Vendredi Saint

 

Ouverture par le célébrant

Aujourd'hui, en traçant sur nous le signe de la croix, nous entrons en communion avec Jésus, lui qui nous a aimés jusqu'au bout, jusqu'à la mort sur la croix. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Prière d'ouverture

Dieu notre Père, ton Fils nous a aimés au point de se livrer entre nos mains. Ce soir, nous voulons te rendre grâce et partager par la prière le combat de ton Christ contre toutes les formes du mal. Par sa croix, fais mourir en nous tout égoïsme et conduis-nous à la lumière de Pâques, toi qui règne pour les siècles des siècles. AMEN.

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Marc

* : Jésus ; L : lecteur ; D : disciple ; F : la foule ; A : autres personnages.

 

L        Dès le matin, les chefs des prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le grand conseil. Puis ils enchaînèrent Jésus et l'emmenèrent pour le livrer à Pilate. Celui-ci l'interrogea :

A       Es-tu le roi des Juifs ?

L        Jésus répond :

*        C'est toi qui le dis.

L        Les chefs des prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demandait à nouveau :

A       Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu'ils portent contre toi.

L        Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate s'en étonnait. A chaque fête de Pâque, il relâchait un prisonnier, celui que la foule demandait. Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour avoir tué un homme lors de l'émeute. La foule monta donc, et se mit à demander à Pilate la grâce qu'il accordait d'habitude. Pilate leur répondit :

A       Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?

L        Il se rendait bien compte que c'était par jalousie que les chefs des prêtres l'avaient livré. Ces derniers excitèrent la foule à demander plutôt la grâce de Barabbas. Et comme Pilate reprenait :

A       Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ?

L        Ils crièrent de nouveau :

F       Crucifie-le !

L        Pilate leur disait :

A       Qu'a-t-il donc fait de mal ?

L        Mais ils crièrent encore plus fort :

F       Crucifie-le !

L        Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas. Et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié. Les soldats l'emmenèrent à l'intérieur du Prétoire, c'est-à-dire dans le palais du gouverneur. Ils appellent toute la garde, ils lui mettent un manteau rouge, et lui posent sur la tête une couronne d'épines qu'ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des révérences :

F       Salut, roi des Juifs.

L        Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s'agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau rouge, et lui remirent ses vêtements. Puis ils l'emmenèrent pour le crucifier, et ils réquisitionnèrent, pour porter la croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent Jésus à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire Lieu-du-Crâne ou Calvaire. Ils lui offraient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n'en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. Il était neuf heures lorsqu'on le crucifia. L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : Le roi des Juifs. Avec lui on crucifie deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Les passants l'injuriaient en hochant la tête :

F       Hé ! toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix !

L        De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux :

A       Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même! Que le Messie, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix ; alors nous verrons et nous croirons.

L        Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient. Quand arriva l'heure de midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusque vers trois heures. Et à trois heures, Jésus cria d'une voix forte :

*        Eloï ; Eloï ; Lama sabactani ?

L        Ce qui veut dire :

*        Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?

L        Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant :

F       Voilà qu'il appelle le prophète Élie !

L        L'un d'eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d'un roseau, et lui donnait à boire, en disant :

A       Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là !

L        Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.

Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s'écria :

A       Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu !

L        Il y avait aussi des femmes, qui regardaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d'autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

Déjà le soir était venu ; or, comme c'était la veille du sabbat, le jour où il faut tout préparer, Joseph d'Arimathie intervint. C'était un homme influent, membre du Conseil, et il attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il eut le courage d'aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Pilate, s'étonnant qu'il soit déjà mort, fit appeler le centurion, pour savoir depuis combien de temps Jésus était mort.

Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps. Joseph acheta donc un linceul, il descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans un sépulcre qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l'entrée du tombeau. Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José, regardaient l'endroit où on l'avait mis.

Méditation après la Passion

Lecteur        Jésus a été condamné pour atteinte à Dieu. Il disait :

Jésus           Notre Père qui est dans les cieux.

Autres         Alors n'importe qui serait son enfant ?

 

Lecteur        Il est condamné pour atteinte au pouvoir de Dieu. Il disait :

Jésus           Mon Père et moi, nous sommes un.        

Autres         Alors, il serait le Fils de Dieu ?

 

Lecteur        Il est condamné pour atteinte à la religion. Il disait :

Jésus           Les vrais adorateurs adorent le Père en esprit et vérité.

Autres         Alors il ne suffit plus d'accomplir des rites ?

 

Lecteur        Il est condamné pour atteinte au Messie guerrier. Il disait :

Jésus           Je suis doux et humble de cœur.

Autres         Alors il n'y aurait plus de guerre contre les méchants ?

 

Lecteur        Il est condamné pour atteinte aux bonnes mœurs. Il disait :

Jésus           Les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu.

Autres         Alors les experts de la vertu perdraient leurs mérites ?

 

Lecteur        Il est condamné pour atteinte à la puissance. Il disait :

Jésus           Heureux les doux !

Autres         Alors la faiblesse serait source de bonheur ?

 

Lecteur        Il est condamné pour atteinte à l'ordre établi. Il disait :

Jésus           Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs.

Autres         Alors les pécheurs seraient les premiers de la hiérarchie ?

 

Lecteur        Il est condamné pour atteinte à l'ordre public. Il disait :

Jésus           Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive.

Autres         Alors il faudrait prévoir des troubles à cause de lui ?

Liturgie de la croix

Pour signifier notre présence au pied de la croix de Jésus, certains d'entre vous vont venir déposer des veilleuses autour de cette croix, qui a porté le salut du monde et que nous vénérons en silence quelques instants...

Au pied de la croix de Jésus, se tenait Marie sa mère... N'hésitons pas à la prier avec confiance, afin qu'elle intercède pour nous auprès de son Fils.

 

Marie, personne ne saura jamais comme toi qui est Jésus...

Marie, Mère du condamné, apprends-nous à croire en Jésus...

Marie, Mère de l'homme torturé, apprends-nous à dire oui à Dieu...

Marie, dis-nous comment tu croyais quand c'était absurde de croire.

Marie, dis-nous comment tu faisais quand il n'y avait plus rien à faire.

Marie, personne ne saura jamais comme toi qui est Jésus...

 

Grande prière catholique

Nous avons entendu le récit de la Passion. Au moment où le Christ étend les bras sur la croix, au moment où son coeur transpercé laisse jaillir la tendresse de Dieu, présentons au Père les besoins de tous les hommes.

Prions pour l'Église, pour ceux à qui le Seigneur a confié des responsabilités, en particulier le pape Jean-Paul II. Prions aussi pour que cessent les divisions entre les chrétiens.

Silence

Prions pour le peuple juif. Dieu lui a parlé en premier et Dieu reste fidèle à ses promesses. Prions le Père de réunir dans une même foi tous les enfants d'Abraham.

Silence

Prions pour les musulmans qui croient au Dieu unique, et pour les hommes et les femmes qui ne savent pas encore que Dieu a pris un visage d'homme en Jésus.

Silence

Prions pour les chefs d'Etat, pour les responsables de la cité des hommes, pour ceux qui travaillent à établir la paix dans un monde plus solidaire.

Silence

Prions aussi pour ceux qui sont crucifiés par la souffrance et les épreuves, pour ceux qui sont les abandonnés de notre société, ceux qui sont sans travail ou sans domicile.

Silence

Invitation au Notre Père.

En ce jour où Jésus est mort pour rassembler les enfants de Dieu dispersés, disons avec confiance ces mots qui reviennent aux moments les plus intenses de notre vie, ces mots que Jésus nous a laissés pour les temps de détresse.

Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanc­tifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tenta­tion. Mais délivre-nous du Mal.

Car c'est à Toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles. AMEN.

Communion

Par les blessures de l'agneau pascal, nous sommes guéris. Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri.

Prière après la communion

Dieu notre Père, tu nous as reçus à la table de ton Fils, vainqueur de la mort. Que cette communion nous donne la force de le suivre jusqu'à la croix, lui qui nous aime du plus grand amour, aujourd'hui et pour les siècles des siècles. AMEN.