Trente troisième dimanche ordinaire

 

Ouverture

Le Seigneur reviendra, le Seigneur vient. Et nous allons à sa rencontre, de dimanche en dimanche, avec au cœur l'espérance d'être appelés à entrer dans son Royaume, à partager sa joie si nous avons fait fructifier les dons qu'il nous a confiés. Nous nous présentons devant lui avec nos espoirs et nos tristesses, parce que nous sommes pécheurs.

 

Prière

Accorde-nous, Seigneur, de trouver notre joie dans notre fidélité : car c'est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tout bien. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

 

Première lecture

Par l'éloge de la femme vaillante, l'auteur du livre des proverbes nous enseigne que le service de Dieu est demandé à chacun selon ses possibilités.

Lecture du livre des Proverbes

La femme vaillante, qui donc peut la trouver ? Elle est infiniment plus précieuse que les perles. Son mari peut avoir confiance en elle : au lieu de lui coûter, elle l'enrichira. Tous les jours de sa vie, elle lui épargne le malheur et lui donne le bonheur Elle a fait provision de laine et de lin, et ses mains travaillent avec entrain. Sa main saisit la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. Ses doigts s'ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux. Décevante est la grâce, et vaine la beauté ; la femme qui craint le Seigneur est seule digne de louange. Reconnaissez les fruits de son travail : sur la place publique, on fera l'éloge de son activité.

 

Psaume

Heureux le serviteur fidèle : Dieu lui confie sa maison !

ou bien : Heureux es-tu, à toi le bonheur.

 

Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies !

Tu te nourriras du travail de tes mains :

Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !

 

Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse,

et tes fils, autour de la table, comme des plants d'olivier.

 

Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur.

Que le Seigneur te bénisse tous les jours de ta vie,

et tu verras les fils de tes fils.

 

Deuxième lecture

Dans l'attente du Seigneur, chacun est appelé à réaliser ce qu'il doit faire de sa vie, à vivre en enfant de lumière.

Lecture de la première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens

Frères, au sujet de la venue du Seigneur, il n'est pas nécessaire qu'on vous parle de délais ou de dates. Vous savez très bien que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : Quelle paix ! quelle tranquillité ! c'est alors que, tout à coup, la catastrophe s'abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper. Mais vous, frères, comme vous n'êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n'appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres.

 

Alléluia

Voici qu'il vient sans tarder, le Seigneur : il apporte avec lui le salaire, pour donner à chacun selon ce qu'il aura fait. Alléluia.

 

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus parlait à ses disciples de sa venue, il disait cette parabole : Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître. Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : Seigneur, tu m'as confié cinq talents : voilà, j'en ai gagné cinq autres. - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup : entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : Seigneur, tu m'as confié deux talents : voilà, j'en ai gagné deux autres. - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient. Son maître lui répliqua : Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.

 

Etre fidèle activement

Il ne suffit pas d'être fidèle, il faut être fidèle activement. Le maître de la parabole des talents, ayant réparti sa fortune entre ses serviteurs, s'en va, leur laissant le soin d'agir pour le mieux. Leur activité conditionnera leur maintien dans son domaine. Les talents sont remis pour qu'ils produisent : malheur à celui qui les cache en terre ou dans son bas de laine ! A en croire une lecture superficielle ce cette parabole, Jésus apparaît comme un comptable intransigeant, au cahier de comptes scrupuleusement tenu : chacun de nous devrait établir un bilan de son actif de talents, et, en les développant, nous serions assurés de gagner le ciel...

Mais l'intention de Jésus est autre. Certes, il loue l'imagination des deux premiers serviteurs qui ont trouvé la bonne solution par eux-mêmes, en faisant preuve d'audace pour que leur argent en rapporte encore davantage. Mais il dénonce la peur et la paresse du troisième ; ce mauvais serviteur n'est pas allé au-delà de ce qui était prescrit, il s'est satisfait du minimum requis.

Et justement, l'Evangile est un appel au dépassement permanent. Pour le peuple d'Israël, Dieu avait donné à Moïse le Décalogue. Sans rien supprimer des dix commandements, Jésus les a dépassés, en nous proposant les Béatitudes dont le domaine est illimité. On peut très bien ne pas tuer, ne pas voler, ne pas prendre les biens ou la femme de son voisin, et être un individu tout à fait insupportable, au cœur sec. On peut être en règle avec les commandements, on ne peut pas être en règle avec les Béatitudes. La morale de l'Evangile n'est pas une morale légaliste, mais une morale de la perfection, de la perfection de l'amour qui va jusqu'au bout.

L'homme au talent enterré, c'est l'homme correct, régulier, matériellement fidèle et ponctuel, réglé comme du papier à musique, mais qui accomplit tout sans chaleur, sans ferveur, sans amour. Et Dieu veut autre chose : il veut un cœur aimant et agissant. Jésus-Christ n'est pas un comptable agréé. La parabole ne traite pas de rendement. Elle nous parle d'un Père qui nous invite à collaborer et à participer librement à son projet d'amour pour le monde.

Que Dieu lui-même fasse fructifier en nous les dons qu'il nous offre. C'est par eux que nous forgeons, dans notre vie actuelle, l'amour dont nous l'aimerons éternellement.

 

Prière universelle

Dans l'attente de la venue du Seigneur, soyons vigilants et attentifs à nos frères et à l'Eglise dans la prière.

- Pour l'Eglise chargée de proclamer le talent de l'Evangile, pour qu'elle trouve la parole et le geste qui conviennent en face des hommes de notre temps. Seigneur, nous te prions.

- Pour tous les disciples de Jésus, qu'ils ne soient pas seulement attentifs aux pauvres, mais qu'ils soient également des défenseurs courageux de ceux qui sont écrasés, méprisés, sans défense. Seigneur, nous te prions.

- Pour les malades et les infirmes arrachés à la vie active, pour qu'ils soient reconnus dans notre société et qu'ils trouvent la place qui leur convient. Seigneur, nous te prions.

Dieu, notre Père, les dons que nous avons, nous les avons reçus de toi. Ils sont promesse de joie dans le Royaume qui sera notre récompense. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

 

Prière sur les offrandes

Permets, Seigneur notre Dieu, que l'offrande placée sous ton regard nous obtienne la grâce de vivre pour toi et nous donne l'éternité bienheureuse. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

 

Prière après la communion

Nous venons de communier, Seigneur, au don sacré du corps et du sang de ton Fils, et nous te prions humblement : que cette eucharistie offerte en mémoire de lui, comme il nous a dit de le faire, augmente en nous la charité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.