Treizième dimanche du temps ordinaire

 

Oraison

Tu as voulu, Seigneur, qu'en recevant ta grâce nous devenions des fils de lumière ; ne permets pas que l'erreur nous plonge dans la nuit, mais accorde-nous d'être toujours rayonnants de ta vérité. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Lecture du premier livre des Rois

Le Seigneur avait dit au prophète Elie : Tu consacreras Élisée, fils de Shafate, comme prophète pour te succéder. Élie s'en alla. Il trouva Élisée, fils de Shafate, en train de labourer. Il avait à labourer douze arpents, et il en était au douzième. Élie passa près de lui et jeta vers lui son manteau. Alors Élisée quitta ses boeufs, courut derrière Élie, et lui dit : Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, puis je te suivrai. Élie répondit : Va-t'en retourne là-bas ! Je n'ai rien fait. Alors Élisée s'en retourna ; mais il prit la paire de boeufs pour les immoler, les fit cuire avec le bois de l'attelage, et les donna à manger aux gens. Puis il se leva, partit à la suite d'Élie et se mit à son service.

Psaume

Dieu, mon bonheur et ma joie !

ou bien :

Je te suivrai, Seigneur, au chemin de la vie.

 

Garde-moi, mon Dieu : j'ai fait de toi mon refuge.

J'ai dit au Seigneur : Tu es mon Dieu !

Seigneur, mon partage et ma coupe :

de toi dépend mon sort.

 

Je bénis le Seigneur qui me conseille :

même la nuit mon coeur m'avertit.

Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;

il est à ma droite : je suis inébranlable.

 

Mon coeur exulte, mon âme est en fête,

ma chair elle-même repose en confiance :

tu ne peux m'abandonner à la mort

ni laisser ton ami voir la corruption.

 

Je n'ai pas d'autre bonheur que toi.

Tu m'apprends le chemin de la vie :

devant ta face, débordement de joie !

À ta droite, éternité de délices !

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Galates

Frères, si le Christ nous a libérés, c'est pour que nous soyons vraiment libres. Alors tenez bon, et ne reprenez pas les chaînes de votre ancien esclavage. Vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. Car toute la Loi atteint sa perfection dans un seul commandement, et le voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres. Je vous le dis : vivez sous la conduite de l'Esprit de Dieu ; alors vous n'obéirez pas aux tendances égoïstes de la chair. Car les tendances de la chair s'opposent à l'esprit, et les tendances de l'esprit s'opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire ce que vous voudriez. Mais en vous laissant conduire par l'Esprit, vous n'êtes plus sujets de la Loi.

Alléluia

Alléluia. Aujourd'hui le Seigneur nous appelle. Suivons-le sur les chemins de l'Évangile. 

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem. Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem. Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Et ils partirent pour un autre village. En cours de route, un homme dit à Jésus : Je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui déclara : Les renards ont des terriers, les oiseau du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête. Il dit à un autre : Suis-moi. L'homme répondit : Permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. Mais Jésus répliqua : Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu. Un autre encore lui dit : Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d'abord faire mes adieux aux gens de ma maison. Jésus lui répondit : Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu.

La mobilisation générale

Il y a des paroles de Jésus qui provoqueront toujours le sursaut du refus. Ainsi sa réponse tranchante à cet homme qui lui demandait d'aller enterrer son père avant de partir à sa suite : Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le Règne de Dieu. Il aurait suffit de quelques heures, car en Palestine, au temps de Jésus, on enterrait les morts le jour même du décès.

Mais surtout. pourquoi Jésus demande-t-il à cet homme de renoncer à un geste si profond et à un devoir si fondamental ? En ce temps-là, beaucoup plus encore qu'aujourd'hui, on considérait les funérailles comme un acte très important. qui engageait la vie du défunt dans l'au-delà. La pensée de se dérober à cette démarche filiale n'affleurait l'esprit de personne.

Des savants ont cherché à interpréter ces paroles de Jésus de manière à les atténuer. Ces tentatives sont demeurées vaines. Cette parole révoltante ne se laisse pas adoucir : laisse les morts enterrer leurs morts.

Alors faut-il se taire devant la brutalité de cette répartie de Jésus ? Faut-il penser qu'il était tellement fasciné par l'urgence de l'annonce du Règne de Dieu qu'il en devenait parfois inhumain ? Ou faut-il croire qu'il s'agit l'une de ces phrases choc par lesquelles il voulait ébranler la rigidité pesante de la société qui l'entourait ?

Il est permis de demeurer dans l'incertitude. Et de conserver ce mot de Jésus comme une écharde. On a trop apprivoisé l'évangile, en l'adaptant à nos besoins individuels et collectifs. Il s'est révélé tellement souple au long des siècles qu'on a pu l'annexer à toutes les causes.

Jésus montait à Jérusalem. Il durcit son visage,. dit le texte grec. Il serrait les dents, car il savait le danger mortel qu'il allait affronter. Un village lui refuse l'hospitalité, si sacrée pourtant dans les pays d'Orient. Ils partirent vers un autre village. A un homme prêt à le suivre. Jésus déclare : Les renards ont des terriers et les oiseaux des nids, le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer sa tête. A un autre qui lui demande le temps d'aller faire ses adieux, Jésus rétorque : Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le Royaume de Dieu.

A l'heure où Jésus va vers la mort, il sent à quel point les hommes sont entravés. jusque dans les démarches les plus respectables. Il sait qu'il faut se risquer vers l'avenir, dans une folle confiance en Dieu.

Nous sommes invités aujourd'hui à nous tourner résolument vers l'avenir, vers demain, vers l'inconnu de Dieu. Où sont nos points d'appui, dans les sécurités héritées du passé, ou dans l'attente assurée du Royaume du Père ?

Annoncer en actes le Règne de Dieu. c'est jouer sa vie sur l'avenir de Dieu, c'est être mobilisé pour amour sans limites.

Prière sur les offrandes

Dieu qui agis avec puissance dans tes sacrements fais que le peuple assemblé pour te servir soit accordé à la sainteté de tes propres dons. Par Jésus, le Christ.

Prière après la communion

Que le corps et le sang de Jésus-Christ, offert en sacrifice et reçu en communion, nous donnent la vie, Seigneur : reliés à toi par une charité qui ne passera jamais, nous porterons des fruits qui demeurent. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.