Il
est souvent beaucoup plus facile de donner plus d’importance aux formes que
peuvent revêtir nos actions qu’à l’élan de notre cœur. Ce que le Christ
est venu nous enseigner est particulièrement exigeant. Il nous invite à la
nouveauté radicale, allant jusqu’à bousculer les idées que les hommes
peuvent se faire de Dieu et jusqu’à nous inviter à nous tourner vers lui,
comme vers un Père qui attend ses enfants, même s’ils sont pécheurs.
Fais
que les événements du monde, Seigneur, se déroulent dans la paix, selon ton
dessein, et que ton peuple connaisse la joie de te servir sans inquiétude. Par
Jésus Christ.
Parole
du Seigneur : Mon épouse infidèle, je vais la séduire ; je vais l’entraîner
jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Là, elle me répondra
comme au temps de sa jeunesse, au jour où elle est sortie du pays d’Egypte.
Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours. Tu seras ma fiancée, et je
t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse ; tu seras
ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur.
Le
Seigneur est tendresse et pitié.
Bénis
le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis
le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car
il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ;
il
réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse.
Le
Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ;
il
n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi
loin qu’est l’Orient de l’Occident, il met loin de nous nos péchés ;
comme
la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le
craint.
Frères,
pour authentifier notre mission, nous n’avons pas besoin, comme certaines
personnes, d’un document écrit qu’il faudrait vous présenter ou vous
demander. C’est vous-mêmes qui êtes ce document écrit dans nos cœurs ; et
que tous les hommes peuvent lire et connaître. De toute évidence, vous, êtes
ce document venant du Christ, confié à notre ministère, écrit non pas avec
de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur
des tables de pierre, mais dans des cœurs de chair. Et si nous avons tant
d’assurance devant Dieu grâce au Christ, ce n’est pas à cause d’une
capacité personnelle dont nous pourrions nous attribuer le mérite. Notre
capacité vient de Dieu : c’est lui qui nous a rendus capables d’être les
ministres d’une Alliance nouvelle, une Alliance qui n’est pas celle de la
lettre de la Loi, mais celle de l’Esprit du Dieu vivant ; car la lettre tue,
mais l’Esprit donne la vie.
Heureux
les invités aux noces du Royaume : pour eux, le vin nouveau de l’Alliance
nouvelle !
Comme
les disciples de Jean Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vient demander
à Jésus : Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, comme les disciples de
Jean et ceux des pharisiens ? Jésus répond : Les invités de la noce
pourraient-ils donc jeûner pendant que l'Époux est avec eux ? Tant qu'ils
ont l'Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Mais un temps viendra où l'Époux
leur sera enlevé : ce jour-là ils jeûneront. Personne ne raccommode un vieux
vêtement avec une pièce d'étoffe neuve ; autrement la pièce neuve tire sur
le vieux tissu et le déchire davantage. Ou encore : personne ne met du vin
nouveau dans de vieilles outres, autrement la fermentation fait éclater les
outres, et l'on perd à la fois le vin et les outres. A vin nouveau, outres
neuves.
Nous
sommes à quelques jours de l’ouverture du Carême. Hélas ! dans notre
civilisation occidentale, sa signification a été pratiquement occultée. On
entend beaucoup plus souvent parler du Ramadan, le mois du jeûne des musulmans,
à tel point que l’on entend parfois dire que le Carême, c’est le ramadan
des chrétiens.
Cela
n’est pas exact, parce que le Carême qui approche n’est pas synonyme de
« jeûne », et, avant même son ouverture, la liturgie nous le
rappelle, par la bouche même de Jésus. Ce qui est important, ce n’est pas le
jeûne, c’est l’Époux. On jeûne par esprit d’ascèse ou par esprit de
sacrifice. Mais jeûner n’est pas une démarche naturelle de l’homme, et le
Christ nous le rappelle, en soulignant que l’homme est fait pour le banquet
des noces dont Jésus est l’époux.
La
démarche du Carême n'est pas destinée à nous purifier pour gravir les échelons
de la perfection. Elle est, pour nous chrétiens, privation de la présence du
Christ, et préparation de notre cœur à l'espérance de son retour. Il
s’agit donc pour nous de persévérer dans la fidélité, en discernant les
gestes de Dieu.
Certes,
vous le savez bien, la vie n’est pas seulement tissées de joies et de fêtes,
nous connaissons aussi souvent les déceptions et les souffrances, qui ébranlent
notre foi, au point qu’il nous arrive de douter de l’existence même de
Dieu, parce que nous peinons à reconnaître qu’il est amour, tendresse et
pitié.
Le
Christ n'a pas minimisé la souffrance. Il y voit un mal scandaleux qui ne
devrait pas être, un mal qu'il combat par les guérisons qu'il opère, par sa
mort et par sa Résurrection qui donne le sens authentique de la vie. Le Christ
n'est pas venu éliminer l'épreuve. Au contraire, il a partagé ses journées
avec les pauvres, les hommes et les femmes de souffrances, les lépreux, les
aveugles, les paralysés, les torturés par la misère et par l'existence. Il ne
s'est pas détourné d'eux, mais il leur a tendu la main pour donner un sens
nouveau à leur vie.
De
cette manière, Jésus manifestait un nouveau visage de Dieu aux hommes de son
temps. Aujourd’hui encore, l’Église a besoin d’hommes et de femmes qui
continuent à manifester la sollicitude de Dieu pour les pauvres et les exclus,
elle a besoin d’hommes et de femmes qui traduisent en actes la tendresse de
Dieu pour leur montrer qu’il demeure toujours auprès de ceux qui souffrent.
Dieu ne les oublie pas, il est à leur côté et il les sauve…
Il
agit toujours, dans les personnes qui ont un cœur à l'écoute et plein de
compassion. Et c'est lorsqu'elle remet le petit et le pauvre au cœur de ses préoccupations
que l'Église retrouve un nouveau souffle. Que le Carême qui approche soit pour
chacun de nous l’occasion de nous ouvrir à la vie nouvelle que le Christ est
venu nous proposer.
C'est
toi qui nous donnes, Seigneur, ce que nous t'offrons, pourtant tu vois dans
notre offrande un geste d'amour ; aussi te prions-nous avec confiance : puisque
tes propres dons sont notre seule valeur, qu'ils fructifient pour nous en
bonheur éternel. Par Jésus.
Tu
nous as nourris, Seigneur, dans cette communion au mystère du salut ; et nous
t'adressons encore une prière ; par le sacrement qui est notre force
aujourd'hui, fais-nous vivre avec toi, pour l'éternité. Par Jésus.