Vingt-cinquième dimanche ordinaire

 

Ouverture

L'Evangile nous présente les ouvriers de la dernière heure. A nous, comme à eux, le Seigneur, maître de la vigne, ne cesse de dire : "Vous aussi, allez travailler dans ma vigne". Pour avoir entendu cet appel, nous sommes les ouvriers du Seigneur, chacun à notre place. Cependant, il nous arrive d'abuser de la patience de Dieu et de remettre à la dernière heure le moment de notre conversion. Reconnaissons que nous sommes pécheurs au moment où nous allons célébrer l'eucharistie.

 

Prière

Seigneur, tu as voulu que toute la loi consiste à t'aimer et à aimer son prochain : donne-nous de garder tes commandements, et de parvenir ainsi à la vie éternelle. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

 

Première lecture

Dieu n'a pas nos manières humaines de penser ; il écrit droit avec des lignes courbes. Cherchons donc sa volonté.

Lecture du livre d'Isaïe

Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver. Invoquez-le tant qu'il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l'homme pervers, ses pensées ! Qu'il revienne vers le Seigneur, qui aura pitié de lui, vers notre Dieu, qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.

 

Psaume

Proche est le Seigneur de ceux qui l'invoquent.

 

Chaque jour je te bénirai,

je louerai ton nom toujours et à jamais.

Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;

à sa grandeur, il n'est pas de limite.

 

Le Seigneur est tendresse et pitié,

lent à la colère et plein d'amour ;

la bonté du Seigneur est pour tous,

sa tendresse, pour toutes ses oeuvres.

 

Le Seigneur est juste en toutes ses voies,

fidèle en tout ce qu'il fait.

Il est proche de ceux qui l'invoquent,

de tous ceux qui l'invoquent en vérité.

 

Deuxième lecture

Nous aussi, nous devons travailler dans le monde au nom de Jésus-Christ.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens

Frères, soit que je vive, soit que je meure, la grandeur du Christ sera manifestée dans mon corps. En effet, pour moi, vivre, c'est le Christ, et mourir est un avantage. Mais si, en vivant en ce monde, j'arrive à faire un travail utile, je ne sais plus comment choisir. Je me sens pris entre les deux : je voudrais bien partir pour être avec le Christ, car c'est bien cela le meilleur : mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. Quant à vous, menez une vie digne de l'Évangile du Christ.

 

Alléluia.

Alléluia. La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses oeuvres : tous acclameront sa justice. Alléluia.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus disait cette parabole : Le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail. Il leur dit : "Allez, vous aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste " Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures. et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : "Pourquoi êtes-vous restés là. toute la journée, sans rien faire ?" Ils lui répondirent : "Parce que personne ne nous a embauchés." Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne." Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers." Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : "Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !" Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : "Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi : n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un oeil mauvais parce que moi, je suis bon ? Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

 

Irréalisme de la justice divine

Une fois n'est pas coutume. Dans la parabole des ouvriers de la dernière heure, Jésus s'est trompé, il s'est fourvoyé ! Il voulait montrer que la justice de Dieu était différente de celle des hommes. Et le voilà surpris en flagrant délit d'irréalisme économique, organisant l'injustice sociale et méconnaissant les règles les plus élémentaires de l'égalité. Quel employeur aurait l'idée d'un pareil défi aux exigences de la rentabilité économique et de la justice sociale ? Même les syndicats seraient du même avis : le salaire doit être juste pour tous selon les mêmes critères. On ne gère pas une société avec des bons sentiments dans ce monde où il faut relever les défis que la compétition internationale nous oblige à relever.

Jésus déroute quand il semble aller contre la logique humaine, quand il se révèle authentiquement le Fils de ce Dieu qui disait par le prophète Isaïe : Vos chemins ne sont pas mes chemins, vos pensées ne sont pas mes pensées. La rentabilité peut avoir sa place dans nos soucis de travailleurs, mais certainement pas toute la place. Jésus n'est pas un naïf et il ne prétend pas être le meilleur économiste ou le meilleur théoricien du droit social. Il vient nous révéler la justice de Dieu.

Justice de Dieu ! N'a-t-on pas torturé, brûlé en nom ceux qui étaient différents ? N'a-t-on pas invoqué cette justice pour justifier l'antisémitisme ? Ne l'invoque-t-on pas pour susciter des guerres saintes ? Et même une certaine façon de parler de Dieu peut choquer quand nous le présentons comme quelqu'un qui veut la mort du pécheur : mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu ?

La justice de Dieu est pourtant exactement le contraire d'une relation de fort à faible. Sa logique ne repose pas sur le calcul, mais sur le don gratuit ; elle ne connaît pas les lois du marché, de l'offre et de la demande, elle connaît une seule règle, celle de l'amour. La justice de Dieu suit le chemin déroutant de la miséricorde et la miséricorde se moque du jugement. La miséricorde du père accueillant le fils prodigue, l'inconséquence du berger allant chercher la brebis perdue, autant d'images qui déroutent pour nous montrer la route de Dieu !

La justice de Dieu est pour ceux qui vivent dans l'esprit des béatitudes et qui osent prendre le parti des plus petits. l'option pour les pauvres rejoint la justice d'un Dieu qui est proche des petits. Heureux seront-nous si nous savons être démesurément justes !

Prière universelle

Avec tous les hommes, nous ne formons qu'une même famille, dont Dieu est le Père. Qu'il accueille notre prière.

Prions d'abord pour tous ceux qui détiennent une autorité : les parents, les catéchistes, les éducateurs, les prêtres. Qu'ils l'exercent avec compréhension et humilité. Ensemble, prions le Seigneur.

Prions aussi pour les chrétiens trop sûrs d'eux-mêmes, pour ceux qui font valoir leurs mérites. Qu'ils sachent découvrir la gratuité de Dieu et son amour pour les petits. Ensemble, prions le Seigneur.

Prions enfin pour les chômeurs, pour ceux qui attendent un premier emploi, pour ceux qui sont découragés par la période actuelle, et pour ceux qui attendent un appel pour se mettre en route. Ensemble, prions le Seigneur.

Seigneur, tu accueilles toute vraie prière qui surgit de notre coeur. Puissions-nous nous accueillir les uns les autres comme tu nous accueilles en Jésus, ton Fils, aujourd'hui, demain et pour les siècles des siècles. Amen.

 

Prière sur les offrandes

Reçois favorablement, Seigneur, les offrandes de ton peuple, pour qu'il obtienne dans le mystère eucharistique les biens auxquels il croit de tout son coeur. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

 

Prière après la communion

Seigneur, que ton aide accompagne toujours ceux que tu as nourris de tes sacrements, afin qu'ils puissent, dans ces mystères et par toute leur vie, recueillir les fruits de la rédemption. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.