Douzième dimanche du temps ordinaire

Prière

Fais-nous vivre à tout moment, Seigneur, dans l'amour et le respect de ton saint nom, toi qui ne cesses jamais de guider ceux que tu enracines solidement dans ton amour. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Première lecture

A sa manière, le prophète Zacharie annonce la mort du Christ.

Lecture du livre de Zacharie

Parole du Seigneur. En ce jour-là, je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit qui fera naître en eux bonté et supplication. Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé ; ils feront une lamentation sur lui comme sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement comme sur un premier-né.

En ce jour-là, il y aura une grande lamentation dans Jérusalem. En ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure.

Psaume

Levons les yeux vers le Seigneur :

il nous sauve par sa croix.

ou bien : Je lève les yeux vers toi.

 

Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube :

mon âme a soif de toi ;

après toi languit ma chair,

terre aride, altérée, sans eau.

 

Je t'ai contemplé au sanctuaire,

j'ai vu ta force et ta gloire.

Ton amour vaut mieux que la vie :

tu seras la louange de mes lèvres !

 

Toute ma vie je vais te bénir,

lever les mains en invoquant ton nom.

Comme par un festin je serai rassasié ;

la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

 

Oui, tu es venu à mon secours :

je crie de joie à l'ombre de tes ailes.

Mon âme s'attache à toi,

ta main droite me soutient.

Deuxième lecture

L'apôtre Paul nous rappelle que nous sommes tous fils de Dieu et donc que nous devons vivre en frères.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Galates

Frères, en Jésus Christ, vous êtes tous fils de Dieu par la foi. En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n'y a plus ni Juif ni païen, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu'un dans le Christ Jésus. Et si vous appartenez au Christ, c'est vous qui êtes la descendance d'Abraham ; et l'héritage que Dieu lui a promis, c'est à vous qu'il revient.

Alléluia.

Alléluia. Nous proclamons un Messie crucifié, folie pour les hommes, mais puissance et sagesse de Dieu. Alléluia.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Un jour, Jésus priait à l'écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : Pour la foule, qui suis-je ? Ils répondirent : Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres, un prophète d'autrefois qui serait ressuscité. Jésus leur dit : Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? Pierre prit la parole et répondit : Le Messie de Dieu. Et Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne, en expliquant : Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les Anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. Il leur disait à tous : Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera.

Croire au jour le jour

Vivre en chrétien, de jour en jour, ce n'est pas toujours évident : il faut prendre sa croix chaque jour, il faut renoncer à soi-même, perdre sa vie. De prime abord, cela présente un ascétisme extraordinaire ! D'autant plus qu'être chrétien, c'est répondre personnellement à l'interpellation de Jésus : Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?

Mais attention ! Il n'est pas possible de tricher, il ne suffit pas de réciter le Credo ! On peut dire du bout des lèvres que Jésus-Christ est "Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière..." et affirmer exactement le contraire avec ses actes quotidiens. Il ne s'agit pas seulement de prononcer une profession de foi verbale, c'est toute notre vie qui est la véritable réponse. Ce sont nos comportements qui disent : Je crois en Jésus-Christ.

La réponse se Pierre à la question de Jésus se situe par rapport à l'attente du peuple d'Israël : Tu es le Messie de Dieu. Il faut se rendre compte que c'est énorme pour un juif d'oser une telle réponse. Pierre ose, au nom des autres disciples, et aucun des autres ne vient le contredire. La foi de Pierre tombe juste, elle sonne juste, et Jésus le lui dira. Certes, il y a d'autres moments dans la vie de Pierre où il se fera reprocher sa présomptions ou ses doutes. Car il ne suffit pas de parler de sa foi pour qu'elle soit en place.

Et nous, quand nous parlons de notre foi, sommes-nous sûrs qu'elle soit en place ? Sommes-nous sûrs que nous méritons l'approbation donnée par Jésus à Pierre ? Autrement dit : si le Christ revenait parmi nous, le reconnaîtrions-nous tel qu'il veut être reconnu ? Où, dans le monde d'aujourd'hui, aurait-il le plus de chance d'être reconnu ?

Si le Christ revenait parmi nous, il n'agirait certainement pas autrement qu'il y a deux mille ans. Il serait chez nous parmi les plus pauvres d'entre les hommes, au sein d'une famille qui ressemblerait à celle de Nazareth. Celui qui veut le rencontrer tel qu'il est doit d'abord le rencontrer là où il est. C'est dire aussi que celui qui méprise les pauvres ne pourra jamais le reconnaître. C'est dire aussi que celui qui ne peut vivre sa foi qu'au milieu d'une vie préservée, privilégiée, sans souci du malheur des autres, celui-là court le risque de la plus grande illusion. Car pour être saint, il ne suffit pas d'en avoir l'air...

Il ne suffit pas de se réclamer de l'Evangile, mais il faut en vivre chaque jour. C'est le contenu du Livre qui est important, pas seulement la couverture.

Jésus disait : On juge un arbre à ses fruits. Il ne dit pas : "à la quantité de ses fruits", mais seulement : "à ses fruits". Il s'agit en effet beaucoup plus de la qualité que de la quantité.

Si Jésus revenait aujourd'hui dans notre monde, saurions-nous répondre, à l'exemple de don Helder Camara, l'ancien évêque de Récife au Brésil : "Seigneur, tu es Celui qui m'a appris à donner tout ce qu'on a, tu es Celui qui m'a appris à donner tout ce qu'on est" ?

Prière universelle

Pour vous, qui suis-je ? C'est encore la question que nous pose Jésus aujourd'hui. Que, dans la prière et dans l'action, nous puissions le reconnaître.

·    A cause de l'Evangile, des chrétiens risquent leur vie, leur liberté, leurs biens. Pour que leur témoignage réveille la foi et l'engagement des communautés chrétiennes, prions le Seigneur.

·    Le racisme, l'incompréhension et l'injustice envers les faibles sont des réalités quotidiennes dans notre société. Pour que nous ayons la force de lutter jusqu'au bout, prions le Seigneur.

·    L'unité entre les chrétiens, la fraternité entre les hommes, nous en parlons volontiers. Pour que des gestes vrais soient posés à tous les niveaux, prions le Seigneur.

Dieu, notre Père, tu nous donnes comme sauveur ton Fils Jésus. Ouvre nos yeux et nous le reconnaîtrons, change nos coeurs et nous le suivrons. Apprends-nous à ne plus faire qu'un dans le Christ, grâce à l'Esprit qu'il nous donne pour les siècles des siècles.

Prière sur les offrandes

Accepte, Seigneur, le sacrifice de louange et de pardon, afin que nos coeurs, purifiés par sa puissance, t'offrent un amour qui réponde à ton amour. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière après la communion

Renouvelés par le corps et le sang de ton Fils, nous implorons ta bonté, Seigneur :fais qu'à jamais rachetés, nous possédions dans ton royaume ce que nous distribuons en chaque eucharistie. Par Jésus.