Nous
sommes arrivés à la dernière étape de ce Carême, avant la célébration de
l'entrée de Jésus à Jérusalem et son passage de la mort à la vie. Jésus
nous surprend comme il a dérouté ses disciples. Laissons-nous déranger par la
rudesse de sa parole mais aussi par la tendresse du Père pour chacun de ses
enfants, surtout quand ils reconnaissent qu'ils sont pécheurs.
Que
ta grâce nous obtienne, Seigneur, d'imiter avec joie la charité du Christ qui
a donné sa vie par amour pour le monde. Lui qui règne avec toi et le
Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.
ou
bien, pour ceux qui se préparent au baptême :
Donne,
Seigneur, à ceux que tu as appelés au baptême la connaissance des mystères
du salut, pour qu'ils puissent renaître de l'eau et de l'Esprit et fassent
partie de ton Église. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Ce
qu'il y a de radicalement neuf dans la Nouvelle Alliance, c'est le changement du
cœur de l'homme.
Voici
venir des jours, déclare le Seigneur, où je conclurai avec la maison d'Israël
et avec la maison de Juda une Alliance nouvelle. Ce ne sera pas comme l'Alliance
que j'ai conclue avec leurs pères, le jour où je les ai pris par la main pour
les faire sortir d'Égypte : mon Alliance, c'est eux qui l'ont rompue,
alors que moi, j'avais des droits sur eux.
Mais
voici quelle sera l'Alliance que je conclurai avec la maison d'Israël quand ces
jours-là seront passés, déclare le Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus
profond d'eux-mêmes ; je l'inscrirai dans leur coeur.
Je
serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ils n'auront plus besoin d'instruire
chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : Apprends à connaître
le Seigneur ! Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu'aux plus
grands, déclare le Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai
plus leurs péchés.
Donne-nous,
Seigneur, un coeur nouveau !
ou
bien :
Pardonne
mon péché, Seigneur,
inscris
ta Loi au plus profond de mon coeur.
Pitié
pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon
ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi
tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Crée
en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle
et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne
me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi
la joie d'être sauvé : que l'esprit généreux me soutienne.
Aux
pécheurs j'enseignerai tes chemins,
vers
toi reviendront les égarés.
La
lettre aux hébreux nous parle du Christ souffrant à cause du salut des hommes.
Le
Christ, pendant les jours de sa vie mortelle, a présenté, avec un grand cri et
dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de
la mort ; et, parce qu'il s'est soumis en tout, il a été exaucé. Bien
qu'il soit le Fils, il a pourtant appris l'obéissance par les souffrances de sa
Passion : et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux
qui lui obéissent la cause du salut éternel.
Gloire
à toi, Seigneur, gloire à toi. Fils de l'homme, élevé sur la croix, par toi
tous les hommes reçoivent la vie. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.
Parmi
les Grecs qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu durant la Pâque,
quelques-uns abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée. Ils lui
firent cette demande : Nous voudrions voir Jésus. Philippe va le dire à
André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare :
L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié. Amen, amen, je vous
le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul :
mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd ;
celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. Si
quelqu'un veut me servir, qu'il me suive : et là où je suis, là aussi
sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. Maintenant je
suis bouleversé. Que puis-je dire ? Dirai-je : "Père, délivre-moi
de cette heure ?" - Mais non ! C'est pour cela que je suis
parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! Alors, du ciel
vint une voix qui disait : Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore.
En l'entendant, la foule qui se tenait là disait que c'était un coup de
tonnerre ; d'autres disaient : C'est un ange qui lui a parlé. Mais Jésus
leur répondit : Ce n'est pas pour moi que cette voix s'est fait entendre,
c'est pour vous. Voici maintenant que ce monde est jugé : voici maintenant
que le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j'aurai été
élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes. Il signifiait par là de
quel genre de mort il allait mourir.
Nous
sommes tellement habitués à considérer Jésus comme le Fils de Dieu et Dieu
lui-même que nous oublions qu'il a été un homme comme tous les autres. Nous
oublions qu'il a lutté, qu'il a souffert, qu'il a été angoissé à l'idée
qu'il devait mourir. L'angoisse de Jésus, loin de troubler notre foi
traditionnelle, devrait fortifier notre foi présente. Comme nous, Jésus a eu
peur devant la mort, il a peut-être même douté du sens de sa mission. Mais ce
doute ne l'a pas abattu, il ne l'a pas détourné de la volonté du Père. Jésus
s'est détaché de sa propre vie pour s'attacher au service de la gloire du Père.
Cette gloire, l'évangéliste la présente sous la forme de la croix :
quand il sera élevé, Jésus attirera tous les hommes à lui, signifiant par là
le genre de mort qu'il devait connaître.
Jésus
surmonte son angoisse devant la mort, en se soumettant au Père qui le
glorifiera sur la croix. De la sorte, il nous invite à surmonter nos angoisses
devant l'avenir, notre angoisse devant l'avenir de la mort. Cela est illustré
par la parabole du grain de blé. Si le grain de blé ne meurt pas, il reste
seul ; mais s'il accepte de mourir, il porte des fruits en abondance.
C'est
en donnant sa vie, c'est en acceptant de mourir par amour que Jésus a été
vainqueur de la mort. Aussi nous demande-t-il d'accepter de mourir pour revivre.
Il ne s'agit pas seulement de cette mort qui marque la fin de notre temps que la
terre. Tous les jours, nous sommes appelés à mourir à notre solitude :
ouvrir sa porte, ouvrir ses horizons, ouvrir son cœur, c'est mourir à l'égoïsme
pour vivre avec les autres.
Quand
nous nous engageons pour le service des autres, quand nous refusons de mettre
des barrières à notre amour, quand nous refusons de nous enfermer sur nos
petites misères, quand nous acceptons de prendre des risques pour que les
autres soient plus heureux, nous sommes comme le grain de blé qui meurt pour
donner beaucoup de fruit.
Demandons
aujourd'hui au Seigneur sa force pour nous rendre capables de reconnaître que
la gloire de Dieu passe par la croix de Jésus à laquelle sont associées nos
souffrances.
"J'attirerai
à moi tous les hommes", dit Jésus à ses amis. Que notre prière,
aujourd'hui, soit une prière pour toute l'humanité.
·
Avec
ceux qui donnent leur vie jusqu'au bout, pour témoigner de ton amour, avec ceux
qui sont les martyrs de notre temps, Seigneur, nous te prions.
·
Avec
ceux qui cherchent à rencontrer Jésus-Christ, avec ceux que déroute le
Christ, avec ceux qui ont besoin du soutien de l'Eglise, Seigneur, nous te
prions.
·
Avec
ceux qui sont bouleversés par les épreuves, avec ceux qui attendent une présence
amicale à leurs côtés, Seigneur, nous te prions.
·
Avec
tous les membres de la communauté chrétienne, avec ceux qui sont proches et
ceux qui sont loin, avec les malades et les absents, avec tous ceux qui forment
le peuple de Dieu, Seigneur, nous te prions.
Dieu,
notre Père, écoute la prière que nous t'adressons au nom de ton serviteur Jésus.
Il a donné sa vie pour nous. Apprends-nous à aller jusqu'au bout du service
des hommes pour leur montrer que tu es le Dieu de tendresse vivant pour les siècles
des siècles. Amen.
Exauce
tes serviteurs, Dieu tout-puissant : tu les as initiés à la foi chrétienne,
qu'ils soient purifiés par ce sacrifice. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Accorde-nous,
Dieu tout-puissant, d'être toujours comptés parmi les membres du Christ, nous
qui communions à son corps et à son sang. Lui qui règne avec toi pour les siècles
des siècles.