Cinquième dimanche ordinaire

Ouverture

Chaque jour, et de manière plus spéciale lors de l’assemblée du dimanche, nous prenons conscience de la distance qui existe entre notre vie et l’Evangile. Mais, au cœur de nos peurs et de nos craintes, le Seigneur ne cesse de nous dire : N’ayez pas peur ! Forts de cette assurance, nous accueillons le pardon offert par Dieu en Jésus Christ.

Prière

Dans ton amour inlassable, Seigneur, veille sur ta fa- mille; et puisque ta grâce est notre unique espoir, garde- nous sous ta constante protection. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur .

Première lecture

Comme tout homme, Isaïe est un pécheur à qui Dieu a manifesté son pardon pour faire de lui son messager, son envoyé, son prophète.

Lecture du livre d’Isaïe

L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé ; les pans de son manteau remplissaient le Temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils se criaient l’un à l’autre : Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur Dieu de l’univers. Toute la terre est remplie de sa gloire. Les pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui criait, et le temple se remplissait de fumée. Je dis alors : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, et mes yeux ont vu le roi, le Seigneur de l’univers. L’un des séraphins vola vers moi, prenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel. Il l’approcha de ma bouche et dit : Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : Qui enverrai-je ? Qui sera mon messager ? Et j’ai répondu : Moi, je serai ton messager, envoie-moi.

Psaume

Saint est le Seigneur notre Dieu.

 

De tout mon coeur, Seigneur, je te rends grâce :

tu as entendu les paroles de ma bouche.

Je te chante en présence des anges,

vers ton temple sacré, je me prosterne.

 

Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,

car tu élèves au-dessus de tout ton nom et ta parole.

Le jour où tu répondis à mon appel,

tu fis grandir en mon âme la force.

 

Tous les rois de la terre te rendent grâce

quand ils entendent les paroles de ta bouche.

Ils chantent les chemins du Seigneur :

qu’elle est grande, la gloire du Seigneur .

 

Ta droite me rend vainqueur .

Le Seigneur fait tout pour moi.

Seigneur, éternel est ton amour ,

n’arrête pas l’œuvre de tes mains.

Deuxième lecture

Paul, le persécuteur de la primitive Eglise, a d’abord été un pécheur qui a accueilli le pardon de Dieu. Dieu l’a ensuite choisi pour être le messager de la Bonne Nouvelle.

Première lettre de saint Paul aux Corinthiens.

Frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée : cet Evangile, vous l’avez reçu et vous y restez attachés ; vous serez sauvés par lui si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, c’est pour rien que vous êtes de- venus croyants. Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures, et il a été mis au tombeau, il est ressuscité le troisième jour conformément aux Ecritures, et il est apparu à Pierre puis aux Douze ; ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois - la plupart sont encore vivants, et quelques-uns sont morts - ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l’avorton que je suis. Car moi, je suis le plus petit des apôtres, je ne suis même pas digne d’être appelé apôtre, puisque j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m’a comblé n’a pas été stérile : je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu en moi. Bref, qu’il s’agisse de moi ou des autres, voilà notre message et voilà notre foi.

Alléluia

La voix du Seigneur appelle : Venez, suivez-moi, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth, la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit et de la barque il enseignait la foule. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon: Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. Simon lui répondit : Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. Ils le firent et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques à tel point qu’elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de jésus, en disant: Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. L’effroi, en effet, l’avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient prise; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon: Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. Alors, ils ramenèrent les barques au rivage et laissant tout, ils le suivirent.

Pêcheurs d’hommes

Ce matin-là dans la barque de Simon, c’est la pénurie. Toute la nuit, avec ses compagnons, il a travaillé sur le lac pour rentrer bredouille. Ils lavaient leurs filets quand le prophète de Nazareth leur demanda de lui prêter une barque, d’avancer au large et de jeter les filets. La pêche dépasse toute espérance. De siècle en siècle, on parlerait de pêche miraculeuse. Les choses auraient pu en rester là, par la vente de ce poisson: la foule aurait été nourrie à bon compte. L’évangile n’en dit rien.

Une parole restera gravée dans les mémoires : Désormais, ce sont des hommes que tu prendras. Il ne faut pourtant pas prendre cette parole dans un sens trop strict. Cette image évoque le pêcheur qui traque le poisson. Le filet est une prison dont on ne peut sortir. Ce n’est pas ce que le Christ a voulu. L’expression lui est venue aux lèvres parce qu’il se trouvait sur le lac, comme ailleurs il a parlé de moisson ou de pâturage.

Si nous voulons savoir ce que doit être un pêcheur d’hommes, c’est vers Jésus que nous devons nous tourner. Comment a-t-il été un pêcheur d’hommes ? En se faisant leur serviteur. Avant sa mort, il en a donné un dernier témoignage en lavant les pieds de ses disciples, travail réservé aux esclaves. Sa vie n’a été qu’un service des hommes sans exclure aucun de leur besoin : il guérissait les malades, nourrissait les affamés, rendait l’espérance aux pécheurs... Jamais il n’a contraint personne: le jeune homme qui préférait ses richesses est parti sans être accablé de reproches, Judas n’a pas été retenu, alors qu’il mûrissait un projet de trahison.

C’est toujours librement que les hommes ont décidé de suivre Jésus. Il ne s’agit pas seulement des apôtres et des prêtres, il s’agit de tous les chrétiens qui ont la charge de faire connaître la Bonne Nouvelle. Les chrétiens doivent être présents dans le monde des hommes, non pour les emprisonner dans des filets trop étroits, non pour affirmer leur supériorité, mais pour faire connaître le message de salut apporté par le Christ. Etre pêcheur d’hommes aujourd’hui, c’est s’engager dans les entreprises qui veulent éviter à l’homme sa perdition morale, spirituelle et même physique. Pour cela, il faut que les chrétiens acceptent de «  se mouiller » : on ne pourra les croire que s’ils peinent aussi la nuit avec les autres. Il ne faut pas s’attendre au mi- racle sans avoir travaillé longtemps, au risque de ne rien prendre.

C’est ainsi que nous devenons les messagers de Dieu comme le prophète Isaïe, comme les apôtres et comme les chrétiens répandus à travers le monde. Dieu nous fait confiance, il nous envoie. Allons-nous être de bons messagers de Dieu dans le monde d’aujourd’hui ?

Prière universelle

Au milieu des difficultés de chaque jour, nous perdons parfois le sens de notre vie. Ensemble prions le Seigneur de nous rejoindre sur nos chemins.

Seigneur tu as créé le monde et tu veux qu’il soit uni. Nous le découvrons déchiré. Pour ce monde divisé, Seigneur , nous te prions.

Seigneur, tu appelles toujours ton Eglise à travailler dans le monde. Envoie des messagers dans le monde entier. Pour que nous devenions tes messagers, Seigneur, nous te prions.

Seigneur, tu demandes à tes disciples d’être des « pêcheurs d’hommes ». Permets que nous soyons aussi « en prise » directe sur le Christ. Pour que tu nous prennes tout entiers, Seigneur, nous te prions.

Tu as entendu, Seigneur, notre prière commune. Permets que notre communion nous garde ouverts à toute l’Eglise et solidaires de tous les hommes, dans le Christ Jésus, qui est notre espérance, aujourd’hui et pour les siècles des siècles. Amen.

Prière sur les offrandes

Seigneur, notre Dieu, tu as voulu choisir dans ta création le pain et le vin qui refont chaque jour nos forces ; fais qu’ils deviennent aussi pour nous le sacrement de la vie éternelle. Par Jésus, le Christ notre Seigneur.

Prière après la communion

Tu as voulu, Seigneur, que nous partagions un même pain et que nous buvions à la même coupe; accorde-nous de vivre tellement unis dans le Christ que nous portions du fruit pour le salut du monde. Par Jésus, le Christ notre Seigneur.