Aujourd'hui,
en traçant sur nous le signe de la croix, nous entrons en communion avec Jésus,
lui qui nous a aimés jusqu'au bout, jusqu'à la mort sur la croix. Au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Dieu
notre Père, ton Fils nous a aimés au point de se livrer entre nos mains. Ce
soir, nous voulons te rendre grâce et partager par la prière le combat de ton
Christ contre toutes les formes du mal. Par sa croix, fais mourir en nous tout
égoïsme et conduis-nous à la lumière de Pâques, toi qui règne pour les siècles
des siècles. AMEN.
*
: Jésus ; L : lecteur ; D : disciple ; F : la foule ; A : autres personnages.
L
Dès
le matin, les chefs des prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et
tout le grand conseil. Puis ils enchaînèrent Jésus et l'emmenèrent pour le
livrer à Pilate. Celui-ci l'interrogea :
A
Es-tu le roi
des Juifs ?
L
Jésus
répond :
*
C'est
toi qui le dis.
L
Les
chefs des prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui
demandait à nouveau :
A
Tu ne réponds
rien ? Vois toutes les accusations qu'ils portent contre toi.
L
Mais Jésus
ne répondit plus rien, si bien que Pilate s'en étonnait. A chaque fête de Pâque,
il relâchait un prisonnier, celui que la foule demandait. Or, il y avait en
prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour avoir tué un
homme lors de l'émeute. La foule monta donc, et se mit à demander à Pilate la
grâce qu'il accordait d'habitude. Pilate leur répondit :
A
Voulez-vous
que je vous relâche le roi des Juifs ?
L
Il se
rendait bien compte que c'était par jalousie que les chefs des prêtres
l'avaient livré. Ces derniers excitèrent la foule à demander plutôt la grâce
de Barabbas. Et comme Pilate reprenait :
A
Que ferai-je
donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ?
L
Ils crièrent de nouveau :
F
Crucifie-le
!
L
Pilate
leur disait :
A
Qu'a-t-il
donc fait de mal ?
L
Mais
ils crièrent encore plus fort :
F
Crucifie-le
!
L
Pilate,
voulant contenter la foule, relâcha Barabbas. Et après avoir fait flageller Jésus,
il le livra pour qu'il soit crucifié. Les soldats l'emmenèrent à l'intérieur
du Prétoire, c'est-à-dire dans le palais du gouverneur. Ils appellent toute la
garde, ils lui mettent un manteau rouge, et lui posent sur la tête une couronne
d'épines qu'ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des révérences
:
F
Salut, roi
des Juifs.
L
Ils
lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s'agenouillaient
pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui ôtèrent
le manteau rouge, et lui remirent ses vêtements. Puis ils l'emmenèrent pour le
crucifier, et ils réquisitionnèrent, pour porter la croix, un passant, Simon
de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent
Jésus à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire Lieu-du-Crâne ou Calvaire.
Ils lui offraient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n'en prit pas. Alors ils
le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir
la part de chacun. Il était neuf heures lorsqu'on le crucifia. L'inscription
indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : Le roi des Juifs. Avec
lui on crucifie deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Les
passants l'injuriaient en hochant la tête :
F
Hé ! toi
qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même,
descends de la croix !
L
De même,
les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux
:
A
Il en a sauvé
d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même! Que le Messie, le roi d'Israël,
descende maintenant de la croix ; alors nous verrons et nous croirons.
L
Même
ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient. Quand arriva l'heure de
midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusque vers trois heures. Et
à trois heures, Jésus cria d'une voix forte :
*
Eloï
; Eloï ; Lama sabactani ?
L
Ce qui
veut dire :
*
Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
L
Quelques-uns
de ceux qui étaient là disaient en l'entendant :
F
Voilà qu'il
appelle le prophète Élie !
L
L'un
d'eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout
d'un roseau, et lui donnait à boire, en disant :
A
Attendez !
Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là !
L
Mais Jésus,
poussant un grand cri, expira.
Le
rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. Le centurion
qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s'écria :
A
Vraiment,
cet homme était le Fils de Dieu !
L
Il y
avait aussi des femmes, qui regardaient de loin, et parmi elles, Marie
Madeleine, Marie, mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, qui
suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup
d'autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
Déjà
le soir était venu ; or, comme c'était la veille du sabbat, le jour où il
faut tout préparer, Joseph d'Arimathie intervint. C'était un homme influent,
membre du Conseil, et il attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il eut le
courage d'aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Pilate, s'étonnant
qu'il soit déjà mort, fit appeler le centurion, pour savoir depuis combien de
temps Jésus était mort.
Sur
le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps. Joseph acheta
donc un linceul, il descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul et
le déposa dans un sépulcre qui était creusé dans le roc. Puis il roula une
pierre contre l'entrée du tombeau. Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José,
regardaient l'endroit où on l'avait mis.
Lecteur
Jésus
a été condamné pour atteinte à Dieu. Il disait :
Jésus
Notre Père qui est dans les cieux.
Autres
Alors
n'importe qui serait son enfant ?
Lecteur
Il est
condamné pour atteinte au pouvoir de Dieu. Il disait :
Jésus
Mon Père et moi, nous sommes un.
Autres
Alors,
il serait le Fils de Dieu ?
Lecteur
Il est
condamné pour atteinte à la religion. Il disait :
Jésus
Les vrais adorateurs adorent le Père en esprit et vérité.
Autres
Alors
il ne suffit plus d'accomplir des rites ?
Lecteur
Il est
condamné pour atteinte au Messie guerrier. Il disait :
Jésus
Je suis doux et humble de cœur.
Autres
Alors
il n'y aurait plus de guerre contre les méchants ?
Lecteur
Il est
condamné pour atteinte aux bonnes mœurs. Il disait :
Jésus
Les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu.
Autres
Alors
les experts de la vertu perdraient leurs mérites ?
Lecteur
Il est
condamné pour atteinte à la puissance. Il disait :
Jésus
Heureux les doux !
Autres
Alors
la faiblesse serait source de bonheur ?
Lecteur
Il est
condamné pour atteinte à l'ordre établi. Il disait :
Jésus
Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs.
Autres
Alors
les pécheurs seraient les premiers de la hiérarchie ?
Lecteur
Il est
condamné pour atteinte à l'ordre public. Il disait :
Jésus
Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive.
Autres
Alors
il faudrait prévoir des troubles à cause de lui ?
Pour
signifier notre présence au pied de la croix de Jésus, certains d'entre vous
vont venir déposer des veilleuses autour de cette croix, qui a porté le salut
du monde et que nous vénérons en silence quelques instants...
Au
pied de la croix de Jésus, se tenait Marie sa mère... N'hésitons pas à la
prier avec confiance, afin qu'elle intercède pour nous auprès de son Fils.
Marie,
personne ne saura jamais comme toi qui est Jésus...
Marie,
Mère du condamné, apprends-nous à croire en Jésus...
Marie,
Mère de l'homme torturé, apprends-nous à dire oui à Dieu...
Marie,
dis-nous comment tu croyais quand c'était absurde de croire.
Marie,
dis-nous comment tu faisais quand il n'y avait plus rien à faire.
Marie,
personne ne saura jamais comme toi qui est Jésus...
Nous
avons entendu le récit de la Passion. Au moment où le Christ étend les bras
sur la croix, au moment où son coeur transpercé laisse jaillir la tendresse de
Dieu, présentons au Père les besoins de tous les hommes.
Prions
pour l'Église, pour ceux à qui le Seigneur a confié des responsabilités, en
particulier le pape Jean-Paul II. Prions aussi pour que cessent les divisions
entre les chrétiens.
Silence
Prions
pour le peuple juif. Dieu lui a parlé en premier et Dieu reste fidèle à ses
promesses. Prions le Père de réunir dans une même foi tous les enfants
d'Abraham.
Silence
Prions
pour les musulmans qui croient au Dieu unique, et pour les hommes et les femmes
qui ne savent pas encore que Dieu a pris un visage d'homme en Jésus.
Silence
Prions
pour les chefs d'Etat, pour les responsables de la cité des hommes, pour ceux
qui travaillent à établir la paix dans un monde plus solidaire.
Silence
Prions
aussi pour ceux qui sont crucifiés par la souffrance et les épreuves, pour
ceux qui sont les abandonnés de notre société, ceux qui sont sans travail ou
sans domicile.
Silence
En
ce jour où Jésus est mort pour rassembler les enfants de Dieu dispersés,
disons avec confiance ces mots qui reviennent aux moments les plus intenses de
notre vie, ces mots que Jésus nous a laissés pour les temps de détresse.
Notre
Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui
notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à
ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation. Mais délivre-nous
du Mal.
Car
c'est à Toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles
des siècles. AMEN.
Par
les blessures de l'agneau pascal, nous sommes guéris. Voici l'Agneau de Dieu
qui enlève le péché du monde.
Seigneur,
je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai
guéri.
Dieu
notre Père, tu nous as reçus à la table de ton Fils, vainqueur de la mort.
Que cette communion nous donne la force de le suivre jusqu'à la croix, lui qui
nous aime du plus grand amour, aujourd'hui et pour les siècles des siècles.
AMEN.