Jeudi Saint

 

Ouverture

Alors que tout au long de l'année, nous sommes invités à célébrer le Christ ressuscité et vivant parmi nous, pendant trois jours, nous sommes invités à suivre, d'une manière dramatique, les étapes qui ont mené Jésus à la résurrection : la Cène, la Croix et le Tombeau. Ce soir, nous commémorons le dernier repas qu'un condamné à mort partage avec les quelques amis qui lui restent.

Chant d'entrée

Le Christ ne fait pas semblant : il nous a aimés jusqu'au bout et nous a laissé un exemple pour que nous fassions de même. Ouvrons notre coeur et laissons entrer l'Amour.

Avec Jésus, rendons grâce à Dieu, le Père, source de tout amour, de l'invitation que nous avons reçue de participer à ce repas où Jésus nous apprend à aimer jusqu'au bout.

Prière pénitentielle

Seigneur Jésus, toi qui nous donnes le pain de la liberté, remplis-nous de ton amour. Seigneur, prends pitié. Seigneur, prends pitié.

O Christ, livré par amour pour nous, viens briser nos chaînes. O Christ, prends pitié. O Christ, prends pitié.

Seigneur Jésus, toi le serviteur de tous les hommes, ouvre nos mains aux gestes d'amour. Seigneur, prends pitié. Seigneur, prends pitié.

Prière

Dieu, Père plein de tendresse, nous célébrons ce soir le repas très saint où Jésus, ton Fils unique, nous livre les gestes du plus grand amour. Ouvre nos vies à ta joie, prépare nos coeurs à l'action de grâce. Nous te le demandons par Jésus, pain rompu pour le monde, notre Seigneur et notre Dieu pour les siècles des siècles. Amen.

Première lecture

Aujourd'hui, Dieu nous invite à sa fête, comme il invitait nos ancêtres dans la foi, les membres du peuple juif, à se réjouir en faisant mémoire de la libération du peuple, au temps de Moïse. La fête juive de la Pâque se déroule à la pleine lune de printemps, lors de la nuit la plus claire de l'année. Avant que ne commence cette nuit, dans le Temple de Jérusalem, les prêtres immolaient des agneaux que les familles emportaient ensuite pour les rôtir à la maison. La cérémonie commençait en famille le soir, selon ce qui est écrit dans le

Livre de l'Exode :

Dans le pays d'Egypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera le commencement de l'année. Parlez ainsi à toute la communauté d'Israël : le dix de ce mois, que l'on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle prendra avec elle son voisin le plus proche, selon le nombre de personnes. Vous choisirez l'agneau d'après ce que chacun peut manger. Ce sera un agneau sans défaut, un mâle, âgé d'un an. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour du mois. Dans toute l'assemblée de la communauté d'Israël, on l'égorgera au coucher du soleil. On prendra du sang que l'on mettra sur les deux montants et le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds. Vous mangerez en toute hâte : c'est la Pâque du Seigneur. Cette nuit-là, je traverserai le pays d'Egypte, je frapperai tout premier-né au pays d'Egypte, depuis les hommes jusqu'au bétail. Contre tous les dieux de l'Egypte, j'exercerai mes jugements : je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang et je passerai : vous ne serez pas atteint par le fléau dont je frapperai le pays d'Egypte. Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C'est une loi perpétuelle : d'âge en âge, vous la fêterez.

Chant

La soirée commençait par un cantique d'action de grâce à Dieu qui faisait des merveilles en faveur de son peuple tout au long des temps.

Deuxième lecture

En ce jour où nous faisons mémoire du dernier repas de Jésus, nous nous rappelons particulièrement les paroles de Jésus que saint Paul nous a transmises comme venant des premiers disciples. Jésus, au cours de ce repas, a montré qu'il entrait librement dans sa Passion.

Frères, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j'ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur. La nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit et dit : Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance établie par mon sang. Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, dans l'espérance de sa venue.

Gloria

Evangile

Pour commencer le repas pascal, dans la tradition juive, les participants buvaient une première coupe de vin en bénissant Dieu : Béni sois-tu, Seigneur, notre Dieu, roi des siècles, toi qui nous as donné le fruit de la vigne et qui nous as sanctifiés par tes commandements. On buvait aussi quelques gouttes d'eau salées en souvenir des larmes versées par les ancêtres au cours de la captivité en Egypte. Celui qui présidait le repas se lavait alors les mains pour montrer la pureté de tous les convives. C'est dans cet esprit qu'il est possible de comprendre le geste de Jésus au cours de son dernier repas, comme nous le rapporte l'évangéliste saint Jean :

Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. Au cours du repas, alors que le diable avait déjà inspiré à Judas Iscarioth, fils de Simon, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père avait tout remis entre ses mains, qu'il était venu de Dieu et qu'il retournait à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture, puis, il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture. Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! Jésus lui déclara : Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant, plus tard tu comprendras. Pierre lui dit : Tu ne me laveras pas les pieds, non jamais ! Jésus lui répondit : Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi. Simon-Pierre lui dit : Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. Jésus lui dit : Quand on vient de prendre un bain, on n'a pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs... mais non pas tous. Il savait bien qui allait le livrer, et c'est pourquoi il disait : Vous n'êtes pas tous purs. Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit : Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous lavez les pieds les uns les autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.

Invités à la même table

Prenez et mangez. Prenez et buvez. Le christianisme n'est pas fait de choses compliquées, mais de gestes simples et quotidiens. Pourtant ces gestes sont chargés, pour le croyant, d'une force dépassant toutes les forces humaines. Et cela parce qu'un soir Jésus, fils de Marie et Fils de Dieu, a pris un peu de pain, un peu de vin, et a dit à ses disciples : Fai­tes ceci en mémoire de moi.

Et depuis ce jeudi soir, les chrétiens se sont réunis pour partager l'eu­charistie, le repas du Seigneur. Ce pain et ce vin, multipliés et partagés par Jésus à l'échelle du monde, sont devenus le signe de la solidarité universelle : Nous qui mangeons le même pain, nous ne formons qu'un seul corps.

Qui que nous soyons, faibles ou forts, fervents ou tièdes, l'eucharis­tie fait de nous un seul peuple.

Sans slogan, sans campagne de pub, rien qu'un peu de pain et de vin rassemble encore aujourd'hui des millions d'hommes et de femmes. Même quand nous ne sommes pas nombreux à nous rassembler autour de la table du Seigneur, nous savons bien que nous ne sommes pas seul. Nous croyons que le Seigneur est sans cesse avec nous et qu'il nous anime de l'amour même de son Père.

Par le pain et le vin, Jésus vient vers nous pour nous entraîner vers son Père. Tous, sans distinction et sans exclusive, nous sommes invités à être servis par Celui qui nous accueille pour partager le pain. Jésus vient vers nous pour montrer à quel point nous sommes aimés de Dieu.

Il nous aime jusqu'au bout, il porte son amour jus­qu'au sommet, en pre­nant la place du serviteur qui lave les pieds de ses disciples. Jésus leur lave les pieds pour qu'ils puissent marcher sans com­plexes, sans crainte désormais de se salir les pieds en portant l'Evangile jusqu'aux extrémi­tés du monde. l'amour de Dieu, l'amour du Christ est pour toujours notre force, celle qui nous permet de marcher et d'agir au milieu du monde...

Offertoire

Ce pain, c'est le fruit du travail des hommes, c'est le pain frais de nos joies et le pain dur de nos souffrances. Ce vin, c'est le vin de la fête, le vin joyeux de la rencontre et de l'amitié, le vin triste des séparations. Ce pain et ce vin, nous te les présentons, Seigneur, Dieu de l'univers, ils deviendront pain de la vie et vin du Royaume éternel.

Prière sur les offrandes

Accueille, Seigneur notre Dieu, l'offrande que nous déposons sur ton autel, et pour que nous entrions vraiment dans le sacrifice du Christ, accorde-nous le même esprit d'humilité et de service. Nous t'en prions, par jésus, ton Serviteur, notre Seigneur, aujourd'hui et pour les siècles des siècles. Amen.

Préface

Le Seigneur soit avec vous. Et avec votre esprit.

Elevons notre coeur. Nous le tournons vers le Seigneur.

En ce soir du Jeudi saint, faisons monter notre action de grâce au Seigneur, notre Dieu. Cela est juste est bon.

Vraiment, il est juste et bon de te glorifier, Dieu notre Père, à chaque instant et en tout lieu, car tu nous as donné Jésus, ton Fils unique, venu nous révéler la grandeur de ton amour. Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, il s'est fait l'un d'entre nous, homme parmi les hommes. La veille de sa mort, il s'est fait le serviteur de tous, il nous a aimés jusqu'au bout. Voilà pourquoi ce soir, aux quatre coins du monde, tu fais jaillir des cris de joie dans le peuple des croyants. A ces chants de fête, à ceux des anges et de tous les saints, laisse-nous joindre nos voix pour chanter et proclamer...

Invitation au Notre Père

En redisant maintenant la prière que Jésus nous a laissée pour parler à Dieu, demandons-lui le courage de suivre Jésus jusqu'au bout de l'amour, et osons dire : Notre Père...

Invitation à la Communion

En réponse à la parole de Jésus : Prenez et mangez..., nous sommes heureux d'être les invités  du Seigneur et de prendre part au repas du Royaume de Dieu. Voici l'Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde.

Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri.

Prière après la communion

Après avoir mangé la Pâque, Jésus sortit, comme d'habitude, pour se rendre au Mont des Oliviers, avec ses disciples. Ils arrivent à un domaine du nom de Gethsémani et il dit à ses disciples : Restez ici pendant que je prierai. Il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean. Et il commença à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez. Et, allant un peu plus loi, il tombait à terre et priait pour que, si possible, cette heure passât loin de lui. Il disait : Abba, Père, à toi tout est possible, écarte de moi cette coupe ! Pourtant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! Il vient et les trouve en train de dormir, il dit à Pierre : Simon, tu dors ! Tu n'as pas eu la force de veiller une heure ! Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L'esprit est plein d'ardeur, mais la chair est faible.

De nouveau, il s'éloigna et pria en répétant les mêmes paroles. Puis, de nouveau, il vint et les trouva en train de dormir, car leurs yeux étaient appesantis. Et ils ne savaient que lui dire. Pour la troisième fois, il vient, il leur dit : Continuez à dormir et reposez-vous ! C'en est fait. L'heure est venue, voici que le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici qu'est arrivé celui qui me livre.