Vingt-deuxième dimanche ordinaire

Ouverture

Si notre participation aux célébrations dominicales réclame de notre part parfois un effort, nous ne devons pourtant pas oublier que nous sommes d'abord invités par Dieu lui-même. Son amour pour les hommes le pousse toujours à faire les premiers pas. Aujourd'hui, nous nous approchons de lui avec confiance, même si nous reconnaissons que nous sommes pécheurs parce que nous savons qu'il nous accueille en son pardon.

Prière d'ouverture

Dieu puissant, de qui vient tout don parfait, enracine en nos coeurs l'amour de ton nom : resserre nos liens avec toi, pour développer ce qui est bon en nous ; veille sur nous avec sollicitude, pour protéger ce que tu as fait grandir. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Première lecture

Un ancêtre dans la foi nous livre ses conseils. Ecoutons-le avec attention, il nous montre un chemin qui conduit vers Dieu,

Lecture du livre de Ben Sirac le Sage

Mon fils, accomplis toute chose dans l'humilité, et tu seras aimé plus qu'un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur. La puissance du Seigneur est grande, et les humbles lui rendent gloire. La condition de l'orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. L'homme sensé médite les maximes de la sagesse ; l'idéal du sage, c'est une oreille qui écoute.

Psaume

Béni soit le Seigneur : il élève les humbles

ou bien :

Heureux les humbles de coeur : ils rendent toute gloire à Dieu.

 

Les justes sont en fête, ils exultent :

devant la face de Dieu ils dansent de joie.

Chantez pour Dieu, jouez pour son nom.

Son nom est le Seigneur ; dansez devant sa face.

 

Père des orphelins, défenseur des veuves,

tel est Dieu dans sa sainte demeure.

A l'isolé, Dieu accorde une maison,

aux captifs, il rend la liberté.

 

Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse,

et quand il défaillait, toi, tu le soutenais.

Sur les lieux où campait ton troupeau,

tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.

Deuxième lecture

L'alliance de Dieu avec son peuple au Sinaï avait été conclue par des prodiges éclatants. L'alliance nouvelle, scellée en Jésus-Christ, est scellée dans l'amour.

Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères, quand vous êtes venus vers Dieu, il n'y avait rien de matériel comme au Sinaï, pas de feu qui brûle, pas d'obscurité, de ténèbres, ni d'ouragan, pas de son de trompettes, pas de paroles prononcées par cette voix que les fils d'Israël demandèrent à ne plus entendre. Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des milliers d'anges en fête et vers l'assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous les hommes, et vers les âmes des justes arrivés à la perfection. Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d'une Alliance nouvelle.

Alléluia

Alléluia. Heureux les invités à la table de Dieu : il comble de biens les affamés, il élève les humbles. Alléluia.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole : Quand tu es invité à des noces, ne va pas te mettre à la première place, car on peut avoir invité quelqu'un de plus important que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendrait te dire : "Cède-lui ta place", et tu irais, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t'a invité, il te dira : "Mon ami, avance plus haut", et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui sont à table avec toi. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé.

Jésus disait aussi à celui qui l'avait invité : Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères ni les parents, ni de riches voisins : sinon, eux aussi t'inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles : et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes.

Abolir les barrières

Comme les chrétiens aiment solenniser le dimanche par un repas exceptionnel, les juifs marquent le sabbat par un repas auquel ils invitent leurs parents, amis et relations. Le jour où Jésus est invité chez un notable, un des chefs pharisiens, il ne perd rien du spectacle qui précède le repas. Les invités entrent dans la salle, les uns restent près de la porte en attendant que le maître de maison leur demande de prendre place, les autres se pressent à proximité des places d'honneur, comme si elles leur étaient réservées de droit. Les pharisiens allaient presque naturellement vers les premières places : on les leur réservait par déférence aussi bien pour les festins que dans les synagogues. On s'empressait autour d'eux en s'imaginant qu'en leur faisant honneur on faisait honneur à la Loi dont ils se prétendaient les observateurs scrupuleux.

Lors du repas, le conflit qui opposait Jésus aux pharisiens va s'envenimer. Pendant les repas, on aimait entendre des histoires édifiantes. Le fait que le prophète de Nazareth se trouve parmi les invités allait permettre à tous d'entendre une des paraboles dont il a le secret. Jésus ne se fait pas prier. Il parle comme s'il parlait de manière générale, mais il ne cherche pas loin le motif de son récit.

Il attaque la prétention des pharisiens à occuper les premières places. En cela, il dérange ce monde hiérarchisé. Pour lui, il n'est pas question de préséance. Il intervient au nom de ce Dieu que chantait Marie, dans son Magnificat : "il renverse les puissants, il élève les humbles". C'est toute la signification de la première parabole : "qui s'élève sera abaissé et qui s'abaisse sera élevé". Les perspectives humaines sont renversées, et l'on s'imagine la stupeur des invités qui comprennent la leçon. Seul, le maître de maison ne semble pas concerné par la parabole. Alors, Jésus se tourne vers lui, en lui reprochant de n'inviter que ceux qui sont susceptibles de lui rendre son invitation, il l'exhorte à inviter les exclus et les marginaux, ceux qui ne peuvent rien rendre, "car cela sera rendu à la résurrection des justes".

La finale de ces deux paraboles permet de comprendre le sens de la prise de parole de Jésus. C'est le Royaume de Dieu qui vient de faire irruption au cours de ce repas. Dans ce Royaume, les meilleures places iront à ceux qui sont rejetés. Les barrières sociales seront abolies, les exclus trouveront leur place. C'est dire que nos hiérarchies, nos échelles de valeur sont illusoires... Notre société connaît la ségrégation, elle est incapable d'accueillir et d'intégrer les défavorisés, elle regroupe et isole les vieillards, les immigrés, les handicapés... Et même nous, chrétiens, nous pratiquons cette ségrégation par le savoir, l'argent ou la culture dont nous disposons... Allons-nous être capables de renverser les murs qui nous séparent des autres? Sommes-nous prêts à marcher à leur rencontre pour vivre le Royaume que nous espérons ? C'est à nous qu'il revient d'abolir les barrières qui se dressent entre nous et qui nous empêchent de voir advenir le royaume de Dieu.

Prière des fidèles

Dieu se montre accueillant pour ceux qui gardent leur place, humblement. En toute simplicité, disons lui nos demandes.

·    Pour l'Eglise, guidée par l'Esprit de Dieu, qu'elle soit toujours au service des plus pauvres. Prions ensemble,

·    Pour ceux qui ont des responsabilités dans tous les domaines, qu'ils ne deviennent pas durs et inhumains. Prions ensemble.

·    Pour ceux qui sont mis à l'écart, à cause de leur rang social, qu'ils ne sombrent pas dans le désespoir. Prions ensemble.

·    Pour nous-mêmes, invités aujourd'hui encore au repas du Seigneur, que son amour nous transforme. Prions ensemble.

Seigneur, écoute ceux qui comptent sur toi. Sans ton aide, nous ne pouvons rien faire. Sois auprès de nous, aujourd'hui, demain et pour les siècles des siècles.

Prière sur les offrandes

Que l'offrande eucharistique, Seigneur, nous apporte toujours la grâce du salut : que ta puissance accomplisse elle-même ce que nous célébrons clans cette liturgie. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur,

Prière après la communion

Rassasiés par le pain de la vie, nous te prions. Seigneur : que cette nourriture fortifie l'amour en nos coeurs et nous incite à te servir dans nos frères. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.