Trentième dimanche ordinaire

 

Ouverture

Le Seigneur nous montre aujourd'hui la voie de la sainteté : aimer ! Il y a des caricatures de l'amour, mais seul, le véritable amour, révélé par Dieu peut satisfaire l'homme créé à l'image de Dieu. Le péché détruit en nous cette image de Dieu. Au moment de célébrer l'eucharistie, reconnaissons nos manques d'amour et confions-nous à la miséricorde de Dieu.

 

Prière

Dieu éternel et tout-puissant, augmente en nous la foi, l'espérance et la charité ; et pour que nous puissions obtenir ce que tu promets, fais-nous aimer ce que tu commandes. Par Jésus Christ.

 

Première lecture

Moïse dit au peuple d'Israël que le mépris du prochain est une faute contre Dieu lui-même. Le prochain auquel nous devons nous rendre attentif, c'est l'immigré, le pauvre, la veuve, l'orphelin, les plus défavorisés des hommes.

Lecture du livre de l'Exode

Quand Moïse transmettait au peuple les lois du Seigneur il disait : Tu ne maltraiteras point l'immigré qui réside chez toi, tu ne l'opprimeras point, car vous étiez vous-mêmes des immigrés en Égypte. Vous n'accablerez pas la veuve et l'orphelin. Si tu les accables et qu'ils crient vers moi, j'écouterai leur cri. Ma colère s'enflammera et je vous ferai périr par l'épée : vos femmes deviendront veuves, et vos fils, orphelins. Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, à un pauvre parmi tes frères, tu n'agiras pas envers lui comme un usurier : tu ne lui imposeras pas d'intérêts. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. C'est tout ce qu'il a pour se couvrir : c'est le manteau dont il s'enveloppe, la seule couverture qu'il ait pour dormir. S'il crie vers moi, je l'écouterai, car moi, je suis compatissant.

 

Psaume

Je t'aime, Seigneur, Dieu qui me rends fort !

ou bien : Dieu qui es l'amour, donne-moi d'aimer

 

Je t'aime, Seigneur, ma force :

Seigneur, mon roc, ma forteresse,

Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite,

mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !

 

Louange à Dieu ! Quand je fais appel au Seigneur,

je suis sauvé de tous mes ennemis.

Lui m'a dégagé, mis au large,

il m'a libéré, car il m'aime.

 

Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !

Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire.

Il donne à son roi de grandes victoires,

il se montre fidèle à son messie pour toujours.

 

Deuxième lecture

Saint Paul se réjouit de voir les chrétiens de Thessalonique si fervents et si dynamiques. Ils sont devenus un modèle de foi.

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens

Frères, vous savez comment nous nous sommes comportés chez vous pour votre bien. Et vous, vous avez commencé à nous imiter, nous et le Seigneur, en accueillant la Parole au milieu de bien des épreuves avec la joie de l'Esprit Saint. Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de Macédoine et de toute la Grèce. Et ce n'est pas seulement en Macédoine et dans toute la Grèce qu'à partir de chez vous la parole du Seigneur a retenti, mais la nouvelle de votre foi en Dieu s'est si bien répandue partout que nous n'avons plus rien à en dire. En effet, quand les gens parlent de nous, ils racontent l'accueil que vous nous avez fait : ils disent comment vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles, afin de servir le Dieu vivant et véritable, et afin d'attendre des cieux son Fils qu'il a ressuscité d'entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient.

 

Alléluia.

Dieu est amour. Celui qui aime est né de Dieu : il connaît Dieu. Alléluia.

 

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'eux, un docteur de la Loi, lui posa une question pour le mettre à l'épreuve : Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements.

 

Qu'est-ce qui est important ?

Nous voici devant une véritable rencontre de catéchèse au temps de Jésus. Un homme, expert dans le domaine de la Loi de Moïse, interroge Jésus : Maître, quel est le plus grand commandement ? C'était un sujet fort embarrassant ; la synagogue ancienne comptait 248 commandements et 365 interdictions. Pour répondre à cette question, les théologiens demanderaient un temps de réflexion, le temps de relire la Loi, d'établir des ordres d'importance et de choisir une liste plus ou moins longue des commandements importants.

Jésus ne se laisse pas prendre au piège de celui qui voulait le mettre dans l'embarras, en lui proposant un sujet brûlant. L'essentiel, pour Jésus, c'est de se replacer devant Dieu et en face du prochain : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Les deux commandements constituent la norme selon laquelle tous les autres peuvent et doivent être appréciés. Et même Jésus porte l'accent sur l'amour du prochain : il n'y a aucune urgence divine qui aille à l'encontre de l'amour du prochain. Il n'y a pas de devoir plus fondamental pour l'homme que d'aimer son semblable. D'ailleurs, toute la théologie de l'Eglise primitive sera de montrer que celui qui dit aimer Dieu sans aimer son frère est un menteur. Il ne s'agit donc plus seulement d'aimer Dieu, il s'agit d'aimer l'homme.

C'est en cela que Jésus s'oppose aux Pharisiens. Ceux-ci comprennent que jamais ils ne pourront partager son point de vue. Et nous sommes nous-mêmes bien souvent semblables aux Pharisiens ! Nous tentons de définir la volonté de Dieu comme précisée dans des préceptes qu'il suffit d'observer. Mais l'homme n'est pas un robot. Une règle, même la meilleure, ne pourra jamais être imposée "au nom de Dieu" si elle ne sert pas d'abord le bien de l'homme. Nous devons donc nous opposer fermement à toute forme d'injustice, de guerre, en invoquant une prétendue volonté de Dieu. Le chrétien ne peut pas accepter que des groupes se séparent des autres sous le fallacieux prétexte d'une supériorité intellectuelle ou d'une meilleure compréhension des commandements de Dieu ou de l'Eglise.

Dieu attend de nous un engagement positif. Il ne nous est donc plus possible de penser, par exemple, à l'augmentation de notre niveau de vie, sans chercher aussi les moyens de développer celui des peuples en voie de développement ou celui des hommes du Quart-Monde à notre porte.

L'Evangile nous appelle à construire un monde nouveau. Et dans ce monde, l'amour ne sera plus un commandement mais une réalité.

 

Prière universelle

Tu nous demandes, Seigneur, de t'aimer de tout notre coeur. Comment pourrions-nous le faire si tu ne viens pas à notre secours ?

- Pour l'Eglise et toutes les communautés chrétiennes : qu'elles soient des forces efficaces en faveur des plus pauvres et des plus démunis. Seigneur, nous te prions.

- Pour les responsables des nations et ceux qui mènent le monde : qu'ils aient davantage le souci de la paix et du respect des droits de l'homme. Seigneur, nous te prions.

- Pour nous-mêmes ici rassemblés : aide-nous à chasser de nos coeurs tout esprit de racisme, et à accepter les autres avec leurs différences afin d'être avec eux les fils du même Père du ciel. Seigneur, nous te prions.

Toi seul, Seigneur Jésus, tu as aimé Dieu ton Père de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force. Accueille notre amour en ton coeur et nous t'aimerons pour les siècles des siècles. Amen.

 

Prière sur les offrandes

Regarde les présents déposés devant toi, Seigneur notre Dieu : permets que notre célébration contribue d'abord à ta gloire. Par Jésus, le Christ.

 

Prière après la communion

Que tes sacrements, Seigneur, achèvent de produire en nous ce qu'ils signifient, afin que nous entrions un jour en pleine possession du mystère que nous célébrons dans ces rites. Par Jésus, le Christ.