Trente et unième dimanche ordinaire

 

Ouverture

Il y a quelques jours, c’était la fête de la Toussaint, et les lectures de ce trente et unième dimanche nous parlent de l'amour, celui que les saints ont pratiqué à la perfection. Préparons-nous dès aujourd'hui à cette fête et mettons-nous à l'écoute de celui qui est venu donner sa vie pour ses amis, même s'ils sont pécheurs.

Prière.

Dieu de puissance et de miséricorde, c'est ta grâce qui donne à tes fidèles de pouvoir dignement te servir ; accorde-nous de progresser sans que rien nous arrête vers les biens que tu promets. Par Jésus...

Première lecture

Nous connaissons par coeur le plus grand commandement. Essayons de l'écouter comme si nous ne l'avions jamais entendu.

Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple d'Israël : Tu craindras le Seigneur ton Dieu. Tous les jours de ta vie, toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils, tu observeras tous ses commandements et ses ordres que je te prescris aujourd'hui, et tu auras longue vie. Israël, tu écouteras, tu veilleras à mettre en pratique ce qui t'apportera bonheur et fécondité, dans un pays où ruissellent le lait et le miel, comme te l'a promis le Seigneur, le Dieu de tes pères. Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces commandements que je te donne aujourd'hui resteront dans ton coeur.

Psaume

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur,

et tu auras la vie.

 

De quel amour, j'aime ta loi : tout le jour je la médite !

Je surpasse en sagesse tous mes maîtres,

car je médite tes exigences.

 

Des chemins du mal, je détourne mes pas

afin d'observer ta parole.

De tes décisions, je ne veux pas m'écarter,

car c'est toi qui m'enseignes.

 

Qu'elle est douce à mon palais ta promesse

le miel a moins de saveur dans ma bouche !

Tes préceptes m'ont donné l'intelligence :

je hais tout chemin de mensonge.

 

Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route.

Je l'ai juré, je tiendrai mon serment,

j’observerai tes justes décisions.

Deuxième lecture

Le Christ est allé jusqu'au bout de l'amour pour Dieu et pour les hommes : il a donné sa vie.

Lecture de la lettre aux Hébreux

Dans l'ancienne Alliance, un grand nombre de prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait de durer toujours. Jésus, lui, puisqu'il demeure éternellement, possède le sacerdoce qui ne passe pas. C'est pourquoi il est en mesure de sauver d'une manière définitive ceux qui s'avancent vers Dieu grâce à lui, car il vit pour toujours afin d'intercéder en leur faveur. C'était bien le grand prêtre qu'il nous fallait : saint, sans tache, sans aucune faute ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux. Il n'a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. Dans la loi de Moïse, ce sont des hommes remplis de faiblesse qui sont désignés comme grands prêtres. Mais plus tard, quand Dieu s'engage par serment, il désigne son Fils qu'il a pour toujours mené à sa perfection.

Alléluia.

Dieu est amour. Celui qui aime est né de Dieu : il connaît Dieu.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Un scribe s'avança vers Jésus pour lui demander : Quel est le premier de tous les commandements ? Jésus lui fit cette réponse : Voici le premier : Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. Le scribe reprit : Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l'Unique et qu'il n'y en a pas d'autre que lui. L'aimer de tout son coeur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. Jésus, voyant qu'il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n'osait plus l'interroger.

Homélie : un scribe sympathique

L'épisode que raconte l’évangile aujourd’hui se situe peu de temps avant l'arrestation de Jésus. Cela fait des mois que les scribes, les spécialistes de l'Ecriture sainte s'affrontent à Jésus. Ils l'ont vu guérir le jour du sabbat, entrer chez les pécheurs. Ils l'ont toujours contesté sans parvenir à le faire taire. Entre eux et Jésus, tout est sujet à controverse : le sabbat, le culte de l'empereur, la résurrection des morts...

Un scribe qui a sans doute été attentif à la prédication de Jésus s'approche en souhaitant revenir à l'essentiel. Pour une fois, c'est un personnage sympathique. Il ne voit aucun problème majeur dans l'enseignement de Jésus. Et même il en rajoute, disant que l'amour de Dieu et des autres vaut mieux que tous les sacrifices. Ce scribe a bonne mémoire, car cela était déjà dit dans les Ecritures. II a dû être quelque peu surpris par la réponse de Jésus qui manifeste une connaissance globale de la Bible.

Puis c'est Jésus qui est, à son tour, surpris par la pertinence de sa réponse. Il ne peut que répondre qu'il n'est pas loin du Royaume de Dieu. Pourquoi Jésus se contente-t-il donc d'une formule aussi restrictive ? Probablement parce que la conversion n'est pas encore acquise. Il est simplement sur la bonne voie. On ne peut s'approcher de Dieu comme de quelqu'un que l'on pourrait acheter en le comblant de cadeaux...

Peser la foi à la mesure des sacrifices, cela n'a guère de sens. Une seule chose compte, l'amour pour Dieu et pour l'homme.

Tout le reste est subordonné à cela. Dieu ne se révèle que dans une relation d'amour et non dans l'accumulation de nos pratiques.

De quel amour j'aime ta loi, dit le psalmiste. On ne peut pas dire la même chose du Code civil ou du Code de la route. Et c'est là toute la différence entre les lois humaines et la Loi divine. D'un côté nous connaissons l'aspect tatillon des règlements et de l'autre nous découvrons la possibilité d'entrer en relation avec Dieu qui nous ouvre un avenir, qui nous libère.

Ne soyons pas seulement sympathique comme le scribe ; effectuons un pas de plus et entrons davantage dans la vie et l'amour de Dieu, à l'exemple de ceux qui nous ont précédés dans la foi au Christ et que nous fêtons, le jour de la Toussaint.

Prière universelle

Ecoute, Eglise de Dieu. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Demandons à Dieu la force d'aimer.

·        Pour ceux qui sont loin de ton Royaume : les incroyants, les mal-croyants, les athées, ceux qui persécutent l'Eglise. Montre-leur ton visage d'amour, Seigneur.

·        Pour ceux que l'on croit loin du Royaume et qui en sont tout proches, les abandonnés, les laissés pour compte, les mal-aimés. Montre-leur ton visage d'amour, Seigneur.

·        Pour nous-mêmes qui approchons de ton Royaume, pour les missionnaires, les militants, les chercheurs de Dieu parfois découragés ou fatigués. Montre-leur ton visage d'amour, Seigneur.

Dieu notre Père, ton Fils Jésus a été fidèle jusqu'au bout à la loi d'amour. Ouvre nos coeurs pour que nous t'aimions comme notre Père et que nous aimions les autres comme nos frères, en Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Prière sur les offrandes.

Seigneur, que cette eucharistie soit pour toi une offrande pure et, pour nous, le don généreux de ta miséricorde. Par Jésus...

Prière après la communion

De plus en plus, Seigneur, exerce en nous ta puissance : afin que, fortifiés par tes sacrements, nous devenions capables, avec ta grâce, d'entrer en possession des biens qu'ils promettent. Par Jésus.