Quatrième dimanche ordinaire

Ouverture

Depuis toujours, Dieu nous a choisis et aimés. Il porte à chacun de nous une attention paternelle. Reconnaissons que nous sommes des enfants souvent indisciplinés et pécheurs.

Prière.

Accorde-nous, Seigneur, le pouvoir t’adorer sans partage, et d’avoir pour tout homme une vraie charité. Par Jésus, ton Fils, notre Seigneur.

Lecture du livre de Jérémie

Le Seigneur m’adressa la parole et me dit : Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré; je fais de toi un prophète pour les peuples. Lève-toi, tu prononceras contre eux tout ce que je t’ordonnerai. Ne tremble pas devant eux, sinon, c’est moi qui te ferai trembler devant eux. Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses chefs, à ses prêtres et à tout le peuple. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Parole du Seigneur.

Psaume

Sans fin, je proclamerai ta victoire et ton salut.

 Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,

mon appui dès ma jeunesse.

Toi, mon soutien dès avant ma naissance,

tu m’as choisi dès le ventre de ma mère.

 

Pour beaucoup, je fus comme un prodige ;

tu as été mon secours et ma force.

Je n'avais que ta louange à la bouche,

tout le jour, ta splendeur.

 

Ma bouche annonce tout le jour

tes actes de justice et de salut.

Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse,

jusqu'à présent, j'ai proclamé tes merveilles.

 

Si haute est ta justice, mon Dieu,

toi qui as fait de grandes choses :

Dieu, qui donc est comme toi ?

Tu seras ma louange toujours !

Première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu'il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres. J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J'aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien. J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j'aurais beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne me sert à rien.

(Début de la lecture brève: Frères)

L'amour prend patience; l'amour rend service ; l'amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil ; il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'emporte pas ; il n'entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L'amour ne passera jamais. Un jour, les prophéties disparaîtront, le don des langues cessera, la connaissance que nous avons de Dieu disparaîtra. En effet notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles. Quand viendra l'achèvement, ce qui est partiel disparaîtra. Quand j'étais un enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j'ai fait disparaître ce qui faisait de moi un enfant. Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m'a connu. Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c'est la charité.

Alléluia.

Alléluia. De l'Orient à l'Occident, parmi toutes les nations, on reconnaîtra le salut de notre Dieu. Alléluia.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d'Isaïe, Jésus déclara : Cette parole de l'Ecriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : N'est-ce pas là le fils de Joseph ? Mais il leur dit : Sûrement vous allez me citer le dicton : Médecin, guéris-toi toi-même. Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton pays ! Puis il ajouta : Amen, je vous le dis, aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays. En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Elie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Elie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien vers une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon. Au temps du prophète Elisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.

Jésus, l'expulsé !

Les hommes qui veulent entraîner les sociétés vers des avenirs plus humains sont souvent menacés, maltraités et proscrits.

Ainsi Jésus, un jour, dans son village. A la synagogue, il fait une lecture : L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m'a consacré pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; il m'a envoyé proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer libres les opprimés, proclamer une année d'accueil pour le Seigneur. Cette parole de l'Ecriture que vous venez d'entendre, elle s'accomplit aujourd'hui même ! Jésus commence ainsi son homélie. Ce texte qui annonçait ce personnage subversif était vieux de quelques siècles déjà. Il dansait dans la mémoire d'Israël. Quand verrait-on ces jours où la terre deviendrait humaine ?

Les compatriotes de Jésus se sont d'abord émerveillés. Puis, se ravisant, ils lui posent la question : Mais pourquoi pas ici dans leur pays ? Si encore Jésus donnait des preuves, s'il faisait des choses extraordinaires : Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm, fais-en autant ici dans ton pays. Jésus ne fera pas de prodiges devant ses compatriotes. Il leur rappelle même que les prophètes du passé - Elie, Elisée - étaient allés faire des miracles hors des frontières d'Israël, chez les païens qu'on méprisait.

Voilà que Jésus s'attaque à la susceptibilité nationale et religieuse de ses concitoyens. Il veut les faire regarder plus large et plus loin, là où des hommes sont disponibles pour accueillir et inventer la vie. Au lieu de tout cadenasser dans les habitudes rassurantes: celles de la famille, du village, de la synagogue ou de l'église, du pays et de la race, ne faut-il pas faire sauter tous les verrous de la peur ? Le premier miracle qui fait que l'homme est vraiment homme, c'est de ne pas s'enfermer dans ces réalités, si importantes soient-elles. C'est de prendre appui sur elles, pour aller plus loin. Alors la colère gronda dans la synagogue. On jeta Jésus dehors et on le poussa à travers les ruelles du village vers le rebord de la colline, pour le précipiter en bas.

Un jour, à Jérusalem, la scène allait se reproduire. On allait à nouveau dans la cohue le conduire aux portes de la ville. Cette fois, on se débarrassait enfin de lui, croyait-on. Mais, Jésus, expulsé, habite toute la terre depuis vingt siècles.

Prière sur les offrandes.

Pour te servir, Seigneur, nous déposons nos offrandes sur ton autel : accueille-les avec intelligence, pour qu'elles deviennent le sacrement de notre salut. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière après la communion.

Nous avons été fortifiés, Seigneur, par le sacrement de notre Rédemption; permets que cet aliment de salut éternel nous fasse progresser dans la vraie foi. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.