Voici revenu le temps du Carême, ce temps où nous prenons conscience que, sur la route de notre vie, les obstacles et les épreuves ne manquent pas, ce temps aussi où nous sommes invités à nous mettre davantage à l'écoute de la Parole de Dieu pour découvrir celui qui nous rend vraiment libres.
Accorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui vit et règne avec toi et le Saint Esprit, Dieu pour les siècles des siècles. Amen.
Le peuple de Dieu a bien conscience que c'est Dieu qui le met en route. Tout est don de Dieu, et c'est lui qui fait vivre.
Moise disait au peuple d'Israël : Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes, le prêtre recevra de tes mains la corbeille et la déposera devant l'autel du Seigneur ton Dieu. Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu : Mon père était un Araméen vagabond. qui descendit en Égypte : il y vécut en immigré avec son petit clan. C'est là qu'il est devenu une grande nation. puissante et nombreuse. Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ; ils nous ont imposé un dur esclavage. Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions pauvres. malheureux, opprimés. Le Seigneur nous a fait sortir d'Égypte par la force de sa main et la vigueur de son bras. par des actions terrifiantes. des signes et des prodiges. Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel. Et voici maintenant que j 'apporte les prémices des produits du sol que tu m'as donné. Seigneur.
Reste avec nous, Seigneur, dans notre épreuve.
Quand je me tiens sous l'abri du Très-Haut
et repose à l'ombre du Puissant, je dis au Seigneur :
Mon refuge, mon rempart, mon Dieu dont je suis sûr !
Le malheur ne pourra te toucher.
ni le danger approcher de ta demeure :
il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins.
Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres
tu marcheras sur la vipère et le scorpion.
tu écraseras le lion et le Dragon.
Puisqu'il s'attache à moi, je le délivre
je le défends. car il connaît mon nom.
Il m'appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui, dans son épreuve.
La parole de Dieu est une parole d'amour. Suivre Jésus, c'est s'engager vers le salut, c'est connaître la vie des fils de Dieu.
Frères, nous lisons dans l'Écriture : La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur. Cette Parole, c'est le message de la foi que nous proclamons. Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, alors tu seras sauvé. Celui qui croit du fond de son coeur devient juste. Celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut. En effet, l'Écriture dit : Lors du jugement, aucun de ceux qui croit en lui n'aura à le regretter. Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n'y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l'invoquent. Il est écrit en effet : Tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés.
Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu.
Après son baptême, Jésus, rempli de l'Esprit-Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l'Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l'épreuve par le démon. Il ne mangea rien durant ces jours-là et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le démon lui dit alors : Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. Jésus répondit : Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre. Le démon l'emmena alors plus haut, et lui fit voir d'un seul regard tous les royaumes de la terre. Il lui dit : Je te donnerai tout pouvoir, et la gloire de ces royaumes, car cela m'appartient et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. Jésus lui répondit : il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et c'est lui seul que tu adoreras. Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi l'ordre à ses anges de te garder, et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. Jésus répondit : Il est dit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentation, le démon s'éloigna de Jésus jusqu'au moment fixé.
Avez-vous entendu les derniers mots de l'évangile ? Ayant épuisé toutes les formes de tentation, le démon s'éloigna de Jésus. Le démon manque d'imagination ! Nous sommes plus doués en matière de tentation. Comment peut-il en avoir épuisé toutes les formes avec trois propositions à Jésus ?
Pour engager son combat, le tentateur regarde ce que Jésus est devenu après quarante jours de jeûne : il a faim. Rien de plus normal. Mais avoir faim n'est pas une tentation, celle-ci est plus subtile : Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. Etre Fils de Dieu, n'est-ce pas être comblé ? C'est la tentation de l'indépendance par rapport au travail. Jésus est Fils de Dieu et il aura pitié de la foule qui le suivra : pour elle, il multipliera les pains mais il refuse d'utiliser son pouvoir à son profit. Il ne veut pas manger de pain sans devoir le gagner. Il accepte de manquer de pain et d'être dépendant de celui-là seul qui lui donnera autre chose que du pain, car ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre. Etre Fils de Dieu, c'est écouter sa Parole.
Pour le diable, être Fils de Dieu suppose l'exercice du pouvoir. Le tentateur propose à Jésus la domination sur le monde, il lui propose de vivre au-dessus des lois. Jésus accepte de vivre la solidarité avec les hommes et de se soumettre aux lois humaines. Il accepte d'être dépendant de celui-là seul qui donne la loi à son peuple. A une interprétation tordue de l'Ecriture, Jésus répond par un interprétation correcte : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et c'est à lui seul que tu rendras un culte. Etre Fils de Dieu, c'est réserver à Dieu la première place.
Enfin, le tentateur, utilisant l'Ecriture, propose à Jésus d'exercer son pouvoir sur Dieu. C'est le piège : si Jésus ne fait ce qu'il lui demande, c'est qu'il n'est pas Dieu, et s'il le fait c'est qu'il n'est plus Dieu, puisqu'il obéit. Jésus accepte de mener sa vie comme les autres, il accepte de la manquer, de la rater. Il accepte d'être dépendant de celui-là seul qui lui donnera sa vie. Etre Fils de Dieu, c'est accepter de se soumettre à la volonté de Dieu.
Ces tentations sont celles auxquelles nous sommes soumis, elles revêtent la forme de la tentation d'indépendance, elles résument nos désirs de possession, de puissance et de gloire. Jésus montre qu'il est possible de vivre notre condition d'homme en étant les fils de Dieu. Les tentations de Jésus sont le miroir des questions qui se posent tout au long de notre vie. Quelle réponse apporterons-nous ? Entendrons-nous la parole de Dieu ? Consentirons-nous à vivre en Fils de Dieu comme Jésus ?
Ecoute, Seigneur, la prière de notre assemblée. Eclaire-nous pendant ce temps du Carême afin que nous soyons véritablement des fils de Dieu.
· Entends, Seigneur, la prière de ton peuple. Ecoute le cri des prisonniers, la plainte des malades, la révolte des opprimés, l'appel de tous les hommes. Que chaque homme soit reconnu comme un fils de Dieu, nous t'en prions, Seigneur.
· Ecoute, Seigneur, la prière de ton peuple. Donne à ceux qui gouvernent les peuples un esprit de sagesse et de discernement pour que chaque homme puisse entendre ta Parole, nous t'en prions, Seigneur.
· Ecoute, Seigneur, la prière de ton peuple. Que ce carême soit l'occasion pour chacun de nous de partager notre large abondance avec ceux qui ont faim. Nous t'en prions, Seigneur.
Dieu notre Père, donne-nous de reconnaître le visage du Christ sur le visage de chaque homme souffrant, et rends-nous solidaires des plus démunis. Nous deviendrons alors plus proches de Jésus-Christ, ton Fils, notre frère qui vit avec toi dans la joie de l'Esprit-Saint, dès aujourd'hui et pour les siècles des siècles. AMEN.
Avec cette eucharistie, Seigneur, nous commençons notre marche vers Pâques : fais que nos coeurs correspondent à nos offrandes. Par Jésus
Vraiment,
il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant,
par le Christ, notre Seigneur. En jeûnant quarante jours au désert, il
consacrait le temps du Carême ; lorsqu'il déjouait les pièges du Tentateur,
il nous apprenait à résister au péché, pour célébrer d'un coeur pur le
mystère pascal, et parvenir enfin à la Pâque éternelle. C'est pourquoi,
avec tous les anges et tous les saints, nous chantons l'hymne de ta gloire et
nous proclamons : Saint.
Le pain que nous avons reçu de toi, Seigneur notre Dieu, a renouvelé nos coeurs : il nourrit la foi, fait grandir l'espérance et donne la force d'aimer apprends-nous à toujours avoir faim du Christ, seul pain vivant et vrai, et à vivre de toute parole qui sort de ta bouche. Par Jésus.