Solennité du Saint-Sacrement

 

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Nous voici réunis aujourd'hui pour célébrer l'eucharistie, c'est-à-dire pour rendre grâce à Dieu pour Jésus de Nazareth, pour remercier Dieu de s'être approché de nous en Jésus. Que le Seigneur, en ce jour où nous fêtons l'eucharistie, le Corps et le sang du Christ, que le Seigneur ne tienne pas compte de nos lenteurs qui viennent de notre péché, mais qu'il regarde notre désir de marcher selon l'Evangile.

Prière

Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta Passion ; donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption. Toi qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit.

Lecture du livre de l’Exode

En descendant du Sinaï, Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles du Seigneur et tous ses commandements. Le peuple répondit d’une seule voix : « Toutes ces paroles que le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique. » Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur ; le lendemain matin, il bâtit un autel au pied de la montagne, et il dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël. Puis il chargea quelques jeunes Israélites d’offrir des holocaustes, et d’immoler au Seigneur de jeunes taureaux en sacrifice de paix. Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des bassins ; puis il aspergea l’autel avec le reste du sang. Il prit le livre de l’Alliance et en fit la lecture au peuple. Celui-ci répondit : « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. » Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit : « Voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous. »

Psaume

Nous partageons la coupe du salut en invoquant le nom du Seigneur.

Ou bien : Voici le sang de l’Alliance éternelle, voici la coupe du salut.

 

Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait !

J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur

 

Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens !

Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, moi, dont tu brisas les chaînes !

 

Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur.

Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple.

Lecture de la lettre aux Hébreux

Le Christ est le grand prêtre du bonheur qui vient. La tente de son corps est plus grande et plus parfaite que celle de l’ancienne Alliance ; elle n’a pas été construite par l’homme, et n’appartient donc pas à ce monde. C’est par elle qu’il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire du ciel en répandant, non pas le sang des animaux, mais son propre sang : il a obtenu ainsi une libération définitive. S’il est vrai qu’une simple aspersion avec du sang d’animal, ou avec de l’eau sacrée, rendait à ceux qui s’étaient souillés une pureté extérieure, pour qu’ils puissent célébrer le culte, le sang du Christ, lui, fait bien davantage : poussé par l’Esprit éternel, Jésus s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tache ; et son sang purifiera notre conscience des actes qui mènent à la mort pour que nous puissions célébrer le culte du Dieu vivant. Voilà pourquoi il est le médiateur d’une Alliance nouvelle : puisqu’il est mort pour le rachat des fautes commises sous l’ancienne Alliance, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel déjà promis.

SÉQUENCE

Sion, célèbre ton Sauveur,

chante ton chef et ton pasteur par des hymnes et des chants.

 

Tant que tu peux, tu dois oser,

car il dépasse tes louanges, tu ne peux trop le louer.

 

Le Pain vivant, le Pain de vie,

il est aujourd’hui proposé comme objet de tes louanges.

 

Au repas sacré de la Cène,

il est bien vrai qu’il fut donné au groupe des douze frères.

 

Louons-le à voix pleine et forte,

que soit joyeuse et rayonnante l’allégresse de nos cœurs !

 

C’est en effet la journée solennelle

où nous fêtons de ce banquet divin la première institution.

 

À ce banquet du nouveau Roi,

la Pâque de la Loi nouvelle met fin à la Pâque ancienne.

 

L’ordre ancien le cède au nouveau ;

la réalité chasse l’ombre, et la lumière, la nuit.

 

Ce que fit le Christ à la Cène,

il ordonna qu’en sa mémoire nous le fassions après lui.

 

Instruits par son précepte saint,

nous consacrons le pain, le vin, en victime de salut.

 

C’est un dogme pour les chrétiens

que le pain se change en son corps, que le vin devient son sang.

 

Ce qu’on ne peut comprendre et voir,

notre foi ose l’affirmer, hors des lois de la nature.

 

L’une et l’autre de ces espèces,

qui ne sont que de purs signes, voilent un réel divin.

 

Sa chair nourrit, son sang abreuve,

mais le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces.

 

On le reçoit sans le briser,

le rompre ni le diviser ; il est reçu tout entier.

 

Qu’un seul ou mille communient,

il se donne à l’un comme aux autres, il nourrit sans disparaître.

 

Bons et mauvais le consomment,

mais pour un sort bien différent, pour la vie ou pour la mort.

 

Mort des pécheurs, vie pour les justes

vois : ils prennent pareillement ; quel résultat différent !

 

Si l’on divise les espèces, n’hésite pas,

mais souviens-toi qu’il est présent dans un fragment aussi bien que dans le tout.

 

Le signe seul est partagé,

le Christ n’est en rien divisé, ni sa taille ni son état n’ont en rien diminué.

 

Le voici, le pain des anges, il est le pain de l’homme en route,

le vrai pain des enfants de Dieu, qu’on ne peut jeter aux chiens.

 

D’avance il fut annoncé par Isaac en sacrifice,

par l’agneau pascal immolé, par la manne de nos pères.

 

Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous,

nourris-nous et protège-nous,

fais-nous voir les biens éternels dans la terre des vivants.

 

Toi qui sais tout et qui peux tout, toi qui sur terre nous nourris,

conduis-nous au banquet du ciel et donne-nous ton héritage,

en compagnie de tes saints. Amen.

Alléluia

Tu es le pain vivant venu du ciel, Seigneur Jésus. Qui mange de ce pain vivra pour toujours. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal ? » Il envoie deux disciples : « Allez à la ville ; vous y rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Suivez-le. Et là où il entrera, dites au propriétaire : « Le maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ? » il vous montrera à l’étage une grande pièce toute prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent en ville ; tout se passa comme Jésus leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque. Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant : «Prenez, ceci est mon corps. » Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon Sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. » Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.

Le pain, « Sacrement de Dieu ».

« Prenez et mangez. Prenez et buvez ». Le christianisme n'est pas fait de choses compliquées, mais de gestes simples et quotidiens. Pourtant ces gestes sont chargés pour le croyant d'une force dépassant toutes les forces humaines. Et cela, parce qu'un soir, Jésus, fils de Marie, et fils de Dieu, a pris un peu de pain, un peu de vin, et a dit à ses disciples : « Faites ceci en mémoire de moi ».

La célébration du Jeudi saint remonte aux premiers temps de l'Église mais celle de la Fête du Corps et du Sang du Christ, appelée aussi « Fête-Dieu » ne fut initiée qu'en 1264, par saint Thomas d'Aquin, à la demande du pape. Elle est d'une grande densité doctrinale.

Depuis ce jeudi soir, les chrétiens se sont réunis pour partager l'eucharistie. Ce pain et ce vin, multipliés et partagés, par Jésus a l'échelle du monde, sont devenus le signe de la solidarité universelle : "Nous qui mangeons le même pain, nous ne formons qu'un même corps", autour du Christ, le grand prêtre médiateur de l’alliance nouvelle. Il est lui-même le Libérateur qui donne à la multitude l'accès au pain de la liberté, le pain de la vie sans limite ni frontière. Qui que nous soyons, faibles ou forts, fervents ou tièdes, l'eucharistie fait de nous un seul peuple, priant le Seigneur.

Sans slogan, sans campagne publicitaire à la télévision, rien qu'un peu de pain et de vin rassemblent encore aujourd'hui des millions d'hommes et de femmes. Même quand nous ne sommes pas nombreux à nous rassembler autour de la table du Seigneur, nous savons bien que nous ne sommes pas seuls. Nous croyons que le Seigneur est sans cesse avec nous et qu'il nous anime de l'amour même de son Père.

Par le pain et le vin, Jésus vient jusqu'à nous pour nous entraîner vers son Père. Tous, sans distinction et sans exclusive, nous sommes invités à être servis par Celui qui nous accueille pour nous partager le pain.

La nourriture de base des hommes est devenue le pain de Dieu. Ceux qui partagent le pain de Dieu deviennent alors également des signes de la présence de Dieu et de son amour dans le monde d'aujourd'hui.

Le pain est devenu le « Sacrement de Dieu ». Ceux qui consomment ce pain deviennent à leur tour des « sacrements », des signes de Jésus-Christ et de sa passion pour les vivants.

En célébrant l'eucharistie, devenons nous-mêmes les porteurs de Dieu à ceux qui nous entourent.

Prière sur les offrandes

Accorde, Seigneur, à ton Église les biens de l'unité et de la paix, dont nos offrandes sont le signe dans le mystère eucharistique. Par Jésus, le Christ.

Préface

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Dans le dernier repas qu'il prit avec ses Apôtres, afin que toutes les générations fassent mémoire du salut par la croix, il s'est offert à toi, comme l'Agneau sans péché, et tu as accueilli son sacrifice de louange. Quand tes fidèles communient à ce sacrement, tu les sanctifies pour que tous les hommes, habitant le même univers, soient éclairés par la même foi et réunis par la même charité. Nous venons à la table d'un si grand mystère nous imprégner de ta grâce et connaître déjà la vie du Royaume. Voilà pourquoi le ciel et la terre t'adorent; ils chantent le cantique de l'Alliance nouvelle, et nous-mêmes, unissant notre voix à celle des anges, nous t'acclamons : Saint !...

Ou bien :

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. C'est lui le prêtre éternel et véritable, qui apprit à ses disciples comment perpétuer son sacrifice ; il s'est offert à toi en victime pour notre salut ; il nous a prescrit d'accomplir après lui cette offrande pour célébrer son mémorial ; quand nous mangeons sa chair immolée pour nous, nous sommes fortifiés ; quand nous buvons le sang qu'il a versé pour nous, nous sommes purifiés. C'est pourquoi, avec les anges et les archanges, avec les puissances d'en haut et tous les esprits bienheureux, nous chantons l'hymne de ta gloire et sans fin nous proclamons : Saint !...

Prière après la communion

Fais que nous possédions, Seigneur Jésus, la jouissance éternelle de ta divinité, car nous en avons ici-bas l'avant-goût lorsque nous recevons ton corps et ton sang. Toi qui règnes pour les siècles des siècles.