Vingtième dimanche ordinaire

Ouverture

Le Seigneur nous appelles au dépassement, mais il connaît mieux que nous nos faiblesses. Qu'il vienne à notre secours pour que nous prenions le risque de la foi et de l'amour, pour que nous soyons forts pour marcher à la suite de Jésus, alors que nous reconnaissons que nous sommes pécheurs.

Prière.

Pour ceux qui t'aiment, Seigneur, tu as préparé des biens que l'oeil ne peut voir : répands en nos coeurs la ferveur de ta charité, afin que t'aimant en toute chose et par-dessus tous, nous obtenions de toi l'héritage promis qui surpasse tout désir. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Lecture du livre de Jérémie

Pendant le siège de Jérusalem, les chefs qui tenaient Jérémie en prison dirent au roi Sédécias : Que cet homme soit mis à mort : en parlant comme il le fait, il démoralise tout ce qui reste de combattants dans la ville, et toute la population. Ce n'est pas le bonheur du peuple qu'il cherche, mais son malheur. Le roi répondit : Il est déjà entre vos mains, et le roi ne peut rien contre vous ! Alors ils se saisirent de Jérémie et le jetèrent dans la citerne du prince Melkias, dans la cour de la prison. On le descendit avec des cordes. Dans cette citerne il n'y avait pas d'eau. mais de la boue, et Jérémie s'enfonça dans la boue. Un officier du palais, l'Éthiopien Ébed-Mélek, vint trouver le roi : Mon Seigneur le roi, ce qu'ils ont fait au prophète Jérémie, c'est mal ! Ils l'ont jeté dans la citerne, il va y mourir de faim ! Alors le roi donna cet ordre à l'Ethiopien Ebed-Mélek : Prends trois hommes avec toi, et retire de la citerne le prophète Jérémie avant qu'il ne meure.

Psaume

Seigneur, à mon aide ! viens à mon secours

ou bien

Tu m'as sauvé Seigneur mon Dieu,

tu m'as tiré du gouffre de la mort.

 

D'un grand espoir, j'espérais le Seigneur :

il s'est penche vers moi pour entendre mon cri.

 

Il m'a tiré de l'horreur du gouffre, de la vase et de la boue ;

il m'a fait reprendre pied sur le roc, il a raffermi mes pas.

 

Dans ma bouche, il a mis un chant nouveau,

une louange à notre Dieu.

Beaucoup d'hommes verront, ils craindront,

ils auront foi dans le Seigneur.

 

Je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur pense à moi.

Tu es mon secours, mon libérateur : mon Dieu, ne tarde pas !

Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères, ceux qui ont vécu dans la foi, foule immense de témoins, sont là qui nous entourent. Comme eux, débarrassons-nous de tout ce qui nous alourdit. et d'abord du péché qui nous entrave si bien ; alors nous courrons avec endurance l'épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée. il a enduré, sans avoir de honte, l'humiliation de la croix, et, assis à la droite de Dieu, il règne avec lui. Méditez l'exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre lutte contre le péché.

Alléluia.

Alléluia. Jésus, le bon pasteur, connaît ses brebis et ses brebis le connaissent : pour elles, il a donné sa vie.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Jésus disait à ses disciples : Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et comme il m'en coûte d'attendre qu'il soit accompli ! Pensez vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère.

Paroles scandaleuses

Il ne convient jamais d'édulcorer les paroles de Jésus, même lorsqu'elles nous dérangent, même lorsqu'il nous paraît qu'elles ne sont pas en rapport avec ce que nous croyons habituellement. Il faut, au contraire savoir lire les paradoxes qui nous sont proposés dans l'Evangile, des paradoxes qui ont troublé les disciples de Jésus, qui ont troublé les contemporains de Jésus, des paradoxes qui peuvent encore nous troubler aujourd'hui.

A force de répéter les béatitudes, qui ont constitué le premier enseignement de Jésus sur la montagne : "Heureux les doux... Heureux les artisans de paix...", nous finissons par faire de Jésus une sorte de pacifiste, un non-violent absolu, et finalement nous lui découvrons un total manque de personnalité. C'est la raison pour laquelle nous sommes troublés par le passage d'évangile que nous venons d'entendre, passage dans lequel Jésus déclare qu'il n'est pas venu mettre la paix dans le monde. Il n'apporte pas la paix, mais la division, et celle-ci à l'intérieur même des familles, là où d'habitude on tente par tous les moyens d'étouffer les conflits. Et Dieu sait comme elles sont nombreuses les divisions à l'intérieur d'une même famille. Ce qui divise les familles habituellement, ce n'est pas l'Evangile, c'est plutôt la politique, l'argent, l'éducation des enfants, les vieux parents... Mais alors, quelle est donc cette division supplémentaire apportée par le Christ lui-même ?

La division qu'il apporte et qu'il provoque au milieu de nous, c'est l'offre d'un choix auquel nous ne pouvons pas nous dérober : qui est le premier, Lui ou moi ? Certes, il arrive parfois que, pour être fidèles aux appels du Seigneur, nous soyons opposés à nos meilleurs amis, aux membres de notre famille qui ne comprennent pas notre attitude. Mais c'est surtout en nous, au plus profond de nous-mêmes que la lutte se livre. Il faut savoir prendre des risques si nous voulons rester fidèles au choix de notre baptême. Ne peut-on pas penser à cette affirmation si puissante de saint Augustin : "Il n'y a que deux amours : l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi, l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu..." ?

Sommes-nous toujours prêts à suivre le chemin issu de l'Evangile lui-même, surtout si des coups peuvent en résulter. La foi n'est pas un privilège, elle n'est pas une sécurité, elle n'est pas une "assurance tous risques", au contraire, elle est le risque par excellence, celui de ceux qui sont capables d'aimer jusqu'au bout.

Prière universelle

Les exigences de la foi sont surprenantes : elles nous invitent à quitter les entiers battus.

·    Seigneur, manifeste ta présence à ceux qui se sentent abandonnés de tous, à ceux qui pensent être oubliés de toi, dans leur maladie, dans leur solitude, dans leur chômage. Nous t'en prions.

·    Seigneur, reste avec ceux qui luttent pour être des artisans de paix au milieu des pauvres, au milieu de ceux qui mènent une vie sous-humaine. Nous t'en prions.

·    Seigneur, maintiens le feu de l'Evangile au coeur de tous ceux qui servent l'Eglise, tout en étant rejetés même de leurs proches, Nous t'en prions.

Seigneur, donne-nous le discernement pour mieux comprendre tes desseins, donne-nous aussi la force pour aller jusqu'au bout de ton désir. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière sur les offrandes.

Accepte, Seigneur notre Dieu, ce que nous présentons pour cette eucharistie où s'accomplit un admirable échange : en offrant ce que tu nous as donné, puissions-nous te recevoir toi-même. Par Jésus.

Prière après la communion

Par cette eucharistie, Seigneur, tu nous as unis davantage au Christ, et nous te supplions encore : accorde-nous de lui ressembler sur la terre et de partager sa gloire dans le ciel. Par Jésus.