisme l'a remplacé. Saint Paul nous corrige aujourd'hui : le peuple d'Israël existe, peuple de croyants, richesse et énigme pour le christianisme.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères, j'affirme ceci dans le Christ, car c'est la vérité, je ne mens pas, et ma conscience m'en rend témoignage dans l'Esprit Saint. J'ai dans le coeur une grande tristesse, une douleur incessante. Pour les Juifs, mes frères de race, je souhaiterais même être maudit, séparé du Christ : ils sont en effet les fils d'Israël, ayant pour eux l'adoption, la gloire, les alliances, la Loi, le culte, les promesses de Dieu ; ils ont les patriarches, et c'est de leur race que le Christ est né, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. Amen.

 

Alléluia.

Alléluia. Dieu seul est mon rocher, mon salut : d'en haut. il tend la main pour me saisir, il me retire du gouffre des eaux. Alléluia.

 

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea ses disciples a monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyées, il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils disaient : C'est un fantôme, et la peur leur fit pousser des cris. Mais aussitôt Jésus leur parla : Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! Pierre prit alors la parole : Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. Jésus lui dit : Viens ! Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur : et, comme il commençait à s'enfoncer, il cria : Seigneur, sauve-moi ! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : Vraiment, tu es le Fils de Dieu !

 

Passer sur l’autre rive

« Et Jésus lui dit : Viens ! » Comment un pêcheur, un marin aussi avisé que pouvait l'être Simon-Pierre a-t-il pu se jeter ainsi à l'eau, avec l'espoir insensé de pouvoir marcher sur les eaux ?

Certains diront que c'est un effet de l'impulsivité de cet apôtre, une tendance que l'on retrouve souvent chez lui, notamment au moment de la Passion de son Maître qu'il renie avec véhémence à trois reprises.

D'autres diront qu'il avait la foi, vous savez, cette foi qui soulève les montagnes. Mais Jésus lui dira lui-même : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

Cette foi n'est-elle d'ailleurs pas quelque peu suspecte, entachée de présomption et de légèreté. La foi chrétienne se caractériserait-elle uniquement par ce manque de réflexion ?

Remarquons quand même au passage que Jésus ne met pas en cause la foi de Pierre, mais son doute.

C'est le doute, le "peut-être bien que oui, peut-être bien que non" qui paralyse aussi souvent nos démarches, qui compromet également nos espérances les plus vives. Le doute nous ronge, il nous mine, il détruit notre propre confiance, Il empêche tout élan nouveau.

Nous pouvons expérimenter le doute, le manque de foi de multiples manières. La plus fréquente consiste surtout à ne jamais oser risquer nos pas dans les traces du Christ.

Nous pensons facilement que toute tentative pour essayer de le suivre dans chacun de ses gestes serait nécessairement vouée à l'échec.

C'est un peu la façon de penser des autres disciples, de ceux qui ont préféré rester dans la barque : Jésus seul, pensaient-ils, pouvait être capable de marcher sur les eaux.

C'est notre manière d'agir lorsque nous baissons les bras devant le programme d'action que nous propose Jésus : nous ne sommes vraiment pas de taille à réaliser ce qu'il a pu faire !

Pourtant, Pierre a osé faire une tentative. Initialement, il n'a pas hésité, Il n'a pas connu le doute surtout quand Jésus lui a dit de ne pas avoir peur.

Mais lorsque la peur prend Pierre, lorsque le doute l'envahit, il s'enfonce, pris de panique par le vent auquel, dans son enthousiasme il n'avait pas pris garde...

Au début de son pontificat, Jean-Paul II, reprenant d'ailleurs les paroles de Jean XXIII, a voulu nous encourager, chasser les doutes qui pouvaient encore nous envahir pour nous inviter à garder notre confiance : « N'ayez pas peur ! » Laissons-nous emporter par l'enthousiasme que rien ne peut arrêter. Et cet enthousiasme est le coeur de l'espérance chrétienne.

 

Prière universelle

« Seigneur, sauve-moi ! » Reprenons la supplication de Pierre pour faire monter la prière de toute l'Eglise.

Fils du Dieu vivant, sauve-nous.

Prions pour la barque de ton Eglise, qu'elle n'ait pas peur d'affronter les tempêtes...

Prions pour le peuple juif dont tu es issu selon la chair...

Prions pour tous ceux qui s'enfoncent dans l'épreuve sans personne pour leur tendre la main...

Prions pour nos frères et soeurs malades ou accidentés, prions pour ceux qui les assistent...

Seigneur, entends la prière de ton Eglise. Veille sur ton peuple au milieu des tempêtes, et conduis-nous vers la paix éternelle, toi, le Vivant, le Fils de Dieu pour les siècles des siècles.

 

Prière sur les offrandes

Seigneur, tu as donné ces présents à ton Église pour qu'elle puisse te les offrir, et tu peux en faire le sacrement de notre salut ; daigne les accueillir favorablement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

 

Avant le Notre Père

Confiance ! C'est moi, n'ayez pas peur, dit Jésus à ses disciples. A l'appel du Christ, Pierre se risque. Accueillons l'audace de l'Esprit et disons avec confiance la prière que nous avons reçue du Sauveur...

 

Prière après la communion

Que cette communion à ton sacrement, Seigneur, soit notre délivrance et nous enracine dans ta vérité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.