Quatrième dimanche de Carême

Ouverture

Comme chaque dimanche, comme chaque jour de notre vie, le Seigneur nous attend, il nous appelle à vivre comme il le souhaite. Souvenons nous de sa miséricorde pour nous et apprenons à ma­nifester sa tendresse de Père aux hommes de notre temps. Prépa­rons nous à célébrer l'eu­charistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs.

Prière

Dieu qui as réconcilié avec toi toute l'humanité en lui don­nant ton propre Fils, augmente la foi du peuple chrétien, pour qu'il se hâte avec amour au-devant des fêtes pasca­les qui approchent. Par Jé­sus, le Christ, notre Seigneur.

ou bien

Donne à ton Église, Seigneur, la joie de transmettre ta vie à ceux qui se préparent au baptême : par leur naissance de la chair, ils sont des êtres de chair : qu'ils deviennent des fils de Dieu en re­naissant de l'Esprit. Par Jésus, le Christ.

Première lecture

Il a fallu quarante ans au peuple hébreu pour connaître la réalisa­tion de la promesse de Dieu. En continuant notre marche vers Pâ­ques, que la réalisation de la promesse de Dieu soit pour nous un gage d'espérance.

Lecture du livre de Josué

Après le passage du Jourdain, les fils d'Israël campèrent à Guilgal et célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois, vers le soir, dans la plaine de Jéricho. Le lendemain de la Pâque, ils mangèrent les produits de cette terre : des pains sans levain et des épis grillés. À partir de ce jour, la manne cessa de tomber, puisqu'ils mangeaient les produits de la terre. Il n'y avait plus de manne pour les fils d'Israël, qui mangèrent cette année-là ce qu'ils récoltèrent sur la terre de Canaan

Psaume

Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !

 

Je bénirai le Seigneur en tout temps,

sa louange sans cesse à mes lèvres.

Je me glorifierai dans le Seigneur :

que les pauvres m'entendent et soient en fête !

 

Magnifiez avec moi le Seigneur,

exaltons tous ensemble son nom.

Je cherche le Seigneur, il me répond :

de toutes mes frayeurs. il me délivre.

 

Qui regarde vers lui resplendira,

sans ombre ni trouble au visage.

Un pauvre crie, le Seigneur entend :

il le sauve de toutes ses an­goisses.

Deuxième lecture

Le carême est toujours l'occasion pour les chrétiens de redécouvrir l'exigence d'un changement de vie. La foi peut être à l'origine d'un renouveau total si nous acceptons de recevoir le pardon de Dieu.

Seconde lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères. si quelqu'un est en Jésus Christ, il est une créature nou­velle. Le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné pour ministère de travailler à cette ré­conciliation. Car c'est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés, et il mettait dans notre bouche la parole de la réconcilia­tion. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c'est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.

Acclamation

Gloire et louange a toi, Seigneur Jésus. Comme la tendresse d'un père pour son enfant, le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écou­ter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux !

Alors Jésus leur dit cette parabole : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Père, donne moi la part d'héritage qui me revient. Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désor­dre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais per­sonne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais re­tourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers. Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils... Mais le père dit à ses domestiques Vite. apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est re­venu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils com­mencè­rent la fête. Le fils aîné était aux champs. À son re­tour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait. Celui-ci ré­pondit : C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé. Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait. Mais il répliqua : Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et ja­mais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras ! Le père répondit : Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort. et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrou­vé.

Faire l'homme à l'image de Dieu : Amour et Pardon

Il y avait des gens que la parole de Jésus rendaient heureux, c'étaient les publicains et les pécheurs. Depuis le temps qu'ils étaient exclus de la bonne société, ils avaient fini par cesser d'aller au Temple et à la synagogue, ce n'était plus possible pour eux, ils étaient trop gênés. La religion, c'était pour "Messieurs les Pharisiens" et "Messieurs les scribes"... Il fallait voir de quel oeil glacé ils considé­raient ces pécheurs. C'est vrai que les publicains et les pécheurs n'étaient pas des gens vertueux, des hommes tout à fait honnê­tes... Ils avaient bien des choses à se reprocher, et d'ailleurs ils ne cher­chaient pas à se vanter ou à se gonfler d'orgueil re­ligieux... mais enfin ! ils ne se percevaient pas comme si mauvais. Ils avaient quand même au fond du coeur comme un désir de chan­ger, ils espéraient aussi quelque chose de nouveau.

Et voici, quelqu'un était venu, Jésus de Nazareth. Tout avec lui pouvait changer. En l'écoutant, les pé­cheurs publics retrouvaient la dignité perdue, le cou­rage des renouveaux, la paix profonde de ceux qui sont aimés.

Seulement voilà ! Il y avait les scribes et les phari­siens. Ils de­venaient chaque jour plus hostiles, plus menaçants. Et, un jour, on était tous là autour de Jésus, on l'écoutait, mais déjà les scribes et les pharisiens commençaient à murmurer, à récriminer, à gronder, à accuser ce Jésus, à le condamner. Publicains et pécheurs étaient dans l'expectative : qu'allait dire Jésus ? Allait-il se laisser impres­sion­ner par ces gardiens de la vertu ? Allait-il abandon­ner les pé­cheurs à leur triste sort ?

Jésus s'est contenté de raconter une histoire, une de ces paraboles dont il avait le secret. Un père a laissé partir un de ses fils, libre­ment... puis il a attendu son retour... attendu inlas­sablement... jusqu'à ce que ce fils revienne.

C'était une belle histoire, toute simple. Mais, d'un seul coup, il était possible de comprendre ce qu'était l'évangile : Dieu est un Père qui aime tous les hommes tels qu'ils sont, pharisiens ou publicains, vertueux ou pécheurs. Et l'homme, jusqu'à la fin de sa vie, sera toujours un pécheur pardonné, un fils de Dieu revenu à la vie, comme le fils perdu. Aussi ne nous reste-t-il qu'une chose à faire : accueillir l'amour de Dieu, le laisser peu à peu nous transformer, et ne jamais désespérer de la vie, même quand le doute nous accable, même quand les jugements et les condamna­tions pleuvent sur nous... L'amour de Dieu est toujours là qui nous at­tend avec une patience infinie.

Tout l'évangile est contenu dans cette page. Toute l'histoire de l'Eglise s'y trouvé résumée. Car l'Eglise finalement, ce n'est rien d'autre que le lieu de la ré­conciliation de l'homme avec Dieu, le lieu où se fait la transformation de l'homme à l'image même de Dieu. En acceptant de nous laisser réconcilier par Dieu, nous découvri­rons que nous sommes davan­tage les enfants de Dieu et que nous pouvons vivre comme notre Père le demande, tout en connaissant notre condition de pécheurs pardonnés et de fils aimés de Dieu.

Prière universelle

A Dieu, notre Père, qui attend le retour de ses fils, présen­tons notre espérance et l'espérance du monde entier.

·    Chez toi, Seigneur, nous voulons accueillir les chrétiens prodi­gues, qui ont abandonné ton Eglise. Donnes-leur de reprendre le chemin de ta maison. Nous t'en prions, Seigneur.

·    Comme toi, Seigneur, nous voulons aider ceux qui ont faim, ceux qui cherchent du travail parfois loin de chez eux. Donne-leur de re­trouver leur place à la table de la fête. Nous t'en prions, Seigneur.

·    Comme toi, Seigneur, nous voulons aimer ceux qui comptent sur nous. Donne-nous de ne refuser personne pour que nous deve­nions vraiment tes fils. Nous t'en prions, Seigneur.

Seigneur, tu nous attends pour la fête qui ne finira jamais. Donne-nous de travailler dans ce monde pour réaliser ce que nous attendons de ton amour, aujourd'hui, demain et pour les siècles des siècles. Amen.

Prière sur les offrandes

Seigneur nous te présentons dans la joie le sacrifice qui sauve notre vie et nous te prions humblement : accorde-nous de le célébrer avec respect et de savoir l'offrir pour le salut du monde. Par Jésus, le Christ.

Préface

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et Tout-Puissant, par le Christ, no­tre Seigneur. Car chaque année tu accordes aux chrétiens de se préparer aux fêtes pascales dans la joie d'un coeur purifié de sorte qu'en se donnant davantage à la prière, en témoignant plus d'amour pour le prochain, fidèles aux sa­crements qui les ont fait renaître, ils soient comblés de la grâce que tu réserves à tes fils. C'est pourquoi, avec tous les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire en disant d'une seule voix...

Prière après la communion

Dieu qui éclaires tout homme venant dans ce monde, illu­mine nos coeurs par la clarté de ta grâce : afin que toutes nos pensées soient dignes de toi, et notre amour de plus en plus sincère. Par Jésus, le Christ.