Depuis notre baptême, nous faisons partie de la famille de Dieu, nous sommes ses enfants. Nous rentrons dans une véritable famille d'amour dont la sainte famille que nous célébrons aujourd'hui est le modèle. Demandons à Dieu de nous accueillir comme un Père accueille ses enfants.
Tu as voulu, Seigneur que la Sainte Famille nous soit donnée en exemple ; accorde-nous la grâce de pratiquer, comme elle, les vertus familiales et d'être unis par les liens de ton amour, avant de nous retrouver pour l'éternité dans la joie de ta maison. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Le temps venu, Anne conçut et mit au monde un fils ; elle lui donna le nom de Samuel (c'est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle : Je l'ai demandé au Seigneur. Elcana, son mari, monta au sanctuaire avec toute sa famille pour offrir au Seigneur le sacrifice habituel et celui du voeu pour la naissance de l'enfant. Anne, elle, n'y monta pas. Elle dit à son mari : Quand l'enfant sera sevré, je l'emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il restera là pour toujours. Lorsque Samuel eut été sevré, Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ; elle avait pris avec elle un taureau de trois ans, un sac de farine et une outre de vin. On offrit le taureau en sacrifice, et on présenta l'enfant au prêtre Éli. Anne lui dit alors : Ecoute-moi, mon Seigneur, je t'en prie ! Aussi vrai que tu es vivant, je suis cette femme qui se tenait près de toi en priant le Seigneur. C'est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur me l'a donné en réponse à ma demande. A mon tour je le donne au Seigneur. Il demeurera donné au Seigneur tous les jours de sa vie. Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.
Seigneur, en ta demeure, toute paix, toute joie !
Mon âme s'épuise à désirer
les parvis du Seigneur ;
mon coeur et ma chair sont un cri
vers le Dieu vivant !
L'oiseau lui-même s'est trouve une maison,
et l'hirondelle, un nid :
tes autels, Seigneur de l'univers,
mon Roi et mon Dieu !
Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force ;
des chemins s'ouvrent dans leur coeur !
Seigneur, Dieu de l'univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.
Mes bien-aimés, voyez comme il est grand, l'amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu - et nous le sommes, Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : puisqu'il n'a pas découvert Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est.
Mes bien-aimés, si notre cour ne nous accuse pas, nous nous tenons avec assurance devant Dieu, et tout ce que nous lui demandons, il nous l'accorde, parce que nous sommes fidèles à ses commandements, et que nous faisons ce qui lui plaît. Or, voici son commandement : avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l'a commandé. Et celui qui est fidèle à ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous reconnaissons qu'il demeure en nous, puisqu'il nous a donné son Esprit.
Alléluia. Vraiment, tu es un Dieu caché, Dieu parmi les hommes, Jésus, Sauveur ! Alléluia.
Chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils firent le pèlerinage suivant la coutume. Comme ils s'en retournaient à la fin de la semaine, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent. Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem en continuant à le chercher. C'est au bout de trois jours qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent stupéfaits, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! Il leur dit : Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C'est chez mon Père que je dois être. Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Il descendit avec eu pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son coeur ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes.
Noël est un temps privilégié de la rencontre des familles. Il faut reconnaître que nos familles connaissent des difficultés. La distance entre générations s'accroît, les demandes d'autonomie se font pressantes. L'évangile n'offre guère de réponses, il projette simplement quelques lumières.
Luc vient de raconter un événement important dans la vie d'une famille unie, modèle de toutes les autres. Au cours d'un pèlerinage à Jérusalem, Jésus disparaît. Joseph et Marie le recherchent et le retrouvent trois jours après. Marie exprime son trouble, se dit bouleversée, elle se sent brimée dans son amour maternel, alors qu'elle laissait un espace de liberté à son fils : Pourquoi nous as-tu fait cela ? C'est une réaction de mère... La réponse de Jésus vient, dans une double question : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne le saviez-vous pas, c'est chez mon Père que je dois être ? Jésus semble dire qu'il n'est ni pour ni contre ceux qui peuvent le rechercher ; ce qui compte pour lui, c'est la volonté de Dieu. Si Joseph et Marie ne comprennent pas, ils se répondent pas, ils acceptent de laisser pénétrer en eux la question de Jésus, espérant que Dieu les éclairera sur le sens de ses paroles.
Mais
que vient-il de se passer dans cette famille ? Chacun des membres est
devenu comme étranger à l'autre, ils se posent des questions et ne parlent que
par interrogations. Chacun est insatisfait, désemparé. Quelque chose s'est
glissé entre eux, quelque chose qui ressemble à de l'incompréhension. Même
dans les familles unies, il arrive que des membres se fassent souffrir en ayant
un comportement normal. Cela vient du fait que nous avons la tentation d'exercer
un droit de propriété sur les autres. Même si nous voulons leur bonheur, nous
acceptons mal qu'ils le trouvent en dehors de nous.
La lumière que nous apporte cet épisode, c'est qu'aucun privilège n'est légitime : personne n'a le droit de dominer quelqu'un d'autre. Tous sont au service des autres. Tout service implique une responsabilité que chacun doit exercer et non pas une domination que l'on revendique. Cela est lourd de conséquences. Le jour où nous accepterons d'être au service des autres, le jour où nous exercerons nos responsabilités dans un esprit de service, ce jour-là nous commencerons à vivre selon l'évangile, même nos communautés humaines seront plus vivables. Tant que cela ne sera pas fait, nous ne ferons qu'accumuler les germes de haine ou de violence. Et, en général, ces germes se retournent contre ceux qui, avec bonne conscience, mais sans lucidité n'auront pas servi comme il convenait.
Ainsi, loin d'être l'illustration d'un conflit de générations, l'épisode du Temple apparaît non comme la solution, mais comme une lumière sur bien des conflits que nous connaissons dans nos familles. Acceptons de ne pas revendiquer des droits sur l'autre. Acceptons de lui laisser un espace de liberté, mais aussi acceptons de nous laisser remettre en question par l'autre quel qu'il soit. Alors l'amour que le Christ porte à chaque homme sera plus réel et nous serons capables de nous aimer les uns les autres comme il nous le demande.
Prions ensemble, en ce jour de la sainte famille...
· Unis à tous ceux qui trouvent le bonheur dans la vie de famille, que Dieu leur donner d'ouvrir leur cœur à ceux qui cherchent une aide, prions ensemble.
· Unis à tous ceux qui souffrent de la désunion, que Dieu leur donne le courage de surmonter les obstacles pour refaire l'unité, prions ensemble.
· Unis à tous les parents, que leur tendresse, leur dévouement et la droiture de leur vie témoignent auprès de leurs enfants de l'appel que Dieu adresse à tout homme, prions ensemble.
Père de toute la famille humaine, écoute la prière que nous faisons monter vers toi, purifie-la pour qu'elle corresponde à ce que tu veux et exauce-la, par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
En t'offrant, Seigneur, le sacrifice qui nous réconcilie avec toi, nous te supplions humblement : à la prière de la Vierge Marie, Mère de Dieu, et à la prière de saint Joseph, affermis nos familles dans ta grâce et la paix. Par Jésus.
Toi qui nous as fortifiés par cette communion, accorde à nos familles, Père très aimant, la grâce d'imiter la famille de ton Fils, et de goûter avec elle, après les difficultés de cette vie, le bonheur sans fin. Par Jésus.