Troisième dimanche de Pâques

 

Ouverture

Le Christ ressuscité n'est pas éloigné de ses disciples. Il les rencontre sur les bords du lac de Tibériade. Il les rencontre encore aujourd'hui sur les chemins du monde. Puissions-nous être toujours prêts le reconnaître et à mieux l'aimer, même si nous devons reconnaître que nous sommes pécheurs.

Prière

Garde à ton peuple sa joie, Seigneur, toi qui refais ses forces et sa jeunesse ; tu nous as rendu la dignité de fils de Dieu, affermis-nous dans l'espérance de la résurrection. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Première lecture

Il n'y a pas si longtemps, les apôtres ont trahi et abandonné leur Maître. Aujourd'hui, ils sont d'intrépides messagers de la Bonne nouvelle. Les apôtres interrogent notre tiédeur à témoigner de l'Evangile.

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Les apôtres comparaissaient devant le grand conseil ; le grand prêtre les interrogea : Nous vous avions formellement interdit d'enseigner le nom de cet homme-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Voulez-vous donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ? Pierre, avec les Apôtres, répondit alors : Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le pendant au bois du supplice. C'est lui que Dieu, par sa puissance, a élevé en faisant de lui le Chef, le Sauveur, pour apporter à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l'Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. On interdit alors aux Apôtres, après les avoir fouettés, de parler au nom de Jésus, puis on les relâcha. Mais eux, en sortant du grand conseil, repartaient tout joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.

Psaume

Je t'exalte, Seigneur, toi qui me relèves.

ou bien :

Mon Dieu, je te rends grâce.

 

Quand j'ai crié vers toi, Seigneur,

mon Dieu, tu m'as guéri ;

Seigneur, tu m'as fait remonter de l'abîme

et revivre quand je descendais à la fosse.

 

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,

rendez grâce en rappelant son nom très saint

Sa colère ne dure qu'un instant, sa bonté toute la vie.

 

Avec le soir viennent les larmes,

mais au matin, les cris de joie !

Tu as changé mon deuil en une danse,

mes habits funèbres en parure de joie !

 

Que mon coeur ne se taise pas, qu'il soit en fête pour toi ;

et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce !

Deuxième lecture

L'Apocalypse nous rappelle que, par sa mort, le Christ a été exalté au-dessus de tout et que tout lui est désormais soumis au ciel et sur la terre.

Lecture de l'Apocalypse de saint Jean

Moi Jean, dans ma vision j'ai entendu la voix d'une multitude d'anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens : ils étaient des millions, des centaines de millions. Ils criaient à pleine voix : Lui, l'Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction. Et j'entendis l'acclamation de toutes les créatures au ciel, sur terre, sous terre et sur mer ; tous les êtres qui s'y trouvent proclamaient : À celui qui siège sur le Trône, et à l'Agneau, bénédiction, honneur, gloire et domination pour les siècles des siècles. Et les quatre Vivants disaient : Amen ! et les Anciens se prosternèrent pour adorer.

Alléluia.

Le Christ est ressuscité, le Créateur de l'univers, le Sauveur des hommes. Alléluia.

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord du lac de Tibériade, et voici comment. Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas (dont le nom signifie : « Jumeau »), Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples. Simon-Pierre leur dit : Je m'en vais à la pêche. Ils lui répondent : Nous allons avec toi. Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, ils passèrent la nuit sans rien prendre. Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était lui. Jésus les appelle : Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? Ils lui répondent : Non. Il leur dit : Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n'arrivaient pas à le ramener, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C'est le Seigneur ! Quand Simon-Pierre l'entendit déclarer que c'était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n'avait rien sur lui, et il se jeta à l'eau. Les autres disciples arrivent en barque, tirant le filet plein de poissons ; la terre n'était qu'à une centaine de mètres. En débarquant sur le rivage, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus et du pain. Jésus leur dit : Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre. Simon-Pierre monta dans la barque et amena jusqu'à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s'était pas déchiré. Jésus dit alors : Venez déjeuner. Aucun des disciples n'osait lui demander : Qui es-tu ? Ils savaient que c'était le Seigneur. Jésus s'approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. C'était la troisième fois que Jésus ressuscité d'entre les morts se manifestait à ses disciples.

Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? Il lui répond : Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. Jésus lui dit : Sois le berger de mes agneaux. Il lui dit une deuxième fois : Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? Il lui répond : Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. Jésus lui dit : Sois le pasteur de mes brebis. Il lui dit, pour la troisième fois : Simon, fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ? Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait : Est-ce que tu m'aimes ? Et il répondit : Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t'aime. Jésus lui dit : Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c'est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller. Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : Suis-moi.

Comment ne pas travailler en vain ?

Au début de son ministère, Jésus avait appelé des disciples. Avec lui, ils avaient marché sur les routes de Palestine. Mais Jésus était mort ; réalistes, les disciples étaient retournés à leurs occupations premières, ils avaient repris leur métier de pêcheurs.

C'est dans cette activité que Jésus se manifeste à eux. Sur les bords du lac, le Ressuscité prend l'initiative d'une rencontre, il les encourage après leur déception de la nuit. Dans la nuit obscure d'un monde pécheur, les disciples, laissés à leurs seules forces, ne peuvent rien. Mais, au lever du jour, la venue de Jésus change tout : le filet, jeté à droite, ce côté qui, pour les Juifs, marque la bénédiction de Dieu, le filet se trouve rempli de poissons. L'abondance est telle qu'elle réveille l'espérance. C'est le Seigneur qui travaille avec ses disciples ! Dieu manifeste sa générosité et la plénitude de ses dons dans une profusion de poissons, comme il avait déjà manifesté cette générosité dans la profusion du vin de Cana, dans la profusion des pains lors de leur multiplication, dans la profusion de l'eau vive promise à la Samaritaine... Quand Dieu donne, ce don est surabondant : la pêche miraculeuse en est un nouveau signe. Seuls, les disciples ne pouvaient rien prendre : avec le Christ, ils pourront remplir leurs filets avec toutes sortes d'hommes de bonne volonté qui peupleront le Royaume de Dieu.

Ce don de Dieu se poursuit dans un repas. Comme au soir de la Cène, comme à Emmaüs, Jésus invite ses disciples à manger avec lui. Désormais, chaque fois que les disciples partageront le repas eucharistique, ils annonceront la mort et la résurrection du Christ, dans l'attente de son retour dans la gloire. Ainsi, dès son origine, l'Eglise se présente comme le rassemblement d'hommes qui reconnaissent que Jésus est vraiment ressuscité, comme le rassemblement d'hommes qui vivent en participant au repas eucharistique, en vue d'annoncer non seulement que Jésus est leur Seigneur, mais aussi qu'il est le Seigneur de tous les hommes.

La visée de l'Eglise est missionnaire : "le Royaume de Dieu est comparable à un filet qu'on jette en mer et qui ramène toutes sortes de poissons...". Cet esprit s'enracine dans le repas eucharistique, signe de communauté de vie et d'amour entre tous les disciples. Car le mot d'ordre des chrétiens, c'est d'aimer, ainsi que le manifeste la suite du récit, dans le dialogue intime entre Jésus et Pierre.

Trois fois, Jésus pose la même question à Pierre ; et trois fois, Pierre est embarrassé dans sa réponse. Et Jésus va se contenter de cette réponse embarrassée pour confier à Pierre sa mission : "Sois le berger de mes brebis". L'amour pour le Christ ne saurait être exclusif, il est identique à l'amour que Pierre doit porter aux brebis de Jésus. Les brebis appartiennent à Jésus et non à Pierre. Celui-ci ne sera que l'envoyé, le représentant, le délégué du Pasteur unique. Cette mission implique une grave responsabilité, allant jusqu'au don de sa vie. Et cette mission se trouve partagée entre les disciples qui, chacun selon sa compétence, sont appelés à faire connaître le Ressuscité à travers les difficultés de l'existence quotidienne.

Puissions-nous être toujours prêts répondre modestement, comme Pierre : "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime". Et si nous ne sommes pas sûrs de nous-mêmes, si nous reconnaissons que souvent nous sommes infidèles à cet appel, puissions nous dire plus modestement encore : "Seigneur, toi qui me connais mieux que moi-même, apprends-moi à mieux t'aimer".

Prière universelle

"Sois le berger de mes brebis", dit Jésus à Pierre. Désormais l'annonce de la foi au monde appartient à l'Eglise. Présentons ce monde à Dieu dans notre prière.

·    Seigneur, nous voulons d'abord te parler de ceux qui connaissent le découragement. Donne-leur de reprendre espoir et de croire en l'avenir ouvert par la résurrection de Jésus. Nous t'en prions, Seigneur.

·    Seigneur, nous voulons aussi te parler des coeurs endurcis, de ceux qui ne croient pas la Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus. Nous te parlons aussi des ouvriers de l'Evangile, qu'ils témoignent toujours de la joie de croire. Nous t'en prions, Seigneur.

·    Seigneur, nous voulons enfin te parler de nous-mêmes, de ceux qui sont rassemblés ici en ce moment, de ceux qui n'ont pas pu se joindre à nous. Donne-nous toujours la force d'aimer. Nous t'en prions, Seigneur.

Seigneur, écoute notre prière, donne-nous de ne jamais perdre ni espoir ni courage pour annoncer l'Evangile de vie à tous les hommes, nos frères, en Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière sur les offrandes.

Accueille, Seigneur, les dons de ton Église en fête : tu es à l'origine d'un si grand bonheur ; qu'il s'épanouisse en joie éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Préface de Pâques

Vraiment, il est juste et il est bon de te glorifier, Seigneur, en tout temps, mais plus encore en ces jours où le Christ, notre Pâque, a été immolé. Grâce à lui, se lèvent des enfants de lumière pour une vie éternelle, et les portes du royaume des cieux s'ouvrent pour accueillir les croyants. Oui, nous te rendons gloire, car sa mort affranchit de la mort, et dans le mystère de sa résurrection chacun de nous est déjà ressuscité. C'est pourquoi le peuple des baptisés, rayonnant de la joie pascale, exulte par toute la terre, tandis que les anges dans le ciel chantent sans fin l'hymne de ta gloire : Saint...

Prière après la communion

Regarde avec bonté, Seigneur, le peuple que tu as rénové par tes sacrements ; accorde-nous de parvenir à la résurrection bienheureuse, toi qui nous as destinés à connaître ta gloire. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.