Nativité - Messe de la nuit

 

Ouverture

Dans cette nuit de Noël, Dieu nous rejoint au carrefour de la fête. Qui que nous soyons, où que nous en soyons sur le che­min de notre vie, nous sommes tous invités à prendre part à cette fête dans laquelle le Fils de Dieu se fait petit enfant pour que tout homme puisse devenir enfant de Dieu. Et quand Dieu veut nous parler, il commence par se taire, il se fait petit enfant, un petit enfant qui ne peut pas parler. Pour entendre la Parole de Dieu, commençons par faire silence en nous-mêmes pour nous préparer à l'eucharistie.

Gloria

Avec les anges qui chantaient la gloire de Dieu dans le ciel de Bethléem, nous pouvons aussi chanter la gloire de Dieu en cette nuit de Noël.

Prière.

Seigneur, tu as fait resplendir cette nuit très sainte des clartés de la vraie lumière : de grâce, accorde-nous qu'illuminés dès ici-bas par la révélation de ce mystère, nous goûtions d'ans le ciel la plénitude de sa joie. Par Jésus...

Première lecture

Au peuple d'Israël, tourmenté par l'épreuve, le prophète Isaïe annonce la venue d'un Sauveur. Ecoutons le prophète qui parle encore pour nous en cette nuit de notre monde : le Sauveur va venir.

Lecture du livre d'Isaïe

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lu­mière. Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué l'allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent de­vant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus. Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane. Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux cou­verts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés. Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l'insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. Ainsi le pouvoir s'étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le droit et la jus­tice dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fait l'amour invincible du l'univers.

Psaume

Aujourd'hui, un sauveur nous est né :

c'est le Christ, le Seigneur.

 

Chantez au Seigneur un chant nouveau,

chantez au Seigneur, terre entière,

chantez au Seigneur et bénissez son nom

 

De jour en jour, proclamez son salut,

racontez à tous les peuples sa gloire,

à toutes les nations ses merveilles !

 

Joie au ciel ! Exulte la terre ! 

Les masses de la mer mugissent,

la campagne tout entière est en fête.

 

Les arbres des forêts dansent de joie

devant la face du Seigneur, car il vient,

pour gouverner le monde avec justice.

Deuxième lecture

La venue d'un Sauveur dans notre monde est un appel qui nous est adressé : Dieu a besoin des hommes. Nous devons devenir un peuple ar­dent à faire le bien, comme le recommande Paul à son disciple, Tite.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Tite

La grâce de Dieu s'est manifestée pour le salut de tous les hommes. C'est elle qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d'ici-bas, pour vi­vre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux, et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur. Car il s'est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.

Alléluia. 

Je vous annonce une grande joie : aujourd'hui est né un Sauveur ; c'est le Messie, le Seigneur ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre - ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la des­cendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là, arrivè­rent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une man­geoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle com­mune. Dans les environs se trouvaient des bergers qui pas­saient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les en­veloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte, mais l'ange leur dit : Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime.

Un enfant nous est né...

Nous pourrions presque dire de mémoire le récit que nous venons d'entendre. II faudrait surtout ne plus parler pour laisser, dans le calme de la nuit, ces paroles péné­trer notre coeur. Savourons cette histoire toute simple.

Joseph et Marie viennent de faire un long voyage avant d'arriver à Bethléem, la jeune, femme est sur le point d'enfanter. Mais les lieux d'hébergement sont surchar­gés. On trouve une grotte. L'enfant vient au monde, on l'étend dans une mangeoire d'animaux. Aux environs, des bergers gardaient leurs troupeaux. Tout à coup, ce qui ne valait pas la peine d'être raconté, devient une réalité singulière. Ce fait divers, tout simple, tout humain, prend une allure étrange, une qualité jamais vue.

Cet enfant est le Fils du Dieu vivant, il est Dieu devenu homme. C'est l'événement central de l'histoire des hommes. II n'y en aura jamais plus d'aussi important. Depuis cette minute, Dieu a lié son sort au nôtre. Même lorsque trois jours après sa mort, Jésus ressuscitera, il sera encore des nôtres : il sera le premier à avoir accompli totalement son destin normal. Et même lorsqu'il reviendra, à la fin des temps, ce sera moins important, car ce ne sera que l'accomplissement de ce qui est commencé dans cette nuit de Bethléem.

Maintenant, tout est possible. L'homme peut espérer. La tristesse doit mourir dans nos coeurs, car nous ne som­mes plus seuls. Dieu est avec nous. Cette nuit, nous en sommes les témoins comme les bergers de Bethléem. Nous sommes les témoins de la puissance de Dieu. Quand les hommes veulent montrer leur puissance, ils font des choses spectaculaires, qui forcent l'admiration. Quand Dieu veut montrer sa puissance et son amour, il ne fait rien d'ex­traordinaire, il devient un homme, un petit enfant cou­ché dans une crèche. Dieu est assez puissant pour res­ter lui-même en devenant homme.

Au cours d'une telle nuit, nous nous sentons proches de quelque chose de vrai qui touche au plus intime de nous-mêmes. Nous pouvons croire. C'est là l'essentiel si nous laissons cette conviction faire son chemin en nous.

Les bergers ont entendu l'appel du Seigneur. Il n'est pas possible que ces paroles n'éveillent pas en nous un ap­pel à être plus vrais, plus joyeux. Laissons-nous faire. que le Seigneur naisse en chacun de nous, et que sa présence nous rende capables de nous aimer les uns les autres, comme il nous le demande chaque jour.

Prière universelle

Dieu s'est fait homme, il a pris notre humanité. Nous pouvons porter devant lui les soucis et les joies des hommes dont il s'est fait proche.

·   Tu es venu combler l'attente de tout un peuple. Regarde les attentes et les besoins des hommes d'aujourd'hui. Nous t'en prions, Seigneur.

·   Tu nous donnes comme un trésor la joie de ta naissance. Que cette Bonne Nouvelle ne reste pas enfermée parmi les chrétiens, mais qu'elle soit an­noncée à tous les hommes. Nous t'en prions, Seigneur.

·   Tu as voulu naître dans la condition de l'émigré, au hasard d'un recense­ment général. Pour tous ceux qui sont isolés par la force des choses, par la maladie, l'exil ou l'émigration ; qu'ils soient accueillis au coeur de cette fête. Nous t'en prions, Seigneur.

·   Nous sommes rassemblés pour célébrer Jésus-Christ venu en notre chair. Que notre vie quotidienne soit également l'annonce d'une Bonne Nouvelle pour tous ceux que nous rencontrons. Nous t'en prions, Seigneur.

Au coeur de notre prière, en cette nuit où nous célébrons la naissance de ton Fils, nous t'exprimons, Père, notre plus grand désir : que Jésus Christ grandisse en nous pour que nous nais­sions à sa vie, aujourd'hui et pour les siècles des siècles. AMEN.

Prière sur les offrandes.

Accepte, Seigneur, notre sacrifice en cette nuit de Noël ; et, dans un prodigieux échange, nous deviendrons semblables à ton Fils en qui notre nature est unie à la tienne. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit.

Préface

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant. Dans le mystère de la Nativité, celui qui par nature est invisible se rend visible à nos yeux ; en­gendré avant le temps, il entre dans le cours du temps. Faisant renaître en lui la création déchue, il restaure toute chose et re­met l'homme égaré sur le chemin de ton Royaume. C'est pour­quoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire, en chantant (disant) d'une seule voix : Saint !...

Prière après la communion.

Joyeux de célébrer dans ces mystères la naissance de notre Rédempteur, nous t'en prions, Seigneur notre Dieu, donne-nous de parvenir, après une vie toujours plus fidèle, jusqu'à la com­munion glorieuse avec ton Fils bien-aimé. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit.