Deuxième dimanche de Pâques

Ouverture

Comme les disciples au soir de Pâques, nous sommes réunis pour exprimer notre foi, mais il nous arrive d'être saisis par la peur. Peur d'être vus tels que nous sommes, peur de passer pour des naïfs, nous qui n'avons pas vu le Seigneur, mais qui sommes pourtant heureux de croire. Au moment de célébrer l'eucharistie, demandons au Seigneur de rester avec nous, même si nous reconnaissons que nous sommes pécheurs.

Prière d'ouverture

Dieu de miséricorde infinie, tu ranimes la foi de ton peuple par les célébrations pascales ; augmente en nous ta grâce pour que nous comprenions toujours mieux quel baptême nous a purifiés. quel Esprit nous a fait renaître, et quel sang nous a rachetés. Par Jésus.

Première lecture

Comme dans la première communauté chrétienne, la force de l'Eglise est réveillée quand des hommes et des femmes prennent leur foi au sérieux et la mettent en pratique.

Lecture du livre des Actes des Apôtres

A Jérusalem, par les mains des Apôtres, beaucoup de signes et de prodiges se réalisaient dans le peuple. Tous les croyants. d'un seul coeur, se tenaient sous la colonnade de Salomon. Personne d'autre n'osait se joindre à eux ; cependant, tout le peuple faisait leur éloge, et des hommes et des femmes de plus en plus nombreux adhéraient au Seigneur par la foi. On allait jusqu'à sortir les malades sur les places, en les mettant sur des lits et des brancards : ainsi. quand Pierre passerait, il toucherait l'un ou l'autre de son ombre. Et même, une foule venue des villages voisins de Jérusalem amenait des gens malades ou tourmentés par des esprits mauvais. Et tous, ils étaient guéris.

Psaume

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !

 

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !

Qu'ils le disent ceux qui craignent le Seigneur

Éternel est son amour.

 

Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort.

Non, je ne mourrai pas, je vivrai,

pour annoncer les actions du Seigneur

 

La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs

est devenue la pierre d'angle :

c'est là l'oeuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.

 

Voici le jour que fit le Seigneur :

qu'il soit pour nous jour de fête et de joie !

Donne, Seigneur, donne le salut !

Donne, Seigneur, donne la victoire !

Deuxième lecture

L'Apocalypse a été écrit alors que l'Eglise connaissait la persécution. Il nous encourage à porter notre regard sur Celui qui n'abandonnera jamais son Eglise, Jésus, vainqueur de la mort.

Lecture de l'Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean, votre frère et compagnon dans la persécution, la royauté et l'endurance avec Jésus, je me trouvais dans l'île de Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage pour Jésus. C'était le jour du Seigneur ; je fus inspiré par l'Esprit, et j'entendis derrière moi une voix puissante, pareille au son d'une trompette. Elle disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Églises qui sont en Asie Mineure. » Je me retournai pour voir qui me parlait. Quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d'or ; et au milieu d'eux comme un fils d'homme, vêtu d'une longue tunique ; une ceinture d'or lui serrait la poitrine. Quand je le vis, je tombai comme mort à ses pieds, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : Sois sans crainte. Je suis le Premier et le Dernier, je suis le Vivant : j'étais mort, mais me voici vivant pour les siècles des siècles, et je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. Écris donc ce que tu auras vu : ce qui arrive maintenant, et ce qui arrivera ensuite.

Alléluia.

Alléluia. Thomas a vu le Seigneur, il a cru. Heureux celui qui croit sans avoir vu. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : La paix soit avec vous ! Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit à nouveau : La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie « Jumeau ») n'était pas avec eux, quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : Nous avons vu le Seigneur ! Mais il leur déclara : Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! Huit jours plus tard. les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : La paix soit avec vous ! Puis il dit à Thomas : Avance ton doigt ici, et vois mes mains : avance ta main. et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. Thomas lui dit alors : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu.

Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

Une paix provoquante

Les dernières paroles que Jean place dans la bouche de Jésus constituent une assurance de bonheur : "Heureux celui qui croit sans avoir vu". Jean ne rapporte pas le sermon sur la montagne dans lequel Jésus proclame les béatitudes pour les croyants. Mais en conclusion de son évangile, il propose une béatitude : le bonheur de la foi.

Il ne faudrait pas être injuste à l'égard de Thomas. On a fait de lui le symbole de l'incrédulité, comme s'il avait toujours refusé de croire, comme si, du doute, il n'était pas passé à la véritable foi. Thomas veut voir, il ne peut pas admettre d'emblée ce que les autres lui disent... Quoi de plus normal ?

Nous avons besoin de concret pour croire. L'évangéliste insiste sur les stigmates du Christ. Mais il ne faut pas s'y tromper : ce ne sont pas les signes de la souffrance qu'il faut glorifier. Jésus ne sera jamais plus seulement le Fils de Dieu, il sera toujours le Fils de Dieu devenu homme, il porte dans les mains, dans les pieds, dans le côté les signes de l'humanité, signes d'une humanité blessée et torturée, mais signes d'une humanité promise à connaître une vie nouvelle.

Cette vie nouvelle s'inaugure par le don de la Paix. Non pas cette paix qui enferme les hommes sur eux-mêmes, non pas cette paix qui cadenasse les portes par crainte des juifs, mais cette paix qui est source de dynamisme, cette paix qui provoque à l'action. La rencontre du Ressuscité fait mourir la peur, elle fait naître l'espérance.

La peur étouffe souvent l'espérance des chrétiens. Peur d'un monde mauvais. Peur du corps, l’ennemi de l'âme. Peur de la science, cette concurrente de la foi. Peur de dénoncer l'oppression, l'exploitation, l'injustice. Mais toutes ces peurs ne cachent-elles pas une peur plus angoissante, celle de rencontrer Dieu qui nous réveillerait, qui nous bousculerait, qui ne nous laisserait plus en paix ?

Pour être en relation avec le Ressuscité - et c'est cela la foi - il ne suffit pas de répéter ce que nous avons appris à son sujet, il faut expérimenter sa Présence au milieu de nous, une présence qui suscite un dynamisme, une présence de nouveauté, non pas Jésus-Christ au passé, mais Jésus-Christ au présent, celui qui est ressuscité et vivant auprès du Père et au milieu des hommes, une présence qui suscite la foi et qui procure le véritable bonheur : "heureux celui qui croit sans avoir vu".

Prière universelle

Prions avec confiance Celui qui est mort pour que tous les hommes soient libérés et sauvés.

·    Tu as annoncé, Seigneur, la paix à tes disciples. Garde notre pays dans l'unité et restaure la compréhension entre les hommes. Nous t'en prions.

·    Thomas t'a reconnu comme son Seigneur et son Dieu, manifeste-toi à ceux qui ne croient pas en toi et donne la foi à ceux qui te cherchent. Nous t'en prions.

·    Tu as appelé bienheureux ceux qui croient sans avoir vu. Fortifie notre foi en toi et donne-nous le courage d'être les témoins de ton amour. Nous t'en prions.

Seigneur, tu es mort pour nous, mais tu es toujours Vivant. Donne-nous de croire à ta Parole pour que le monde croie en Celui qui t'a envoyé, notre Seigneur et notre Dieu pour les siècles des siècles. Amen.

Prière sur les offrandes.

Accueille avec bonté, Seigneur, les offrandes de tes fidèles (et de tous ceux qui viennent de renaître dans le Christ) ; renouvelés par la foi et le baptême, qu'ils parviennent au bonheur sans fin. Par Jésus.

Préface de Pâques

Vraiment, il est juste et il est bon de te glorifier, Seigneur, en tout temps, mais plus encore en ces jours où le Christ, notre Pâque, a été immolé. Car il est Agneau véritable qui a enlevé le péché du monde : en mourant, il a détruit notre mort : en ressuscitant, il nous a rendu la vie. C'est pourquoi le peuple des baptisés, rayonnant de la joie pascale, exulte par toute la terre, tandis que les anges dans le ciel chantent sans fin l'hymne de ta gloire : Saint...

Prière après la communion

Nous t'en prions, Dieu tout puissant : que le mystère pascal accueilli dans cette communion ne cesse jamais d'agir en nos coeurs. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.