Quatrième dimanche de l’Avent
Ouverture
A
l’approche de la fête de Noël, le peuple chrétien est invité à entrer
dans la fête. C’est la grande fête qui commence, la fête de notre salut,
par la naissance toute proche d'un enfant. L'Évangile nous demande de devenir
semblables aux petits enfants, c’est-à-dire dociles à l’Esprit de Dieu. Au
moment de célébrer l’eucharistie, reconnaissons, avec l’humilité de la
Vierge Marie, que nous sommes un peuple de pécheurs.
Prière d’ouverture
Que
ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos coeurs : par le message
de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé,
conduis-nous par sa Passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Première lecture
Jésus
sera appelé "Fils de David". La promesse de Dieu qui est faite au roi
David, c’est la promesse de la royauté pour son descendant Jésus-Christ.
Lecture du second livre de
Samuel
Le
roi David était enfin installé dans sa maison à Jérusalem. Le Seigneur lui
avait accordé des jours tranquilles en le délivrant de tous les ennemis qui
l’entouraient. Le roi dit alors au prophète Nathan : Regarde !
J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous la tente !
Nathan répondit au roi : Tout ce que tu as l’intention de faire,
fais-le, car le Seigneur est avec toi. Mais, cette nuit-là, la parole du
Seigneur fut adressée à Nathan : Va dire à mon serviteur David :
Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que
j’y habite ? C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le
troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. J’ai été avec toi
dans tout ce que tu as fait, j’ai abattu devant toi tous tes ennemis. Je te
ferai un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre. Je fixerai en ce
lieu mon peuple Israël, je l’y planterai, il s’y établira, et il ne
tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l’humilier, comme ils
l’ont fait depuis le temps où j’ai institué les Juges pour conduire mon
peuple Israël. Je te donnerai des jours tranquilles en te délivrant de tous
tes ennemis. Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison.
Quand ta vie sera achevée et que tu reposeras aupr6s de tes pères, je te
donnerai un successeur dans ta descendance, qui sera né de toi, et je rendrai
stable sa royauté. Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Ta
maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable
pour toujours.
Psaume
Dieu !
Tu as les paroles d’alliance éternelle.
Avec
mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai
ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges.
Il
me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut !
Et
moi, j’en ferai mon fils aîné, le plus grand des rois de la terre !
Sans
fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle ;
je
fonderai sa dynastie pour toujours. Son trône aussi durable que les cieux.
Deuxième lecture
Le
sens de l’existence humaine nous est donné par Jésus-Christ : il
s’agit d’obéir à la foi proclamée dans l’Église.
Lecture de la lettre de saint
Paul Apôtre aux Romains
Gloire
à Dieu qui a le pouvoir de vous rendre forts conformément à l’évangile que
je proclame en annonçant Jésus Christ. Oui, voilà le mystère qui est
maintenant révélé : il était resté dans le silence depuis toujours,
mais aujourd’hui il est manifesté. Par ordre du Dieu éternel, et grâce aux
écrits des prophètes, ce mystère est porté à la connaissance de toutes les
nations pour les amener à l’obéissance de la foi. Gloire à Dieu, le seul
sage, par Jésus Christ et pour les siècles des siècles. Amen.
Alléluia
Alléluia.
La Vierge Marie accueille la Parole : Je suis la servante du Seigneur, que
s’accomplisse la Bonne Nouvelle ! Alléluia.
Évangile de Jésus Christ
selon saint Luc
L’ange
Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à
une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de
David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’Ange
entra chez elle et dit : Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est
avec toi. A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce
que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : Sois sans
crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas
concevoir et enfanter un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. II sera
grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le
trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de
Jacob, et son règne n’aura pas de fin. Marie dit à l’ange : Comment
cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? L’ange lui répondit :
L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous
son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera
appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Elisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi,
un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on
l’appelait « la femme stérile ». Car rien n’est impossible à
Dieu. Marie dit alors : Voici la servante du Seigneur ; que tout se
passe pour moi selon ta parole. Alors l’ange la quitta.
Voici la servante du Seigneur
Cette
réponse de Marie à l’envoyé de Dieu ne nous étonne plus. Pourtant, le mot
"servante" n’est plus employé aujourd’hui, pas plus que celui de
"serviteur", si souvent utilisé dans l’Evangile. Servante et
serviteur sont des termes qui ont une coloration péjorative et qui traînent un
aspect de subordination et d’humiliation, que nous ne pouvons pas supporter.
Et
voilà que "servante" est le seul titre que Marie se soit donné, dans
la plus grande disponibilité mais aussi dans la plus grande joie. Au-delà du
paradoxe humain, nous trouvons la vérité de Dieu : nous ne pouvons
honorer Marie, lui donner les titres de Mère de Dieu et de Reine du monde que
parce qu’elle a voulu d’abord être l’humble servante de Dieu et de son
Fils. D’ailleurs, Jésus lui-même s’est présenté comme le Serviteur :
"Je suis au milieu de vous comme celui qui sert".
Mais
quel est le service de Marie ? Il consiste à donner Jésus au monde.
C’est un merveilleux service, et toute femme pouvait l’accomplir puisqu’il
s’agit d’être mère. Donner la vie à un enfant est le plus beau, le plus
grand service de l’humanité. Mais donner la vie suppose un renoncement :
toutes les mères sont appelées à renoncer à la possession de leurs enfants,
pour qu’ils puissent devenir des hommes et mener leur propre vie.
Dès
que Marie accepte de devenir la mère de Jésus, son enfant lui échappe. Et,
toute sa vie, elle va être invitée à abandonner son fils à Dieu, à le
laisser mener sa vie pour Dieu. Son rôle de mère passe au second plan pour
laisser toute la place à sa mission de croyante, attentive à l’écoute de la
Parole de Dieu. Le bonheur de Marie (exprimé aussi dans la première béatitude :
"Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre"), c’est d’avoir pu vider
son coeur de tout ce qui n’était pas sa foi.
Sur
le modèle du service de Marie, le type du service chrétien est un modeste
service rendu à un pauvre par des pauvres. Car Marie est l’image de l’Église,
servante et pauvre, le modèle de tout chrétien, serviteur et pauvre devant la
Parole de Dieu.
A
l’approche de Noël, nous ne regardons pas Marie comme la Vierge glorieuse et
triomphante, mais nous découvrons en Marie l’humble fille de Nazareth et la
pauvre voyageuse de Bethléem. Nous reconnaissons alors que la vraie puissance
de tout chrétien se trouve dans la fidélité à la Parole de Dieu et dans
l’obéissance à son Esprit.
Devant
la crèche, nous pouvons reprendre les titres qui ont été donnés à Marie au
cours des siècles : Auxiliatrice, Médiatrice, Consolatrice des affligés,
Mère du Christ, Mère de Dieu, Mère des hommes, Reine du monde... Ces titres
sont vrais et ils demeurent. Mais ils ne prennent la plénitude de leur sens que
dans la mesure où nous n’oublions jamais que Marie est d’abord l’humble
servante de Dieu, aujourd’hui comme hier et comme demain, l’humble servante
qui intercède pour nous auprès du Christ Jésus, seul médiateur de la grâce
et de l’amour de Dieu, seul vrai Serviteur de Dieu, seul vraiment assez pauvre
pour nous combler de la richesse de Dieu.
Prière universelle
La
promesse que Dieu a faite à David, c’est l’assurance de sa fidélité et de
son amour. La réponse que nous pouvons lui donner, c’est notre foi et notre
amour.
Pour
l’Église de Jésus-Christ, répandue à travers le monde, dans la
diversité des confessions chrétiennes mais dans l’unité de la foi. Que
l’Eglise soit, comme Marie, docile à la Parole de Dieu. Ensemble, prions.
Pour
tous ceux qui ne connaissent pas encore le Christ. Que l’espérance des
chrétiens soit aussi une lumière sur leur route. Ensemble, prions.
Pour
tous ceux qui ne connaîtront pas la joie de Noël, les hommes, les femmes
et les enfants du Quart-Monde, tous ceux qui souffrent dans leur corps et
leurs affections. Ensemble, prions.
Pour
chacun des membres de la communauté paroissiale, que dans la fidélité à
l’Esprit de Dieu, nous préparions le monde à la venue du Christ.
Ensemble, prions.
Seigneur,
à qui rien n’est impossible, accorde-nous de te servir fidèlement pour mériter,
comme la Vierge Marie, de recevoir ton Esprit-Saint. Par Jésus, le Christ,
notre Seigneur.
Prière sur les offrandes
Que
ton Esprit, Seigneur notre Dieu, dont la puissance a fécondé le sein de la
Vierge Marie, consacre les offrandes posées sur cet autel. Par Jésus, le
Christ, notre Seigneur.
Prière après la communion
Nous
avons reçu dans ton sacrement, Seigneur, le gage de la Rédemption éternelle ;
accorde-nous une ferveur qui grandisse à l’approche de Noël, pour bien fêter
la naissance de ton Fils. Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles.