Le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

 

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Nous voici réunis aujourd'hui pour célébrer l'eucharistie, c'est-à-dire pour rendre grâce à Dieu pour Jésus de Nazareth, pour remercier Dieu de s'être approché de nous en Jésus. Que le Seigneur, en ce jour où nous fêtons l'eucharistie, le Corps et le sang du Christ, que le Seigneur ne tienne pas compte de nos lenteurs qui viennent de notre péché, mais qu'il regarde notre désir de marcher selon l'Evangile.

Prière d'ouverture

Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta Passion ; donne-nous de vénérer d'un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption. Toi qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit.

Première lecture

Depuis toujours le pain et le vin partagés entre nous sont les signes de l'union à construire dans l'Eglise.

Lecture du livre de la Genèse

Comme Abraham revenait d'une expédition victorieuse contre quatre rois, Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin ; il était prêtre du Dieu très haut. Il  prononça cette bénédiction : Béni soit Abraham par le Dieu très-haut, qui a fait le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. Et Abraham lui fit hommage du dixième de tout ce qu'il avait pris.

Psaume

Tu es prêtre à jamais, Christ et Seigneur !

ou bien :

Tu es béni, Seigneur Jésus, toi, notre prêtre à jamais.

 

Oracle du Seigneur à mon Seigneur :

Siège à ma droite,

et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône.

 

De Sion le Seigneur te présente

le sceptre de ta force :

Domine jusqu'au coeur de l'ennemi.

 

Le jour où paraît ta puissance,

tu es prince, éblouissant de sainteté :

Comme la rosée qui naît de l'aurore, je t'ai engendré.

 

Le Seigneur l'a juré dans un serment irrévocable :

Tu es prêtre à jamais

selon l'ordre du roi Melkisédek.

Deuxième lecture

Célébrer l'eucharistie, c'est se situer dans la lignée des croyants animés par Jésus-Christ.

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j'ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur : la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. Après le repas, il fit de même avec la coupe en disant : Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.

Séquence

Sion, célèbre ton Sauveur, chante ton chef et ton pasteur

par des hymnes et des chants.

 

Tant que tu peux, tu dois oser,

car il dépasse tes louanges, tu ne peux trop le louer.

 

Le Pain vivant, le Pain de vie,

il est aujourd'hui proposé comme objet de tes louanges.

 

Au repas sacré de la Cène,

il est bien vrai qu'il fut donné

au groupe des douze frères.

 

Louons-le à voix pleine et forte,

que soit joyeuse et rayonnante

l'allégresse de nos coeurs !

 

C'est en effet la journée solennelle

où nous fêtons de ce banquet divin

la première institution.

 

À ce banquet du nouveau Roi,

la Pâque de la Loi nouvelle met fin à la Pâque ancienne.

 

L'ordre ancien le cède au nouveau,

la réalité chasse l'ombre, et la lumière, la nuit.

 

Ce que fit le Christ à la Cène,

il ordonna qu'en sa mémoire nous le fassions après lui.

 

Instruits par son précepte saint,

nous consacrons le pain, le vin, en victime de salut.

 

C'est un dogme pour les chrétiens

que le pain se change en son corps,

que le vin devient son sang.

 

Ce qu'on ne peut comprendre et voir,

notre foi ose l'affirmer, hors des lois de la nature.

 

L'une et l'autre de ces espèces,

qui ne sont que de purs signes, voilent un réel divin.

 

Sa chair nourrit, son sang abreuve,

mais le Christ tout entier demeure

sous chacune des espèces.

On le reçoit sans le briser, le rompre ni le diviser ;

il est reçu tout entier.

 

Qu'un seul ou mille communient,

il se donne à l'un comme aux autres,

il nourrit sans disparaître.

 

Bons ou mauvais le consomment,

mais pour un sort bien différent,

pour la vie ou pour la mort.

 

Mort des pécheurs, vie pour les justes ;

vois : ils prennent pareillement ; quel résultat différent !

 

Si l'on divise les espèces, n'hésite pas, mais souviens-toi

qu'il est présent dans un fragment

aussi bien que dans le tout.

 

Le signe seul est partagé, le Christ n'est en rien divisé,

ni sa taille ni son état n'ont en rien diminué.

 

Le voici, le pain des anges,

il est le pain de l'homme en route,

le vrai pain des enfants de Dieu,

qu'on ne peut jeter au chiens.

 

D'avance il fut annoncé par Isaac en sacrifice,

par l'agneau pascal immolé, par la manne de nos pères.

 

Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous,

nourris-nous et protège-nous,

fais-nous voir les biens éternels dans la terre des vivants.

 

Toi qui sais tout et qui peux tout,

toi qui sur terre nous nourris,

conduis-nous au banquet du ciel

et donne-nous ton héritage,

en compagnie de tes saints. Amen.

Alléluia

Alléluia. Tu es le pain vivant venu du ciel, Seigneur Jésus. Qui mange de ce pain vivra pour toujours. Alléluia.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Jésus parlait du règne de Dieu à la foule, et il guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Les Douze s'approchèrent de lui et lui dirent : Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les villages et les fermes des environs pour y loger et trouver de quoi manger : ici nous sommes dans un endroit désert. Mais il leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Ils répondirent : Nous n'avons pas plus de cinq pains et deux poissons... à moins d'aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce monde. Il y avait bien cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : Faites-les asseoir par groupes de cinquante. Ils obéirent et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils les distribuent à tout le monde. Tous mangèrent à leur faim, et l'on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze paniers.

Le pain, signe d'une vie partagée...

Tout au long de son passage parmi les hommes, le Christ a laissé des signes, des paroles ou des actes qui ont donné un sens à la vie, à la mort, à l'amour, des signes révélant Dieu, des signes permettant d'accéder à une réalité caché. A travers la multiplication des pains, Jésus nous révèle un Dieu donnant la nourriture à son peuple qui a faim.

Mais que représente le pain pour nous ? Certes c'est la nourriture de base des hommes. Mais il représente encore beaucoup de choses :

·   la bonté : être bon comme du pain,

·   la solidarité : combien de métiers faut-il pour faire du pain ?

·   le travail : gagner son pain à la sueur de son front

·   le besoin élémentaire : ça part comme des petits pains

·   le bon temps : manger son pain blanc avant son pain gris

·   tout et rien : pour une bouchée de pain...

La multiplication des pains, où le pain est donné aux hommes, annonce l'eucharistie où Dieu, en Jésus, se donne lui-même en nourriture pour que l'homme puisse vivre. Le pain de nos tables devient alors le pain de Dieu. Et c'est toute notre vie qui se trouve consacrée. Car l'homme ne vit pas seulement de pain, il vit aussi de justice et celle-ci renvoie encore au pain : il ne faut pas enlever le pain d'une bouche affamée.

L'homme ne vit pas seulement de pain, car sa faim est beaucoup oplus haute : l'homme a faim d'absolu, il ne vit que du désir d'infini. Et c'est là que Dieu intervient pour combler le désir de l'homme, il lui procure ce qui lui est nécessaire pour vivre, il lui accorder également les moyens de s'épanouir et de trouver ainsi le bonheur.

Mais ce que Dieu accorde aux homme, il nous demande de le partager. Donnez-leur vous-mêmes à manger, dit Jésus à ses disciples. La distribution des pains relève de leur responsabilité. Si les distributions de nourriture reviennent durant l'hiver, avec les soupes populaires ou les restaurants du cœur, il faut reconnaître que l'on ne distribue pas seulement le pain, on distribue aussi des journaux, des tracts, des informations et même la communion... Cela permet de se rendre compte que chacun compte personnellement, et cela nous oblige à nous "mouiller". Ce que nous distribuons révèle notre identité, nos tendances.

Et c'est alors que nous découvrons que le chrétien est toujours un homme engagé dans la vie de son temps, pas seulement dans les manifestations spectaculaires, mais surtout dans les gestes les plus humbles de la vie courante.

La nourriture de base des hommes est devenue le pain de Dieu. Ceux qui partagent le pain de Dieu deviennent alors également des signes de la présence de Dieu et de son amour dans le monde d'aujourd'hui.

Le pain est devenu le "Sacrement de Dieu". Ceux qui consomment ce pain deviennent à leur tour des "sacrements', des signes de Jésus-Christ et de sa passion pour les vivants.

En célébrant l'eucharistie, devenons nous-mêmes les porteurs de Dieu à ceux qui nous entourent.

Prière universelle

Tu aimes tellement les hommes, Seigneur notre Dieu, que tu n'as pas hésité à nous faire partager ta vie en Jésus. Aussi osons-nous ta présenter notre prière.

·             Nous te prions pour ceux qui connaissent la fin dans le monde. A travers nous, multiplie pour eux le pain de la terre. Ils sont tes enfants, ils sont nos frères. Nous t'en prions, Seigneur.

·             Nous te prions pour que tu mettes en nous l'Esprit de Jésus. Nous pourrons travailler à améliorer nos relations avec les autres. Ils sont tes enfants, ils sont nos frères. Nous t'en prions, Seigneur.

·             Nous te prions pour l'Eglise de Jésus-Christ. Que tous les chrétiens soient accueillants envers les affamés. Ils sont tes enfants, ils sont nos frères. Nous t'en prions, Seigneur.

Seigneur, nous portons le nom de chrétiens, nous sommes les frères de Jésus-Christ. Aide-nous à vivre toujours dans son Esprit. Nous serons alors vraiment te enfants et nous serons tous frères, aujourd'hui, demain et pour les siècles des siècles.

Prière sur les offrandes

Accorde, Seigneur, à ton Église les biens de l'unité et de la paix, dont nos offrandes sont le signe dans le mystère eucharistique, Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Préface

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Dans le dernier repas qu'il prit avec ses Apôtres, afin que toutes les générations fassent mémoire du salut par la croix, il s'est offert à toi, comme l'Agneau sans péché, et tu as accueilli son sacrifice de louange. Quand tes fidèles communient à ce sacrement, tu les sanctifies pour que tous les hommes, habitant le même univers, soient éclairés par la même foi et réunis par la même charité. Nous venons à la table d'un si grand mystère nous imprégner de ta grâce et connaître déjà la vie du Royaume. Voilà pourquoi le ciel et la terre t'adorent ; ils chantent le cantique de l'Alliance nouvelle, et nous-mêmes, unissant notre voix à celle des anges, nous t'acclamons : Saint !...

ou bien :

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. C'est lui le prêtre éternel et véritable, qui apprit à ses disciples comment perpétuer son sacrifice ; il s'est offert à toi en victime pour notre salut ; il nous a prescrit d'accomplir après lui cette offrande pour célébrer son mémorial ; quand nous mangeons sa chair immolée pour nous, nous sommes fortifiés ; quand nous buvons le sang qu'il a versé pour nous, nous sommes purifiés. C'est pourquoi, avec les anges et les archanges, avec les puissances d'en haut et tous les esprits bienheureux, nous chantons l'hymne de ta gloire et sans fin nous proclamons : Saint !...

Prière après la communion

Fais que nous possédions, Seigneur Jésus, la jouissance éternelle de ta divinité, car nous en avons ici-bas l'avant-goût lorsque nous recevons ton corps et ton sang. Toi qui règnes pour les siècles des siècles.