Premier dimanche de Carême

Ouverture

Voici revenu le temps du Carême, ce temps où nous pre­nons conscience que, sur la route de notre vie, les obsta­cles et les épreuves ne manquent pas, ce temps aussi où nous sommes invités à nous mettre davantage à l'écoute de la Parole de Dieu pour découvrir celui qui nous rend vraiment libres.

Prière.

Accorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce Ca­rême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fi­dèle. Lui qui vit et règne avec toi et le Saint Esprit, Dieu pour les siècles des siècles. Amen.

Lecture

Le peuple de Dieu a bien conscience que c'est Dieu qui le met en route. Tout est don de Dieu, et c'est lui qui fait vivre.

Lecture du livre du Deutéronome

Moise disait au peuple d'Israël : Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes, le prêtre recevra de tes mains la cor­beille et la dépo­sera devant l'autel du Seigneur ton Dieu. Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu : Mon père était un Araméen vagabond. qui descendit en Égypte : il y vécut en immigré avec son petit clan. C'est là qu'il est devenu une grande nation. puissante et nombreuse. Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ; ils nous ont im­posé un dur esclavage. Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions pauvres. malheureux, opprimés. Le Seigneur nous a fait sortir d'É­gypte par la force de sa main et la vigueur de son bras. par des ac­tions terrifiantes. des signes et des prodiges. Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel. Et voici maintenant que j 'apporte les prémices des produits du sol que tu m'as donné. Seigneur.

Psaume 

Reste avec nous, Seigneur, dans notre épreuve.

 

Quand je me tiens sous l'abri du Très-Haut

et repose à l'ombre du Puissant, je dis au Seigneur :

Mon refuge, mon rempart, mon Dieu dont je suis sûr !

 

Le malheur ne pourra te toucher.

ni le danger approcher de ta demeure :

il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins.

 

Ils te porteront sur leurs mains

pour que ton pied ne heurte les pierres

tu marcheras sur la vipère et le scorpion.

tu écraseras le lion et le Dragon.

 

Puisqu'il s'attache à moi, je le délivre

je le défends. car il connaît mon nom.

Il m'appelle, et moi, je lui réponds ;

je suis avec lui, dans son épreuve.

Deuxième lecture

La parole de Dieu est une parole d'amour. Suivre Jésus, c'est s'engager vers le salut, c'est connaître la vie des fils de Dieu.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères, nous lisons dans l'Écriture : La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur. Cette Parole, c'est le message de la foi que nous proclamons. Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, alors tu seras sauvé. Celui qui croit du fond de son coeur devient juste. Celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut. En effet, l'Écri­ture dit : Lors du jugement, aucun de ceux qui croit en lui n'aura à le regretter. Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n'y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux en­vers tous ceux qui l'invoquent. Il est écrit en effet : Tous ceux qui invoque­ront le nom du Seigneur seront sauvés.

Acclamation

Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute pa­role venant de la bouche de Dieu.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Après son baptême, Jésus, rempli de l'Esprit-Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l'Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l'épreuve par le démon. Il ne mangea rien du­rant ces jours-là et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le démon lui dit alors : Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. Jésus ré­pondit : Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre. Le démon l'emmena alors plus haut, et lui fit voir d'un seul regard tous les royaumes de la terre. Il lui dit : Je te donnerai tout pouvoir, et la gloire de ces royaumes, car cela m'ap­partient et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. Jésus lui répondit : il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et c'est lui seul que tu adoreras. Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi l'or­dre à ses anges de te garder, et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. Jésus répondit : Il est dit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentation, le démon s'éloigna de Jésus jus­qu'au moment fixé.

Faire l'homme à l'image de Dieu : les tentations

Avez-vous entendu les derniers mots de l'évan­gile ? Ayant épuisé toutes les formes de tentation, le démon s'éloigna de Jésus. Le démon manque d'imagination ! Nous sommes plus doués en ma­tière de tenta­tion. Comment peut-il en avoir épuisé toutes les formes avec trois propositions à Jésus ?

Pour engager son combat, le tentateur regarde ce que Jésus est devenu après qua­rante jours de jeûne : il a faim. Rien de plus normal. Mais avoir faim n'est pas une tentation, celle-ci est plus subtile : Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. Etre Fils de Dieu, n'est-ce pas être com­blé ? C'est la tentation de l'indépen­dance par rap­port au travail. Jésus est Fils de Dieu et il aura pitié de la foule qui le suivra : pour elle, il mul­tipliera les pains mais il re­fuse d'utiliser son pouvoir à son profit. Il ne veut pas manger de pain sans devoir le gagner. Il ac­cepte de manquer de pain et d'être dé­pendant de celui-là seul qui lui donnera autre chose que du pain, car ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vi­vre. Etre Fils de Dieu, c'est écou­ter sa Parole.

Pour le diable, être Fils de Dieu sup­pose l'exercice du pouvoir. Le tentateur propose à Jésus la domi­na­tion sur le monde, il lui propose de vivre au-des­sus des lois. Jésus accepte de vivre la solidarité avec les hommes et de se sou­mettre aux lois hu­maines. Il ac­cepte d'être dépendant de celui-là seul qui donne la loi à son peuple. A une interprétation tor­due de l'Ecriture, Jé­sus répond par un interpré­ta­tion correcte : Tu adoreras le Sei­gneur ton Dieu et c'est à lui seul que tu rendras un culte. Etre Fils de Dieu, c'est ré­server à Dieu la première place.

Enfin, le tentateur, utilisant l'Ecriture, propose à Jé­sus d'exercer son pouvoir sur Dieu. C'est le piège : si Jésus ne fait ce qu'il lui demande, c'est qu'il n'est pas Dieu, et s'il le fait c'est qu'il n'est plus Dieu, puisqu'il obéit. Jésus ac­cepte de mener sa vie comme les autres, il ac­cepte de la manquer, de la rater. Il accepte d'être dépendant de celui-là seul qui lui donnera sa vie. Etre Fils de Dieu, c'est accepter de se soumettre à la volonté de Dieu.

Ces tentations sont celles auxquelles nous sommes soumis, elles revêtent la forme de la tentation d'in­dépendance, elles résu­ment nos désirs de posses­sion, de puissance et de gloire. Jésus montre qu'il est possible de vi­vre notre condition d'homme en étant les fils de Dieu. Les tentations de Jésus sont le miroir des questions qui se posent tout au long de notre vie. Quelle réponse apporte­rons-nous ? Entendrons-nous la parole de Dieu ? Consentirons-nous à vivre en Fils de Dieu comme Jésus ?

Prière universelle

Ecoute, Seigneur, la prière de notre assemblée. Eclaire-nous pendant ce temps du Carême afin que nous soyons véritablement des fils de Dieu.

·    Entends, Seigneur, la prière de ton peuple. Ecoute le cri des prisonniers, la plainte des malades, la révolte des opprimés, l'appel de tous les hommes. Que chaque homme soit re­connu comme un fils de Dieu, nous t'en prions, Seigneur.

·    Ecoute, Seigneur, la prière de ton peuple. Donne à ceux qui gouvernent les peuples un esprit de sagesse et de discerne­ment pour que chaque homme puisse entendre ta Parole, nous t'en prions, Seigneur.

·    Ecoute, Seigneur, la prière de ton peuple. Que ce carême soit l'occasion pour chacun de nous de partager no­tre large abondance avec ceux qui ont faim. Nous t'en prions, Sei­gneur.

Dieu notre Père, donne-nous de reconnaître le visage du Christ sur le visage de chaque homme souffrant, et rends-nous solidaires des plus démunis. Nous devien­drons alors plus proches de Jésus-Christ, ton Fils, notre frère qui vit avec toi dans la joie de l'Esprit-Saint, dès aujourd'hui et pour les siècles des siècles. AMEN.

Prière sur les offrandes.

Avec cette eucharistie, Seigneur, nous commençons no­tre marche vers Pâques : fais que nos coeurs correspon­dent à nos of­frandes. Par Jésus

Préface.

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puis­sant, par le Christ, notre Seigneur. En jeûnant qua­rante jours au désert, il consacrait le temps du Ca­rême ; lorsqu'il déjouait les pièges du Tenta­teur, il nous apprenait à résister au péché, pour célébrer d'un coeur pur le mystère pascal, et parvenir enfin à la Pâ­que éternelle. C'est pourquoi, avec tous les anges et tous les saints, nous chantons l'hymne de ta gloire et nous pro­clamons : Saint.

Prière après la communion.

Le pain que nous avons reçu de toi, Seigneur notre Dieu, a renouvelé nos coeurs : il nourrit la foi, fait grandir l'espé­rance et donne la force d'aimer apprends-nous à toujours avoir faim du Christ, seul pain vivant et vrai, et à vivre de toute parole qui sort de ta bouche. Par Jésus.