Fête de la Sainte Famille
Ouverture
Dans le prolongement de la fête de la
Nativité, nous célébrons aujourd'hui la sainte famille de Jésus. Comme
chacun de nous, Jésus a appris sa vie d'homme dans le cadre d'une famille, avec
ses joies et ses soucis. Présentons au Dieu Père, tous les soucis et toutes
les espérances de nos familles.
Prière d'ouverture
Tu as voulu, Seigneur, que la Sainte
Famille nous soit donnée en exemple ; accorde-nous la grâce de pratiquer,
comme elle les vertus familiales et d'être unis par les liens de ton amour
avant de nous retrouver pour l'éternité dans la joie de ta maison. Par Jésus
Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Première lecture
Dieu peut nous combler au-delà de toute
espérance, comme il le fit pour Abraham.
Lecture du livre de la Genèse
La Parole du Seigneur fut adressée à
Abraham dans une vision : Ne crains pas, Abraham ! Je suis un bouclier
pour toi. Tu recevras de cette Alliance un merveilleux salaire. Abraham répondit :
Mon Seigneur Dieu, qu'est-ce que tu vas me donner ? Je suis sans enfant...
Tu ne m'as pas donné de descendance, et c'est un des mes serviteurs qui sera
mon héritier. Alors cette parole du Seigneur fut adressée à Abraham : Ce
n'est pas lui qui sera ton héritier, mais quelqu'un de ton sang. Puis il le fit
sortir et lui dit : Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le
peux... Et il déclara : Vois quelle descendance tu auras ! Abraham
eut foi dans le Seigneur, et le Seigneur estima qu'il était juste. Le Seigneur
intervint en faveur de Sara comme il l'avait annoncé ; il agit pour elle
comme il l'avait dit. Elle devint enceinte et elle enfanta un fils pour Abraham
dans sa vieillesse, à la date que Dieu avait fixée. Et Abraham donna un nom au
fils que Sara lui avait enfanté : il l'appela Isaac.
Psaume
Le Seigneur s'est souvenu de son
alliance.
Rendez grâce au Seigneur, proclamez son
nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts
faits ;
chantez et jouez pour lui, redites
sans fin ses merveilles.
Glorifiez-vous de son nom très saint :
joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !
Cherchez le Seigneur et sa puissance,
recherchez sans trêve sa face.
Souvenez-vous des merveilles qu'il a
faites.
de ses prodiges, des jugements qu'il
prononça,
vous, la race d'Abraham son serviteur.
les fils de Jacob, qu'il a choisis.
Il s'est toujours souvenu de son
alliance.
parole édictée pour mille générations :
promesse faite à Abraham, garantie par
serment à Isaac.
Deuxième lecture
Abraham s'est mis en marche, fort de la
Parole de Dieu. Acceptons nous aussi de faire totalement confiance à Dieu.
Lecture de la lettre aux Hébreux
Grâce à la foi, Abraham obéit à
l'appel de Dieu : il partit vers un pays qui devait lui être donné comme
héritage. Et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, Sara, elle
aussi, malgré son âge, fut rendue capable d'avoir une descendance parce
qu'elle avait pensé que Dieu serait fidèle à sa promesse. C'est pourquoi,
d'un seul homme, déjà marqué par la mort, ont pu naître des hommes aussi
nombreux que les étoiles dans le ciel et les grains de sable au bord de la mer,
que personne ne peut compter. Grâce à la foi, quand il fut soumis à l'épreuve,
Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu'il
avait reçu les promesses et entendu cette parole : C'est d'Isaac que naîtra
une descendance qui portera ton nom. Il pensait en effet que Dieu peut aller
jusqu'à ressusciter les morts : c'est pourquoi son fils lui fut rendu ;
et c'était prophétique.
Alléluia.
Alléluia. Béni soit au nom du Seigneur
celui qui vient ! Dieu, le Seigneur nous donne sa lumière. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Quand arriva le jour fixé par la loi de
Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout
premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Il venaient aussi présenter
en offrande le sacrifice prescrit pas la loi du Seigneur : un couple de
tourterelles ou deux petites colombes. Or il y avait à Jérusalem un homme
appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la
Consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était en lui. L'Esprit lui avait révélé
qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par
l'Esprit, Syméon vint au Temple. Les parents y entraient avec l'enfant Jésus
pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient. Syméon prit l'enfant
dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : Maintenant, ô Maître, tu
peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes
yeux ont vu ton salut que tu as préparé à la face de tous les peuples :
lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple.
Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Syméon
les bénit, puis il dit à Marie sa mère : Vois, ton fils qui est là
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe
de division. - Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. Ainsi
seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre. Il y avait là une
femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Demeurée
veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l'âge de
quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour
et nuit dans le jeûne et la prière. S'approchant d'eux à ce moment, elle
proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui
attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que
prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville
de Nazareth. L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et
la grâce de Dieu était sur lui.
Grandir...
"L'enfant grandissait et se
fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui".
C'est le rêve des parents de voir leur
enfant grandir en âge et en sagesse. Grandir, c'est ce qui est important dans
la vie, car, grandir est synonyme de vivre. Tout ce qui est vivant ne cesse de
croître pour parvenir à son épanouissement. La fête de la sainte famille
conduit à son épanouissement la fête de Noël : nous découvrons un
aspect de la vie de Jésus enfant.
A vrai dire, nous ne savons pas
grand-chose de la vie familiale de Jésus ; les évangélistes sont très
discrets à ce propos. Depuis dimanche, nous avons pratiquement entendu tous les
récits concernant l'enfance de Jésus.
Après l'annonce faite à Marie qu'elle
serait la mère du Sauveur, Marie se met en route pour rendre visite à sa
cousine Élisabeth. Heureuse de devenir la mère de Jésus, elle quitte sa
maison pour aider sa cousine qui attendait aussi un enfant.
Au moment de la naissance de Jésus et
pour obéir à la loi de l'empereur, Marie et Joseph quittaient leur maison de
Nazareth pour aller se faire recenser à Bethléem, la cité de David. Marie et
Joseph quittaient leur maison et Jésus allait naître, non pas dans une maison,
mais dans une dépendance, parce qu'il n'y avait pas de place pour cette famille
dans des lieux plus confortables...
Aujourd'hui, nous célébrons la fête de
la sainte famille, et l'évangile présente un autre souvenir d'enfance de Jésus,
la visite de Joseph, de Marie et de Jésus au Temple de Jérusalem, le lieu
consacré pour rencontrer Dieu. Une fois encore, la sainte famille ne se trouve
pas dans sa maison, mais ailleurs : Marie, Joseph et Jésus sont en route,
ils sont en marche pour rencontrer Dieu.
Que conclure de ces indications qui
n'enferment jamais Jésus dans une maison ? Il est possible de découvrir
que l'important, ce n'est pas de rester enfermé. Nous devons apprendre à
ouvrir nos portes. Ce n'est pas facile d'ouvrir sa porte, c'est aussi difficile
que d'ouvrir son cœur !
A l'intérieur de nos maisons, nous avons
nos habitudes, notre confort. Et si nous ouvrons la porte à quelqu'un qui ne
fait pas partie de notre famille, nous risquons d'être dérangés. Nos
habitudes risquent d'être perturbées. On ne peut pas inviter n'importe qui
chez soi !
Ce n'est pas de cette manière que nous
pouvons grandir et nous épanouir. Ce n'est pas en nous fermant sur nous-mêmes,
en refusant d'accueillir les autres que nous pourrons imiter l'exemple proposé
par la sainte famille. Ce n'est pas en fermant notre porte et notre cœur que
nous pourrons grandir. En effet, grandir, ce n'est pas simplement prendre
quelques centimètres de plus, ce n'est pas davantage amasser de plus en plus
d'argent ou améliorer sa condition sociale. Grandir, c'est prendre conscience
que l'on ne peut pas être heureux tout seul.
Dans quelques jours, une nouvelle année
s'ouvre. La meilleure façon d'en faire une bonne année, ne serait-ce pas de
courir le risque d'ouvrir notre porte et notre coeur à ceux qui nous entourent
et que nous tenons éloignés de nous ? Nous vivrons ainsi dans une plus
grande communion avec Dieu et avec les autres.
Prière sur les offrandes
En t'offrant, Seigneur, le sacrifice qui
nous réconcilie avec toi, nous te supplions humblement : à la prière de
la Vierge Marie, Mère de Dieu, et à la prière de saint Joseph, affermis nos
familles dans ta grâce et la paix. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Prière après la communion
Toi qui nous as fortifiés par cette
communion, accorde à nos familles, Père très aimant, la grâce d'imiter la
famille de ton Fils, et de goûter avec elle, après les difficultés de cette
vie, le bonheur sans fin. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.