Aujourd'hui, le Fils de Dieu s'est fait homme, aujourd'hui nous est ouvert le chemin vers le cœur de Dieu, aujourd'hui, Dieu prend notre chair pour nous diviniser. Puissions-nous partager cette paix, cette joie, cette lumière de Noël avec notre monde qui en a tant besoin.
"Joyeux Noël !" Cette salutation, nous l'avons entendue souvent, ces derniers jours, dans nos familles , sur nos lieux de travail, dans les magasins. La joie de Noël est visible partout, dans les étoiles scintillant au sommet des sapins ou sur les murs des villes. La joie de Noël resplendit au cœur de la nuit de tous les peuples qui marchent dans la longue nuit, nuit de la souffrance, nuit de la guerre, nuit de la faim, nuit de la solitude ou du désespoir. La joie que les chrétiens connaissent à Noël vient de la naissance d'un enfant. Dieu a quitté son ciel, il s'est fait proche de nous. Accueillons-le simplement comme il l'a désiré lui-même, dans la nuit de Bethléem.
Père, toi qui as merveilleusement créé l'homme et plus merveilleusement encore rétabli sa dignité, fais-nous participer à la divinité de ton Fils, puisqu'il a voulu prendre notre humanité. Lui qui règne avec toi.
Au temps de la dure épreuve de l'exil et de la déportation du peuple juif à Babylone, l'espoir ne semble plus permis. Pourtant, Isaïe, le prophète annonce que le temps de l'épreuve est terminé : le Seigneur va venir.
Comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la bonne nouvelle, qui annonce le salut, celui qui vient dire à la cité sainte : Il est roi, ton Dieu ! Écoutez la voix des guetteurs, leur appel retentit, c'est un seul cri de joie ; ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient à Sion. Éclatez en cris de joie, ruines de Jérusalem, car le Seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem ! Le Seigneur a montré la force divine de son bras aux yeux de toutes les nations. Et, d'un bout à l'autre de la terre, elles verront le salut de notre Dieu.
La terre entière a vu le Sauveur que Dieu nous donne.
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles :
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s'est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s'est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d'Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !
Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
sur la cithare et tous les instruments :
au son de la trompette et du cor,
acclamez votre roi, le Seigneur !
Depuis des siècles, les prophètes annonçaient la venue de Dieu. Aujourd'hui, tout est dit, tout est lumineux : Dieu nous parle par son Fils.
Souvent dans le passé, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées : mais, dans les derniers temps, dans ces jours où nous sommes, il nous a parlé par ce Fils qu'il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. Reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils qui porte toutes choses par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s'est assis à la droite de la Majesté divine au plus haut des cieux : et il est bien placé au-dessus des anges, car il possède par héritage un nom bien plus grand que les leurs. En effet, Dieu n'a jamais dit à un ange : Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré. Ou bien encore : Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Au contraire, au moment d'introduire le Premier-né dans le monde à venir, il dit : Que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui.
Alléluia. Aujourd'hui la lumière a brillé sur la terre. Peuples de l'univers. entrez dans la clarté de Dieu ; venez tous adorer le Seigneur. Alléluia.
Au
commencement était le Verbe, la Parole de
Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il
était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout s'est fait, et rien de ce
qui s'est fait ne s'est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la
lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres. et les
ténèbres ne l'ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde, Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu. Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu. Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : Voici celui dont j'ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi car avant moi il était.
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce : après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique. qui est dans le sein du Père. c'est lui qui a conduit à le connaître.
Aujourd'hui, c'est fête dans le monde : dans tous les pays qui ont été christianisés, on marque Noël par une fête. Même ceux qui ne sont pas chrétiens font la fête aujourd'hui. C'est l'occasion d'une rencontre entre amis, l'occasion d'un échange de cadeaux, ceux-là même qui entretiennent l'amitié, l'occasion de se retrouver en famille... Mais tout cela n'a rien de véritablement chrétien. Si nous sommes réunis aujourd'hui, c'est parce que nous avons découvert que Noël, c'est autre chose que ce qui est manifesté dans les rues illuminées des villes, dans les vitrines des magasins...
Aujourd'hui, c'est fête dans le monde, c'est surtout fête pour nous, les chrétiens. C'est même notre plus grande fête après Pâques. C'est la fête de la naissance de Celui qui était le Fils de Dieu et qui est devenu le fils de Marie. C'est la fête de Celui qui avait une puissance égale à celle de Dieu le Père et qui s'est fait petit enfant, dans les conditions que l'on sait...
Il n'y a pas eu beaucoup de tapage autour de cette naissance, pas de renfort de publicité, même pas une annonce publique pour les hommes de ce petit pays qu'était la Palestine, pas de faire-part de naissance. Tout s'est passé dans le silence, dans le secret de Dieu...
Quelques témoins, cependant, Marie, la mère de Jésus, témoin indispensable, Joseph, l'époux de Marie, quelques bergers, des hommes sans importance, des exclus de la bonne société. D'ailleurs, dans la suite de l'évangile, on ne parle plus de ces bergers, c'est à peine si on fait encore allusion à Joseph et à Marie. Cela donne à penser que les témoins des premiers instants de la vie de Jésus ne sont pas les plus importants. Ils sont simplement l'image de tous les pauvres à qui l'évangile va pouvoir être annoncé. Et nous faisons partie de ces pauvres gens ! Nous serions encore misérables si nous n'avions pas entendu la prédication de l'Evangile. Nous serions peut-être en train de dormir, après avoir fêté Noël dans le cadre d'un Réveillon somptueux, sans savoir ce que nous avions fêté...
Oui, aujourd'hui, c'est fête pour nous, les chrétiens. Aujourd'hui, Dieu s'est fait homme, aujourd'hui, il est devenu l'un de nous, pour que nous devenions comme lui. Oui, Jésus, le Fils unique de Dieu, s'est fait homme, il est venu habiter parmi nous, pour que nous puissions devenir les enfants de Dieu.
Au fait, Noël, c'est plus que le simple anniversaire de Jésus. C'est la fête de notre nouvelle naissance. Oui, nous sommes tous des nouveaux-nés avec le Christ. Nous ne sommes plus à nous-mêmes, nous sommes au Christ, le premier-né de tous les hommes, et puisque le Christ est à Dieu, nous sommes à Dieu. Cela ne veut pas dire que nous ayons définitivement perdu notre liberté. Au contraire, nous sommes pleinement libres, puisque nous avons la liberté même de Dieu, la liberté de ce Dieu fait homme, la liberté du Christ.
Alors célébrons dignement cette fête pour le Christ Jésus, avec tous les chrétiens du monde. Bonne et joyeuse fête de Noël à tous les hommes de bonne volonté.
Cette nuit, nous entendions l'évangéliste Luc nous rappeler les conditions de la naissance de Jésus. La tradition a traduit cet événement dans les crèches que nous reconstituons pour les fêtes de Noël.
L'évangéliste Jean, lui, présente son évangile d'une autre manière : il nous place devant le mystère de Dieu. le Fils de Dieu se fait homme pour que les hommes puissent devenir enfants de Dieu. Son introduction est moins imagée que celle de Luc. Nous ne disposons pas d'images pour pénétrer ce mystère, ce secret d'amour. Mais l'amour de Dieu se manifeste quand il entre en communication avec les hommes. "Souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes ; mais dans ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils".
Un moyen efficace de la communication, c'est le langage : nous parlons pour nous comprendre. Dieu utilise ce procédé pour attirer l'attention. Sa parole, expression de ce qu'il est, c'est son Fils qui se fait homme. La Parole de Dieu devient une parole d'homme, car c'est seulement par la parole humaine que l'homme peut accéder à la connaissance de Dieu. Jésus, le Fils unique de Dieu, se fait fils de Marie pour nous faire connaître le Père, pour nous faire devenir enfants de son Père.
Le Prologue de Jean peut se résumer ainsi : Dieu, personne ne l'a jamais vu, sinon le Fils, la Parole même de Dieu. Pour se faire connaître, Dieu se fait homme en son Fils. La Parole de Dieu se fait chair pour que la chair de l'homme puisse devenir parole de Dieu. Le Christ n'a pas craint de quitter sa gloire éternelle pour être un homme comme les autres, au risque de ne pas être entendu, il n'a pas craint de courir le risque de la vie humaine pour nous faire connaître la vie divine. Il n'a pas craint de perdre sa liberté pour nous faire accéder à la liberté des enfants de Dieu.
Noël, ce n'est pas seulement l'anniversaire de la naissance de Jésus. C'est surtout l'anniversaire de notre nouvelle naissance. Comme au jour de notre baptême, nous sommes des nouveaux-nés dans le Christ. Noël, c'est la fête de notre liberté d'enfants de Dieu. Ne gâchons pas cette liberté, mais portons partout la lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde. Nous sommes responsables de sa venue dans le monde ; qu'avons-nous fait de lui ?
Quelle puissance, quelle grandeur, quelle force que ces paroles de l'évangéliste Jean ! Le Verbe, Dieu par qui tout a été fait, la véritable lumière des hommes se fait chair, il vient chez les siens et manifeste la gloire de Dieu afin de faire fils de Dieu tous ceux qui l'accueilleront. La nuit dernière, d'une manière plus imagée, les anges de la Nativité, avaient chanté le même message : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes qu'il aime.
Aujourd'hui, Dieu manifeste sa gloire. Tel est le sens de la fête de Noël. Aujourd'hui, Dieu met sa toute-puissance au service de son amour et de sa fidélité. Et cela, il le fait d'une façon étonnante. Peut-on imaginer une manière plus modeste que cette naissance dans la pauvreté et la solitude, aux environs de Bethléem ? On a couché un enfant dans une mangeoire pour animaux, car il n'y avait pas de place pour lui dans les lieux d'hébergement de la ville. Il n'y a rien d'éclatant, de prestigieux, de glorieux dans cette naissance. Dès le début de sa présence sur terre, le Seigneur veut que toutes choses soient modestes, simples, pauvres...
Peut-être n'aurions-nous pas compris un langage différent. Nous savons bien que la gloire divine ne peut pas s'exprimer de la même manière que la gloire humaine. Spontanément, nous réagissons ainsi : un saint doit être pauvre, autrement nous refusons d'admettre sa sainteté. L'Eglise doit être pauvre, on l'entend constamment de la part des croyants comme des autres. Que ne dit-on pas avec un étonnement scandalisé sur les richesses de l'Eglise, pour y voir un signe de son infidélité au message même du Christ ?
Tout ce qui touche à la gloire de Dieu doit être pauvre et modeste. Seul celui qui n'a rien et donne discrètement ce qu'il a ou ce qu'il est, seul celui-là nous paraît capable d'aimer ou d'être supportable dans sa façon d'aimer... Seul, le pauvre aime et peut être aimé.
C'est
peut-être pour cela que le Seigneur a voulu manifester sa gloire dans la
modestie de la crèche de Bethléem. C'est là un langage qui nous convient
encore deux mille ans après sa naissance, c'est le seul langage que l'homme
puisse entendre.
C'est peut-être pour cela que nous éprouvons un mystérieux contentement en
voyant une crèche de Noël. Nous faisons l'expérience de la gloire de Dieu et
de la paix qu'il a promise aux hommes qu'il aime. Cette nuit, les anges ont
clamé cette paix à tous les hommes, à ceux qui aiment Dieu dans le
sincérité de leur cœur comme à ceux qui sont aimés de Dieu. Aujourd'hui, la
paix est donnée à tout homme accessible à l'amour. C'est ainsi que Dieu
manifeste sa gloire.
Aujourd'hui, Dieu propose sa paix à chacun de nous, mais il est vrai que cette paix est fragile, aussi fragile qu'un enfant qui vient de naître, aussi fragile que l'amour. Il nous est demandé de protéger cette paix, en gardant le cœur ouvert. Si nous sommes fermés, clôturés sur nous-mêmes, rien ne pénétrera. Dieu ne pénètre jamais par effraction dans un cœur d'homme, il respecte notre liberté. Même s'il vient chez les siens, même s'il vient chez ceux qu'il a créés, il n'impose pas sa présence... Aurons-nous le cœur ouvert pour l'accueillir et pour découvrir la gloire de Dieu dans cette naissance si peu raisonnable ? Aurons-nous le cœur ouvert pour accepter de devenir réellement les enfants de Dieu ?
Aujourd'hui, Dieu a manifesté sa gloire et sa puissance dans la naissance d'un enfant, le Sauveur des hommes. Prions le avec confiance.
· Pour l'Eglise et pour nous tous, afin que nous devenions toujours davantage ceux qui accueillent le Seigneur, prions ensemble.
· Pour ceux qui s'interrogent sur le sens de leur existence en ce monde, afin qu'ils découvrent l'amour de Dieu pour eux, prions ensemble.
· Pour les incroyants, pour les croyants des religions non-chrétiennes, afin que leur loyauté et leur bonne volonté les conduisent à la rencontre de Jésus-Christ Sauveur, prions ensemble.
Seigneur Jésus, venu habiter parmi nous, fais que ta présence dans l'Eglise et dans le monde conduise tous les hommes à devenir des fils pour le Père et des frères qui s'aiment entre eux, Toi qui es vivant pour les siècles des siècles.
Seigneur l'offrande que nous te présentons en ce jour de fête : car elle est le sacrifice qui nous rétablit dans ton Alliance et fait monter vers toi la parfaite louange. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Nous t'en prions, Dieu notre Père, puisque le Sauveur du monde, en naissant aujourd'hui, nous a fait connaître la vie divine, qu'il nous donne aussi l'immortalité. Lui qui règne...
· Par le mystère de la nativité du Christ, il a fait resplendir ce jour béni : Qu’il vous sauve de l’aveuglement du péché et qu’il ouvre vos yeux à sa lumière. Amen.
· Il a voulu que les bergers reçoivent d’un ange l’annonce d’une grande joie pour tout le peuple : Qu’il mette en vos coeurs cette même joie et vous prenne comme messagers de sa Bonne Nouvelle : Aujourd’hui, il vous est né un Sauveur. Amen.
· Par l’incarnation de son Fils, il a scellé l’Alliance du ciel et de la terre : Qu’il vous donne sa paix, qu’il vous tienne en sa bienveillance, qu’il vous unisse dès maintenant à l’Eglise du ciel. Amen.
· Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen.
· Allez, dans la paix du Christ. Nous rendons grâce à Dieu.