Dix neuvième dimanche ordinaire

Ouverture

Comme des veilleurs, nous, chrétiens, nous devons guetter et attendre le Jour où le Seigneur vient frapper à notre porte. Qu'il nous fasse discerner les signes de sa venue et qu'il nous permette de vivre dans l'espérante, alors que nous reconnaissons que nous sommes pécheurs.

Prière.

Dieu éternel et tout-puissant, toi que nous pouvons déjà appeler notre Père, fais grandir en nos coeurs l'esprit filial, afin que nous soyons capables d'entrer un jour dans l'héritage qui nous est promis. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Première lecture

Les pires journées sont les journées sans espérance où l'on attend et où rien ni personne ne vient. Soyons pourtant toujours prêts comme les Hébreux en Egypte dans la nuit de leur délivrance.

Lecture du livre de la Sagesse

La nuit de la délivrance pascale avait été connue d'avance par nos Pères ; assurés des promesses auxquelles ils avaient cru, ils étaient dans la joie. Et ton peuple accueillit à la fois le salut des justes et la ruine de leurs ennemis. En même temps que tu frappais nos adversaires, tu nous appelais pour nous donner ta :gloire. Dans le secret de leurs maisons, les fidèles descendants des justes offraient un sacrifice, et ils consacrèrent d'un commun accord cette loi divine : que les saints partageraient aussi bien le meilleur que le pire : et déjà ils entonnaient les chants de louange des Pères.

Psaume

Bienheureux le peuple de Dieu

ou bien

Heureux le serviteur vigilant il entrera dans la joie de son maître

 

Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !

Hommes droits, à vous la louange !

Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,

heureuse la nation qu'il s'est choisie pour domaine.

 

Dieu veille sur ceux qui le craignent.

qui mettent leur espoir en son amour,

pour les délivrer de la mort,

les garder en vie aux jours de famine.

 

Nous attendons notre vie du Seigneur

il est pour nous un appui, un bouclier.

Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,

comme notre espoir est en toi !

Deuxième lecture

Nous pouvons prendre pour modèle même de notre foi l'exemple de Sara dont l'espérance a été exaucée.

Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères, la foi est le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas. Et quand l'Écriture rend témoignage aux anciens, c'est à cause de leur foi. Grâce à la foi, Abraham obéit à l'appel de Dieu : il partit vers un pays qui devait lui être donné comme héritage. Et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner comme étranger dans la Terre promise ; c'est dans un campement qu'il vivait, ainsi qu'Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse que lui, car il attendait la cité qui aurait de vraies fondations, celle dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l'architecte. Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d'avoir une descendance parce qu'elle avait pensé que Dieu serait fidèle à sa promesse. C'est pourquoi, d'un seul homme, déjà marqué par la mort, ont pu naître des hommes aussi nombreux que les étoiles dans le ciel et les grains de sable au bord de la mer, que personne ne peut compter.

·    Fin de la lecture brève

C'est dans la foi qu'ils sont tous morts sans avoir connu la réalisation des promesses ; mais ils l'avaient vue et saluée de loin, affirmant que sur la terre ils étaient des étrangers et des voyageurs. Or, parler ainsi, c'est montrer clairement qu'on est à la recherche d'une patrie. S'ils avaient pensé à celle qu'ils avaient quittée, ils auraient eu la possibilité d'y revenir. En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. Et Dieu n'a pas refusé d'être invoqué comme leur Dieu, puisqu'il leur a préparé une cité céleste. Grâce à la foi, quand il fut soumis à l'épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu'il avait reçu les promesses et entendu cette parole :  C'est d'Isaac que naîtra une descendance qui portera ton nom.  Il pensait en effet que Dieu peut aller jusqu'à ressusciter les morts : c'est pourquoi son fils lui fut rendu : et c'était prophétique.

Alléluia.

Soyez vigilants et demeurez prêts : vous ne connaissez pas l'heure où le Fils de l'homme viendra. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Jésus disait à ses disciples : Sois sans crainte, petit  troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumône. Faites-vous une bourse qui ne s'use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n'approche pas, où la mite ne ronge pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.

·    Début de la lecture brève

Jésus disait à ses disciples : Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour. S'il revient vers minuit ou plus tard encore et qu'il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l'heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra.

·    Fin de la lecture brève

Pierre dit alors : Seigneur, cette parabole s'adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? Le Seigneur répond : Quel est donc l'intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. Vraiment, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si le même serviteur se dit : "Mon maître tarde à venir", et s'il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, son maître viendra le jour où il ne l'attend pas et à l'heure qu'il n'a pas prévue : il se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles. Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n'a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n'en recevra qu'un petit nombre. À qui l'on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l'on a beaucoup confié, on réclamera davantage.

Une garantie absolue

Dimanche dernier, en racontant l'histoire d'un propriétaire qui calculait la taille des greniers qu'il devait construire pour engranger sa récolte, Jésus révélait que le monde présent n'est pas fermé sur lui-même. Une autre réalité est en formation, et il est absurde de consacrer toutes ses énergies à s'enrichir, car la mort vient mettre un terme a tout cela.

Aujourd'hui, Jésus continue son enseignement, en devenant plus précis. Il affirme que le Père a trouvé bon de nous donner le Royaume. C'est une prédication habituelle dans l'Evangile. Jésus répète constamment que le Royaume est déjà arrivé, qu'il est présent, qu'il nous suffit de le déceler.

Si le Père nous donne le Royaume, si ce Royaume est une réalité durable dans notre existence, même si celle-ci est passagère et transitoire, il serait absurde de ne pas consacrer toutes ses forces, ses ressources, ses énergies à ce Royaume. Accumuler des richesses périssables au détriment de celles qui ne périssent pas, est absurde. C'est vrai. Nous en sommes convaincus. Mais la conviction ne suffit pas. Il est certain que chaque croyant ne peut pas vendre tout ce qu'il a et le distribuer aux pauvres.

Alors, que faire ? Comment venir à bout de la séduction des richesses ? Comment devenir un bon serviteur du Royaume ? Il suffit de se tenir prêt pour le retour du Seigneur. Mais comment savoir si nous sommes de bons ou de mauvais serviteurs ?

En fait, le problème ne se situe pas dans la classification entre les bons et les mauvais, les justes et les injustes. Le problème est de savoir si nous redoutons Jésus dans la peur ou si nous l'attendons dans la joie. Tous, plus ou moins pécheurs, si nous redoutons l'heure où Jésus viendra, nous ne le connaissons pas encore vraiment, nous n'avons pas encore connu sa miséricorde.

Mais si, au contraire, tout en étant plus ou moins pécheurs, nous osons attendre d'un grand désir l'heure de sa venue, et l'attendre dans la joie, ce n'est pas témérité de notre part, c'est simplement parce que nous savons que nous avons déjà été accueillis dans son pardon, sans que nous ne le méritions, au-delà de ce que nous pouvons espérer.

Le bon serviteur, ce n'est pas celui qui se croit en règle, c'est celui qui ose attendre Jésus dans la joie pour se livrer à son amour.

Si nous sommes attentifs, si nous sommes toujours en état de veille, nous percevrons la présence du Seigneur au milieu de nous, nous découvrirons son Royaume. Dès lors, nous saurons où se trouve notre véritable trésor. Et ce trésor, nous pourrons le répandre autour de nous. Car ce monde nous est confié pour que nous en fassions véritablement la demeure de Dieu parmi les hommes.

Ne soyons pas endormis, mais veillons joyeusement dans l'attente du Seigneur. Il vient. Il est déjà là au milieu de nous. Nous sommes responsables de la construction du Royaume de Dieu. Soyons dont vigilants !

Prière universelle

Seigneur, tu es un Dieu proche des hommes. Dans ton amour, écoute notre prière.

·     Pour ceux qui souffrent, pour ceux qui sont sans espoir, afin qu'ils ne désespèrent jamais de la tendresse de Dieu. Ensemble, prions.

·    Pour les victimes de la violence et de la guerre, afin qu'ils ne désespèrent pas de l'amitié des hommes. Ensemble, prions.

·    Pour l'Eglise, afin que chacun de ses membres soit le témoin de l'espérance et de la tendresse de Dieu. Ensemble, prions.

Seigneur, écoute notre prière et reste avec nous, affermis notre espérance et donne-nous le courage de travailler à la construction d'un monde nouveau. Par Jésus.

Prière sur les offrandes

Seigneur, tu as donné ces présents à ton Église pour qu'elle puisse te les offrir, et tu peux en faire le sacrement de notre salut ; daigne les accueillir favorablement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière après la communion.

Que cette communion à ton sacrement, Seigneur, soit notre délivrance et nous enracine dans ta vérité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.