Deuxième dimanche de l'Avent
Ouverture
Beaucoup
de soucis et trop d'événements rythment notre vie quotidienne. Nous vivons
dans une époque troublée ; nous ne prenons plus le temps de vivre. La liturgie
de ce jour nous invite non plus à nous réveiller, mais plutôt à commencer à
vivre.
Le
Seigneur vient à notre rencontre, il vient nous sauver. Gardons courage, même
si nous reconnaissons que nous sommes pécheurs.
Prière d'ouverture
Seigneur
tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes
entraver notre marche à la rencontre de ton Fils, mais éveille en nous cette
intelligence du coeur qui nous prépare à l'accueillir et nous fait entrer dans
sa propre vie. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit.
Première lecture
Nous
sommes souvent désemparés et désorientés dans les jours de notre vie. Nous
connaissons, à notre manière, la situation des juifs déportés, exilés à
Babylone. Le prophète Isaïe nous annonce aujourd'hui la venue de celui qui
nous guidera vers le bonheur.
Lecture du livre d'Isaïe
Consolez,
consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au coeur de Jérusalem et proclamez
que son service est accompli, que son crime est par donné, et qu'elle a reçu
de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. Une voix proclame
: Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres
arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute
montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront
droits et les escarpements seront changés en plaine. Alors la gloire du
Seigneur se révélera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur
a parlé. Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à
Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem.
Elève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu. Voici
le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux. Le fuit
de sa victoire l'accompagne et ses trophées le précèdent. Comme un berger, il
conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son
coeur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.
Psaume
Fais-nous
voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.
J'écoute
: que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple.
Son
salut est proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre.
Amour
et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent ;
la
vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice.
Le
Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit.
La
justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin.
Deuxième lecture
Aujourd'hui,
comme au premier jour de la création, Dieu rêve pour tous les hommes d'une vie
jaillissante. Avec nous, il prend patience, car il sait que tout est possible,
si nous lui restons fidèles.
Lecture de la deuxième lettre
de saint Pierre Apôtre
Frères
bien-aimés, il y a une chose que vous ne devez pas oublier : pour le Seigneur,
un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le
Seigneur n'est pas en retard pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines
personnes ; c'est pour vous qu'il patiente : car il n'accepte pas d'en laisser
quelques-uns se perdre ; mais il veut que tous aient le temps de se convertir.
Pourtant, le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront
avec fracas, les éléments en feu seront détruits, la terre, avec tout ce
qu'on y a fait, sera brûlée. Ainsi, puisque tout cela est en voie de
destruction, vous voyez quels hommes vous devez être, quelle sainteté de vie,
quel respect de Dieu vous devez avoir, vous qui attendez avec tant d'impatience
la venue du jour de Dieu (ce jour où les cieux embrasés seront détruits, où
les éléments en feu se désagrégeront). Car ce que nous attendons, selon la
promesse du Seigneur, c'est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera
la justice. Dans l'attente de ce jour, frères bien-aimés, faites donc tout
pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix.
Alléluia
Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez la route : tout homme verra le salut
de Dieu. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ
selon saint Marc
Commencement
de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu. Il était écrit dans le
livre du prophète Isaïe : Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour préparer
ta route. À travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du
Seigneur, aplanissez sa route. Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il
proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée,
tout Jérusalem venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux
du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés. Jean était vêtu de poil de
chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de
sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : Voici venir derrière moi celui
qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds
pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l'eau
; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint.
La lassitude de l'espérance
Le
monde actuel aime le changement. Nos contemporains et nous-mêmes aspirons
souvent à une transformation rapide du monde. Nos vies sont bousculées et
bruyantes ; et, nous aspirons à la paix. Les chrétiens, plus que tous les
autres sans doute, connaissent l'impatience de voir se lever un jour nouveau, le
Jour du Seigneur Jésus-Christ.
Dans
le tourbillon des jours, nous sommes parfois lassés de vivre sans cesse dans
l'espérance d'un monde meilleur, nous sommes impatients de voir la venue de ce
monde nouveau. Nous aspirons à connaître la sérénité, le calme, la paix.
Et
si, avec Jean Baptiste, nous partions au désert ?
Vous
allez peut-être penser : le désert, c'est loin. Avec les enfants, le travail,
allez donc au désert ! Mais le désert est peut-être tout proche de nous... Le
désert, c'est le lieu où l'on se rencontre soi-même ; c'est là que nous découvrons
une voix intérieure qui permet de mieux nous connaître, de mieux découvrir
toutes nos aspirations. Au désert, on rencontre Dieu, Dieu seul. 0n découvre
le vide de l'existence qui n'est pas entièrement centrée sur la voix qui nous
appelle à la conversion.
Le
désert est le lieu des commencements et des recommencements, le lieu où Dieu
lui-même se donne à connaître par la voix de celui qui crie : Préparez le
chemin du Seigneur, aplanissez la route. C'est dans le désert que commence l'Évangile
: "Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu".
Nous
sommes lassés d'attendre une réalisation, celle de la promesse de Dieu. Mais
c'est pour nous que Dieu lui-même retarde la réalisation de sa promesse. Dieu
est patient : il veut que tous les hommes se convertissent, il veut notre propre
conversion.
Alors,
pendant cette période de l'Avent, partons au désert. Il n'est pas nécessaire
de prendre l'avion pour partir afin de se retrouver dans le désert de Juda, là
où prêchait Jean Baptiste. Le désert est dans notre village, derrière notre
maison, le long du chemin que nous empruntons chaque jour. Le désert est dans
chacune de nos vies, dans ces quelques minutes de silence que nous pouvons nous
accorder au cours de la journée.
Quand
nous aurons trouvé notre désert, quand nous aurons entendu la voix qui nous
crie : "Préparez le chemin du Seigneur", alors nous aurons découvert
que l'objet de notre espérance n'est pas perdu dans un avenir inaccessible.
L'objet de notre espérance est déjà là : Christ est vivant au milieu de
nous. Le monde nouveau s'est déjà installé dans le monde ancien. Pour chaque
membre du peuple de Dieu, la vie éternelle commence aujourd'hui. Les biens
auxquels nous aspirons ne figurent pas sur un testament que notre mort seule
nous permettrait d'ouvrir : ces biens nous sont déjà acquis. Nous sommes déjà
les "citoyens des cieux", en étant les membres du peuple de l'Espérance.
Que celle-ci soit sans cesse renouvelée.
Prière universelle
Il
y a des jours où nous ne savons plus d'où viendra le salut. Où trouver le
courage de vivre ? Avec Dieu, tout est possible. Que le Seigneur écoute notre
prière.
Pour
ceux qui n'ont plus d'espoir parce que la maladie et la solitude sont leur
seul pain quotidien. Pour nous aider à les consoler, Seigneur, écoute
notre prière.
Pour
ceux qui donnent leur vie afin qu'une nouvelle manière de vivre soit
possible ou que le partage entre tous les hommes soit réel. Pour nous aider
à les rejoindre, Seigneur, écoute notre prière.
Pour
l'Église universelle, qu'elle soit le signe de la patience de Dieu et le
lieu d'un nouveau commencement de vie. Pour nous aider à y travailler,
Seigneur, écoute notre prière.
Écoute
notre prière, Seigneur, éveille en nous la volonté de conduire notre vie sur
les traces de Jésus, ton Fils, qui marche avec nous aujourd'hui et pour les siècles
des siècles.
Prière sur les offrandes
Laisse-toi
fléchir, Seigneur par nos prières et nos pauvres offrandes ; nous ne pouvons
pas invoquer nos mérites. Viens par ta grâce à notre secours. Par Jésus, le
Christ, notre Seigneur.
Préface
Vraiment,
il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et
tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Car il est déjà venu, en prenant
la condition des hommes, pour accomplir l'éternel dessein de ton amour et nous
ouvrir le chemin du salut ; il viendra de nouveau, revêtu de sa gloire, afin
que nous possédions dans la pleine lumière les biens que tu nous as promis et
que nous attendons en veillant dans la foi. C'est pourquoi, avec les anges et
tous les saints, nous proclamons ta gloire, en chantant (disant) d'une seule
voix : Saint !...
Prière après la communion
Pleins
de reconnaissance pour cette eucharistie, nous te prions encore, Seigneur,
apprends-nous, dans la communion à ce mystère, le vrai sens des choses de ce
monde et l'amour des biens éternels. Par Jésus.