Cinquième dimanche de Carême

Ouverture

La route du Carême approche de son terme. Pour ne pas manquer le rendez-vous que Dieu nous donne, n'hésitons pas à faire le point sur notre vie et à prendre une décision de conversion. Laissons-nous saisir par le Christ, et reconnaissons que devant lui nous sommes pécheurs.

Prière

Que ta grâce nous obtienne. Seigneur. d'imiter avec joie la charité du Christ qui a donné sa vie par amour pour le monde. Lui qui règne.

Première lecture

Même dans l'exode, Dieu invite son peuple à l'espérance du monde nouveau : seul, Dieu peut construire cette terre nouvelle où il rassemblera ses enfants.

Lecture du livre d'Isaïe

Ainsi parle le Seigneur, lui qui fit une route à travers la mer, un sentier au milieu des eaux puissantes, lui qui mit en campagne des chars et des chevaux, des troupes et de puissants guerriers : et les voilà couchés pour ne plus se relever, ils se sont éteints, ils se sont consumés comme une mèche. Le Seigneur dit : Ne vous souvenez plus d'autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer une route dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. Les bêtes sauvages me rendront gloire - les chacals et les autruches - parce que j'aurai fait couler de l'eau dans le désert, des fleuves dans les lieux arides, pour désaltérer le peuple, mon élu. Ce peuple que j 'ai formé pour moi redira ma louange.

Psaume

Le Seigneur a fait merveille : nous voici dans la joie.

 

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,

nous étions comme en rêve !

Alors notre bouche était pleine de rires,

nous poussions des cris de joie.

 

Alors on disait parmi les nations :

Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur !

Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :

nous étions en grande fête !

 

Il s'en va, il s'en va en pleurant, il jette la semence ;

il s'en vient, il s'en vient dans la joie, il rapporte les gerbes.

Deuxième lecture

A partir de son expérience passée, Paul nous invite à transformer notre vie â la lumière de la résurrection du Christ.

Lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens

Frères, tous les avantages que j'avais autrefois, je les considère maintenant comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j'ai tout perdu : je considère tout comme des balayures, en vue d'un seul avantage, le Christ, en qui Dieu me reconnaîtra comme juste. Cette justice ne vient pas de moi-même - c'est-à-dire de mon obéissance à la loi de Moïse - mais de la foi au Christ : c'est la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. Il s'agit de connaître le Christ, d'éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa Passion, en reproduisant en moi sa mort. dans l'espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d'entre les morts. Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore au bout. mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, je ne pense pas l'avoir déjà saisi. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière. et lancé vers l'avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.

Acclamation

Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Auprès du Seigneur est la grâce. près de lui. la pleine délivrance.

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus s'était rendu au mont des Oliviers ; de bon matin, il s'en retourna au Temple de Jérusalem. Comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus : Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Or dans la Loi. Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve. afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt. il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit : Celui d'entre vous qui est sans péché. qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s'en allaient l'un après l'autre. en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda : Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t'a condamnée ? Elle répondit : Personne, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus.

Faire l'homme à l'image de Dieu : la logique de l'amour

Tout au long de ce carême, nous avons pu découvrir ou à redécouvrir que nous étions les enfants bien-aimés de Dieu. Mais, d'un autre côté, nous avons pu aussi comprendre les réactions des membres de la société bien établie en Israël. Ce Jésus de Nazareth a réponse à tout. Il prend même le temps d'écrire sur le sable, il trouve des parades pour contourner ce que les juifs de son époque considéraient comme leur bien le plus précieux : la Loi donnée par Dieu à Moïse. Comment comprendre un tel homme quand on a la responsabilité de l'ordre public ?

Par ses miracles nombreux, il se fait une publicité étonnante. Mais il réagit aussi de manière bizarre, puisqu'il ne refuse pas de payer l'impôt à l'occupant romain et qu'il ne respecte pas le Jour du sabbat. Il se proclame même le Messie, attirant et séduisant la foule par sa parole de liberté intérieure et de vérité...

Une occasion de prendre Jésus au piège est offerte aux autorités avec cette femme prise en flagrant délit d'adultère. Il est clair que c'est un piège que l'on tend à Jésus, car la Loi de Moïse demande que l'on juge les deux partenaires de l'adultère, et on ne lui présente que la femme. Et c'est le procès de Jésus qui commence : il devra se prononcer pour ou contre cette femme. Du même coup, il prendra position pour ou contre la Loi qui sanctionne de mort le flagrant délit d'adultère. Jésus ne pourra pas échapper au piège. S'il se déclare en faveur de cette femme, il rejette la Loi et se déclare immédiatement contre Dieu qui a donné cette Loi à son peuple. Et s'il condamne cette femme, il ne fait qu'appliquer la Loi, il se range du côté de l'ordre, mais il abandonne à leur triste sort les pécheurs, les pauvres, les marginalisés, les laissés pour compte, il trahit leur cause et il perd la face...

Jésus ne se laisse pas enfermer dans cette logique de la raison et de la loi. Une loi n'a pas de coeur : elle doit être exécutée. C'est vrai, cette femme est une pécheresse, mais n'y a-t-il pas en elle des possibilités d'avenir ? L'avenir de l'homme ou de la femme, n'est-ce pas plus important que l'application d'une loi ? Jésus ne parle pas. Lui, la Parole vivante de Dieu se tait et son silence est plus grand encore que les paroles. Provoqués au plus profond d'eux-mêmes, les accusateurs deviennent leurs propres juges, ils se condamnent eux-mêmes en prenant la fuite. Jésus demeure seul avec cette femme, il ne lui dit pas : Je te pardonne ce qui ferait encore peser sur elle son passé, mais il lui ouvre un avenir : Va, et désormais ne pèche plus.

Le pardon de Dieu n'annule pas le passé. Il invite l'homme à vivre en intégrant son passé, en tenant compte de l'expérience passée. L'homme est aimé de Dieu, tel qu'il est, et il peut repartir vers une autre expérience, sans porter sa faute comme un fardeau, mais plutôt comme un capital de renseignements pour vivre une vie meilleure.

Devenir des hommes à l'image de Dieu, renaître véritablement comme des enfants de Dieu, pendant ces derniers jours de carême, c'est alors trouver en nous l'énergie nécessaire pour changer notre coeur, en croyant que l'amour donne toujours les chances d'aller de l'avant.

Choisissons donc l'avenir que Dieu nous offre, en nous renvoyant sans cesse à notre conscience d'homme, ce miroir de sa présence au plus profond de nous-mêmes. Nous découvrirons alors la tendresse de Dieu, la tendresse de son coeur de Père, et nous vivrons en paix, confiants dans son amour.

Prière universelle

Nous sommes invités à toujours aller de l'avant, même si nous sommes tentés par l'immobilisme. Prions Dieu de nous donner un coeur nouveau.

·    Seigneur, nous te prions pour tous ceux à qui on aurait envie de jeter la pierre, ceux qui sont méprisés, ceux qui agissent sans pitié, et nous-mêmes qui avons besoin d'être pardonnés. Donne-nous, Seigneur, un coeur nouveau.

·    Nous ce prions, Seigneur, pour ceux qui nous ont fait du mal, pour les mauvaises langues qui nous ont blessés et pour nous-mêmes qui sommes paralysés dans nos relations. Donne-nous, Seigneur, un coeur nouveau.

·    Seigneur, nous te prions pour ceux qui pardonnent sans jamais se lasser, ceux qui sont les victimes de persécutions injustes et pour nous-mêmes qui cherchons à garder notre coeur ouvert. Donne-nous, Seigneur, un coeur nouveau.

Seigneur, notre Dieu, accueille nos prières. Ouvre nos coeurs à tes merveilles : qu'ils soient capables de témoigner de ton pardon et de ta tendresse, aujourd'hui, demain et pour les siècles des siècles. Amen.

Prière sur les offrandes.

Exauce tes serviteurs. Dieu tout puissant : tu les as initiés à la foi chrétienne. qu'ils soient purifiés par ce sacrifice. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Préface de la Passion

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et Tout-Puissant. Oui, l'univers entier, sauvé par la passion de ton Fils, peut désormais confesser ta gloire : par la puissance de la croix, apparaît en pleine lumière le jugement du monde, la victoire du crucifié. C'est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire, en chantant (disant) d'une seule voix : Saint...

Prière après la communion

Accorde-nous, Dieu tout puissant, d'être toujours comptés parmi les membres du Christ, nous qui communions à son corps et à son sang. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit.