Sur nos routes quotidiennes, comme sur la route de Jérusalem à Jéricho, Dieu nous fait découvrir que nous ne sommes pas seuls au monde. Pour nos manques d'attention aux autres, pour notre méconnaissance de leur existence et de leurs soucis, nous nous tournons vers le Seigneur, en implorant son pardon. Rien ne sert d'aimer Dieu, si nous n'aimons pas les autres.
Dieu, qui montres aux égarés la lumière de ta vérité pour qu'ils puissent reprendre le bon chemin. donne à tous ceux qui se déclarent chrétiens de rejeter ce qui est indigne de ce nom, et de rechercher ce qui lui fait honneur. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Moïse disait au peuple d'Israël : Écoute la voix du Seigneur ton Dieu, en observant ses ordres et ses commandements inscrits dans ce livre de la Loi ; reviens au Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme.
Car cette loi que je te prescris aujourd'hui n'est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte.
Elle n'est pas dans les cieux, pour que tu dises : "Qui montera aux cieux nous la chercher et nous la faire entendre, afin que nous la mettions en pratique ?" Elle n'est pas au-delà des mers, pour que tu dises : "Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher et nous la faire entendre, afin que nous la mettions en pratique ?" Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton coeur afin que tu la mettes en pratique.
Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi délivrance
ou bien :
La parole de Dieu est proche de moi : parole en ma bouche, parole en mon cœur.
La
loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie :
la charte du Seigneur est sûre.
qui rend sages les simples.
Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le coeur ;
le commandement du Seigneur est limpide
il clarifie le regard.
La crainte qu'il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables :
plus désirables que l'or, qu'une masse d'or fin,
plus savoureuses que le miel qui coule des rayons.
Le Christ est l'image Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature, car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles et les puissances invisibles : tout est créé par lui et pour lui. Il est avant tous les êtres. et tout subsiste en lui.
Il est aussi la tête du corps, c'est-à-dire de l'Eglise. Il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, puisqu'il devait avoir en tout la primauté. Car Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total. Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.
Alléluia. Voici le nouveau commandement : Celui qui aime Dieu, qu'il aime aussi son frère. Alléluia.
Pour
mettre Jésus à l'épreuve, un docteur de la Loi lui posa cette question :
Maître. que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? Jésus
lui demanda : Dans la Loi, qu'y a-t-il d'écrit ? Que lis-tu ?
L'autre répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de
toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme
toi-même. Jésus lui dit : Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la
vie.
Mais lui, voulant montrer qu'il était un homme juste, dit à Jésus : Et qui donc est mon prochain ? Jésus reprit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits : ceux-ci, après l'avoir dépouillé, roué de coups. s'en allèrent en le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l'autre côté, De même un lévite arriva à cet endroit : il le vit et passa de l'autre côté. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. Il s'approcha, pansa ses plaies en y versant de l'huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dan ; une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sorti deux pièces d'argent, et les donna à l'aubergiste, en lu disant : "Prends soin de lui ; tout ce que tu aura : dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai." Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l'homme qui était tombé entre les mains des bandits ? Le docteur de la Loi répond : Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. Jésus lui dit : Va, et toi aussi, fais de même.
Son geste de bonté est devenu proverbial ; ne dit-on pas "jouer les bons samaritains" quand on aide quelqu'un en difficulté ? C'est l'illustration concrète du commandement d'amour que Jésus présente dans une parabole. Mais cette parabole du bon samaritain n'est pas sans actualité, en cette période où nous pensons facilement à nous seuls.
Imaginons qu'on nous raconte l'histoire suivante. Un blessé grave gisait sur le bord de l'autoroute. Un évêque est passé en détournant la tête, il était déjà en retard pour une réunion épiscopale. Puis, un prêtre qui se dépêchait pour être à l'heure à une célébration. Heureusement, un Maghrébin qui partait rejoindre sa famille en vacances s'est arrêté, s'est occupé du blessé, il s'est même engagé à payer ce qui ne serait pas remboursé par routes les assurances possibles. Une telle histoire nous agacerait. Nous la prendrions pour une caricature.
Au temps de Jésus aussi, il y avait des prêtres et des lévites généreux, et tous les Samaritains n'étaient pas de bons Samaritains.
Jésus agaçait ses concitoyens, ses coreligionnaires, en pratiquant une sorte de racisme à l'envers. Il donnait le beau rôle à ceux qui avaient jadis renié la foi des ancêtres, et il méprisait ceux qui vouaient toute leur vie au Temple pour le culte du Dieu unique. Jésus agaçait parce qu'il donnait la priorité absolue à l'amour des hommes. Le débat durait depuis des siècles, et il dure encore.
Qu'est-ce qui est le plus important : aimer Dieu ou aimer les autres ? Pour avoir part à la vie éternelle, il était bien écrit dans la Loi : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force, et tu aimeras ton prochain comme toi-même". Et Jésus refuse cette oscillation encre les deux amours : il n'y a qu'un seul amour. Aimer Dieu et aimer les autres, c'est tout un. En refusant de se laisser enfermer dans une dialectique spécieuse, Jésus va plus loin : l'amour ne se limite pas à ceux qui nous sont proches naturellement, les nôtres par le sang, nos concitoyens, nos amis. Il serait facile de se donner bonne conscience en se mettant en règle avec eux.
A sa question : "qui est mon prochain ?", le légiste attendait en réponse une liste de personnes, Jésus lui retourne sa question. Le juif savant est amené à se demander : "de qui suis-je le prochain ?"
Au centre du débat, ce n'est pas moi qui suis engagé, mais l'autre. Ce ne sont pas les qualités des autres qui font d'eux notre prochain, mais c'est notre attitude envers eux. Il ne s'agit pas de reconnaître le prochain, il s'agit de se faire soi-même prochain. Il ne s'agit pas de remplir des devoirs, même ceux de la charité élémentaire, il s'agit de prendre l'initiative de se faire proche de tout homme.
Il n'y aura donc pas de repos pour le chrétien tant que les droits de l'homme, les droits de tous les hommes, les droits de tout l'homme ne seront pas entièrement respectés partout dans le monde.
Il n'y aura pas de repos pour le chrétien avant la venue du royaume de Dieu dans notre monde.
Sur la route de Jérusalem à Jéricho, l'Evangile nous fait découvrir ceux que nous rencontrons sur nos chemins. Nous pensons à eux, nous prions avec eux et pour eux.
· Nous pensons à ceux qui exploitent les autres hommes, à ceux qui ignorent les autres et qui passent de l'autre côté du chemin pour ne pas les voir. Nous prions pour qu'ils se rapprochent des autres. Exauce-nous, Seigneur.
· Nous pensons à ceux qui sont abandonnés au bord de la route, à ceux qui n'intéressent personne et qui n'ont pas d'amis. Nous prions pour que leur prochain se rapproche d'eux. Exauce-nous, Seigneur.
· Nous pensons à ceux qui s'arrêtent pour aider les autres, à ceux qui soignent et visitent les malades, à ceux qui changent de chemin pour servir les autres. Nous prions pour qu'ils restent proches des autres. Exauce-nous, Seigneur.
Aujourd'hui, Seigneur, tu nous as donné en exemple un étranger qui accomplit ta loi d'amour sans te connaître. A nous qui te connaissons, fais-nous porter sur les autres le même regard dont tu les aimes, toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen.
Regarde, Seigneur, les dons de ton Église en prière : accorde à tes fidèles qui vont les recevoir la grâce d'une sainteté plus grande. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Nourris de ton eucharistie, nous te supplions, Seigneur : chaque fois que nous célébrons ce mystère, fais grandir en nous ton oeuvre de salut. Par Jésus, le Christ notre Seigneur.