Troisième dimanche de l’Avent

 

Ouverture

Dans moins de dix jours, nous serons arrivés à Noël, et déjà aujourd’hui, la liturgie nous invite à nous réjouir, à connaître la paix et la joie de la naissance de Notre sauveur. C’est aussi le dimanche de la paix, cette paix qui nous vient d’une naissance, cette paix que nous devons construire sans relâche.

Au moment de célébrer 1’eucharistie, reconnaissons que nous sommes pécheurs, parce que nous refusons d’être des artisans de paix dans le monde.

Prière d’ouverture

Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils : dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère, pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau. Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Première lecture

L’Esprit de Dieu est à l’oeuvre dans le monde. Il souffle où il veut, et pourtant certains ferment leur cœur. Jésus réalisera complètement cette prophétie d’Isaïe.

Lecture du livre d’Isaïe

L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance, et aux captifs la liberté, annoncer une année de bienfaits, accordée par le Seigneur. Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a enveloppé du manteau de l’innocence, il m’a fait revêtir les vêtements du salut, comme un jeune époux se pare du diadème, comme une mariée met ses bijoux. De même que la terre fait éclore ses germes, et qu’un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.

Cantique

J’exulte de joie en Dieu, mon Sauveur !

 

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.

Il s’est penché sur son humble servante,

désormais tous les âges me diront bienheureuse.

 

Le Puissant fit pour moi des merveilles : Saint est son nom.

Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.

 

Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour.

Deuxième lecture

Selon saint Paul, le chrétien est un homme joyeux. Ce qui fait sa joie, c’est de rechercher sans cesse ce qui est bien, pour vivre dans la perfection et la sainteté.

Première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance, c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit, ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toute chose. Ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de tout ce qui porte la trace du mal. Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et qu’il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, il l’accomplira.

Alléluia

Alléluia. Prophète du Très-Haut, Jean est venu préparer la route devant le Seigneur et rendre témoignage à la Lumière. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage. Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : Qui es-tu ? II le reconnut ouvertement, il déclara : Je ne suis pas le Messie. Ils lui demandèrent : Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? Il répondit : Non. - Alors, es-tu le grand Prophète ? Il répondit : Ce n’est pas moi. Alors ils lui dirent : Qui es-tu ? I1 faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? Il répondit : Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. Or, certains des envoyés étaient des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : Si tu n’es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? Jean leur répondit : Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de défaire la courroie de sa sandale. Tout cela s’est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à 1’endroit où Jean baptisait.

La Paix marche avec nous...

Dans une dizaine de jours, c'est Noël. Aujourd’hui, la liturgie nous invite à la joie. Cette joie est le signe de notre foi : le chrétien est, il doit être un homme joyeux. Joyeux de découvrir en lui l’action de l’Esprit de Dieu, joyeux de se savoir dans les mains du Dieu de Paix et de Justice. Joyeux d’être témoin du Christ, Lumière pour un monde enfermé dans les ténèbres.

La joie chrétienne n’est pas extérieure à l’homme, elle s’inscrit au plus profond de lui. Car c’est la Parole de Dieu qui nous invite sans cesse à découvrir les traces du monde nouveau qui germe dans le monde présent. La Parole de Dieu est source de joie, car elle s’inscrit dans le dessein de Dieu sur son peuple.

Aux heures les plus sombres de 1’histoire d’Israël, le prophète Isaïe se présentait comme le messager de Dieu : il annonce la Bonne Nouvelle aux pauvres, réconforte les coeurs brisés, libère les captifs et annonce un temps de grâce pour tous ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur.

Une partie du peuple d’Israël était rentrée au pays, après une période de déportation à Babylone. Mais les difficultés semblaient insurmontables à cette première vague de déportés rentrant au pays. Difficultés politiques : pendant la déportation, des étrangers étaient venus occuper la terre ancestrale. Difficultés raciales : ces étrangers risquaient de corrompre les coutumes traditionnelles. Difficultés religieuses : ces étrangers avaient compromis la foi de ceux qui avaient échappé à la déportation, ils avaient importé le culte des idoles. Difficultés économiques : après la réinstallation, les récoltes n’avaient pas été bonnes... En pleine période de crise, Isaïe se présente donc comme le messager de Dieu, comme le porteur d’une Bonne Nouvelle : Dieu fait grâce, il procure la paix à son peuple.

Aujourd’hui, nous connaissons aussi une période de crise. Et, au coeur de nos difficultés, au coeur de nos angoisses face à 1’avenir, nous entendons le même message : Dieu fait grâce, il procure la paix à son peuple. La paix de Dieu marche avec nous sur les routes humaines. Cette paix n’est pas un tranquillisant : Dieu n’agit pas sans nous. Il nous appelle à être des artisans de paix. Être des ouvriers de paix, ce n’est pas se faire marchands d’illusions, en apportant des consolations faciles, comme si nous avions en poches la recette magique de la paix pour le monde et pour 1’instauration du paradis sur la terre.

Notre Dieu nous charge d’une mission, celle de faire la paix. Et pour la réaliser, il ne s’agit pas de faire la guerre à la guerre, ou de répondre à la haine par la haine, il s’agit de vaincre le mal par le bien et de répandre l’amour. Dans ce combat de l’amour et de la haine, c’est souvent 1’amour qui se trouve blessé, c’est souvent la haine qui paraît triompher.

Pour apporter la paix au monde, le Christ est allé jusqu’au don de sa vie. Aujourd’hui, les chrétiens doivent être des artisans de paix, en employant les seules armes du Christ : la Parole de Dieu, le Pain de l’eucharistie, la prière et le pardon mutuel. Ils doivent croire que ces armes, signes de leur impuissance face à un monde de haine, sont plus fortes que les violences. Certes, ce triomphe n’est perceptible qu’aux yeux de la foi. Et nous continuons à croire que la paix est possible si nous acceptons de nous laisser envahir par 1’amour du Christ, si nous acceptons d’être sanctifiés par le Dieu de paix.

"Que le Dieu de la paix vous sanctifie tout entiers, et qu’il vous garde parfaits et sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, il l’accomplira".

Aujourd’hui, que la joie de savoir que le Dieu de paix marche avec nous ne cesse d’illuminer notre cœur.

Prière universelle

Saint Paul nous demandait d’être joyeux et de prier sans relâche. Que notre prière s’ouvre aux intentions du monde.

- Pour que les pauvres de toute nature reçoivent la Bonne Nouvelle. Pour que guérissent ceux qui ont le cœur brisé. Pour que soient délivrés ceux dont le cœur est fermé. Seigneur, nous te prions.

- Pour que les nations voient germer la justice et la paix. Pour que les affamés de la terre soient rassasiés. Pour que chacun de nous découvre 1’exigence du partage. Seigneur, nous te prions.

- Pour que nous apprenions la vertu de discernement. Pour que nous reconnaissions ce qui est bien. Pour que nous évitions toute trace du mal. Seigneur, nous te prions.

- Pour que les chrétiens rendent témoignage à la lumière. Pour qu’ils révèlent au milieu du monde la présence du Christ. Seigneur, nous te prions.

Seigneur, tu nous demandes de rayonner ta joie, et dans notre monde, nous découvrons l’injustice et la violence. Apprends-nous à conduire notre vie selon ta volonté. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière sur les offrandes

Permets, Seigneur, que le sacrifice de nos eucharisties te soit toujours offert dans ton Église, pour accomplir le sacrement que tu nous as donné et pour réaliser la merveille de notre salut. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière après la communion

Seigneur notre Dieu, nous attendons de ta miséricorde que cette nourriture prise à ton autel nous empêche de céder à nos penchants mauvais et nous prépare aux fêtes qui approchent. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.